une recit autobiographie

Publié le 28 févr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 7 mars 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

je ne peux pas ecrie une recit autobiographie s'il vous plait donnez-moi un exemple pour poursuivre ses etapes.

Où j'en suis dans mon devoir

etudiant........... .......................................................................................



14 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
Dans un récit autobiographique, logiquement on parle de soi, le narrateur est alors toi-même et tu emploies donc la 1ère personne du singulier ^^
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
C'est simple , il faut que tu décrive ta vie depuis ta naissance , l'année derniere j'ai dus faire un travail similaire . Tu décris ta naissance , ton enfance , par exemple ce que tu aimé comme dessin animé , ou quelles bétises tu as pus faire .. Enfin Tu '' raconte ta vie '' .
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
s'il vous plait tu peux ecrire une autobigraphie de toi meme
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
http://www.lafabriquedulivre.com/trous-autobiointro.html
Sa peut peut-être t'aider !
Bon courage !
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
Exemple D'autobiographie

Mon nom est Fuyuko Sayo (littéralement, dans votre langue « Enfant de l’hiver née la nuit ») Hayashibara. Ma mère m’a appelée ainsi car je suis née le soir du 27 janvier 1560. Mon frère se nomme Aki (il est né en automne) et ma sœur Amako (car elle est née un jour de pluie). La période où j’ai vécu fut marquée de nombreux changements dans l’histoire du Japon féodal.
La première partie de ma vie n’est pas spécialement intéressante. Il y a juste à dire que, étant donné que nous habitions dans la province d’Iga, Aki, Amako et moi avons reçu un entraînement « ninja », c’est-à-dire quelques techniques de combat et le maniement du katana.
C’est à cette époque que j’ai rencontré ma meilleure amie : Kaze. Nous avons commencé le karaté ensemble et au bout de trois ans, nous avons fini par nous faire mettre à la porte pour impertinence et inattention.

Premier bouleversement de ma vie : en 1571, alors que mon frère s’était engagé chez les moines guerriers Tendai quelques mois plus tôt, Oda Nobunaga marcha sur leur repaire et mon frère finit borgne et estropié d’une jambe et d’une main. Décidant qu’il ne pourrait plus rien faire, il rentra nous dire adieu et se fit seppuku (hara-kiri, si vous préférez).

Quand j’eus quinze ans, Oda Nobunaga et Ieyasu Tokugawa s’allièrent et firent des « battues » dans les provinces pour recruter des hommes assez fort pour une bataille. Kaze, qui était orpheline, décida de se déguiser en garçon pour s’enrôler dans l’armée, et je fis de même pour sauver ma famille, puisque mon frère s’était suicidé et mon père était quelque part dans le monde. Je dus renoncer à mes cheveux et mon amour-propre en prit un bon coup : me déguiser en garçon, c’était bien bon pour les fêtes de village ! Malheureusement, si je ne voulais pas me faire égorger vive par ces brutes, je devais le faire. Ce changement ne parut par contre pas gêner Kaze, qui était plutôt garçon manqué…
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
merci
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011

de rien !
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
tu as un autre site
Anonyme
Posté le 28 févr. 2011
:: Ce serait trop long ! tu dois savoir ce que t'aimais quand tu etais petit et tout ca .. ?
Anonyme
Posté le 1 mars 2011
Pour des méthodes ou des exemples d'autobiographie ?
Anonyme
Posté le 1 mars 2011
Sur ce site, tu trouveras le travail que doit faire une classe :
http://www.collegedevinci.com/Realiser-un-dossier
On sait jamais moi, ça m'avait un peu aidé !
Ici, tu trouveras une synthèse complète sur l'autobiographie.
http://www.intellego.fr/index.php?PageID=document&blog=1188&document=12072
Si tu veux d'autres choses, demande !
Anonyme
Posté le 1 mars 2011
s'il vous plait je veux un autre site qui est plein des recits
Anonyme
Posté le 4 mars 2011
Bonjour !
Voici des textes autobiographiques de personnes célèbres. Tu les as sans doute étudiés :
http://membres.multimania.fr/jccau/ressourc/rousseau/theque/autobio/autobios.htm
Et voici des textes tout droit sortis du web :
Autobiographie

Emmanuelle Laborit, sourde de naissance et comédienne ( elle a reçu un Molière du théâtre en 1993 ), écrit son autobiographie à vingt-trois ans. Elle y évoque les difficultés de communication qu’elle a rencontrées enfant, car on n’apprenait pas, en France, à ce moment-là, la langue des signes aux enfants sourds : on voulait les contraindre à essayer de parler.

Dans la vie, je ressentais toujours un décalage par rapport aux scènes qui se déroulaient sous mes yeux. L’impression que je n’étais pas dans le même film que les autres. Ce qui provoquait parfois chez moi des réactions inattendues. Je revois une fête à la maison ; tout le monde parle, il n’y a que des entendants, je suis isolée, comme toujours dans ces cas-là. Le mystère de la communication possible entre ces gens me laisse perplexe. Comment font-ils pour se parler tous en même temps, le dos tourné, le corps dans n’importe quel sens ? A quoi ressemblent leurs voix ? Je n’ai jamais entendu la voix de ma mère, de mon père, des amis. Leurs lèvres bougent, leurs bouches sourient, s’ouvrent et se ferment avec une folle rapidité. J’observe de toutes mes forces, puis je me lasse. L’ennui, profond, me reprend, le désert de l’exclusion. Soudain, un ami chanteur, Maurice Fanon, que mon oncle a invité pour la soirée, vient vers moi et m’offre une fleur. Je prends la fleur et je fonds en larmes. Tout le monde me regarde. Ma mère se demande ce qui m’arrive. _ Au fond, qu’est-ce qui m’arrive ? Je ne sais pas. Une émotion forte. Trop forte dans mon isolement ? Je ne peux pas l’exprimer autrement qu’en pleurant ? Le décalage entre eux et moi est tel, les situations, ce que font les personnages, sont si incompréhensibles ? C’est possible. _ Je me demande encore pourquoi j’ai pleuré devant cette fleur avec tant de force. J’aimerais le savoir, mais c’est indéfinissable. _ J’ai fait beaucoup de cauchemars, c’est certain, entre zéro et sept ans. Tout ce que je ne comprenais pas dans la journée devait se bousculer dans ma tête. Les associations d’idées se faisaient en désordre. _ Grâce soit rendue à mon père, qui m’a ouvert le monde à Vincennes et à Washington, à lui qui m’a dit : « Viens, on va apprendre la langue des signes ensemble ! ».

Le Cri de la mouette, Emmanuelle Laborit, Robert Laffont, 1993.

Les récits autobiographiques suivants ont été rédigés par des élèves de troisième : en quoi sont-ils touchants ? A quelles qualités leur impact peut-il être attribué ? Pourquoi ? (ces questions sont présentes pour un exercice !).

C’était quand j’avais neuf ans, mon père et moi avions appris que ma mère avait un cancer à l’estomac. Au début, je n’avais pas compris, et puis ma mère m’a expliqué qu’elle devait aller à la clinique, pour se faire retirer un microbe. _ J’allais la voir tous les jours à la clinique, je faisais mes devoirs là-bas, je lui racontais ma journée, puis je rentrais avec mon père. Un jour, elle s’est fait opérer, cela a été dur pour elle. Ma mère était très fatiguée mais notre présence l’aidait à surmonter sa douleur. Elle resta assez longtemps puis, un jour, on rentra à la maison. _ J’étais heureuse ! _ Mais, environ un mois plus tard, les médecins ont découvert que son cancer était revenu. Ma mère dut retourner à la clinique. Elle s’est refait opérer. Cela n’a pas marché, les médecins n’ont pas réussi à tout retirer. _ Un jour, je suis arrivée à la clinique pour la voir, et j’ai été très étonnée de voir tout le monde qui se mouvait devant sa chambre. Il y avait des gens que j’avais dû voir une fois dans ma vie, ma famille, et des amis. Je suis allée voir ma mère dans la chambre, elle était très mal en point, elle n’arrivait plus à parler, ni à bouger, car elle était trop faible, c’était horrible, les larmes me montaient aux yeux et commencèrent à couler. Ma grand-mère me dit de sortir, et me fit comprendre qu’il ne fallait pas pleurer devant elle. _ C’est là que j’ai vu mon père contre le mur, qui pleurait. C’était la première fois que je le voyais en train de verser des larmes. Mon père m’a dit que, ce soir-là, j’irais dormir chez mon oncle, car lui restait à la clinique.

_ Le lendemain matin, ma tante me réveilla. Elle avait les larmes aux yeux, elle me dit que mon père voulait me parler, il était au téléphone. _ Je répondis, il avait une voix douce et sanglotante, mon cœur battait très fort, quand il prononça la phrase qui me fit éclater en sanglots : « Dorothée, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que ta mère ne souffre plus ; et la mauvaise, c’est qu’on ne la reverra plus, car elle est avec les anges. » _ J’ai eu du mal à m’y faire, mais je n’ai pas eu le choix, comme beaucoup d’autres.

Dorothée, 3ème B.

Par une après-midi ensoleillée, je revenais des cours. Fatiguée de trop réfléchir, chargée par mon gros sac, je m’affalai sur le canapé. Et tout-à-coup, la sonnette retentit. J’ouvris la porte et je vis un de mes copains avec un chien dans les bras. Un petit pitt-bull.

Je le fis entrer et, après une longue discussion sur le chien, il me demanda de le garder. Mon cœur se mit à battre, j’étais si heureuse, ce chien était trop beau, il était magnifique, une pure race en plus ! Je pris la bête dans mes bras et la caressais tout doucement. _ David ( le copain ), ne pouvant garder le chien, me le donna, et je lui répondis « Oui » ! _ Quelques minutes plus tard, David partit. _ Maintenant, est-ce que mes parents voudront garder le chien ? Au fait, c’est une chienne, je l’ai appelée Caïsha, elle a trois mois. Elle est belle, elle a un pelage si doux, si brillant. Elle est merveilleuse. _ A ce moment-là, mes parents arrivèrent. _ Ils virent le chien, leur première réaction a été de savoir : « Qu’est-ce que ce chien fait ici ? ». Ils n’étaient pas contents. Après mûre réflexion, je décidais de tenter le tout pour le tout, il fallait les persuader. Je me mis devant eux, pleine de confiance, et je leur dis : « Je prends la responsabilité de Caïsha, je la nourrirai, je la soignerai, je la sortirai. » Mes parents, convaincus, me laissèrent le chien. J’étais si contente qu’on aurait dit que mon cœur allait exploser. _ Je m’occupais trop de cette chienne, je dormais avec, je la montrais à tout le monde, j’étais si fière d’elle.

_ Une semaine après, David vint me voir et me fit comprendre que son vrai maître voulait la reprendre. Je la lui ai remise avec un grand désespoir. Plus tard, j’appris que le maître de Caïsha voulait la chienne pour en faire un chien de combat. Je n’oublierai jamais Caïsha, je l’aime toujours autant. Je ne me pardonnerai jamais de l’avoir rendue à ce monstre.

Amandine, 3ème B.

Loin l’une de l’autre.

Partir à jamais et ne plus revenir La tristesse, la solitude, l’absence… Mais une simple pensée vers celle que j’ai tant aimée Permet d’endurer la souffrance

Elle ne reviendra plus, mais elle est toujours là Que de disputes stupides, de discussions sans fin Aurait-on pu éviter : Mais c’est peut-être cela, le bonheur ; les bruits, les cris…

Un jour, je la rejoindrai par enchantement Avec une larme, une larme de joie Qui j’espère nous réunira pour l’éternité Elle me manque déjà, cependant,

De nouveaux frères et sœurs j’ai trouvé Grâce à celle qui nous a quittés injustement Celle que j’aimais tant Mon unique sœur pour toujours.

Gladys, 3ème 1.

Bon courage
Anonyme
Posté le 4 mars 2011
ou encore :

Voici mon âge, voici mes jours : il y en a eu près de trente mille, je viens de les compter…
Je suis né de grande froidure, le 16 janvier 1927, à Vignemont, un village alors rattaché à la commune de Goincourt, dans le département de l’Oise, à environ six kilomètres du centre de Beauvais. Ma maison natale se trouve rue de la Madeleine. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Vignemont a été rattaché à Beauvais. Il en est aujourd’hui un quartier.
Ma mère s’appelait Suzanne, Mouy de son nom de jeune fille. Avant moi et dans cet ordre, elle avait déjà donné le jour à Juliette, Edith, Mauricette, Michelle et Paule. Autant dire que mes parents ont mis du temps avant de comprendre comment on faisait les garçons. J’imagine que mon arrivée dans le monde a dû être un événement. Après ma naissance, il y a eu encore Suzette et Agnès ; mais finalement, il m’est quand même venu deux petits frères : Jacques et Robert.
D’après mes grandes sœurs, je n’avais que quelques mois quand nous avons déménagé de la rue de la Madeleine à la rue du Réservoir, toute proche, au numéro 12. C’était donc en 1928. Notre nouveau logement était un pavillon social qui faisait partie d’un lotissement construit dans le cadre de la loi Loucheur, ce que nous appellerions aujourd’hui des HLM. Ce lotissement s’appelait la cité Saint-Gratien.
Lors du décès de mon père, Louis, le 2 janvier 1937, nous étions donc dix enfants. Mais il faut y ajouter les cinq fausses couches de ma mère, ce qui signifie qu’en pleine crise économique et en période de chômage, nous aurions dû être quinze bouches à nourrir. Certes, parmi les dix qui étaient bien présentes, certaines n’étaient pas si grandes ; mais comme toutes les autres, elles réclamaient leur pitance deux, voire trois fois par jour…
Avant d’aller plus loin, il me paraît nécessaire d’essayer de vous faire « voir » l’époque de mon enfance. Elle était fort différente de celle d’aujourd’hui.
Je crois qu’aucun de nos enfants ne peut se faire une idée bien claire de la réalité d’alors, à plus forte raison nos petits-enfants et nos arrière-petits-
enfants.
Écrire sur sa vie, c’est aussi rechercher une forme d’immortalité. J’espère donc laisser à mes lointains descendants le témoignage de l’aïeul qui aura fait partie de la seule génération de toute l’histoire de l’humanité à avoir vécu cette très courte période pendant laquelle les progrès scientifiques, technologiques et matériels ont connu une croissance exponentielle. J’aurais vécu un temps où ces progrès ont été en fait bien plus considérables que tous ceux qui ont été réalisés depuis le début de l’humanité. Quant à l’évolution des mentalités, je crois qu’il en a été de même. Vous en jugerez plus loin par vous-mêmes.
En 1927, quand je suis né, c’était ce qu’on a appelé par la suite « la belle époque ». Vous verrez plus tard que si notre famille l’a bien vécue, elle n’a pas été conviée pour autant à partager ses beautés…
La France d’alors était un pays presque essentiellement agricole. Encore qu’il ne faille pas croire qu’elle ressemblât à la France rurale d’aujourd’hui, mais plutôt à celle du XIXe siècle, et par certains côtés, à celle du Moyen Âge. De toute évidence, nous n’étions pas encore entrés dans l’époque moderne.
En ce temps-là, il n’y avait presque pas de voitures, je veux dire de voitures automobiles. En tout cas, à Vignemont, nous n’en voyions pratiquement jamais. Et puis nombre de rues n’étaient pas encore goudronnées.
L’année où je suis né, le Modèle A de Ford a été lancé aux États-Unis. Cette voiture était alors à la pointe du progrès. Je me souviens qu’en 1952, l’année de la naissance de Jean-Claude, donc vingt-cinq ans plus tard, les voitures de ce style, mais postérieures d’au moins dix ans au Modèle A, avaient déjà presque entièrement disparu des rues. Elles étaient considérées comme de vieux tacots et l’on regardait leurs rares propriétaires comme des originaux un peu ridicules. Je crois que je n’en ai plus jamais revu depuis au moins trente ans. Il en reste aujourd’hui seulement quelques-unes qui sont exposées dans des musées ou exhibées lors de rallies de voitures anciennes.
À l’époque, on se déplaçait souvent à pied, et aussi à vélo. Beaucoup de gens en possédaient mais pas notre famille, car nous étions bien trop pauvres.
Les déplacements se faisaient également en autobus. Jusqu’aux années 1935 environ, quand j’ai eu à peu près 8 ans, ils avaient une forme rectangulaire très archaïque. Ce ne fut qu’à partir de ce moment-là que leur style a commencé à évoluer pour se rapprocher de celui des autocars que l’on connaît aujourd’hui.
Je me souviens qu’à Vignemont, le dimanche soir, il y avait beaucoup de monde qui attendait l’autobus pour se rendre à la gare de Beauvais. C’était surtout des jeunes qui travaillaient à Paris et qui étaient venus passer la nuit du samedi soir et la journée de dimanche chez leurs parents car, à l’époque, on travaillait aussi le samedi et les journées de travail ne faisaient pas que sept ou huit heures… La semaine de trente-cinq heures n’était pas encore à l’ordre du jour. En fait, celle de quarante heures a été instaurée en 1936. Mais en 1938, la loi qui en était à l’origine a été « assouplie », comme on dit maintenant. Vous apprécierez aussi certainement la célèbre phrase d’août 1938 de Daladier, alors ministre de la Défense nationale : « Il faut remettre la France au travail »... Rien ne se perd, ni même ne se transforme. À cette époque, il n’y avait pas de sécurité sociale. Je crois que seuls certains fonctionnaires étaient couverts en cas de maladie. Les ouvriers travaillaient et gagnaient juste de quoi nourrir leur famille. Il n’y avait pas non plus de congés payés.
S’il y avait très peu de voitures automobiles, par contre, il existait encore beaucoup de voitures à cheval. De la période de ma prime enfance, je garde encore en mémoire des images de ces équipages, notamment le cocher qui tenait les rênes, son fouet accroché debout, à côté de lui. Ce n’était donc pas encore le règne du moteur, mais toujours celui du cheval. À cette époque, l’âne avait également sa place dans la société, même en pleine ville. Je me souviens aussi des gendarmes qui, pendant la mauvaise saison, effectuaient leur ronde à cheval, l’été à vélo.
Ce n’était pas encore non plus des camions qui effectuaient le transport des marchandises, mais des charrettes et des carrioles qui étaient également tirées par des chevaux ou par des ânes.
Peut-être jusqu’à l’époque de mes 6 ou 8 ans, pour les travaux des champs, les tracteurs et les moissonneuses-batteuses étaient toujours inconnus. Le tracteur, celui qui tirait, c’était encore le cheval. Nous vivions dans le silence.
Je me souviens aussi des gens qui, dans la rue, ramassaient le crottin avec un balai et une pelle. Bien sûr, ils s’en servaient comme engrais pour les légumes et les fleurs de leur jardin. À l’époque, il n’y avait pas de pesticides et les légumes avaient du goût, les tomates aussi. Ce goût véritablement exquis de la tomate d’alors, naturelle, la modernité l’a tué. Et puis l’odeur du crottin, n’était-ce pas mieux que celle des gaz d’échappements ?...
Absolument rien n’étant encore mécanisé dans les exploitations agricoles, il n’y avait bien sûr pas non plus de machines à traire. Il fallait donc beaucoup de monde pour faire tourner une ferme. Dans les usines également, la mécanisation était loin d’être généralisée. Par exemple, les tours pour percer étaient… à pédales, comme les anciennes machines à coudre.
En ces temps-là, il y avait aussi beaucoup de métiers qui ont aujourd’hui totalement disparu, notamment ceux en rapport avec le cheval. Je me souviens du maréchal-ferrant et de l’odeur si particulière de corne brûlée qui se diffusait tout autour de son atelier. Les bourreliers aussi étaient nombreux. Pour eux, même en période de chômage, le travail ne manquait pas. Ils réparaient les selles des chevaux, les rênes, les colliers, etc. Et combien de charretiers y avait-il encore ? Certainement autant que de garagistes aujourd’hui. Et parmi les femmes, les couturières aussi étaient légions.
De l’époque de mes 11 ans, en 1938, je me souviens des marchands ambulants. Je revois par exemple la mercière qui passait dans notre rue toutes les semaines avec son âne tirant une carriole remplie de marchandises : laine, coton, fil à coudre et bien d’autres choses encore. Passait aussi régulièrement devant chez nous un autre marchand ambulant qui tirait lui-même sa charrette. Lui, il vendait du cresson a 20 sous la botte. Je garde encore dans l’oreille ce qu’il criait, tant il l’a répété : « Qui veut mon cresson, cueillette du matin, voilà du cresson, du beau cresson ! »
Pour faire ses courses, il n’y avait évidemment pas d’hypermarchés ni même de supérettes comme aujourd’hui. Je me souviens de l’épicerie de Vignemont. On y trouvait tous les produits alimentaires de base : du sucre, du vinaigre, de la moutarde, de l’huile, etc. ; mais ils n’étaient pas conditionnés comme aujourd’hui : les produits solides étaient emballés dans des sacs de jute qui étaient stockés dans des casiers en bois derrière le comptoir. Et l’épicier nous servait lui-même avec une petite pelle ou une cuillère, elle aussi en bois, selon notre demande : 1 demi livre ou 1 livre de café ou de sucre, etc. Je me souviens aussi que, certains matins, nous allions chercher le lait à la grande ferme qui se trouvait juste à l’entrée de notre cité.
Parmi les matins, ceux des 1er janvier m’ont laissé des souvenirs encore plus vifs. Chaque Jour de l’an, le village était réveillé au son de la musique et aussi quelquefois des crécelles. Je me souviens du joueur de clairon, de saxo, de tambour... Les musiciens entraient même dans les maisons pour souhaiter la bonne année. En revanche, je n’ai aucun souvenir de mes Noëls d’enfants. Peut-être n’en ai-je jamais eu.
À l’époque où je suis né et encore longtemps par la suite, beaucoup de villages n’avaient pas l’eau courante. Les femmes devaient aller tirer l’eau au puits. Mais, à Vignemont, nous avons été alimentés assez tôt, peut-être parce qu’il n’y avait pas de puits. À la maison, j’ai toujours connu l’eau courante.
Par contre, pendant une grande partie de mon enfance, Vignemont ne connaissait toujours pas l’électricité. Donc pas plus d’éclairage électrique à l’intérieur des habitations que dans les rues. À la maison, durant toute cette période, nous nous éclairions à la bougie. De ce côté-là, rien n’avait changé depuis l’Antiquité… Il fallait avoir de bons yeux pour faire ses devoirs.
Pas d’électricité, pas de réfrigérateur. Mais nous pouvions quand même conserver les aliments pendant quelques jours dans la cave et dans ce qu’on appelait alors un garde manger. Pas d’électricité, pas de machines à laver le linge, bien qu’elles existaient déjà. Chez nous, la lessive se faisait entièrement à la main. Mes parents possédaient une grande lessiveuse. On mettait le linge sale dedans. Au centre, il y avait un tube qui descendait jusqu’au fond. Une fois la lessiveuse pleine, il fallait la soulever et la mettre sur le poêle en fonte pour faire bouillir le linge pendant une ou deux heures. Ensuite, sur une planche disposée sur un grand baquet en bois, tout devait être frotté à la brosse. Puis venait la séquence du rinçage. Si le brossage à hautes doses vous cassait les reins, le rinçage, lui, vous meurtrissait tous les muscles des bras et des mains. J’en sais quelque chose pour avoir quelquefois aidé ma mère et mes sœurs. Puis venait la corvée de la pince à linge. Pour une famille nombreuse, vous vous doutez bien qu’il n’y en avait pas qu’une seule. On accrochait donc le linge dans le jardin sur un fil de fer. Là encore, la répétition des bras levés vous rompait pour la journée. Les femmes d’aujourd’hui ne connaissent pas leur bonheur… Le repassage, c’était mes grandes sœurs, Juliette, Edith, Mauricette et Michelle, qui en étaient chargées. Station debout de rigueur pendant des heures ; et que de temps perdu qui ne se rattrape jamais !
Dans les rues, l’éclairage n’est en fait arrivé qu’avec le gaz. On nous a alors installé des lampadaires. Le soir, le garde-champêtre passait pour les allumer. Puis il les éteignait quelques heures plus tard.
En ce qui concerne l’éclairage à la maison, je me rappelle aussi du temps des lampes à pétrole qui s’est prolongé jusqu’aux années 40. Certes, c’était mieux que les bougies, on y voyait plus clair ; mais une seule lampe pour toute une pièce, c’était bien peu. Et lorsqu’on nous a installé l’électricité dans le village, je crois quand j’avais 8 ou 9 ans, dans les années 1935 ou 1936, à la maison nous ne nous éclairions avec des ampoules que dans une seule pièce : la cuisine. Dans les deux chambres du haut, nous avions gardé la bougie, car les lampes à pétrole étaient bien trop dangereuses compte tenu de l’âge de mes petits frères et sœurs.
Pendant une grande partie de mes jeunes années, les rues de la cité Saint-Gratien ne portaient toujours pas de noms. Ce ne fut qu’assez tard que nous y avons eu droit. Et c’est alors que notre rue s’est appelée : rue de la Serre, du nom de la rivière qui passait en bas de chez nous. Et l’on y a posé une belle plaque en émail bleu. Nous étions si fiers : une plaque comme dans les rues des grandes villes, comme à Paris !...
Au moment où j’écris ces lignes, en juillet 2008, nous vivons à l’ère de la communication et de la mondialisation et nous entendons dire tous les jours à la télévision que « la Terre est un village ». Mais sachez qu’à l’époque de mon enfance, le monde n’était pas du tout perçu ainsi. Il était en fait pratiquement limité au village.
Aujourd’hui également, d’aucuns se disent volontiers « citoyens du monde ». Là encore, les mentalités de l’époque étaient fort différentes. Dans les années 30, un Italien, pour un Français, c’était presque un extra-terrestre. Vous devez certainement savoir qu’encore aujourd’hui, dans les campagnes, on appelle un village un « pays ». Il en était de même pour nous à l’époque.
Il n’y avait évidemment pas la télévision. Et d’ailleurs, sans électricité, qu’aurions-nous fait d’un téléviseur ?... Pour connaître les nouvelles, il y avait la radio, la TSF comme on disait à l’époque. Mais là encore, jusqu’à l’arrivée de l’électricité, bien sûr personne à Vignemont n’en possédait.
À cette époque, il n’y avait même pas encore ce qu’on a appelé par la suite les « tourne disques », mais seulement des « phonos » que l’on devait actionner à la manivelle et qui, en guise d’enceintes, étaient pourvus d’un gros pavillon dans le style des cornets acoustiques.
Pas d’électricité ni de télévision, donc pas de Claire Chazal ni de PPDA pour informer ou désinformer de ce qui se passait dans le monde ou annoncer l’ouverture de la chasse ou les dernières dispositions légales concernant les propriétaires de molosses. Ce qui se passait dans les autres pays, et même en France, on n’en savait pratiquement rien. Les nouvelles étaient réduites à celles du village.
L’ouverture de la chasse, à Vignemont comme ailleurs, elle était annoncée par le garde-champêtre et au son du tambour : « Rantanplan ! Avis à la population ! » Et il en était de même pour les instructions communales de ne pas laisser divaguer les chiens. C’était aussi le garde-champêtre qui assurait la « page publicitaire » locale : il informait de la prochaine venue de la mercière, du vendeur de cresson, du rempailleur de chaises, de l’étameur, etc. C’était une tout autre culture, nous dirions aujourd’hui : de proximité.
C’est d’ailleurs de l’année de ma naissance, le 27 octobre 1927, que datent les premières actualités sonores, mais au cinéma : les nouvelles de la Fox Movietone. Et encore : c’était à New York…
En écrivant ces lignes, je pense encore à vous tous, mes enfants et petits-enfants. Aujourd’hui l’ordinateur, l’internet et le téléphone portable font partie de votre vie quotidienne et vous les utilisez probablement sans même plus y faire attention. Il vous suffit de frapper un mot ou deux au clavier pour obtenir n’importe quel renseignement ou vous documenter sur n’importe quel sujet, même les plus pointus. Olivier, Maud, Charles, Emeline, Luc et Fabien, l’ordinateur, vos propres enfants l’utiliseront même en classe. Quel écart par rapport aux gens de ma génération qui n’ont rien connu d’autre que la craie et l’ardoise !... Et les livres ?... Aujourd’hui, sans même avoir à vous lever de votre chaise, vous pouvez accéder gratuitement et immédiatement à n’importe quel livre majeur de la littérature, à tous les documents scientifiques, etc. À mon époque, des livres à la maison, je ne me souviens pas en avoir vu, pas un seul. Et, de toute façon, même si mes parents avaient eu envie de lire, nous avions bien d’autres priorités que d’en acheter.
Aujourd’hui encore, mes enfants, vous pouvez aussi parler en temps réel à quelqu’un qui se trouve en plein milieu de l’océan et le voir comme s’il était dans la même pièce que vous. Quand j’étais jeune, qui aurait pu imaginer que ce puisse un jour être possible ? Certes, au début du XXe siècle, il y avait eu Jules Verne et ses tubes pneumatiques jetés à travers les océans et dans lesquels on transportait des gens à une vitesse de mille cinq cents kilomètres à l’heure. Mais au fond, je crois que personne ne croyait que ce fût un jour possible.
L’ordinateur et l’internet vous permettent aussi, par exemple, de traduire automatiquement n’importe quel texte en n’importe quelle langue, et ce sans en avoir la moindre connaissance, en appuyant seulement sur un bouton… J’ai entendu dire que, bientôt, les ordinateurs quantiques traduiront absolument fidèlement.
Nous avions le garde-champêtre pour les informations locales, mais vous, vous les obtiendrez bientôt aussi par le téléphone portable, à n’importe quel moment et où que vous soyez. Bientôt encore, quand vous ferez vos courses, vous paierez également avec lui. Mais non, j’y pense : vous n’avez même plus besoin de vous déplacer pour faire vos emplettes : tout comme de mon temps le vendeur de cresson et la mercière, c’est aujourd’hui encore l’internet qui vient chez pour vous vendre tout ce dont vous avez besoin, et même l’inutile... J’ai entendu dire récemment à la télévision qu’avec le téléphone portable, il vous suffit de vous inscrire quelque part et d’annoncer vos goûts en matière de musique pour qu’on vous envoie les seuls morceaux susceptibles de vous plaire.
Je pense aussi aux progrès de la science depuis l’époque de mes jeunes années, notamment à ceux de la génétique. Et ce n’est pas fini. J’ai entendu encore à la télévision qu’on n’est pas loin de faire revivre les dinosaures à partir de leur ADN...
À la télévision toujours, il a été dit également plusieurs fois ces temps derniers que des entreprises privées s’intéressaient désormais au tourisme spatial. De façon certaine, des fusées emmèneront bientôt en quelques heures et en toute sécurité des gens tout à fait ordinaires dans l’espace, peut-être même sur la Lune. Vous, mes petits-enfants et arrière-petits-
enfants, vous ferez peut-être partie de ces touristes du troisième type. Le premier vol touristique dans l’espace est prévu pour 2010. Il paraît aussi qu’un premier atterrissage de l’homme sur Mars se fera vers les années 2025 et que, plus tard, des colonies humaines s’y établiront dont les enfants ne connaîtront donc même pas la Terre... Là encore, qui aurait pu imaginer cela quand j’étais jeune ? Pas même Jules Verne ne l’avait prévu.
Au chapitre des progrès technologiques, je pense encore à cet accélérateur de particules qui se trouve du côté de Genève et qui a été inauguré en septembre 2008, au moment où je terminais ce livre. Vous allez bientôt connaître les secrets de la Création, de la naissance de l’univers, la « part de Dieu », comme on l’appelle.
À la « belle époque », les voyages étaient réservés à une élite. Et encore, ces gens-là n’allaient pas très loin. Les communications étaient très lentes. L’Italie, c’était déjà un long voyage, à bien plus forte raison l’Amérique, l’Inde ou la Chine. C’est qu’il n’y avait pas plus d’avions que de voitures à moteur. L’industrie aéronautique et les liaisons aériennes en étaient encore à leurs balbutiements. Pour le transport des passagers, on hésitait toujours entre l’avion et le ballon dirigeable.
En 1921, donc seulement six ans avant ma naissance, la première compagnie aérienne, la Pan American World Airways commençait à relier New York à San Francisco. Quand j’ai eu 9 ans, en 1936, Air France a inauguré sa ligne Paris-Dakar. Mais à cette époque, les voyages aériens étaient encore considérés comme de dangereuses aventures. Les très rares avions transportant des passagers n’étaient équipés ni d’instruments de vol très sophistiqués ni, bien évidemment, de systèmes « tout temps ». La sécurité était donc menacée par les conditions météorologiques. Et de fait, de nombreux accidents sont arrivés. Peut-être le plus célèbre a été, en 1936, la disparition en mer à bord de son Latécoère Croix du Sud - au large de Dakar justement -, de l’aviateur pourtant chevronné Jean Mermoz et de toute son équipe. Ils ont eu droit à des funérailles nationales. J’avais 9 ans. Je pense que j’ai dû l’apprendre par la TSF puisqu’en 1936 Vignemont venait d’être raccordé au réseau électrique. Par contre, je ne me souviens plus si nous avions la TSF chez nous à ce moment-là, ou bien si je l’ai appris par des gens du village qui la possédaient.
Je suis né quatre mois avant que Lindbergh ne traverse l’Atlantique en solitaire en un peu plus de trente-trois heures à bord de son Spirit of Saint Louis. Même s’il n’était pas le premier à effectuer cette traversée, elle a été considérée comme un exploit extraordinaire. La foule était en liesse à son arrivée à Paris. Je n’en ai évidemment aucun souvenir. C’est ce que j’ai appris par la suite.
En revanche, quand j’ai eu près de 4 ans, le 5 octobre 1930, j’ai été moi-même presque témoin de l’écrasement d’un ballon dirigeable anglais, le R-101, sur une colline d’Allonne, à proximité de chez nous. En fait, je n’ai qu’un très vague souvenir de ce terrible accident et n’en connais les détails que par ce que j’en ai entendu dire autour de moi quand j’ai été plus âgé. Je me souviens seulement que c’était la nuit et qu’il pleuvait. Il paraît qu’à Vignemont on a entendu une formidable explosion. Le ballon effectuait son voyage inaugural de Londres à Bombay avec quarante-huit passagers à bord. Aucun n’a survécu. Aujourd’hui, le mémorial aux victimes existe toujours. Il se trouve en bordure de la route nationale entre Allonne et Warluis.
Je me souviens aussi des autres nouvelles de cette époque : on parlait surtout du Front populaire et de la montée des dictatures d’Hitler et de Mussolini.
Je voudrais terminer cette introduction au cadre de vie qui était le mien durant mon enfance en précisant qu’à l’époque, en Picardie, nous parlions tous ch’ti. Là, je ne vous fais pas la leçon : depuis quelques mois, vous savez tous ce qu’est un Ch’ti... Par exemple, pour dire « Va chercher des poireaux dans le jardin ! » ma mère disait « Va quèr des poiliaux dans l’galdin ! » Pour « un petit » et « une petite », nous disions « un tiot », « une tiotte » ; par exemple : « Pauv’ tiot gars ! » Nous utilisions aussi le mot « fieu » comme dans « Ma tiotte fieu ». Fieu, ça signifie un peu tout. Je me souviens aussi qu’on disait « Allum’ ech’ quinquet ! » pour « Allume la lumière ! » ou bien « J’chui dal » pour « J’ai faim » et « J’chui léhu » pour « Je suis fatigué ». Me reviennent aussi en mémoire le « T’as alleumer tin fu ? » ou le « J’ai bin invi d’acater inne castlole » que ma mère m’a dit un jour. Et aussi ces mots de mon père : « Té devlos acouté davintache tin maite ! » Un agriculteur, c’était un « cinsier ». On ne se faisait pas disputer ou engueuler mais « ramoner » ou plutôt « lamoner ». Car ce patois se prononçait avec un accent des plus agricoles à couper au couteau. Et moi aussi, je parlais de cette façon.
Voilà mes enfants, les images des anecdotes de mon enfance que je vais vous raconter dans les pages suivantes, voyez-les donc couleur sépia et non pas en technicolor avec vos yeux d’aujourd’hui…

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