S'il vous plait Feydeau

Publié le 26 janv. 2015 il y a 9A par Anonyme - Fin › 29 janv. 2015 dans 9A
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Sujet du devoir

Un fil à la patte

de Georges Feydeau

mise en scène
Georges Lavaudant


Décors Jean-Pierre VERGIER
Costumes Brigitte TRIBOUILLOY
Lumières Georges LAVAUDANT
Son Jean-Louis IMBERT
Maquillages et perruques Sylvie CAILLER
Chef de chant Anne FISCHER-LAPALUS

 

Avec

Bouzid ALLAM Antonio, Lc Fleuriste
Gilles ARBONA Le Général Irrigua
Hervé BRIAUX de Fontanet
Natasha CASHMAN Miss Betting
Pascal ElSO de Chenneviette
Gilla FISSEAU Emilo, Un Monsieur
Olga GRUMBERG Marceline
Philippe MORIER-GENOUD Bouzin
Fabien ORCIER Firmin, Le Concierge
Sylvie ORCIER Lucette
Annie PERRET La Baronne
Eric PETITJEAN Jean, Le Notaire
Patrick PINEAU Bois d’Enghein
Agnès PONTIER Viviane
Marie-Paule TRYSTRAM Nini, Une Dame


Et
Paccal ALORCHIN
Dominique LOUISE
Nadia NOlRAN
Franck ONDlCOLBERRY

 

 

 

 

V A U D E V i L L E , V l T E S S E E T V E N i N

Comment je suis devenu vaudevilliste ? C'est bien simple. Par paresse, tout simplement. Comment ! Cela vous étonne ? Vous ignorez donc que la paresse est la mère miraculeuse, féconde du travail.

Et je dis miraculeuse, parce que le père est totalement inconnu. Georges Feydeau

Feydeau, maître incontesté du rire, seigneur des boulevards, impressionnait ses contemporains les plus réticents. Le vaudeville avait beau passer, déjà en ce temps-là, pour un genre théâtral décadent, vulgaire et facile, Feydeau en usait avec une virtuosité presque effrayante, déchaînant comme à volonté les affres de la violence comique. Quel était donc son secret ? Peut être tient-il à son profond sérieux, à son refus de toute complaisance, au soin maniaque qu'il apportait à son métier, à son sens de la noirceur que le rire peut côtoyer: la drôlerie de son théâtre est d'abord féroce. "Est comique", disait Bergson du vaudeville, "tout arrangement d'actes et d'événements qui nous donne, insérées l'une dans l'autre, l'illusion de la vie et la sensation nette d'un agencement mécanique".
Or Feydeau est un grand illusionniste, un arrangeur hors pair, un implacable mécanicien. La vitesse et la folie de son théâtre ne laissent à son public aucun loisir de se retourner, le prenant pour ainsi dire à la gorge déployée. Ses silhouettes ne se dessinent qu'en mouvement. Chaque situation exige une réponse immédiate, improvisée sous nos yeux et pourtant fatale. Les intrigues de Feydeau sont d'une logique affolante et insaisissable.
Les critiques ont souvent remarqué que ses "arrangements d'actes et d'événements" sont aussi solides et convaincants qu'impossibles à résumer après le spectacle - on finit toujours par oublier en route un petit détail crucial.
Personne n'a jonglé comme Feydeau avec les situations type du vaudeville, leurs impasses catastrophiques, leurs résolutions délirantes. Il possède à fond les thèmes et les figures imposés d'un théâtre de la variation, où tout est d'abord affaire d'exécution et de tempo. On retrouve ainsi dans Un fil à la patte, mais traités à la manière noire et soigneusement sertis à leur place comme les rouages d'une machine infernale, toutes sortes d'accessoires et d'incidents dont Labiche avait déjà tiré parti: un pistolet bienvenu entre les mains d'un fils de bonne famille aux abois, les préparatifs d'une soirée de prestige chez une baronne, un faux ténor contraint de pousser la chansonnette, un retour au bercail dans la lumière glauque du petit matin... Ce théâtre-là a longtemps passé pour trop adulte ou trop enfantin. Dégénéré ou puéril, réactionnaire ou régressif. Trop léger, éventé, victime de sa propre efficacité. A éviter, en somme, comme l'adulte évite l'enfant qu'il fut. Mais Bergson savait de quelle humanité ce théâtre était le reflet, et de quelle profondeur ce rire était l'écume: "il est, lui aussi, une mousse à base de sel. Comme la mousse, il pétille. C'est de la ga~té. Le philosophe qui en ramasse pour en goûter y trouvera d'ailleurs quelquefois, pour une petite quantité de matière, une certaine dose d'amertume". Sous la direction de Georges Lavaudant, la troupe de l'Odéon travaille à distiller la fra'cheur mordante de ce venin.

 


L E C H O i X D U FIL

Georges Lavaudant aime à conduire ses comédiens du grand répertoire à la création sans filet, de l'antiquité la plus vénérable à l'extrême contemporain. C'est un plaisir proprement théâtral que de voir en quelques jours des comédiens entrer d'un rôle, d'un type d'énergie dans un autre, avec la souple intensité de véritables "athlètes de l'affect". Ces variations, ces sautes de ton parfois convulsives, Georges Lavaudant et son équipe les ont souvent explorées: tantôt entre deux spectacles simultanés formant diptyque /Tambours dans la nuit et La noce chez les petits-bourgeois), tantôt entre deux spectacles successifs, ce que la dernière saison a illustré de façon particulièrement saisissante: à quelques semaines d'intervalle, la même troupe d'acteurs ou presque passait de la plénitude du verbe d'Eschyle à la sonate onirique pour bouches closes et pures présences que fut Fanfares -, tantôt enfin au sein d'un même spectacle (le dernier exemple en date étant une fois encore Fanfares, où Arlequin rimait visuellement avec requin et où Franz Kafka pouvait croiser sur sa route et saluer avec une exquise politesse un clown blanc. Cette année encore, à la faveur du calendrier et de ses hasards, quelques semaines à peine auront séparé la tragédie grecque len tournée jusqu'au 18 décembre 20001 d'une comédie de la Belle Epoque. En choisissant de monter Un fil à la patte, Georges Lavaudant témoigne donc à nouveau de son goût violent des contrastes. La pièce de Feydeau para't en effet s'opposer à la fois aux deux spectacles précédents, en donnant matière à une autre forme de folie théâtrale - fondée sur l'absurdité noire, le quiproquo mécanique et sauvage, la mesquinerie transcendantale - qui impose à ses interprètes une discipline d'une nature nouvelle. Car le genre du vaudeville est loin d'être facile, au contraire: le soin que Feydeau apportait en personne à la mise en scène de ses œuvres, dont il réglait parfois les effets à la seconde près, suffirait à en avertir. Depuis début janvier, Georges Lavaudant et les comédiens s'appliquent donc à cerner le style propre de Feydeau, à méditer l'hystérie des situations qu'il propose, en se consacrant patiemment à un travail collectif où les gestes et les intonations de tous les interprètes se prolongent et se répondent sans cesse, et où la déflagration comique est d'abord affaire de rythme et de ton justes.

 

Où j'en suis dans mon devoir

Pourquoi Georges Lavaudant choisit-il de mettre en scène Un fil à la patte ?

 

I décide de changer son style habituelle et décide donc de ce tourner vers l'oeuvre de Georges Feydeau : Un fil à la Patte.




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