Ecrit d'invention; Albert Cohen, Belle du Seigneur (1968)

Publié le 30 oct. 2014 il y a 9A par Anonyme - Fin › 2 nov. 2014 dans 9A
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Sujet du devoir

Solal, brillant et riche diplomate, haut responsable de la Société des Nations, s'est introduit dans la chambre d'Ariane Deume, épouse d'un modeste fonctionnaire, qu'il a rencontrée lors d'une soirée. Grimé en vieux juif errant, il lui fait une déclaration.

 

Il lui sourit, et elle eut un tremblement, baissa les yeux. Atroce, ce sourire sans dents. Atroces, ces mots d'amour hors de cette bouche vide. Il fit un pas en avant, et elle sentit le danger proche. Ne pas le contrarier, dire tout ce qu'il voudra, et qu'il parte, mon Dieu, qu'il parte.
- Devant toi, me voici, dit-il, me voici, un vieillard, mais de toi attendant le miracle. Me voici, faible et pauvre, blanc de barbe, et deux dents seulement, mais nul ne t'aimera et ne te connaîtra comme je t'aime et te connais, ne t'honorera d'un tel amour. Deux dents seulement, je te les offre avec mon amour, veux-tu de mon amour?
- Oui, dit-elle, et elle humecta ses lèvres sèches, essaya un sourire.
- Gloire à Dieu, dit-il, gloire en vérité, car voici celle qui rachète toutes les femmes, voici la première lumière!
Ridiculement, il plia le genou devant elle, puis il se leva et il alla vers elle et leur premier baiser, alla avec son noir sourire de vieillesse, les mains tendues vers celle qui rachetait toutes les femmes, la première humaine, qui soudain recula, recula avec un cri rauque, cri d'épouvante et de haine, heurta la table de chevet, saisit le verre vide, le lança contre la vieille face. Il porta la main à sa paupière, essuya le sang, considéra le sang sur sa main, et soudain il eut un rire, et il frappa du pied.
- Tourne-toi, idiote! dit-il.
Elle obéit, se tourna, resta immobile avec la peur de recevoir une balle dans la nuque, cependant qu'il ouvrait les rideaux, se penchait à la fenêtre, portait deux doigts à ses lèvres, sifflait. Puis il se débarrassa du vieux manteau et de la toque de fourrure, ôta la fausse barbe, détacha le sparadrap noir qui recouvrait les dents, ramassa la cravache derrière les rideaux.
- Retourne-toi, ordonna-t-il.
Dans le haut cavalier aux noirs cheveux désordonnés, au visage net et lisse, sombre diamant, elle reconnut celui que son mari lui avait, en chuchotant, montré de loin, à la réception brésilienne.
- Oui, Solal et du plus mauvais goût, sourit-il à belles dents.
Bottes! montra-t-il, et de joie il cravacha sa botte droite. Et il y a un cheval qui m'attend dehors! Il y avait même deux chevaux! Le second était pour toi, idiote, et nous aurions chevauché à jamais l'un près de l'autre, jeunes et pleins de dents, j'en ai trente-deux, et impeccables, tu peux vérifier et les compter, ou même je t'aurais emportée en croupe, glorieusement vers le bonheur qui te manque! Mais je n'ai plus envie maintenant, et ton nez est soudain trop grand, et de plus il luit comme un phare, et c'est tant mieux, et je vais partir! Mais d'abord, femelle, écoute! Femelle, je te traiterai en femelle, et c'est bassement que je te séduirai, comme tu le mérites et comme tu le veux. A notre prochaine rencontre, et ce sera bientôt, en deux heures je te séduirai par les moyens qui leur plaisent à toutes, les sales, sales moyens, et tu tomberas en grand imbécile amour, et ainsi vengerai-je les vieux et les laids, et tous les naïfs qui ne savent pas vous séduire, et tu partiras avec moi, extasiée et les yeux frits!

 

La scène de rencontre est un topos, c'est-à-dire un lieu commun du roman. Albert Cohen écrit à un de ses amis pour lui expliquer sa vision personnelle de cette scène de rencontre si classique. Vous écrirez le début de cette lettre: Albert Cohen exposera deux des choix qu'il a fait pour renouveler la scène dans son roman, Belle du Seigneur.

Où j'en suis dans mon devoir

Je sèche totalement. Je n'ai pas la moindre idée de commun m'y prendre... Je sais déjà que le type de texte sera ne lettre d'Albert adressée à l'un de ses amis, et qu'il va falloir inclure tout ce qui se rapporte à une lettre (date, parlé à la première personne du singulier ect)

 

Je ne comprend même pas la question en fait. Je ne vois pas en quoi cette scène est si classique (à moins que ce soit de l'ironie?) et ne sais pas comment m'y prendre...

 

Merci à ceux qui m'éclairerons!




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