Commentaire de texte

Publié le 23 oct. 2014 il y a 9A par Anonyme - Fin › 27 oct. 2014 dans 9A
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Sujet du devoir

 Je dois faire un commentaire de texte  sur un plan avec 2 axes et 3 sous-parties à chaque axe: voici le texte en question:

«L'âne et ses maîtres» Jean de La Fontaine (1668)

L'Ane d'un Jardinier se plaignait au destin
De ce qu'on le faisait lever devant l'Aurore.
Les Coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin ;
Je suis plus matineux encor.
Et pourquoi ? Pour porter des herbes au marché.
Belle nécessité d'interrompre mon somme !
Le sort de sa plainte touché
Lui donne un autre Maître ; et l'Animal de somme
Passe du Jardinier aux mains d'un Corroyeur.
La pesanteur des peaux, et leur mauvaise odeur
Eurent bientôt choqué l'impertinente Bête.
J'ai regret, disait-il, à mon premier Seigneur.
Encor quand il tournait la tête,
J'attrapais, s'il m'en souvient bien,
Quelque morceau de chou qui ne me coûtait rien.
Mais ici point d'aubaine ; ou, si j'en ai quelqu'une,
C'est de coups. Il obtint changement de fortune,
Et sur l'état d'un Charbonnier
Il fut couché tout le dernier.
Autre plainte. Quoi donc ! dit le Sort en colère,
Ce Baudet-ci m'occupe autant
Que cent Monarques pourraient faire.
Croit-il être le seul qui ne soit pas content ?
N'ai-je en l'esprit que son affaire ?

Le Sort avait raison ; tous gens sont ainsi faits :
Notre condition jamais ne nous contente :
La pire est toujours la présente.
Nous fatiguons le Ciel à force de placets.
Qu'à chacun Jupiter accorde sa requête,
Nous lui romprons encor la tête.

 

 

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai une analyse de la fable:

La fable s'ouvre avec un premier quatrain dont les vers sont prononcés par le fabuliste: «L'Ane d'un jardinier se plaignait au Destin/De ce qu'on le faisait lever devant l'aurore». Les alexandrins donnent un ryhtme solennel au récit de la fable. Le fabuliste est en effet en train de nous conter l'histoire sur laquelle va s'appuyer la morale. Les deux parties, récit/morale, sont par ailleurs nettement délimités visuellement. Deux personnages: un âne, dont on a déjà eu connaissance par le titre de la fable, et le Destin, terme sur lequel on voit apparaître une capitale (=majuscule). Cela est la marque qui nous permet d'émettre l'hypothèse d'une personnification du destin ; il s'agit en effet d'une idée à laquelle ont attribue des caractéristiques humaines puisque l'âne «se plaignait» auprès de lui. Se plaindre, ce verbe est connoté péjorativement. L'Ane est un personnage mécontent dès le début de la fable, cela pose le cadre de la fable. Enjambement, car le premier vers se poursuit sur tout le vers suivant. Dans les vers 2 à 4, c'est l'âne qui prend la parole: il explique par une image/métaphore que «le coq (…) est plus matineux encor», ce qui devrait susciter l'étonnement car la réputation du coq est de sonner le réveil. L'âne, lui, devance le coq. C'est un procédé qui vise presque à l'éxagération et qui met en valeur la dureté du travail de l'âne qui regrette cette situation: «Et pourquoi? Pour porter des herbes au marché». Ce vers s'ouvre par une question que l'animal adresse à lui-même plus qu'au Destin personnifié. La réponse ne tarde pas, elle s'effectue sur tout le reste du vers. L'âne semble trouver sa tâche ingrate, ton dépréciatif notamment par le biais de la question.
Au vers suivant, on trouve de l'ironie: « Belle nécessité d'interrompre mon sommeil!». Ce registre ironique appuie notre hypothèse au vers précédent: l'animal déplore non seulement son rythme de travail mais également la nature de son travail qu'il ne juge pas assez noble à son goût. La présence du point d'exclamation dénote la colère de l'âne et son «impertinence» (=qui se comporte de manière inconvenante, choquante) que l'on retrouvera quelques vers plus tard. Pourtant, le rôle de l'âne est bel et bien de transporter des charges car sa constitution robuste le permet. Cela n'a rien d'étonnant pour nous lecteur. Le cliché du caractère de l'âne est cependant bien utilisé par le fabuliste, car la réputation de l'animal est d'être «tétu». Ainsi, l'animal souhaite changer de maître « Le sort de sa plainte touché/Lui donne un autre Maître; et l'Animal de somme/Passe du jardinier aux mains d'un Corroyeur». L'octosyllabe redonne la parole au fabuliste avec un rejet sur l'alexandrin suivant: «Le sort de sa plainte touché/ Lui donne un autre Maître». On note une césure (coupure d'un vers en 2 hémistiches) à l'hémistiche (moitié d'un vers coupé par une césure) symbolisée par le point virgule, «…; et l'Animal de somme/Passe du jardiner au Corroyeur». Ici, il s'agit d'un contre-rejet car la phrase est relancée jusqu'à la fin du vers suivant. Polysémie du mot «somme», il s'agit d'abord du sommeil, puis il est repris et connote le labeur, le travail au sens étymologique: tripalium qui signifie «instrument de torture». Se dessine dans le récit l'hsitoire de l'âne qui passe de «Maîtres» en «Maîtres», avec à chaque fois l'espoir d'une meilleure destinée. Mais en vain, car «La Pesanteur des peaux, et leur mauvaise odeur/Eurent bientôt choqué l'impertinente Bête». On observe ici un enjambement. Le passé-simple est le temps de la narration: on est bien dans la démonstration, dans le récit, dans l'anecdote. L'adjectif «impertinente» est antéposé au nom «Bête» qu'il qualifie pour respecter la rime.
Puis, tel du discours rapporté direct, on a les paroles de l'âne: «J'ai regret, disait-il, à mon premier Seigneur». Quasi discours rapporté direct car présence d'un verbe introducteur «disait-il» mais pas de guillemets. Puis il explique pourquoi il regrette finalement le Jardinier: «Encor quand il tournait la tête/J'attrapais, s'il m'en souvient bien/Quelque morceau de chou qui ne me coûtait rien/Mais ici point d'aubaine ; ou si j'en ai quelqu'une/C'est de coups. (...)». Au moins le Jardinier le traitait bien, ce qui n'est plus le cas avec le Corroyeur. L'âne se plaint d'être mal nourri et ne supporte pas les inconvénients du tanneur. Avec le Jardinier il arrivait à s'alimenter lorsque l'esprit du Jardinier divaguait, mais pas avec son nouveau Maître, qui le bat qui plus est. Aucune occasion d'améliorer sa condition animale. «Il obtint changement de fortune/Et sur l'état d'un Charbonnier/Il fut couché tout le dernier». On remarque que la narration des événements se fait de plus en plus elliptique (=passer des événements sous silence). En un vers, on apprend que cette fois-ci, le malheur de l'âne est de travailler non plus trop tôt, mais trop tard, son maître travaillant à la mine. On note un quintil pour terminer le récit: «Autre plainte. Quoi donc, dit le Sort en colère,/Ce Baudet-ci m'occupe autant/Que cent Monarques pourraient faire./Croit-il être le seul qui ne soit pas content?/N'ai-je pas en l'esprit que son affaire?» en rimes croisées. Dans ce quintil, l'octosyllabe domine sur l'alexandrin ce qui accélère le ryhtme et traduit l'agacement du Sort. Cela annonce la morale qui va suivre. La question de l'éternelle insatisfaction est pointée: finalement, l'âne préférait sa vie avec son premier Maître où il était nourri et travaillait sans tâche réellement désagréable, sans «odeur de peaux» ni «coups» donnés.
La morale est visuellement dissociée du récit par un espace et se situe à la fin. C'est en effet la place que La Fontaine lui confère le plus souvent, même s'il est parfois possible dans d'autres fables de la trouver en ouverture du texte. Ici le raisonnement et déductif (du général au particulier), si la morale est au début, le raisonnement serait plutôt du type inductif (du particulier au général). On note une morale formée d'un quatrain en rimes embrassées et d'un dystique en rimes suivies: «Le Sort avait raison; tous les gens sont ainsi faits: /Notre condition jamais ne nous contente: /La pire est toujours la présente./ Nous fatiguons le Ciel à force de placets?/ Qu'à chacun Jupiter accorde sa requête./ Nous lui romprons encor la tête». Le présent de vérité général est utilisé dans la morale, il exprime une leçon intemporelle sur l'être humain représenté par l'animal. Le fabuliste constate ainsi que la condition humaine fait que l'Homme ne sait jamais se satisfaire de ce que la vie lui offre. A chercher mieux, il ne fait que perdre finalement. Un «placet» est un écrit qui s'adresse à une personne de pouvoir pour lui demander justice. Or, Jupiter, qui est le dieu romain Zeus, adresse une sentence à cette attitude.

 

Et avec cette analyse je dois élaborer un plan et écrire un commentaire de texte répondant à la problématique suivante: En quoi cette fable est-elle une apologue?

(apologue= parabole, fable visant à illustrer un enseignement).

Pourriez-vous m'aider à élaborer le plan, je sais faire les paragraphes argumentés mais pas le plan. Merci d'avance.




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