corpus au sujet du theatre / première

Publié le 18 déc. 2018 il y a 5A par Anonyme - Fin › 20 déc. 2018 dans 5A
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Sujet du devoir

Bonjour. Je suis en 1 ere et j'ai un corpus de texte à faire sur ces 4 docs mais je n'y arrive pas. Quelqu'un pourrait il m'aider ? merci d'avance 

 

question : d'après les textes de ce corpus, quel rapport le théâtre entretien t il avec le réel ?

Document A
Merlin, valet de chambre et amant de Lisette, prépare en secret avec d’autres domestiques une courte pièce pour divertir ses maîtres. Dans l’intrigue qu’il a ébauchée, il fait semblant d’aimer Colette, l’amante de Blaise.
 
Scène II – LISETTE, COLETTE, BLAISE, MERLIN.
MERLIN. Allons, mes enfants, je vous attendais ; montrez-moi un petit échantillon de votre savoir faire, et tâchons de gagner notre argent le mieux que nous pourrons ; répétons.
LISETTE. Ce que j'aime de ta comédie, c'est que nous nous la donnerons à nous-mêmes ; car je pense que nous allons tenir de jolis propos.
MERLIN. De très jolis propos ; car, dans le plan de ma pièce, vous ne sortez point de caractère, vous autres ; toi, tu joues une maligne soubrette à qui l'on n'en fait point accroire, et te voilà ; Blaise a l'air d'un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle; une petite coquette de village et Colette, c'est la même chose ; un joli homme et moi, c'est tout un. Un joli homme est inconstant, une coquette n'est pas fidèle : Colette trahit Blaise, je néglige ta flamme. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t'en mets en fureur; et voilà ma pièce. […]
BLAISE. Oui ; mais si ce que j'allons jouer allait être vrai ! Prenez garde, au moins ; il ne faut pas du tout de bon ; car j'aime Colette, dame !
MERLIN. À merveille ! Blaise. Je te demande ce ton de nigaud-là dans la pièce.
LISETTE. Écoutez, Monsieur le joli homme, il a raison ; que ceci ne passe point la raillerie ; car je ne suis pas endurante, je vous en avertis.
MERLIN. Fort bien, Lisette ! Il y a un aigre-doux dans ce ton-là qu'il faut conserver.
COLETTE. Allez, allez, Mademoiselle Lisette ; il n'y a rien à appriander pour vous; car vous êtes plus jolie que moi; Monsieur Merlin le sait bien.
MERLIN. Courage, friponne; vous y êtes, c'est dans ce goût-là qu'il faut jouer votre rôle. Allons, commençons à répéter.
LISETTE. C'est à nous deux à commencer, je crois.
MERLIN. Oui nous sommes la première scène ; asseyez-vous là, vous autres; et nous, débutons. Tu es au fait, Lisette. (Colette et Blaise s'asseyent comme spectateurs d'une scène dont ils ne sont pas.) Tu arrives sur le théâtre, et tu me trouves rêveur et distrait. Recule-toi un peu, pour me laisse prendre ma contenance.
                                           Marivaux, Les Acteurs de bonne foi, scènes I à III, 1757.
 
Document B
Antonin Artaud, dramaturge et critique théâtral, explique dans cet essai ce que serait pour lui le théâtre idéal.

Le spectacle, ainsi composé, ainsi construit, s'étendra, par suppression de la scène, à la salle entière du théâtre et, parti du sol, il gagnera les murailles sur de légères passerelles, enveloppera matériellement le spectateur, le maintiendra dans un bain constant de lumière, d'images, de mouvements et de bruits. Le décor sera constitué par les personnages eux-mêmes, grandis à la taille de mannequins gigantesques, par des paysages de lumières mouvantes jouant sur des objets et des masques en perpétuel déplacement. Et, de même qu'il n'y aura pas de place inoccupée dans l'espace, il n'y aura pas de répit, ni de place vide dans l'esprit ou la sensibilité du spectateur. C'est-à-dire qu'entre la vie et le théâtre, on ne trouvera plus de coupure nette, plus de solution de continuité. 
 
                                                                Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938, Gallimard.
 
 
Document C
Voici les dernières lignes d'une comédie où l'un des personnages, Puck, s'adresse directement aux spectateurs.
 
PUCK, aux spectateurs. - Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement (et tout sera réparé) que vous n'avez fait qu’un somme, pendant que ces visions vous apparaissaient. Ce thème faible et vain, qui ne contient pas plus qu'un songe, gentils spectateurs, ne le condamnez pas ; nous ferons mieux, si vous pardonnez. Oui,foi d'honnête Puck, si nous avons la chance imméritée d'échapper aujourd'hui au sifflet du serpent, nous ferons mieux avant longtemps, ou tenez Puck pour un menteur. Sur ce, bonsoir, vous tous. Battez des mains, si nous sommes amis,
et Robin réparera ses torts. (Sort Puck.) 
 
                                                                                        Shakespeare, Le Songe d'une nuit d'été, 1595.
1 Pris sans vert = pris au dépourvu
2 Appriander : forme populaire pour « appréhender »
3 Robin : un des personnages de la pièce
 
 
Document D
Les personnages présents sont Marthe, une épouse qui est l’image de la soumission aux lois de la famille et de la religion, Lechy Elbernon, une actrice émancipée qui représente la femme séduisante et son mari, Thomas Pollock Nageoire, un homme d’affaires entreprenant et avisé, actif et sérieux.
 
LECHY ELBERNON
Moi je connais le monde. J'ai été partout. Je suis actrice, vous savez.
Je joue sur le théâtre.
Le théâtre. Vous ne savez pas ce que c'est ?
 
MARTHE
Non.
 
LECHY ELBERNON
Il y a la scène et la salle.
Tout étant clos, les gens viennent là le soir et ils sont assis par rangées les uns derrière les autres, regardant.
 
MARTHE
Quoi ? Qu'est-ce qu'ils regardent puisque tout est fermé ?
 
LECHY ELBERNON
Ils regardent le rideau de la scène.
Et ce qu'il y a derrière quand il est levé.
Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai.
 
MARTHE
Mais puisque ce n'est pas vrai ! C'est comme les rêves que l'on fait quand on dort.
 
LECHY ELBERNON
C'est ainsi qu'ils viennent au théâtre la nuit.
 
THOMAS POLLOCK NAGEOIRE
Elle a raison. Et quand ce serait vrai encore ? Qu'est-ce que cela me fait ?
 
LECHY ELBERNON
Je les regarde, et la salle n'est rien que de la chair vivante et habillée.
Et ils garnissent les murs comme des mouches jusqu'au plafond.
Et je vois ces centaines de visages blancs.
L'homme s'ennuie et l'ignorance lui est attachée depuis sa naissance.
Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit, c'est pour cela qu'il va au théâtre.
Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux.
Et il pleure et il rit, et il n'a point envie de s'en aller.
Et je les regarde aussi et je sais qu'il y a là le caissier qui sait que demain
On vérifiera les livres, et la mère adultère dont l'enfant vient de tomber malade,
Et celui qui vient de voler pour la première fois et celui qui n’a rien fait de tout le jour.
Et ils regardent et écoutent comme s'ils dormaient.
 
MARTHE
L'oeil est fait pour voir et l'oreille
Pour entendre la vérité.
 
LECHY ELBERNON
Qu'est-ce que la vérité ? Est-ce qu'elle n'a pas dix-sept enveloppes, comme les oignons ?
Qui voit les choses comme elles sont ? L'oeil certes, voit, l'oreille entend.
Mais l'esprit tout seul connaît. Et c'est pourquoi l'homme veut voir des yeux et connaître des oreilles
Ce qu'il porte dans son esprit, - l'en ayant fait sortir.
Et c'est ainsi que je me montre sur la scène.
 
MARTHE
Est-ce que vous n'êtes point honteuse ?
 
LECHY ELBERNON
Je n'ai point honte ! mais je me montre, et je suis toute à tous.
 
                                                                                    Paul Claudel, L'Échange, 1901, Gallimard.

Corpus :
■Document A : Marivaux, Les Acteurs de bonne foi, 1757.
■Document B : Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1938.
■Document C : Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été, 1595.
■Document D : Paul Claudel, L’Échange, 1901.

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai deja réalisé l'introduction. J'ai surtout du mal pour le développement 




2 commentaires pour ce devoir


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Anonyme
Anonyme
Posté le 18 déc. 2018

Notion de spectacle Document A : le théatre dans le théatre. Les personnages réalisent une scène pour divertir leur maître, comme la pièce de théatre globable divertie le véritable spectateur. Le public se rappelle alors que lui-meme est au théatre. De même lorsque Puck s'adresse directement au spectateur ( texte C ) : " ces visions vous apparaissaient " " Qui voit les choses comme elles sont ? L'oeil certes, voit, l'oreille entend. " Texte D

Document A et Document B : importance de la vraisemblance : Je te demande ce ton de nigaud-là //  ce ton-là qu'il faut conserver // dans ce goût-là qu'il faut jouer votre rôle (texte A), le spectaeur ne doit pas sentir la différence entre réalité et spectacle : "'entre la vie et le théâtre, on ne trouvera plus de coupure nette, plus de solution de continuité." (texte B)

"Et il arrive quelque chose sur la scène comme si c'était vrai." ( texte D) " Et il se regarde lui-même, les mains posées sur les genoux."  des scènes représentatives du réel (texte D)

Document A : le théatre n'est que mise en scène = des personnages qui jouent des rôles : tu joues une maligne soubrette à qui l'on n'en fait point accroire, et te voilà ; Blaise a l'air d'un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle; une petite coquette de village et Colette, c'est la même chose ; un joli homme et moi, c'est tout un. 

"Je suis actrice, vous savez.

Je joue sur le théâtre." Texte D

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 18 déc. 2018

Merci beaucoup, ça m'a beaucoup aidé !


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