Explication de texte help (le bonheur, Les rêveries du promeneur solitaire de Rousseau)

Publié le 25 sept. 2016 il y a 7A par Anonyme - Fin › 27 sept. 2016 dans 7A
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Sujet du devoir

Bonjour à toutes/tous,

 

J'ai pour la 1ere fois une explication de texte à faire. 
Le professeur nous a demandé de faire une partie, et de la lui rendre ou non, en prévision du ds dans deux semaines histoire de savoir où l'on en est. Le truc, c'est qu'on sera noté, qu'on a pas vraiment fait de méthodo et j'aimerais éviter le 8/20, mais en même temps savoir ce que je dois améliorer... Du coup, voici ce que j'ai fait, j'aimerais des avis, des conseils. 


Voici le texte support : 

Tout est dans un flux continuel sur la terre. Rien n'y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous, elles rappellent le passé qui n'est plus ou préviennent l'avenir qui souvent ne doit point être : il n'y a rien là de solide à quoi le cœur se puisse attacher. Aussi n'a-t-on guère ici bas que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure je doute qu'il y soit connu. A peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le cœur puisse véritablement nous dire : Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant, ou désirer encore quelque chose après ?
Mais s'il est un état où l'âme trouve une assiette assez solide pour s'y reposer tout entière et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeler le passé ni d'enjamber sur l'avenir ; où le temps ne soit rien pour elle, où le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de désir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entière ; tant que cet état dure celui qui s'y trouve peut s'appeler heureux, non d'un bonheur imparfait, pauvre et relatif, tel que celui qu'on trouve dans les plaisirs de la vie mais d'un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l'âme aucun vide qu'elle sente le besoin de remplir. Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'île de Saint-Pierre dans mes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rives du lac agité, soit ailleurs, au bord d'une belle rivière ou d'un ruisseau murmurant sur le gravier.
De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi-même et de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi-même comme Dieu. Le sentiment de l'existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement et de paix, qui suffirait seul pour rendre cette existence chère et douce à qui saurait écarter de soi toutes les impressions sensuelles et terrestres qui viennent sans cesse nous en distraire et en troubler ici-bas la douceur.




Où j'en suis dans mon devoir

Voici mon travail : 

 

« Tout est un flux continuel sur la terre : rien n'y garde une forme constante et arrêtée » nous dit Rousseau, nous incitant à réfléchir au sens même qu'il donne au mot « flux ». Il peut sembler, premièrement qu'il évoque le temps, qui continue sa course perpétuelle de manière pérenne, peu importe nos sentiments, notre état ou nos actions. Il évoquait ainsi par « forme constante et arrêtée » l'homme, qui part l'action du temps ne peut garder sa jeunesse, sa forme physique et même mentale.
Par exemple, le bonheur simple que l'on connaît à l'état de bambin dont l'esprit naïf est encore à l'abri de la compréhension des choses dures de la vie ne peut durer puisqu'il disparaît avec le développement de la maturité. Les joies de l'adolescence quant à elles passent avec l'arrivée des responsabilité de la vie d'adulte, le bonheur que l'on ressent par l'aboutissement de nos projets et de la construction de notre famille laisse ensuite la place à la sagesse de la vieillesse.
Ainsi, cette première phrase pourrait se ramener aux différentes formes du bonheur au cour de la vie, comme semble le valider la phrase suivante expliquant que nos affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Nous n'accordons pas la même importance aux choses selon le moment de notre vie ou notre état, ce qui nous rend heureux aujourd'hui nous laissera peut-être indifférent demain. De plus comme dit ici « nos plus vives jouissances » dues à un facteur extérieur, que nous ne contrôlons donc pas, peuvent nous abandonner ou nous faire redouter cette possible perte, ou encore nous laisser insatisfait et désireux de plus. Le flux continuel de la vie laisserait donc nos beaux souvenirs avortés et la constance de notre bonheur incertaine.
Pourtant, cette idée de « flux » est développée différemment par la suite, ou « le temps n'est rien », « où le présent [peut] durer toujours » et ce « sans aucune trace de succession », sans « marquer sa durée » sur l'état de bonheur qui comblerait notre âme, signifiant donc que cet état serait continuel, comblant notre âme de manière durable. Le dit « flux continuel » définit donc le bonheur selon Rousseau, et non l'idée universelle de flux temporel. Cet état peut être définit de « continuel » puisque l'on se « suffit à soi-même », le temps n'est donc pas le sujet et est même coupé de toute influence sur nos sentiments.
Nous pouvons nous questionner face à cette idée non traditionnelle du bonheur, « parfait et plein », et pour le comprendre, nous reposer sur la proposition ici avancée par Rousseau, soit de jouir de sa propre existence, du fait simple d'exister, et d'ainsi pouvoir jouir d'un bonheur protégé des facteurs extérieurs qui eux, fluctuent contrairement à notre existence. Cette vision autocentrée du bonheur, joie seulement intérieur omet totalement l'autre et de ce fait, le « nous », qui n'est pas même évoqué par Rousseau. Il n'est donc à aucun moment question d'autrui dans cet extrait définissant le bonheur et nous expliquant comment y accéder. Est-il donc possible de jouir « de rien d'extérieur à soi » ?

 




1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 27 sept. 2016

Dans cet extrait Rousseau évoque le caractère utopique du bonheur.

Pour le narrateur, l'instant ne dure qu'à partir du moment où il est écrit; l'écriture, grâce au souvenir, perpétue le bonheur.

méditation sur la fuite du temps, caractère fugitif du bonheur

Les Rêveries du promeneur solitaire tiennent à la fois de l’autobiographie et de la réflexion philosophique, l’auteur employant très généralement la première personne du singulier et apportant par digressions quelques détails sur sa vie. Ces Rêveries cherchent à produire chez le lecteur un sentiment d’empathie, un huis clos, qui permettrait à travers l’auteur de mieux se saisir lui-même.

La Cinquième promenade fait l’éloge de l’oisiveté, ou plutôt d’une activité sans contrainte. Le texte est rédigé d’après les souvenirs gardés par Rousseau de son séjour sur l’île Saint-Pierre au milieu du lac de Bienne en Suisse.  Il y  parle du concept du bonheur "un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant, ou désirer encore quelque chose après."

Rousseau décrit aussi un retour possible à un état non agité ou au calme des sens après avoir concentré ceux-ci sur le rythme et le mouvement des vagues du lac et cessé tout mouvement de ses pensées, illustrant à la fois l’état de concentration et de méditation

Pour t'aider tu peux aussi consulter ce site:

http://roffet.com/documents/livres/rousseau/reveries_du_promeneur_solitaire/


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