Plan pour un commentaire Littéraire Jean-Paul Sartre "Kean"

Publié le 1 janv. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 5 janv. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

J'ai un commentaire littéraire à faire sur un extrait de Jean-Paul Sartre "Kean", le voici :

(A Londres, Kean, acteur célèbre, joue Othelllo, de Shakespeare. 0thello, jaloux, tue se femme; Desdémone, en l'étouffant avec un oreiller. Or, dans la salle, se trouve Eléna, la femme du comte, ambassadeur du Danemark, et Kean en est amoureux, Maisil la croit convoitée par le prince de Glles, assis à côté d'elle. Soudain Kean, depuis la scène, s'adresse à eux.]

KEAN. Qui m'appelle Othello ? Qui est-ce qui croit que je joue Othello ? (Se désignant). ça, Othello ? Allons : c'était un tueur; moi, je...je...je, suis un bègue (Un tempsà. Mon Dieu, faites que je sois Othello, donnez-moi sa force et sa rage. Une minute, une seule minute : je l'ai joué si souvent que ça devrait être possible. Une minute : le temps de secouer les piliers du théâtre et de faire tomber le lustre sur ces têtes. (Il fait un violent effort sur lui-même comme s'il voulait se transformer en Othello de l'intérieur) Qu'est-ce qui me manque ? J'ai pourtant les vêtements de ce moricaud et je suis dans ses chaussures. Ah ! prince de Galles, prince de Galles, tu as de la chance : si j'étais vrai tu n'en mènerais pas large. (Cris et sifflets) Mesdames, Messieurs, il n'y aura pas de mise à mort, ce soir. Nous faisons grâce aux coupables. (Anna s'approche, l'oreiller à la man) Toi, fous-moi le camp, tu ne sais pas ton rôle. (Il lui prend l'oreiller) Donne-moi ça (Tourné vers Eléna). Vous, Madame, pourquoi ne joueriez-vous pas Desdémone ? Je vous étranglerais si gentiment ? (Élevant l'oreiller au-dessus de sa tête.) Mesdames, Messieurs, l'arme du crime. Regardez ce que j'en fais. (Il le jette devant l'avant-scène, juste aux pieds d'Eléna.) A la plus belle. Cet oreiller, c'est mon coeur ; mon cœur de lâche tout blanc : pour qu'elle pose dessus ses petits pieds. (A Anna.) Va chercher Cassio, ton amant : il pourra désormais te cajoler sous mes yeux (1). (Se frappant la poitrine.) Cet homme n'est pas dangereux. C'est à tort qu'on prenait Othello pour un grand cocu royal. Je suis un co ... co... un... co ... co ... mique. (Rires. Au prince de Galles.) Eh bien, Monseigneur, je vous l'avais prédit : pour une fois qu'il me prend une vraie colère, c'est l'emboîtage (2).


(Les sifflets redoublent : « A bas Kean ! A bas l'acteur ! » Il fait un pas vers le public et le regarde. Les sifflets cessent.) Tous, alors ? Tous contre moi ? Quel honneur ! Mais pourquoi ? Mesdames, Messieurs, si vous me permettez une question. Qu'est-ce que je vous ai fait ? Je vous connais tous mais c'est la première fois que je vous vois ces gueules d'assassins. Est-ce que ce sont vos vrais visages ? Vous veniez ici chaque soir et vous jetiez des bouquets sur la scène en criant bravo. J'avais fini par croire que vous m'aimiez... Mais dites donc, mais dites donc : qui applaudissiez-vous ? Hein ? Othello ? Impossible : c'est un fou sanguinaire. Il faut donc que ce soit Kean. « Notre grand Kean, notre cher Kean, notre Kean national ». Eh bien le voilà, votre Kean ! (Il tire un mouchoir de sa poche et se frotte le visage. Des traces livides apparaissent.) Oui, voilà l'homme. Regardez-le. Vous n'applaudissez pas ? (Sifflets.) C'est curieux, tout de même : vous n'aimez que ce qui est faux.


LORD MEWILL, de sa loge. - Cabotin !


KEAN . - Qui parle ? Eh ! Mais c'est Mewill (3) ! (Il s'approche de la loge.) J'ai flanché tout à l'heure parce que les princes m'intimident, mais je te préviens que les punaises ne m'intimident pas. Si tu ne fermes pas ta grande gueule, je te prends entre deux ongles et je te fais craquer. Comme ça. (Il fait le geste. Le public se tait.) Messieurs dames, bonsoir. Roméo, Lear et Macbeth (4) se rappellent à votre bon souvenir : moi je vais les rejoindre et je leur dirai bien des choses de votre part. Je retourne dans l'imaginaire où m'attendent mes superbes colères. Cette nuit, Mesdames, Messieurs, je serai Othello, chez moi, à bureaux fermés (5), et je tuerai pour de bon. Evidemment, si vous m'aviez aimé... Mais il ne faut pas trop demander, n'est-ce pas ? A propos, j'ai eu tort, tout à l'heure, de vous parler de Kean. Kean est mort en bas âge. (Rires.) Taisez-vous donc, assassins, c'est vous qui l'avez tué ! C'est vous qui avez pris un enfant pour en faire un monstres ! (Silence effrayé du public.) Voilà ! C'est parfait : du calme, un silence de mort. Pourquoi siffleriez-vous . il n'y a personne en scène. Personne. Ou peut-être un acteur en train de jouer Kean dans le rôle d'Othello. Tenez, je vais vous faire un aveu : je n'existe pas vraiment, je fais semblant. Pour vous plaire, Messieurs, Mesdames, pour vous plaire. Et je... (Il hésite et puis, avec un geste « A quoi bon ! ».)... c'est tout.


Il s'en va, à pas lents, dans le silence ; sur scène tous les personnages sont figés de stupeur. Salomon (7) sort de son trou, fait un geste désolé au public et crie en coulisse :


SALOMON. - Rideau ! voyons ! Rideau !


Où j'en suis dans mon devoir

Voici le plan que j'ai fais :
I- Une scène pathétique
1.)Un acteur attaqué
2.)Un héros désemparé

II – Un discours théâtral
1.)Une révolte inattendue
2.)La réaction du public
3.)L'effondrement du valet

III – Une réflexion sur l'acteur et le personnage
1.)La confusion
2.)L'égarement de l'acteur, sa remise en question

Qu'en pensez-vous ? Je suis vraiment à court d'idées, de plus on ne m'a jamais expliqué comment faire un commentaire. Pouvez-vous m'aider ? Merci.



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 1 janv. 2011
c'est bien;il faudrait peut-être parler de l'originalité de l'écriture de Sartre qui volontairement mélange réalité et théâtre:l'enfer ce sont les autres le public qui participe à la pièce.tu es en bonne voie,continue.

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