Commentaire de texte

Publié le 6 nov. 2019 il y a 4A par trecy.jeanbaptiste3 - Fin › 9 nov. 2019 dans 4A
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Sujet du devoir

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réponses, proposez un commentaire de l'extrait

selon les axes suivants :

1 Un regard réaliste sur la misère des paysans

2. Une proposition inacceptable

Texte:

Aux champs                                                                       Mais elle revint la semaine suivante, s'assit elle-même par terre, prit le moutard dans ses bras, le bourra de gâteaux, donna des bonbons à tous les autres ; et joua avec eux comme une gamine, tandis que son mari attendait patiemment dans sa frêle voiture.

 

Elle revint encore, fit connaissance avec les parents, reparut tous les jours, les poches pleines de friandises et de sous.

 

Elle s'appelait Mme Henri d'Hubières.

 

Un matin, en arrivant, son mari descendit avec elle ; et, sans s'arrêter aux mioches, qui la connaissaient bien maintenant, elle pénétra dans la demeure des paysans.

 

Ils étaient là, en train de fendre du bois pour la soupe ; ils se redressèrent tout surpris, donnèrent des chaises et attendirent. Alors la jeune femme, d'une voix entrecoupée, tremblante commença :

 

- Mes braves gens, je viens vous trouver parce que je voudrais bien... je voudrais bien emmener avec moi votre... votre petit garçon...

 

Les campagnards, stupéfaits et sans idée, ne répondirent pas.

 

Elle reprit haleine et continua.

 

- Nous n'avons pas d'enfants ; nous sommes seuls, mon mari et moi... Nous le garderions... voulez-vous ?

 

La paysanne commençait à comprendre. Elle demanda :

 

- Vous voulez nous prend'e Charlot ? Ah ben non, pour sûr.

 

Alors M. d'Hubières intervint :

 

- Ma femme s'est mal expliquée. Nous voulons l'adopter, mais il reviendra vous voir. S'il tourne bien, comme tout porte à le croire, il sera notre héritier. Si nous avions, par hasard, des enfants, il partagerait également avec eux. Mais s'il ne répondait pas à nos soins, nous lui donnerions, à sa majorité, une somme de vingt mille francs, qui sera immédiatement déposée en son nom chez un notaire. Et, comme on a aussi pensé à vous, on vous servira jusqu'à votre mort, une rente de cent francs par mois. Avez-vous bien compris ?

 

La fermière s'était levée, toute furieuse.

 

- Vous voulez que j'vous vendions Charlot ? Ah ! mais non ; c'est pas des choses qu'on d'mande à une mère çà ! Ah ! mais non ! Ce serait abomination.

 

L'homme ne disait rien, grave et réfléchi ; mais il approuvait sa femme d'un mouvement continu de la tête.

 

Mme d'Hubières, éperdue, se mit à pleurer, et, se tournant vers son mari, avec une voix pleine de sanglots, une voix d'enfant dont tous les désirs ordinaires sont satisfaits, elle balbutia :

 

- Ils ne veulent pas, Henri, ils ne veulent pas !

 

Alors ils firent une dernière tentative.

 

- Mais, mes amis, songez à l'avenir de votre enfant, à son bonheur, à ...

 

La paysanne, exaspérée, lui coupa la parole :

 

- C'est tout vu, c'est tout entendu, c'est tout réfléchi... Allez-vous-en, et pi, que j'vous revoie point par ici. C'est i permis d'vouloir prendre un éfant comme ça !

 

Alors Mme d'Hubières, en sortant, s'avisa qu'ils étaient deux tout petits, et elle demanda à travers ses larmes, avec une ténacité de femme volontaire et gâtée, qui ne veut jamais attendre :

 

- Mais l'autre petit n'est pas à vous ?

 

Le père Tuvache répondit :

 

- Non, c'est aux voisins ; vous pouvez y aller si vous voulez.

 

Et il rentra dans sa maison, où retentissait la voix indignée de sa femme.

 

Les Vallin étaient à table, en train de manger avec lenteur des tranches de pain qu'ils frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre piqué au couteau, dans une assiette entre eux deux.

 

M. d'Hubières recommença ses propositions, mais avec plus d'insinuations, de précautions oratoires, d'astuce.

 

Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus ; mais quand ils apprirent qu'ils auraient cent francs par mois, ils se considèrent, se consultant de l'oeil, très ébranlés.

 

Ils gardèrent longtemps le silence, torturés, hésitants. La femme enfin demanda :

 

- Qué qu't'en dis, l'homme ? Il prononça d'un ton sentencieux :

 

- J'dis qu'c'est point méprisable.

 

Alors Mme d'Hubières, qui tremblait d'angoisse, leur parla de l'avenir du petit, de son bonheur, et de tout l'argent qu'il pourrait leur donner plus tard.

 

Le paysan demanda :

 

- C'te rente de douze cents francs, ce s'ra promis d'vant l'notaire ?

 

M. d'Hubières répondit :

 

- Mais certainement, dès demain.

 

La fermière, qui méditait, reprit :

 

- Cent francs par mois, c'est point suffisant pour nous priver du p'tit ; ça travaillera dans quéqu'z'ans ct'éfant ; i nous faut cent vingt francs.

 

Mme d'Hubières trépignant d'impatience, les accorda tout de suite ; et, comme elle voulait enlever l'enfant, elle donna cent francs en cadeau pendant que son mari faisait un écrit. Le maire et un voisin, appelé aussitôt, servirent de témoins complaisants.

 

Et la jeune femme, radieuse, emporta le marmot hurlant, comme on emporte un bibelot désiré d'un magasin.

 

Les Tuvache sur leur porte, le regardaient partir muets, sévères, regrettant peut-être leur refus.

 

 

Où j'en suis dans mon devoir

Aux champs (1882) de Maupassant

Genre: nouvelle

Thèmes: Adoption, Richesse, Pauvreté

Registre: pathétique

Mouvement: Réalisme XIXe siecle 

Discours descriptif

Aidez moi pour ce commentaire svp.




1 commentaire pour ce devoir


Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 6 nov. 2019

Tu dois orienter ta réponse en fonction de ces deux axes:

1 Un regard réaliste sur la misère des paysans

2. Une proposition inacceptable

 

Pour chacun, relève les éléments du texte correspondants.


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