répondre à la questions suivante aprés avoir lu le corpus de textes

Publié le 25 févr. 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 28 févr. 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

vous justifierez le rapprochement entre ces textes, mais aussi en quoi réside leur originalité?

texte A: jean racine, phèdre, acte V sène7, 1677

PHEDRE
Non, Thésée, il faut rompre un injuste silence ;
Il faut à votre fils rendre son innocence.
Il n'était point coupable.

THESEE
Ah ! père infortuné !
Et c'est sur votre foi que je l'ai condamné !
Cruelle, pensez-vous être assez excusée...

PHEDRE
Les moments me sont chers, écoutez-moi, Thésée.
C'est moi qui sur ce fils chaste et respectueux
Osai jeter un oeil profane, incestueux.
Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste ;
La détestable OEnone a conduit tout le reste.
Elle a craint qu'Hippolyte, instruit de ma fureur,
Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur.
La perfide, abusant de ma faiblesse extrême,
S'est hâtée à vos yeux de l'accuser lui-même.
Elle s'en est punie, et fuyant mon courroux,
A cherché dans les flots un supplice trop doux.
Le fer aurait déjà tranché ma destinée ;
Mais je laissais gémir la vertu soupçonnée.
J'ai voulu, devant vous exposant mes remords,
Par un chemin plus lent descendre chez les morts.
J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brûlantes veines
Un poison que Médée apporta dans Athènes.
Déjà jusqu'à mon coeur le venin parvenu
Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu ;
Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage
Et le ciel, et l'époux que ma présence outrage ;
Et la mort, à mes yeux dérobant la clarté,
Rend au jour, qu'ils souillaient, toute sa pureté.

PANOPE
Elle expire, Seigneur.

THESEE
D'une action si noire
Que ne peut avec elle expirer la mémoire !
Allons, de mon erreur, hélas, trop éclaircis,
Mêler nos pleurs au sang de mon malheureux fils.
Allons de ce cher fils embrasser ce qui reste,
Expier la fureur d'un voeu que je déteste.
Rendons-lui les honneurs qu'il a trop mérités ;
Et pour mieux apaiser ses mânes irrités,
Que malgré les complots d'une injuste famille,
Son amante aujourd'hui me tienne lieu de fille.

texte B: sonnet attribué au duc de Nevers, 1677
[La même année, un sonnet anonyme circule, critiquant la pièce de Racine.]

Dans un fauteuil doré, Phèdre, tremblante et blême
Dit des vers où d'abord personne n'entend1 rien.
La nourrice lui fait un sermon fort chrétien
Contre l'affreux dessein d'attenter à soi-même.

Hippolyte la hait presque autant qu'elle l'aime
Rien ne change son air, ni son chaste maintien.
La nourrice l'accuse ; elle s'en punit bien.
Thésée a pour son fils une rigueur extrême.

Une grosse Aricie2 au cuir noir3, aux crins blonds,
N'est là que pour montrer deux énormes tétons
Que, malgré sa froideur, Hippolyte idolâtre.

Il meurt enfin, traîné par des coursiers4 ingrats,
Et Phèdre, après avoir pris de la mort-aux-rats,
Vient en se confessant mourir sur le théâtre.

1. entend : comprend.
2. Aricie est la fiancée d'Hippolyte.
3. cuir noir: peau mate.
4. coursiers : chevaux.

Texte C : Emile Zola, La Curée, chapitre 5, 1872.

[Renée est l'épouse d'un riche homme d'affaires, à Paris ; elle devient la maîtresse de Maxime, le fils né d'un premier mariage de son mari, un jeune homme qui passe son temps en sorties mondaines, tout comme sa belle-mère et l'ensemble de cette haute bourgeoisie décadente de la fin du XIXème siècle. Un soir, Renée et Maxime assistent à une représentation de Phèdre, pour y applaudir une actrice italienne à la mode, la Ristori.]

Et même ce drame leur causa une émotion particulière, dans cette langue étrangère dont les sonorités leur semblaient, par moments, un simple accompagnement d'orchestre soutenant la mimique des acteurs. Hippolyte était un grand garçon pâle, très médiocre, qui pleurait son rôle.
– « Quel godiche ! », murmurait Maxime.
Mais la Ristori, avec ses fortes épaules secouées par les sanglots, avec sa face tragique et ses gros bras, remuait profondément Renée. Phèdre était du sang de Pasiphaé1, et elle se demandait de quel sang elle pouvait être, elle, l'incestueuse des temps nouveaux. Elle ne voyait de la pièce que cette grande femme traînant sur les planches le crime antique. Au premier acte, quand Phèdre fait à Œnone la confidence de sa tendresse criminelle; au second, lorsqu'elle se déclare, toute brûlante, à Hippolyte; et, plus tard, au quatrième, lorsque le retour de Thésée l'accable, et qu'elle se maudit, dans une crise de fureur sombre, elle emplissait la salle d'un tel cri de passion fauve, d'un tel besoin de volupté surhumaine, que la jeune femme sentait passer sur sa chair chaque frisson de son désir et de ses remords.
– « Attends, murmurait Maxime à son oreille, tu vas entendre le récit de Théramène2. Il a une bonne tête, le vieux ! »
Et il murmura d'une voix creuse :
A peine nous sortions des portes de Trézène
Il était sur son char...
Mais Renée, quand le vieux parla, ne regarda plus, n'écouta plus. Le lustre l'aveuglait, des chaleurs étouffantes lui venaient de toutes ces faces pâles tendues vers la scène. Le monologue continuait, interminable. Elle était dans la serre3, sous les feuillages ardents, et elle rêvait que son mari entrait, la surprenait aux bras de son fils. Elle souffrait horriblement, elle perdait connaissance, quand le dernier râle de Phèdre, repentante et mourant dans les convulsions du poison, lui fit rouvrir les yeux. La toile tombait. Aurait-elle la force de s'empoisonner, un jour ? Comme son drame était mesquin et honteux à côté de l'épopée antique ! Et tandis que Maxime lui nouait sous le menton sa sortie de théâtre, elle entendait encore gronder derrière elle cette rude voix de la Ristori, à laquelle répondait le murmure complaisant d'Œnone.

1. Pasiphaé : mère de Phèdre, maudite par Vénus.
2. Théramène raconte la mort d'Hippolyte, traîné par ses propres chevaux.
3. Elle s'imagine cher elle, dans la serre où elle a l'habitude de retrouver son amant.
Annexe : Jean-Louis Barrault, Mise en scène de Phèdre, 1972.

Les lumières. On doit sentir constamment la présence du soleil. L'action commence à l'aube et se termine après le coucher du soleil. Le soleil manifestera d'autant plus intensément sa présence que Sa scène sera traversée de rayons. Jamais ce qu'on appelle un « plein feu » de théâtre ne donnera autant l'impression brûlante du soleil que si celui-ci perce l'atmosphère par des faisceaux lumineux serrés. La présence du soleil se manifeste avec plus de force à travers les fentes d'une persienne qu'en plein milieu d'une plaine où tout, baigné par lui, est aplati.
Que les projecteurs soient « saignants ». Il suffit de fissures justement disposées dans les murs, et à travers lesquelles le soleil s'infiltrera, pour donner une impression de grande luminosité.
Les ombres. Les ombres, elles, doivent avoir des tonalités chaudes. Ce sont elles qui envelopperont la déclaration de Phèdre, ses invocations à Vénus, l'affolement des deux femmes à la scène 3 de l'acte III, le délire de Phèdre au IVe acte, etc.
Si les coins d'ombre et les points de lumière sont bien répartis, le décor est sauvé. Un bout de ciel, néanmoins, doit être réservé. Les personnages sont « enfermés », psychologiquement enveloppés, envoûtés par leurs passions : il nous faut donc devant les yeux un point lointain mais lumineux d'une sortie possible. Un coin de ciel comme un désir permanent.
Pour ce qui concerne l'encadrement de cette atmosphère de noirs et de blancs, on ne peut faire que des recommandations générales. [...] Phèdre est une œuvre classique, il faut être économe. Il ne
faut aucun ornement ou accessoire extérieur à l'action.
I- Après avoir lu tous les textes du corpus, vous répondrez â la question suivante :
En quoi les textes B et C sont-ils des formes de réécritures de la tragédie de Racine ?

II Ecriture d'invention
Il faut réécrire la scène de Phèdre en utilisant la tonalité burlesque dans laquelle Phèdre aura pris de la mort-aux-rats.


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Où j'en suis dans mon devoir

j'ai trouvé qu'ils avaient le même thème commun puisqu'il y a toujours présence des mêmes personnages! j'ai besoin d'aide merci d'avance



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 27 févr. 2010
Bonjour abc
il s'agit comme on peut le voir de trois textes différents qui ont comme tu l'as vu un thème commun. Donc, il faudrait que pour chaque texte tu étudies le registre, le genre l, le type d'énonciation, le champs lexical etc..

J'espère t'avoir aidé un peu
bon courage !

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