Feydeau vaudeville

Publié le 26 janv. 2015 il y a 9A par Anonyme - Fin › 29 janv. 2015 dans 9A
1

Sujet du devoir

LE VAUDEViLLE EST-lL MORT ?

Quelle plaisanterie ! Mort le vaudeville ? Mort le mélodrame ?Ah ! ça ! donneriez-vous dans les idées de ce petit cénacle de jeunes auteurs qui, pour essayer de tuer ces genres florissants qui le gênent, n'a trouvé d'autre moyen que de décréter tout simplement qu'ils étaient morts ! Mais voyons, mon cher ami, s'ils étaient morts, est-ce qu'on se donnerait tant de peine pour le crier à tous les échos ? Quand une chose n'est plus, éprouve-t-on le besoin d'en parler ? Enfin, si le vaudeville et le mélodrame étaient morts, est-ce qu'on les jouerait quatre ou cinq cents fois de suite, quand à succès égal, une comédie, genre DIT supérieur (comme s'il y avait une classification des genres !) se joue péniblement cent fois ? Comment expliquer cette durée tout à l'avantage du genre défunt ? Peut-être par le dicton " Quand on est mort, c'est pour longtemps ! " À ce compte-là, vive la mort !

Non, la vérité, c'est qu'il y a vaudeville et vaudeville, mélodrame et mélodrame, comme il y a comédie et comédie. Quand un vaudeville est bien fait, logique, logique surtout, qu'il s'enchaînait bien, qu'il contient de l'observation, que ses personnages ne sont pas uniquement des fantoches, que l'action est intéressante et les situations amusantes, il réussit. [ ...]

Ce que je reproche particulièrement aux détracteurs du vaudeville comme du mélodrame, c'est leur mauvaise foi dans la lutte qu'ils entreprennent. Lorsqu'un vaudeville ou un mélodrame tombe, vous les entendez tous hurler en chœur: « Vous voyez bien que le vaudeville est mort ! Quand je vous disais que le mélodrame était fini ! " Pourquoi donc deviennent-ils subitement muets dès qu'un vaudeville ou un mélodrame réussit ?Que diable ! soyons de loyaux Universitaires Nous voyez-vous profiter de la chute de telle ou telle comédie - et il en tombe ! - pour déclarer que la comédie est morte ? Allons donc ! nous aurions trop peur de passer pour des imbéciles ; avez-vous donc moins souci de l'opinion que nous ?

Que dire alors de ces présomptueux, tout imbus de la supériorité qu'ils s'accordent, qui déclarent avec un superbe dédain que le vaudeville et le mélodrame ne sont " ni de la littérature ni du théâtre " ? " Pas de la littérature ", soit ! la littérature étant l'antithèse du théâtre : le théâtre, c'est l'image de la vie et, dans la vie, on ne parle pas en littérature ; donc le seul fait de faire parler ses personnages littérairement suffit à les figer et à les rendre inexistants. Mais " pas du théâtre ", halte-là ! Il ne suffit pas, Monsieur, que vous en décidiez pour que cela soit ! Le théâtre, avant tout, c'est le développement d'une action, et l'action c'est la base même du vaudeville et du mélodrame. Je sais bien qu'aujourd'hui la tendance serait de faire du théâtre une chaire ; mais du moment qu'il devient une chaire, c'est le théâtre alors qui n'est plus du théâtre.

D'ailleurs, à quoi bon discuter ? il est entendu que tout ce qui n'est pas le théâtre que font ces messieurs n'est pas du théâtre : " Nul n'aura de l'esprit hors nous et nos amis ! " Tout ceci, comme dirait notre Capus, n'a aucune espèce d'importance. Il y a des éternités que les genres en vogue ont des envieux qui cherchent à les saper, et ces genres ne s'en portent pas plus mal ! Les chiens aboient, la caravane passe !

Seulement, voilà, malgré tout j'avoue que j'aimerais bien pour mon édification personnelle avoir une preuve que tous ces détracteurs sont bien sincères quand ils affichent tant de dédain pour le vaudeville et le mélodrame. Je souhaiterais que chacun d'eux, avant de retourner au genre SUPERIEUR qu'il préconise, se crût obligé d'écrire trois bons actes de vaudeville ou de mélodrame, ceci pour bien établir que s'il n'en fait plus à l'avenir, c'est qu'effectivement il le veut ainsi, parce que le genre est vraiment trop au-dessous de lui. Alors je serai convaincu. Mais jusque-là, c'est plus fort que moi, je ne pourrai jamais empêcher le vers du bon La Fontaine de monter à mes lèvres : " Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats ! "

Où j'en suis dans mon devoir

Quel vision du vaudeville Georges Feydeau nous propose-t-il ici ?

 

Dans ce texte écrit en 1905, Feydeau marque l'importance  qu'il porte au genre du vaudeville. Il a du vaudeville un grand égard car il fait du vaudeville ainsi que du mélodrame un genre littéraire à part entière. Pour lui le vaudeville est un art complexe qui n'est pas à la portée de tous 




0 commentaire pour ce devoir



Ils ont besoin d'aide !

Il faut être inscrit pour aider

Crée un compte gratuit pour aider

Je m'inscrisOU

J'ai déjà un compte

Je me connecte