Commentaire de texte Delacourt

Publié le 26 janv. 2020 il y a 4A par iointerrabrr - Fin › 29 janv. 2020 dans 4A
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Sujet du devoir

Bonjour, j'ai un commentaire de texte a faire sur le texte  de Grégoire Delacourt, Danser au bord de l’abîme. Voici le texte en question : 

 

 […] Puis son visage redevient grave, et il me demande si j’ai été heureuse avec ce type, dans le temps que nous n’avons pas eu, dans cette hypothèse qui a ruiné nos vies, et qu’avait-il, ce type, il s’appelle Alexandre, Olivier, que possédait-il, ce type, il a un nom Olivier, quelle rareté, quelles promesses faisait-il miroiter que j’aurais été incapable, moi, de tenir ? Dans quels lieux t’emmenait-il où je ne pouvais te conduire ? Quels mots prononçait-il que je ne connaissais pas ? Je baisse les yeux, mes joues sont chaudes, mon sang bout douloureusement dans mes veines, j’essaie de lui parler de mes manques qui ont été la source même de mes désirs, et qui avaient d’abord été souffrances. Je te faisais souffrir Emma ? Non, mais mes manques, oui. Ils me blessaient. Tu n’étais pas heureuse avec moi ? Tu m’as rendue heureuse, mais je suis restée incomplète, Olivier. Le désir n’est pas le bonheur, il n’est pas le repos. Il a alors, un court instant, du mal à respirer, je m’affole mais il me rassure d’un geste las. Quand le calme revient dans sa poitrine, il poursuit : mais le désir est infini, Emma, il se nourrit d’insatisfactions, repu, gavé, honoré, il disparaît, et sans désir, il n’y a plus rien, plus rien du tout. Tu n’avais donc plus de désir pour moi ? J’ouvre la seconde bouteille de vin – nous buvons trop, dangereusement, sans ivresse. J’ai eu des désirs hors de toi, Olivier. Je n’étais pas repue, pas gavée. Je n’étais pas asservie. C’est vraiment dégueulasse. Je sais, Olivier, c’est dégueulasse. Même avec Alexandre, je t’aimais. Je t’aime encore. L’amour ne se divise pas. Il se multiplie. Comme mes globules blancs ? Je vide mon verre d’un trait. Je voudrais que tu comprennes, Olivier. Comprendre quoi, que tu as désiré un homme ? Peut-être même juste désiré son désir de toi ? Non. Le désir d’être une femme. De ne plus être du silence. Je remplis de nouveau nos verres. Alexandre est mort, Olivier. Nous n’avons même pas eu le temps de faire l’amour. Je ne connais pas l’odeur de sa peau. Pas plus que la douceur ou la rugosité de la pulpe de ses doigts. Une fois, une seule, dans la cour intérieure de la Vieille Bourse, il m’a embrassée, ses doigts ont dansé sur mon cou – si furtivement que je m’en souviens à peine. Mais tu as eu du désir pour lui. Non, Olivier, je te le répète, j’ai eu du désir pour moi. J’ai eu envie d’être réinventée. Redécouverte. Et sans doute à nouveau abandonnée.




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