Commentaire Composé sur le Chapitre II de la Curée, Émile Zola

Publié le 2 mars 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 9 mars 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

On était à l'automne ; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or, une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin enchanté d'une cité des Mille et une Nuits , aux arbres d'émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.
-- Oh ! vois, dit Saccard, avec un rire d'enfant, il pleut des pièces de vingt francs dans Paris !
Angèle se mit à rire à son tour, en accusant ces pièces-là de n'être pas faciles à ramasser. Mais son mari s'était levé, et, s'accoudant sur la rampe de la fenêtre :
-- C'est la colonne Vendôme, n'est-ce pas, qui brille là-bas ?... Ici, plus à droite, voilà la Madeleine... Un beau quartier, où il y a beaucoup à faire... Ah ! cette fois, tout va brûler ! Vois-tu ?... On dirait que le quartier bout dans l'alambic de quelque chimiste.
Sa voix demeurait grave et émue. La comparaison qu'il avait trouvée parut le frapper beaucoup.
Il avait bu du bourgogne, il s'oublia, il continua, étendant le bras pour montrer Paris à Angèle, qui s'était également accoudée à son côté :
-- Oui, oui, j'ai bien dit, plus d'un quartier va fondre, et il restera de l'or aux doigts des gens qui chaufferont et remueront la cuve. Ce grand innocent de Paris ! vois donc comme il est immense et comme il s'endort doucement ! C'est bête, ces grandes villes ! Il ne se doute guère de l'armée de pioches qui l'attaquera un de ces beaux matins, et certains hôtels de la rue d'Anjou ne reluiraient pas si fort sous le soleil couchant, s'ils savaient qu'ils n'ont plus que trois ou quatre ans à vivre.
Angèle croyait que son mari plaisantait. Il avait parfois le goût de la plaisanterie colossale et inquiétante. Elle riait, mais avec un vague effroi, de voir ce petit homme se dresser au-dessus du géant couché à ses pieds, et lui montrer le poing, en pinçant ironiquement les lèvres.
-- On a déjà commencé, continua-t-il. Mais ce n'est qu'une misère. Regarde là- bas, du côté des Halles, on a coupé Paris en quatre...
Et de sa main étendue, ouverte et tranchante comme un coutelas, il fit signe de séparer la ville en quatre parts.
-- Tu veux parler de la rue de Rivoli et du nouveau boulevard que l'on perce, demanda sa femme.
- Oui, la grande croisée de Paris, comme ils disent. Ils dégagent le Louvre et l'Hôtel de Ville. Jeux d'enfants que cela ! C'est bon pour mettre le public en appétit... Quand le premier réseau sera fini, alors commencera la grande danse. Le second réseau trouera la ville de toutes parts, pour rattacher les faubourgs au premier réseau. Les tronçons agoniseront dans le plâtre... Tiens, suis un peu ma main. Du boulevard du Temple à la barrière du Trône, une entaille ; puis de ce côté, une autre entaille, de la Madeleine à la plaine Monceau ; et une troisième entaille dans ce sens, une autre dans celui-ci, une entaille là, une entaille plus loin, des entailles partout. Paris haché à coups de sabre, les veines ouvertes, nourrissant cent mille terrassiers et maçons, traversé par d'admirables voies stratégiques qui mettront les forts au coeur des vieux quartiers.

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai déjà fait l'analyse, j'ai un problème au niveau du plan de mon commentaire. En fait, j'ai décidé de parler de la description de Paris - au début, elle est quasiment "merveilleuse", comme une "citée des Mille et Une Nuits", et comment le narrateur livre ensuite une description de cette même ville qu'on pourrait qualifier de post-apocalyptique - puis du personnage de Saccard - matérialiste, mais surtout visionnaire.

Au début, j'allais partir sur cette base :
I - La description de Paris
II - Le personnage de Saccard

Mais je me demande s'il ne vaudrait pas mieux faire :
I - La description merveilleuse de Paris par un Saccard matérialiste
II - La description post-apocalyptique de Paris par un Saccard visionnaire

Je sais si vous voyez ce que je veux dire? En gros, je me demande juste s'il faudrait consacrer un axe à la description et un autre au personnage, ou alors "mélanger", parce que c'est super "relié" tout ça, puisque la description est subjective et tout ... :S

Merci d'avance pour votre aide (:



3 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 2 mars 2010
très juste!Votre second plan est le bon,virez le premier! et félicitation pour avoir trouvé la solution par vous-même, changement d'avis salutaire!
Anonyme
Posté le 3 mars 2010
Merci beaucoup pour votre réponse Zalacain :)
Une idée de comment je pourrai formuler ma problématique? :$
Anonyme
Posté le 4 mars 2010
zalacain, j'aimerais savoir s'il vous plaît si je pouvais avoir votre e-mail, je voudrais vous envoyer mon commentaire pour que vous me disiez ce que vous en pensez? C'est le premier que j'écris, donc je suis un peu stressée ^^"

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