Réalité - Monde éloigné dans le temps ou dans l’espace

Publié le 30 nov. 2012 il y a 11A par Anonyme - Fin › 7 déc. 2012 dans 11A
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Sujet du devoir

Bonjour,

J'aurais besoin d'aide pour ma dissertation qui pose sur le sujet :
Dissertation:
En quoi l’évocation d’un monde éloigné dans le temps ou dans l’espace permet-elle de faire
réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ? Vous développerez votre argumentation en
vous appuyant sur les textes du corpus.




Objet d’étude : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation,
du XVIe siècle à nos jours:
Corpus de textes :
Texte A : Cyrano de Bergerac, Les états et empires du soleil (1662)
Texte B : Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1796)
Texte C : Jean-Claude Carrière, La controverse de Valladolid (1992)
Texte A : Cyrano de Bergerac, Les états et empires du soleil (1662)
Une perdrix nommée Guillemette la Charnue, blessée par la balle d’un chasseur, a demandé
devant un tribunal réparation « à l’encontre du genre humain ».
Plaidoyer fait au Parlement des oiseaux,
les Chambres assemblées,
contre un animal accusé d’être homme.
« (…) Examinons donc, messieurs, les difficultés de ce procès avec toute la contention1 de laquelle
nos divins esprits sont capables.
Le noeud de l’affaire consiste à savoir si cet animal est homme et puis en cas que nous avérions2 qu’il
le soit, si pour cela il mérite la mort.
Pour moi, je ne fais point de difficultés qu’il ne le soit, premièrement, par un sentiment d’horreur dont
nous nous sommes tous sentis saisis à sa vue sans en pouvoir dire la cause ; secondement, en ce
qu’il rit comme un fou ; troisièmement, en ce qu’il pleure comme un sot ; quatrièmement, en ce qu’il
se mouche comme un vilain3; cinquièmement, en ce qu’il est plumé comme un galeux ; sixièmement,
en ce qu’il a toujours une quantité de petits grès carrés dans la bouche qu’il n’a pas l’esprit de cracher
ni d’avaler ; septièmement, et pour conclusion, en ce qu’il lève en haut tous les matins ses yeux, son
nez et son large bec, colle ses mains ouvertes la pointe au ciel plat contre plat, et n’en fait qu’une attachée,
comme s’il s’ennuyait d’en avoir deux libres ; se casse les deux jambes par la moitié, en sorte
qu’il tombe sur ses gigots ; puis avec des paroles magiques qu’il bourdonne, j’ai pris garde que ses
jambes rompues se rattachent, et qu’il se relève après aussi gai qu’auparavant. Or, vous savez, Messieurs,
que de tous les animaux, il n’y a que l’homme seul dont l’âme soit assez noire pour s’adonner
à la magie, et par conséquent celui-ci est homme. Il faut maintenant examiner si, pour être homme, il
mérite la mort.
Je pense, Messieurs, qu’on n’a jamais révoqué en doute que toutes les créatures sont produites par
notre commune mère, pour vivre en société. Or, si je prouve que l’homme semble n’être né que pour la
rompre, ne prouverai-je pas qu’en allant contre la fin de sa création, il mérite que la nature se repente
de son ouvrage ? « La première et la plus fondamentale loi pour la manutention4 d’une république,
c’est l’égalité ; mais l’homme ne la saurait endurer éternellement : il se rue sur nous pour nous manger
; il se fait accroire que nous n’avons été faits que pour lui ; il prend, pour argument de sa supériorité
prétendue, la barbarie avec laquelle il nous massacre, et le peu de résistance qu’il trouve à forcer
notre faiblesse, et ne veut pas cependant avouer à ses maîtres, les aigles, les condors, et les griffons,
par qui les plus robustes d’entre eux sont surmontés. Mais pourquoi cette grandeur et disposition de
membres marquerait-elle diversité d’espèce, puisqu’entre eux-mêmes il se rencontre des nains et des
géants ?
Encore est-ce un droit imaginaire que cet empire dont ils se flattent ; ils sont au contraire si enclins à
la servitude, que de peur de manquer à servir, ils se vendent les uns aux autres leur liberté. C’est ainsi
que les jeunes sont esclaves des vieux, les pauvres des riches, les paysans des gentilshommes, les
princes des monarques, et les monarques mêmes des lois qu’ils ont établies. Mais avec tout cela ces
pauvres serfs ont si peur de manquer de maîtres, que comme s’ils appréhendaient que la liberté ne
leur vînt de quelque endroit non attendu, ils se forgent des dieux de toutes parts, dans l’eau, dans
l’air, dans le feu, sous la terre. »
1. contention : effort, application.
2.avérer : reconnaître la vérité d’une chose; savoir, comprendre quelque chose avec exactitude.
3. vilain : paysan.
4. manutention : maintien.
Texte B : Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1796)
Un vieillard s’adresse aux Tahitiens (Otaïtiens) pour les mettre en garde contre l’arrivée des
colons français.
« Pleurez, malheureux Otaïtiens, pleurez ; mais que ce soit de l’arrivée et non du départ de ces hommes
ambitieux et méchants. Un jour vous les connaîtrez mieux. Un jour ils reviendront, le morceau de bois
que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là,
dans l’autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices. Un
jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu’eux. Mais je me console.
Je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. Ô Otaïtiens !
ô mes amis ! vous auriez un moyen d’échapper à un funeste avenir ; mais j’aimerais mieux mourir que
de vous en donner le conseil. Qu’ils s’éloignent, et qu’ils vivent. »
Puis s’adressant à Bougainville, il ajouta : « Et toi, chef des brigands qui t’obéissent, écarte promptement
ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux, et tu ne peux que
nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature, et tu as tenté d’effacer de nos âmes
son caractère. Ici tout est à tous, et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien.
Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous, et tu es venu
allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras, tu es devenu féroce
entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles, et elles nous sont
revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres, et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre
de notre futur esclavage. Tu n’es ni un dieu, ni un démon. Qui es-tu donc pour faire des esclaves ? Orou,
toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l’as dit à moi-même, ce
qu’ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que
tu y as mis le pied ! Si un Otaïtien débarquait un jour sur vos côtes, et qu’il gravât sur une de vos pierres
ou sur l’écorce d’un de vos arbres : Ce pays est aux habitants d’Otaïti, qu’en penserais-tu ? Tu es le plus
fort, et qu’est-ce que cela fait ? Lorsqu’on t’a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment
est rempli, tu t’es récrié, tu t’es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton coeur le
vol de toute une contrée ! Tu n’es pas esclave, tu souffrirais plutôt la mort que de l’être, et tu veux nous
asservir ! Tu crois donc que l’Otaïtien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux
t’emparer comme de la brute, l’Otaïtien est ton frère ; vous êtes deux enfants de la nature ; quel droit
as-tu sur lui qu’il n’ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous
pillé ton vaisseau ? t’avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t’avons-nous associé
dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse-nous nos
moeurs, elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes. Nous ne voulons point troquer ce que
tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous
le possédons. Sommes-nous dignes de mépris, parce que nous n’avons pas su nous faire des besoins
superflus ? »
Texte C : Extrait de Jean-Claude Carrière, La Controverse de Valladolid (1992)
En 1550, un légat du pape doit décider si les Indiens sont des hommes libres ou une race
inférieure. Sepúlveda, fin lettré, défend l’esclavage alors que Las Casas, prêtre qui a vécu
dans le Nouveau Monde, s’indigne du sort réservé aux indigènes.
Le cardinal, qui n’a pas interrompu le dominicain, semble attentif à cette argumentation nouvelle, qui
s’intéresse aux coutumes des peuples. Il fait remarquer qu’il s’agit là d’un terrain de discussion des
plus délicats, où nous risquons d’être constamment ensorcelés par l’habitude, prise depuis l’enfance,
que nous avons de nos propres usages, lesquels nous semblent de ce fait très supérieurs aux usages
des autres.
Sauf quand il s’agit d’esclaves-nés, dit le philosophe. Car on voit bien que les Indiens ont voulu
presque aussitôt acquérir nos armes et nos vêtements.
- Certains d’entre eux, oui sans doute, répond le cardinal. Encore qu’il soit malaisé de distinguer,
dans leurs motifs, ce qui relève d’une admiration sincère ou de la simple flagornerie. Quelles autres
marques d’esclavage naturel avez-vous relevées chez eux ?
Sepúlveda prend une liasse de feuillets et commence une lecture faite à voix plate, comme un compte
rendu précis, indiscutable :
- Ils ignorent l’usage du métal, des armes à feu et de la roue. Ils portent leurs fardeaux sur le dos
comme des bêtes, pendant de longs parcours. Leur nourriture est détestable, semblable à celle des
animaux. Ils se peignent grossièrement le corps et adorent des idoles affreuses. Je ne reviens pas sur
les sacrifices humains, qui sont la marque la plus haïssable, et la plus offensante à Dieu, de leur état.
Las Casas ne parle pas pour le moment. Il se contente de prendre quelques notes. Tout cela ne le
surprend pas.
- J’ajoute qu’on les décrit stupides comme nos enfants ou nos idiots. Ils changent très fréquemment
de femmes, ce qui est un signe très vrai de sauvagerie. Ils ignorent de toute évidence la noblesse et
l’élévation du beau sacrement du mariage. Ils sont timides et lâches à la guerre. Ils ignorent aussi la
nature de l’argent et n’ont aucune idée de la valeur respective des choses. Par exemple, ils échangeaient
contre de l’or le verre cassé des barils.
- Eh bien ? s’écrie Las Casas. Parce qu’ils n’adorent pas l’or et l’argent au point de leur sacrifier corps
et âmes, est-ce une raison pour les traiter de bêtes ? N’est-ce pas plutôt le contraire ?
© Éditions Plon-Perrin




Où j'en suis dans mon devoir

Bonjour,

J'aurais besoin d'aide pour ma dissertation qui pose sur le sujet :
Dissertation:
En quoi l’évocation d’un monde éloigné dans le temps ou dans l’espace permet-elle de faire
réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ? Vous développerez votre argumentation en
vous appuyant sur les textes du corpus.


je n'ai encore rien fait car je ne comprends rien du tout sur une dissert'



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