Dissertation sur l'inhumain

Publié le 29 nov. 2014 il y a 9A par Anonyme - Fin › 2 déc. 2014 dans 9A
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Sujet du devoir

Bonjour, voilà mon sujet de dissertation de philosophie: "peut-on parler d'un acte inhumain"?

J'ai déjà fait toute la dissertation mais je ne suis pas très sûre de moi..J'aimerai donc savoir si elle vous parait cohérente et bien.

Merci beaucoup!

Où j'en suis dans mon devoir

Dans certains faits divers, lorsque par exemple il est question d’un meurtrier, on dit souvent que ce qu’il a commis est inhumain. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’un génocide par exemple. Ces actes définis comme des manifestations concrètes des pouvoirs d'agir d'une personne sont donc qualifiés comme opposés à l’homme, c'est-à-dire dénué de toute caractéristique propre à l’homme : ce serait une négation de l’espèce humaine. On peut d’ailleurs retrouver cette idée dans l’étymologie dur mot, « in » étant un préfixe privatif, cela renvoie à quelque chose privée d’humanité et donc des caractéristiques propres à l’homme. Un acte désigné comme inhumain désignerait donc ce qui va au-delà des frontières humaines (qu’elles soient physiques ou morales).
Dans ce cas, un acte peut-il réellement être qualifié d’inhumain ? Peut-on, paradoxalement, dire qu’un homme agit de façon inhumaine ?
Afin de répondre à ces interrogations, nous allons donc dans un premier temps voir qu’un acte ne peut pas être inhumain mais que, paradoxalement l’inhumain renvoie indéniablement à l’humain et que l’inhumanité résiderait donc dans la valeur de l’acte. Nous mettrons ensuite en lumière la dimension contingente et culturelle du terme « inhumain », ce qui permettra d’affirmer qu’il est extrêmement difficile de caractériser et de catégoriser l’inhumain de l’humain.


Le sujet et plus particulièrement la question posée émet déjà un paradoxe. En effet, au sens général, un acte est toujours effectué par une personne, un homme. Comment pourrait-on donc dire que l’action d’un homme est inhumaine ? Sur le plan de l’être, la composante primaire d’un acte est toujours issue d’un individu. A partir de là, on comprend donc que l’acte ne peut être que humain, accomplie par un être qui parle, travaille… Le sujet réalisant l’action est humain, l’acte en lui-même ne peut donc pas être une négation de l’humain. En effet, un homme ne peut accomplir que ce qui est possible dans les limites humaines : même si un acte paraît humainement irréalisable, si un individu parvient à le réaliser il ne peut être inhumain.
Cependant, le terme « inhumain » renvoie obligatoirement à l’homme. L’inhumain ne se confond donc pas avec le « non-humain ». On ne qualifiera pas un animal d’inhumain s’il chasse pour se nourrir par exemple : ce serait absurde et inapproprié puisque l’animal n’est évidement pas humain, dénué de qualités humaines : on pourra en revanche dire que c’est un non-humain. Le terme inhumain est donc toujours utilisé pour qualifié un homme. Ainsi, par exemple, Nicolas Grimaldi se demandera "Comment des hommes ont-ils jamais pu agir envers des hommes comme s’ils n’en étaient pas ?". Un acte inhumain est donc, pour lui, bien l’œuvre d’un humain ; cependant, cet humain agirait comme s’il n’en était pas un. L’acte inhumain serait donc issu d’un « aveuglement » de l’homme, d’un rejet de sa propre nature qui le pousserait à commettre certains actes.

A travers l’histoire, les hommes ont en effet déjà parlé d’acte(s) inhumain(s). Par exemple, les « crimes contre l’humanité » de la seconde guerre mondiale sont incontestablement considérés comme inhumains dans le sens où ils brisent toutes valeurs humaines. De la même façon, le génocide arménien est également caractérisé par une négation des valeurs humaines. Un acte peut donc être qualifié d’inhumain dans sa valeur. Dans ce sens, on ne juge pas l’acte en lui-même mais par sa valeur ou plutôt, dans ce cas, par son manque de valeur. Un acte peut donc être considéré comme inhumain car il ne s’inscrit pas dans les normes, les valeurs humaines. Dans cette situation, ce sont les hommes eux-mêmes qui définissent ce qu’est l’inhumain. On retrouve cela dans l’analyse de la société d’Aristote. Celui-ci affirme que l’homme exprime toute sa nature dans la société, celle-ci fait d’ailleurs le propre de l’espèce humaine. Ainsi, la société est la cause finale de tout ce que fait l’homme. La société étant un milieu humain dans lequel quelqu’un vit et caractérisée par ses institutions, ses lois et ses règles ; une société est constituée de normes et de valeurs. Ces normes et valeurs sont mises en place et respectées dans le but d’organiser et de contrôler les rapports humains. C’est donc dans le but de cette société que certains actes sont qualifiés d’inhumains car ils ne répondent pas aux exigences éthiques de la cité et sont donc contraires au « vivre ensemble », à la sociabilité et donc, pour Aristote, contraire au genre humain. On peut, dans ce cas, parler d’acte inhumain dans sa valeur : son inhumanité repose sur les règles sociétales. Cet acte mettant en péril la société, il est alors contraire à la nature humaine.


On comprend donc à partir de là que l’inhumanité est le propre de l’homme qui réalise et juge dans un même temps les actes. Dans ce sens, l’inhumanité est alors humaine.


Il faut donc tout de même nuancer en rappelant que le terme inhumain a une dimension culturelle. En effet, comme le montrera Montaigne dans Les Essais ou encore J-C Carrière dans La controverse de Valladolid, un acte peut être qualifié d’inhumain par un individu alors qu’il semble « normal » pour un autre. Ainsi, les pratiques cannibales des Sauvages ont divisées. Les européens revendiquaient cet acte comme barbare, animal et donc inhumain alors que pour les sauvages cela était une pratique tout à fait banal, habituel dénuée de tout caractère négatif. On comprend donc que le caractère inhumain d’un acte relève également de la culture, du point de vue de l’individu qui juge cet acte.
De la même façon, la perception des actes varie selon les époques. Les tortures et punitions corporelles, par exemple, étaient très fréquentes au Moyen-âge. De la même façon, les combats de gladiateurs étaient considérés comme divertissants. Aujourd’hui de telles pratiques sont inimaginables et qualifiées d’inhumaines. Cela montre bien le caractère changeant du terme « inhumain » selon les époques ou les sociétés/cultures.
Aujourd’hui encore, il reste difficile de pouvoir distinguer un acte « humain » de l’ « inhumain ». C’est notamment le cas au sujet de l’euthanasie : le débat est toujours ouvert et les oppositions s’affrontent sans réellement trouver une réponse. En effet, l’humanité de cet acte repose surtout sur une dimension personnelle, culturelle : on ne peut pas y apporter une réponse universelle.
Il existe donc plusieurs humanités, ce qui rend le terme « inhumain » très subjectif, contingent. De plus, dire d’un acte qu’il est inhumain reviendrait à porter un jugement et plus particulièrement un jugement de valeurs. Or, cela supposerait que l’on compare cet acte à un autre, comme un modèle d’humanité ce qui n’existe pas. En effet, l’humanité n’est pas fixe ni clairement définie : elle est variable et se construit tous les jours (comme vu plus haut).


Nous pouvons donc en conclure que par définition, un acte ne peut pas être inhumain. Cependant, l’inhumain réside inévitablement de l’individu, de l’homme et de son humanité : il s’agit surtout d’une dérive. En effet, l’inhumanité est surtout définie par sa transgression des caractéristiques sociétales qui sont au fondement de la nature humaine, d’où la marginalisation, la stigmatisation de ces actes qui mettent en péril la construction sociale. Enfin, il faut surtout distinguer plusieurs humanités, plusieurs points de vues issues des civilisations, des époques, des cultures ou encore des classes sociales.
Nous avons ici étudié l’inhumanité au sens le plus péjoratif du terme, renvoyant à la monstruosité, à la violence… Il serait également possible d’étudier ce terme sous son angle plus héroïque. En effet, on parle aussi d’acte inhumain au sens de surnaturel : quand un individu repousse les limites humaines (soulever des charges humainement trop lourdes pour l’homme ou encore marcher pieds nus sur un lit de braises par exemple). 

 




1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 29 nov. 2014

Dans certains faits divers, lorsque par exemple il est question d’un meurtrier, on dit souvent que ce qu’il a commis est inhumain. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’un génocide par exemple.

Il n'est pas rare de voir dans certain quotidien que l'on dise d'un meurtrier qu'il a commis un acte inhumain. Ce constat est le même lorsque l'on parle de génocide.

Ces actes définis comme des manifestations concrètes des pouvoirs d'agir d'une personne sont donc qualifiés comme opposés à l’homme, c'est-à-dire dénué de toute caractéristique propre à l’homme : ce serait une négation de l’espèce humaine.

Ces actes dénués de toute caractéristique propre à l’homme : présenterait les caractéristiques d'une négation de l’espèce humaine niant toutes valeurs sociétales.

On peut d’ailleurs retrouver cette idée dans l’étymologie dur mot, « in » étant un préfixe privatif, cela renvoie à quelque chose privée d’humanité et donc des caractéristiques propres à l’homme. Un acte désigné comme inhumain désignerait donc ce qui va au-delà des frontières humaines (qu’elles soient physiques ou morales).

le vocabulaire du préfixe "in" étant un préfixe privatif reflète ainsi ce caractère impropre à l'homme qu'on avait entendu lui attribuer.Dès lors, peut-on allier homme et inhumanité?

 

 je m'arrête là . sinon je voyais plutôt que lorsqu'on parlait d'inhumain on voulait renvoyer au côté animal de l'homme en philo.

 


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