Commentaire composé de Zola chapitre 4

Publié le 19 oct. 2016 il y a 7A par Anonyme - Fin › 31 oct. 2016 dans 7A
1.00 / 20
1

Sujet du devoir

Bonjour, pourriez vous m'aider à faire le commentaire que je mets ci-dessous, s'il vous plait car je ne sais pas ce que la prof attend dans un commentaire à l'université .

"Dans ces dispositions d’esprit, il accueillit le coup d’État avec la joie chaude et bruyante d’un chien qui flaire la curée. Les quelques libéraux honorables de la ville n’ayant pu s’entendre et se tenant à l’écart, il se trouva naturellement un des agents les plus en vue de l’insurrection. Les ouvriers, malgré l’opinion déplorable qu’ils avaient fini par avoir de ce paresseux, devaient le prendre à l’occasion comme un drapeau de ralliement. Mais les premiers jours, la ville restant paisible, Macquart crut ses plans déjoués. Ce fut seulement à la nouvelle du soulèvement des campagnes qu’il se remit à espérer. Pour rien au monde, il n’aurait quitté Plassans ; aussi inventa-t-il un prétexte pour ne pas suivre les ouvriers qui allèrent, le dimanche matin, rejoindre la bande insurrectionnelle de la Palud et de Saint-Martin-de-Vaulx. Le soir du même jour, il était avec quelques fidèles dans un estaminet borgne du vieux quartier, lorsqu’un camarade accourut les prévenir que les insurgés se trouvaient à quelques kilomètres de Plassans. Cette nouvelle venait d’être apportée par une estafette qui avait réussi à pénétrer dans la ville, et qui était chargée d’en faire ouvrir les portes à la colonne. Il y eut une explosion de triomphe. Macquart surtout parut délirer d’enthousiasme. L’arrivée imprévue des insurgés lui sembla une attention délicate de la Providence à son égard. Et ses mains tremblaient à la pensée qu’il tiendrait bientôt les Rougon à la gorge.

Cependant, Antoine et ses amis sortirent en hâte du café. Tous les républicains qui n’avaient pas encore quitté la ville se trouvèrent bientôt réunis sur le cours Sauvaire. C’était cette bande que Rougon avait aperçue en courant se cacher chez sa mère. Lorsque la bande fut arrivée à la hauteur de la rue de la Banne, Macquart, qui s’était mis à la queue, fit rester en arrière quatre de ses compagnons, grands gaillards de peu de cervelle qu’il dominait de tous ses bavardages de café. Il leur persuada aisément qu’il fallait arrêter sur-le-champ les ennemis de la république, si l’on voulait éviter les plus grands malheurs. La vérité était qu’il craignait de voir Pierre lui échapper, au milieu du trouble que l’entrée des insurgés allait causer. Les quatre grands gaillards le suivirent avec une docilité exemplaire et vinrent heurter violemment à la porte des Rougon. Dans cette circonstance critique, Félicité fut admirable de courage. Elle descendit ouvrir la porte de la rue.

— Nous voulons monter chez toi, lui dit brutalement Macquart.

— C’est bien, messieurs, montez, répondit-elle avec une politesse ironique, en feignant de ne pas reconnaître son beau-frère.

En haut, Macquart lui ordonna d’aller chercher son mari.

— Mon mari n’est pas ici, dit-elle de plus en plus calme, il est en voyage pour ses affaires ; il a pris la diligence de Marseille, ce soir à six heures.

Antoine, à cette déclaration faite d’une voix nette, eut un geste de rage. Il entra violemment dans le salon, passa dans la chambre à coucher, bouleversa le lit, regardant derrière les rideaux et sous les meubles. Les quatre grands gaillards l’aidaient. Pendant un quart d’heure, ils fouillèrent l’appartement. Félicité s’était paisiblement assise sur le canapé du salon et s’occupait à renouer les cordons de ses jupes, comme une personne qui vient d’être surprise dans son sommeil, et qui n’a pas eu le temps de se vêtir convenablement.

— C’est pourtant vrai, il s’est sauvé, le lâche ! bégaya Macquart en revenant dans le salon.

Il continua pourtant de regarder autour de lui d’un air soupçonneux. Il avait le pressentiment que Pierre ne pouvait avoir abandonné la partie au moment décisif. Il s’approcha de Félicité qui bâillait.

— Indique-nous l’endroit où ton mari est caché, lui dit-il, et je te promets qu’il ne lui sera fait aucun mal.

— Je vous ai dit la vérité, répondit-elle avec impatience. Je ne puis pourtant pas vous livrer mon mari, puisqu’il n’est pas ici. Vous avez regardé partout, n’est-ce pas ? Laissez-moi tranquille maintenant.

Macquart, exaspéré par son sang-froid, allait certainement la battre, lorsqu’un bruit sourd monta de la rue. C’était la colonne des insurgés qui s’engageait dans la rue de la Banne.

Il dut quitter le salon jaune, après avoir montré le poing à sa belle-sœur, en la traitant de vieille gueuse et en la menaçant de revenir bientôt. Au bas de l’escalier, il prit à part un des hommes qui l’avait accompagné, un terrassier nommé Cassoute, le plus épais des quatre, et lui ordonna de s’asseoir sur la première marche et de n’en pas bouger jusqu’à nouvel ordre.

— Tu viendrais m’avertir, lui dit-il, si tu voyais rentrer la canaille d’en haut.

L’homme s’assit pesamment. Quand il fut sur le trottoir, Macquart, levant les yeux, aperçut Félicité accoudée à une fenêtre du salon jaune et regardant curieusement le défilé des insurgés, comme s’il se fut agi d’un régiment traversant la ville, musique en tête. Cette dernière preuve de tranquillité parfaite l’irrita au point qu’il fut tenté de remonter pour jeter la vieille femme dans la rue. Il suivit la colonne en murmurant d’une voix sourde :

— Oui, oui, regarde-nous passer. Nous verrons si demain tu te mettras à ton balcon.

Il était près de onze heures du soir, lorsque les insurgés entrèrent dans la ville, par la porte de Rome. Ce furent les ouvriers restés à Plassans qui leur ouvrirent cette porte à deux battants, malgré les lamentations du gardien, auquel on n’arracha les clefs que par la force. Cet homme, très-jaloux de ses fonctions, demeura anéanti devant ce flot de foule, lui qui ne laissait entrer qu’une personne à la fois, après l’avoir longuement regardée au visage ; il murmurait qu’il était déshonoré. À la tête de la colonne, marchaient toujours les hommes de Plassans, guidant les autres ; Miette, au premier rang, ayant Silvère à sa gauche, levait le drapeau avec plus de crânerie, depuis qu’elle sentait, derrière les persiennes closes, des regards effarés de bourgeois réveillés en sursaut. Les insurgés suivirent, avec une prudente lenteur, les rues de Rome et de la Banne ; à chaque carrefour, ils craignaient d’être accueillis à coups de fusil, bien qu’ils connussent le tempérament calme des habitants. Mais la ville semblait morte ; à peine entendait-on aux fenêtres des exclamations étouffées. Cinq ou six persiennes seulement s’ouvrirent ; quelque vieux rentier se montrait, en chemise, une bougie à la main, se penchant pour mieux voir ; puis, dès que le bonhomme distinguait la grande fille rouge qui paraissait traîner derrière elle cette foule de démons noirs, il refermait précipitamment sa fenêtre, terrifié par cette apparition diabolique. Le silence de la ville endormie tranquillisa les insurgés, qui osèrent s’engager dans les ruelles du vieux quartier, et qui arrivèrent ainsi sur la place du Marché et sur la place de l’Hôtel-de-Ville, qu’une rue courte et large relie entre elles. Les deux places, plantées d’arbres maigres, se trouvaient vivement éclairées par la lune. Le bâtiment de l’Hôtel-de-Ville, fraîchement restauré, faisait, au bord du ciel clair, une grande tache d’une blancheur crue sur laquelle le balcon du premier étage détachait en minces lignes noires ses arabesques de fer forgé. On distinguait nettement plusieurs personnes debout sur ce balcon, le maire, le commandant Sicardot, trois ou quatre conseillers municipaux, et d’autres fonctionnaires. En bas, les portes étaient fermées. Les trois mille républicains, qui emplissaient les deux places, s’arrêtèrent, levant la tête, prêts à enfoncer les portes d’une poussée.

L’arrivée de la colonne insurrectionnelle, à pareille heure, surprenait l’autorité à l’improviste. Avant de se rendre à la mairie, le commandant Sicardot avait pris le temps d’aller endosser son uniforme. Il fallut ensuite courir éveiller le maire. Quand le gardien de la porte de Rome, laissé libre par les insurgés, vint annoncer que les scélérats étaient dans la ville, le commandant n’avait encore réuni à grand’peine qu’une vingtaine de gardes nationaux. Les gendarmes, dont la caserne était cependant voisine, ne purent même être prévenus. On dut fermer les portes à la hâte pour délibérer. Cinq minutes plus tard, un roulement sourd et continu annonçait l’approche de la colonne.

M. Garçonnet, par haine de la république, aurait vivement souhaité de se défendre. Mais c’était un homme prudent qui comprit l’inutilité de la lutte, en ne voyant autour de lui que quelques hommes pâles et à peine éveillés. La délibération ne fut pas longue. Seul Sicardot s’entêta ; il voulait se battre, il prétendait que vingt hommes suffiraient pour mettre ces trois mille canailles à la raison. M. Garçonnet haussa les épaules et déclara que l’unique parti à prendre était de capituler d’une façon honorable. Comme les brouhahas de la foule croissaient, il se rendit sur le balcon, où toutes les personnes présentes le suivirent. Peu à peu le silence se fit. En bas, dans la masse noire et frissonnante des insurgés, les fusils et les faux luisaient au clair de lune.

— Qui êtes-vous et que voulez-vous ? cria le maire d’une voix forte.

Alors, un homme en paletot, un propriétaire de la Palud, s’avança.

— Ouvrez la porte, dit-il sans répondre aux questions de M. Garçonnet. Évitez une lutte fratricide.

— Je vous somme de vous retirer, reprit le maire. Je proteste au nom de la loi.

Ces paroles soulevèrent dans la foule des clameurs assourdissantes. Quand le tumulte fut un peu calmé, des interpellations véhémentes montèrent jusqu’au balcon. Des voix crièrent :

— C’est au nom de la loi que nous sommes venus.

— Votre devoir, comme fonctionnaire, est de faire respecter la loi fondamentale du pays, la constitution, qui vient d’être outrageusement violée.

— Vive la constitution ! vive la république !

Et comme M. Garçonnet essayait de se faire entendre et continuait à invoquer sa qualité de fonctionnaire, le propriétaire de la Palud, qui était resté au bas du balcon, l’interrompit avec une grande énergie.

— Vous n’êtes plus, dit-il, que le fonctionnaire d’un fonctionnaire déchu ; nous venons vous casser de vos fonctions.

Jusque-là, le commandant Sicardot avait terriblement mordu ses moustaches, en mâchant de sourdes injures. La vue des bâtons et des faux l’exaspérait ; il faisait des efforts inouïs pour ne pas traiter comme ils le méritaient ces soldats de quatre sous qui n’avaient pas même chacun un fusil. Mais quand il entendit un monsieur en simple paletot parler de casser un maire ceint de son écharpe, il ne put se taire davantage, il cria :

— Tas de gueux ! si j’avais seulement quatre hommes et un caporal, je descendrais vous tirer les oreilles pour vous rappeler au respect !

Il n’en fallait pas tant pour occasionner les plus graves accidents. Un long cri courut dans la foule, qui se rua contre les portes de la mairie. M. Garçonnet, consterné, se hâta de quitter le balcon, en suppliant Sicardot d’être raisonnable, s’il ne voulait pas les faire massacrer. En deux minutes, les portes cédèrent, le peuple envahit la mairie et désarma les gardes nationaux. Le maire et les autres fonctionnaires présents furent arrêtés. Sicardot, qui voulut refuser son épée, dut être protégé par le chef du contingent des Tulettes, homme d’un grand sang-froid, contre l’exaspération de certains insurgés. Quand l’Hôtel-de-Ville fut au pouvoir des républicains, ils conduisirent les prisonniers dans un petit café de la place du Marché, où ils furent gardés à vue.

L’armée insurrectionnelle aurait évité de traverser Plassans, si les chefs n’avaient jugé qu’un peu de nourriture et quelques heures de repos étaient pour leurs hommes d’une absolue nécessité. Au lieu de se porter directement sur le chef-lieu, la colonne, par une inexpérience et une faiblesse inexcusables du général improvisé qui la commandait, accomplissait alors une conversion à gauche, une sorte de large détour qui devait la mener à sa perte. Elle se dirigeait vers les plateaux de Sainte-Roure, éloignés encore d’une dizaine de lieues, et c’était la perspective de cette longue marche qui l’avait décidée à pénétrer dans la ville, malgré l’heure avancée. Il pouvait être alors onze heures et demie.

Lorsque M. Garçonnet sut que la bande réclamait des vivres, il s’offrit pour lui en procurer. Ce fonctionnaire montra, en cette circonstance difficile, une intelligence très-nette de la situation. Ces trois mille affamés devaient être satisfaits ; il ne fallait pas que Plassans, à son réveil, les trouvât encore assis sur les trottoirs de ses rues ; s’ils partaient avant le jour, ils auraient simplement passé au milieu de la ville endormie comme un mauvais rêve, comme un de ces cauchemars que l’aube dissipe. Bien qu’il restât prisonnier, M. Garçonnet, suivi par deux gardiens, alla frapper aux portes des boulangers et fit distribuer aux insurgés toutes les provisions qu’il put découvrir.

Vers une heure, les trois mille hommes, accroupis à terre, tenant leurs armes entre leurs jambes, mangeaient. La place du Marché et celle de l’Hôtel-de-Ville étaient transformées en de vastes réfectoires. Malgré le froid vif, il y avait des traînées de gaieté dans cette foule grouillante, dont les clartés vives de la lune dessinaient vivement les moindres groupes. Les pauvres affamés dévoraient joyeusement leur part, en soufflant dans leurs doigts ; et, du fond des rues voisines, où l’on distinguait de vagues formes noires assises sur le seuil blanc des maisons, venaient aussi des rires brusques qui coulaient de l’ombre et se perdaient dans la grande cohue. Aux fenêtres, les curieuses enhardies, des bonnes femmes coiffées de foulards, regardaient manger ces terribles insurgés, ces buveurs de sang allant à tour de rôle boire à la pompe du marché, dans le creux de leur main.

Pendant que l’Hôtel-de-Ville était envahi, la gendarmerie, située à deux pas, dans la rue Canquoin, qui donne sur la halle, tombait également au pouvoir du peuple. Les gendarmes furent surpris dans leur lit et désarmés en quelques minutes. Les poussées de la foule avaient entraîné Miette et Silvère de ce côté. L’enfant, qui serrait toujours la hampe du drapeau contre sa poitrine, fut collée contre le mur de la caserne, tandis que le jeune homme, emporté par le flot humain, pénétrait à l’intérieur et aidait ses compagnons à arracher aux gendarmes les carabines qu’ils avaient saisies à la hâte. Silvère, devenu farouche, grisé par l’élan de la bande, s’attaqua à un grand diable de gendarme nommé Rengade, avec lequel il lutta quelques instants. Il parvint, d’un mouvement brusque, à lui enlever sa carabine. Le canon de l’arme alla frapper violemment Rengade au visage et lui creva l’œil droit. Le sang coula, des éclaboussures jaillirent sur les mains de Silvère, qui fut subitement dégrisé. Il regarda ses mains, il lâcha la carabine ; puis il sortit en courant, la tête perdue, secouant les doigts."

 

Où j'en suis dans mon devoir

j'ai fais les figures de style du texte




0 commentaire pour ce devoir



Ils ont besoin d'aide !

Il faut être inscrit pour aider

Crée un compte gratuit pour aider

Je m'inscrisOU

J'ai déjà un compte

Je me connecte