dissertation de français. URGENTE !

Publié le 4 mars 2012 il y a 12A par Anonyme - Fin › 8 mars 2012 dans 12A
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Sujet du devoir

Mon sujet est : "le roman est une machine inventée par l'homme pour l'appréhension du réel dans sa complexité"

Commentez cette affirmation.

* La Carte et le Territoire de michel HOUELLEBECQ

Ma professeur de français nous a donné ce sujet + 3 extraits de textes.


Il était à peu près midi lorsqu'il atteignit le
village où vivait Houellebecq, mais il n'y avait
personne dans les rues. Y avait-il jamais quelqu'un,
d'ailleurs, dans les rues de ce village ? C'était une
alternance de maisons en pierres calcaires, aux
toits de tuiles anciennes, qui devaient être typiques
de la région, et d'autres à colombages, blanchies à
la chaux, qu'on se serait plutôt attendu à rencontrer
dans la campagne normande. L'église, aux arcsboutants recouverts de lierre, portait les traces d'une
rénovation menée avec ardeur ; manifestement,
ici, on ne plaisantait pas avec le patrimoine.
Partout il y avait des arbustes ornementaux, des
pelouses ; des pancartes de bois brun invitaient le
visiteur à un circuit aventure aux confins de la
Puisaye. La salle culturelle polyvalente proposait
une exposition permanente d'artisanat local. Il
n'y avait probablement plus ici, depuis longtemps,
que des résidences secondaires.
La maison de l'écrivain était située un peu en
dehors du village ; ses indications avaient été
exceptionnellement claires lorsqu'il avait réussi à le
joindre au téléphone. Il avait fait une longue
promenade en compagnie de son chien, lui avait-il
dit, une longue promenade dans la campagne
gelée ; il se réjouissait de l'inviter à déjeuner.
Jed se gara devant le portail d'une vaste longère
en L, aux murs chaulés. Il détacha le coffret
contenant son tableau, puis tira la poignée de la
sonnette. Des aboiements éclatèrent aussitôt dans la
255maison. Quelques secondes plus tard la porte
s'ouvrit, un grand chien noir, hirsute, se précipita
vers le portail en aboyant. L'auteur des
Particules élémentaires apparut à son tour,
vêtu d'une canadienne et d'un pantalon de
velours. Il avait changé, réalisa aussitôt Jed. Plus
robuste, plus musclé probablement, il marchait
avec énergie, un sourire de bienvenue aux
lèvres. En même temps il avait maigri, son visage
s'était creusé de fines rides d'expression, et ses
cheveux, coupés très court, avaient blanchi. Il était,
se dit Jed, comme un animal qui a revêtu son
pelage d'hiver.
Un grand feu brûlait dans la cheminée de la salle
de séjour ; ils s'installèrent sur des canapés de
velours vert bouteille. « Il restait quelques
meubles d'origine... » dit Houellebecq, « j'ai
acheté les autres dans une brocante ». Sur une table
basse il avait disposé des rondelles de saucisson,
des olives ; il ouvrit une bouteille de chablis. Jed
sortit le portrait de son coffret, le posa contre le
dossier du canapé. Houellebecq lui jeta un regard
un peu distrait, puis son regard se promena autour
de la pièce. « Au-dessus de la cheminée il irait
bien, vous ne trouvez pas ? demanda-t-il
finalement. C'était la seule chose qui paraissait
l'intéresser. C'est peut-être bien comme ça, se
dit Jed ; qu'est-ce qu'un tableau au fond, sinon un
élément d'ameublement particulièrement onéreux ?
Il buvait son verre à petites gorgées.
« Vous voulez visiter ? » proposa Houellebecq



* Voyage au bout de la nuit de Louis ferdinant Céline


Le messager vacillant se remit au « garde-à-vous », les petits doigts sur la couture du pantalon, comme il se doit dans ces cas-là. Il oscillait ainsi, raidi, sur le talus, la transpiration lui coulant le long de la jugulaire, et ses mâchoires tremblaient si fort qu’il en poussait des petits cris avortés, tel un petit chien qui rêve. On ne pouvait démêler s’il voulait nous parler ou bien s’il pleurait.
Nos Allemands accroupis au fin bout de la route venaient justement de changer d’instrument. C’est à la mitrailleuse qu’ils poursuivaient à présent leurs sottises ; ils en craquaient comme de gros paquets d’allumettes et tout autour de nous venaient voler des essaims de balles rageuses, pointilleuses comme des guêpes.
L’homme arriva tout de même à sortir de sa bouche quelque chose d’articulé.

Le maréchal des logis Barousse vient d’être tué, mon colonel, qu’il dit tout d’un trait.

Et alors ?

Il a été tué en allant chercher le fourgon à pain sur la route des Etrapes, mon colonel !

Et alors ?

Il a été éclaté par un obus !

Et alors, nom de Dieu !

Et voilà ! Mon colonel…

C’est tout ?

Oui, c’est tout, mon colonel.

Et le pain ? demanda le colonel.
Ce fut la fin de ce dialogue parce que je me souviens bien qu’il a eu le temps de dire tout juste : « Et le pain ? ». Et puis ce fut tout. Après ça, rien que du feu et puis du bruit avec. Mais alors un de ces bruits comme on ne croirait jamais qu’il en existe. On en a eu tellement plein les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, tout de suite, du bruit, que je croyais bien que c’était fini, que j’étais devenu du feu et du bruit moi-même.
J’ai quitté ces lieux sans insister.
Et puis non, le feu est parti, le bruit est resté longtemps dans ma tête, et puis les bras et les jambes qui tremblaient comme si quelqu’un vous les secouait de par-derrière. Ils avaient l’air de me quitter, et puis ils me sont restés quand même mes membres. Dans la fumée qui piqua les yeux encore pendant longtemps, l’odeur pointue de la poudre et du soufre nous restait comme pour tuer les punaises et les puces de la terre entière.
Quant au colonel, lui, je ne lui voulais pas de mal. Lui pourtant aussi il était mort. Je ne le vis plus, tout d’abord. C’est qu’il avait été déporté sur le talus, allongé sur le flanc par l’explosion et projeté jusque dans les bras du cavalier à pied, le messager, fini lui aussi. Ils s’embrassaient tous les deux pour le moment et pour toujours, mais le cavalier n’avait plus sa tête, rien qu’une ouverture au-dessus du cou, avec du sang dedans qui mijotait en glouglous comme de la confiture dans la marmite. Le colonel avait son ventre ouvert, il en faisait une sale grimace. Ça avait dû lui faire du mal ce coup-là au moment où c’était arrivé. Tant pis pour lui ! S’il était parti dès les premières balles, ça ne lui serait pas arrivé.
Tout de suite après ça, j’ai pensé au maréchal des logis Barousse qui venait d’éclater comme l’autre nous l’avait appris. C’était une bonne nouvelle. Tant mieux que je pensais tout de suite ainsi : « C’est une bien grande charogne en moins dans le régiment ! » Il avait voulu me faire passer au Conseil pour une boîte de conserves. « Chacun sa guerre » que je me dis. De ce côté-là, faut en convenir, de temps en temps, elle avait l’air de servir à quelque chose la guerre ! J’en connaissais bien encore trois ou quatre dans le régiment, de sacrées ordures que j’aurais aidé bien volontiers à trouver un obus comma Barousse.
Toutes ces viandes saignaient énormément ensemble.
« "Chacun sa guerre !" que je me dis ». De ce côté-là, faut en convenir, de temps en temps, elle avait l’air de servir à quelque chose la guerre ! J’en connaissais bien encore trois ou quatre dans le régiment, de sacrées ordures que j’aurais aidé bien volontiers à trouver un obus comma Barousse.
Quant au colonel, lui je ne lui voulais pas de mal. Lui pourtant aussi il était mort.


*La modification de Michel BUTOR


Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant.
Vous vous introduisez par l'étroite ouverture en vous frottant contre ses bords, puis, votre valise couverte de granuleux cuir sombre couleur d'épaisse bouteille, votre valise assez petite d'homme habitué aux longs voyages, vous l'arrachez par sa poignée collante, avec vos doigts qui se sont échauffés, si peu lourde qu'elle soit, de l'avoir portée jusqu'ici, vous la soulevez et vous sentez vos muscles et vos tendons se dessiner non seulement dans vos phalanges, dans votre paume, votre poignet et votre bras, mais dans votre épaule aussi, dans toute la moitié du dos et dans vos vertèbres depuis votre cou jusqu'aux reins.
Non, ce n'est pas seulement l'heure, à peine matinale, qui est responsable de cette faiblesse inhabituelle, c'est déjà l'âge qui cherche à vous convaincre de sa domination sur votre corps, et pourtant, vous venez seulement d'atteindre les quarante-cinq ans.
Vos yeux sont mal ouverts, comme voilés de fumée légère, vos paupières sensibles et mal lubrifiées, vos tempes crispées, à la peau tendue et comme raidie en plis minces, vos cheveux qui se clairsèment et grisonnent, insensiblement pour autrui mais non pour vous, pour Henriette et pour Cécile, ni même pour les enfants désormais, sont un peu hérissés et tout votre corps à l'intérieur de vos habits qui le gênent, le serrent et lui pèsent, est comme baigné, dans son réveil imparfait, d'une eau agitée et gazeuse pleine d'animalcules en suspension.
Si vous êtes entré dans ce compartiment, c'est que le coin couloir face à la marche à votre gauche est libre, cette place même que vous auriez fait demandé par Marnal comme à l'habitude s'il avait été encore temps de retenir, mais non que vous auriez demandé vous-même par téléphone, car il ne fallait pas que quelqu'un sût chez Scabelli que c'était vers Rome que vous vous échappiez pour ces quelques jours.
Un homme à votre droite, son visage à la hauteur de votre coude, assis en face de cette place où vous allez vous installer pour ce voyage, un peu plus jeune que vous, quarante ans tout au plus, plus grand que vous, pâle, aux cheveux plus gris que les vôtres, aux yeux clignotants derrière des verres très grossissants, aux mains longues et agitées, aux ongles rongés et brunis de tabac, aux doigts qui se croisent et se décroisent nerveusement dans l'impatience du départ, selon toute vraisemblance le possesseur de cette serviette noire bourrée de dossiers dont vous apercevez quelques coins colorés qui s'insinuent par une couture défaite, et de livres sans doute ennuyeux, reliés, au-dessus de lui comme un emblème, comme une légende qui n'en est pas moins explicative, ou énigmatique, pour être une chose, une possession et non un mot, posée sur le filet de métal aux trous carrés, et appuyée sur la paroi du corridor.

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai lu les textes et les ai comparé mais je ne comprend pas l'affirmation à commenter, pouvez-vous m'aider s'il vous plaît ?

Merci d'avance.



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