Répondre à une question en s'appuyant sur 2 fables (la cigale) + (la cigale et la fourmi)

Publié le 27 janv. 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 29 janv. 2010 dans 14A
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Sujet du devoir



Jean Anouilh, Fables

La cigale
La cigale ayant chanté
Tout l’été,
Dans maints casinos, maintes boîtes
Se trouva fort bien pourvue

5 Quand la bise fut venue.
Elle en avait à gauche, elle en avait à droite,
Dans plusieurs établissements.
Restait à assurer un fécond placement.
Elle alla trouver un renard,

10 Spécialisé dans les prêts hypothécaires
Qui, la voyant entrer l’oeil noyé sous le fard,
Tout enfantine et minaudière,
Crut qu’il tenait la bonne affaire.
« Madame, lui dit- il, j’ai le plus grand respect
15 Pour votre art et pour les artistes.
L’argent, hélas ! n’est qu’un aspect
Bien trivial (3) , je dirais bien triste,
Si nous n’en avions tous besoin,
De la condition humaine.
20 L’argent réclame des soins.
Il ne doit pourtant pas, devenir une gêne.
À d’autres qui n’ont pas vos dons de poésie
Vous qui planez, laissez, laissez le rôle ingrat
De gérer vos économies,
25 À trop de bas calculs votre art s’étiolera.
Vous perdriez votre génie.
Signez donc ce petit blanc-seing (4)
Et ne vous occupez de rien. »
Souriant avec bonhomie,
30 « Croyez, Madame, ajouta- t- il, je voudrais, moi,
Pouvoir, tout comme vous, ne sacrifier qu’aux muses (5) ! »
Il tendait son papier. « Je crois que l’on s’amuse »,
Lui dit la cigale, l’oeil froid.
Le renard, tout sucre et tout miel,

35 Vit un regard d’acier briller sous le rimmel.
« Si j’ai frappé à votre porte,
Sachant le taux exorbitant que vous prenez,
C’est que j’entends que la chose rapporte.
Je sais votre taux d’intérêt.
40 C’est le mien. Vous l’augmenterez
Légèrement, pour trouver votre bénéfice. J
’entends que mon tas d’or grossisse.
J’ai un serpent pour avocat.
Il passera demain discuter du contrat. »
45 L’oeil perdu, ayant vérifié son fard,
Drapée avec élégance
Dans une cape de renard
(Que le renard feignit de ne pas avoir vue),
Elle précisa en sortant :
50 « Je veux que vous prêtiez aux pauvres seulement… »
(Ce dernier trait rendit au renard l’espérance.)
« Oui, conclut la cigale au sourire charmant,
On dit qu’en cas de non-paiement
D’une ou l’autre des échéances,
55 C’est eux dont on vend tout le plus facilement. »
Maître Renard qui se croyait cynique
S’inclina. Mais depuis, il apprend la musique.


La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau (1).
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août (2), foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut (3).
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse (4).
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.

Quel est le lien entre la morale et le récit dans ces deux fables?

Où j'en suis dans mon devoir

Jean Anouilh, Fables

La cigale
La cigale ayant chanté
Tout l’été,
Dans maints casinos, maintes boîtes
Se trouva fort bien pourvue

5 Quand la bise fut venue.
Elle en avait à gauche, elle en avait à droite,
Dans plusieurs établissements.
Restait à assurer un fécond placement.
Elle alla trouver un renard,

10 Spécialisé dans les prêts hypothécaires
Qui, la voyant entrer l’oeil noyé sous le fard,
Tout enfantine et minaudière,
Crut qu’il tenait la bonne affaire.
« Madame, lui dit- il, j’ai le plus grand respect
15 Pour votre art et pour les artistes.
L’argent, hélas ! n’est qu’un aspect
Bien trivial (3) , je dirais bien triste,
Si nous n’en avions tous besoin,
De la condition humaine.
20 L’argent réclame des soins.
Il ne doit pourtant pas, devenir une gêne.
À d’autres qui n’ont pas vos dons de poésie
Vous qui planez, laissez, laissez le rôle ingrat
De gérer vos économies,
25 À trop de bas calculs votre art s’étiolera.
Vous perdriez votre génie.
Signez donc ce petit blanc-seing (4)
Et ne vous occupez de rien. »
Souriant avec bonhomie,
30 « Croyez, Madame, ajouta- t- il, je voudrais, moi,
Pouvoir, tout comme vous, ne sacrifier qu’aux muses (5) ! »
Il tendait son papier. « Je crois que l’on s’amuse »,
Lui dit la cigale, l’oeil froid.
Le renard, tout sucre et tout miel,

35 Vit un regard d’acier briller sous le rimmel.
« Si j’ai frappé à votre porte,
Sachant le taux exorbitant que vous prenez,
C’est que j’entends que la chose rapporte.
Je sais votre taux d’intérêt.
40 C’est le mien. Vous l’augmenterez
Légèrement, pour trouver votre bénéfice. J
’entends que mon tas d’or grossisse.
J’ai un serpent pour avocat.
Il passera demain discuter du contrat. »
45 L’oeil perdu, ayant vérifié son fard,
Drapée avec élégance
Dans une cape de renard
(Que le renard feignit de ne pas avoir vue),
Elle précisa en sortant :
50 « Je veux que vous prêtiez aux pauvres seulement… »
(Ce dernier trait rendit au renard l’espérance.)
« Oui, conclut la cigale au sourire charmant,
On dit qu’en cas de non-paiement
D’une ou l’autre des échéances,
55 C’est eux dont on vend tout le plus facilement. »
Maître Renard qui se croyait cynique
S’inclina. Mais depuis, il apprend la musique.


La Fontaine

LA CIGALE ET LA FOURMI (*)

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau (1).
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août (2), foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut (3).
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse (4).
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.

2 récits rythmés et plaisants


rythme vif : choix de vers courts et impairs chez La Fontaine. Nombreux enjambements et rejets qui donnent un rythme souple, naturel. Différence de vers chez Anouilh avec rejets et enjambements.
Alternance récit/discours : le narrateur s’efface derrière ses personnages et donne plus de poids à leurs paroles et à la morale. Procédé pour animer le récit.

La morale:

Les 2 fabulistes laissent le lecteur trouver la leçon

La Fontaine : bon sens, sagesse. Est-il lui-même la cigale ? L’image de l’artiste insouciant et pauvre est aussi un lieu commun. Dénonce-t-il l’égoïsme et l’avarice des riches ? Sans doute.
Anouilh : modernise la fable, adapte la morale à la situation des artistes au 20°s. Il détruit l’image de l’artiste démuni, désintéressé qui se laisse exploiter pour en faire une redoutable femme d’affaire qui à son tour devient un exploiteur. Fait-il allusion à certains artistes qui se sont laissé aller parfois au mercantilisme ?(Picasso, Dali, stars du cinéma et de la chanson ?)
2 : Des registres différents :

Pathétique chez la Fontaine
Cynique, satirique chez Anouilh. La morale se clôt sur un jeu de mot ironique : " il apprend la musique " à rapprocher de " connaître la musique " Remarque : le clin d’œil à la Fontaine avec l’expression " Maître Renard " tout droit sortie du Corbeau et du Renard


J'ai vraiment du mal à trouver le lien , aidez moi s'il vous plait. J'ai essayé de le faire tout seul mais je ne suis pas arrivé. Je suis quelqu'un de très têtu , je fais beaucoup d'efforts pour atteindre mes objectifs mais là , j'arrive vraiment pas.



9 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
n'oublie pas de signaler, qu'avec Jean de La Fontaine, chanter tout l'été n'a pas enrichie sa cigale, contrairement à celle de Jean Anouilh, chez qui chanter en boite de nuit et autre casino, lui a rapporté une fortune... ! Je réfléchis et si je trouve ieux, je reviens.
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
Bravo pour ton entêtement intellignet !

Le lien... il y en a sûrement plusieurs : tu as le style de la fable qui fait le lien.

Tu as l'utilisation des animaux pour parler aux humains !

tu as les sous-entendus chez les deux fabulistes.

En voici quelques-uns... mais ai-je répondu à ta demande ? Bon courage à toi...
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
merci de ton aide qui m'est précieuse Compostelle. J'éspère que tu arrives à trouver ^^
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
tu m'as beaucoup aidé Compostelle merci bien ;D
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
Je viens de réflechir et au fait je suis hors sujet car je fais le lien entre les deux fables et non pas le lien entre la morale et le récit dans ces deux fables :( je ne sais plus quoi faire
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
Pour moi la morale est : il faut
travailler, penser à l’avenir et
économiser au lieu de passer son
temps à rêver et à s’amuser.
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
La fable de La Fontaine : un récit et une morale implicte (à dégager)

La fable de Jean Anouilh : un récit inversé et une morale implicite ( dégager)

Il faut en gros que je fasse cela mais je n'arrive pas
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
L'interprétation classique de cette fable nous informe que la fourmi triomphe sur la cigale, puisqu'elle a, au cours de l'été, préparé de quoi se nourrir tout l'hiver. C'est la chute de la cigale, sa perte. Or, on peut y voir tout autre chose puisque La Fontaine l'a laissée ouverte, c'est-à-dire qu'il n'en a pas tiré la leçon pour le lecteur. D'un côté, nous pouvons voir deux mondes s'affrontant: le monde réaliste de la fourmi et le monde lyrique, artistique de la cigale. La première vit dans la rigidité, dans le sérieux de la vie, dans la prévision et dans l'espoir d'un futur meilleur. La seconde, pour sa part, vit dans le monde de la célébration, du lyrisme, de l'art. Il faut se souvenir qu'à l'époque classique, chanter était synonyme d'oisiveté. L'opposition entre la fourmi et la cigale révèle alors bien les mœurs et pensées de l'époque de La Fontaine. C'est donc une allégorie du travail et de la paresse. Pour la cigale, l'art et la vie sont la même chose, mais cette vision du monde, cette osmose n'est possible que si l'été dure toute l'année. Or, il n'en est pas ainsi. Il y a une réalité dans cette fable à laquelle on ne peut échapper: celle du temps. La cigale n'entrevoit pas le futur comme le fait la fourmi. Elle n'accorde aucune importance au temps, elle ne fait que célébrer le moment. Elle méprise le temps et paiera par le temps. Lorsqu'elle se confesse à la fourmi d'avoir chanté tout l'été, elle est nostalgique de ce moment révolu et, ironiquement, la fourmi la renvoie à ce passé mythique, à cette illusion qu'est l'éternité de l'été, ce paradis perdu. L'envoyer danser est une façon polie de lui signaler qu'elle n'avait qu'à veiller à son affaire. La fourmi, vivant dans le présent en vue d'un futur, ne peut qu'agir ainsi devant la cigale. La fourmi vit dans l'austérité, la préparation et la privation du plaisir que la cigale se permet continuellement. Sa réponse est cruelle, certes, mais elle est aussi triomphante, méprisante, vaniteuse, voire même jalouse et pleine de vengeance parce qu'elle ne peut profiter du plaisir.
Si la fable demeure ouverte, s'il y a absence de moralité, c'est parce qu'il faut y voir un lien avec l'auteur. La Fontaine ne peut condamner la cigale pour avoir méprisé le temps afin de se consacrer au lyrisme et à l'art, puisqu'il est lui-même artiste et vit du mécénat. Condamner la cigale et condamner l'art au profit de la vie pratique aurait été se condamner lui-même. La métaphore est encore plus profonde lorsque l'on pense que dans le circuit de l'échange, l'art est un don et n'est pas rémunéré. On ne donne pas pour l'art. Dans «La cigale et la fourmi», la cigale est l'artiste qui donne son art et la fourmi ne donnerait pas ses réserves puisque cela ne lui rapporte pas. L'époque y est donc pour quelque chose et il faut se rappeler qu'au temps de La Fontaine, le chanteur, tout comme l'artiste, ne faisait rien de productif. Tout le contraire d'aujourd'hui où les artistes sont hautement récompensés pour leurs efforts. Mais ce n'est là qu'une interprétation et il peut y en avoir bien d'autres.

En terminant, il serait peut-être temps de reconsidérer chacune des fables de La Fontaine, car elles sont beaucoup plus riches qu'on peut le croire. Tout le monde connaît ces fables, mais qui les a lues? Certes, c'est un signe que ces écrits forment ce qu'on appelle un classique. Inscrites au plus profond de l'être universel, elle sont révélatrices à toutes les lectures que l'on peut en faire. Mais il faut faire un pas dans cette direction et relire les fables de La Fontaine. En plus de nous y instruire, nous nous y divertirons. C'est ce que La Fontaine voulait. Rendons-lui donc les honneurs qu'ils méritent.

J'ai l'impression que je suis hors sujet
Anonyme
Posté le 27 janv. 2010
je précise qu'il faut que je tienne 10 minutes à l'oral

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