L'eloge et le Blame (corpus de texte)

Publié le 2 févr. 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 7 févr. 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

Corpus:
Texte A:Érasme,Éloge de la folie
Texte B:Pierre Sansot,Du bon usage de la lenteur

Texte A:Érasme,Éloge de la folie

Mais, dit-on, l’erreur est un mal. Point, c’est l’absence d’erreur qui est un très grand mal. Il faut vraiment être insensé pour croire
que le bonheur de l’homme dépend des réalités. Il est lié à l’opinion que l’on se fait d’elles. [...]
Enfin l’âme humaine est ainsi façonnée qu’on la prend beaucoup plus par de la poudre aux yeux que par la vérité. En veut-on
une preuve expérimentale ouverte à tous, banale ? qu’on aille écouter le sermon à l’église : traite-t-on un sujet sérieux, tout le
monde somnole, bâille, est dégoûté. Si le radoteur, pardon, l’orateur, commence, selon un usage répandu, par quelque histoire
de bonne femme, on se réveille, on se redresse, on est bouche bée. De même s’il y a un saint légendaire et poétique1 comme
par exemple Georges, Christophe ou Barbara2, vous le verrez objet d’un culte plus dévot que Pierre, Paul ou même le Christ.
Mais ce n’est pas le moment.
Puis, qu’un tel supplément de bonheur coûte peu ! Les réalités elles-mêmes, il faut quelquefois de grands efforts pour se les
procurer, même si elles ont peu d’importance, comme la grammaire. Mais l’opinion, rien de plus facile à obtenir et pourtant elle
contribue autant ou même davantage au bonheur. Oui, si quelqu’un mange du poisson pourri3 dont l’odeur est insupportable
pour un autre et qu’il lui trouve un goût d’ambroisie4, quelle est, je vous prie, la différence pour son bonheur ? À l’inverse si
l’esturgeon5 fait vomir un autre, quel bonheur lui donnera-t-il ? Si un mari a une femme exceptionnellement laide, mais qu’il
voie en elle une rivale de Vénus, n’est-ce pas comme si elle était réellement belle ? Si quelqu’un apprécie et admire un tableau
maladroitement barbouillé de rouge et de jaune, persuadé qu’il est peint par Apelle ou Zeuxis6, ne sera-t-il pas plus heureux
que cet autre qui a payé cher une oeuvre de ces maîtres, mais prend peut-être moins de plaisir à la contempler ? Je connais
un homme de mon nom7 qui fit présent à celle qu’il venait d’épouser de quelques pierres fausses et la persuada (car c’était
un beau diseur de riens) qu’elles étaient vraies et authentiques, et même d’une valeur singulière, inestimable. Eh bien, quelle
différence cela faisait-il pour la jeune femme, puisqu’elle ne prenait pas moins de plaisir à repaître ses yeux et son esprit de
la verroterie et qu’elle gardait ces babioles chez elle aussi bien cachées qu’un précieux trésor ? Le mari cependant évitait une dépense et jouissait de l’illusion de son épouse qu’il s’était attachée tout autant que s’il lui avait offert un cadeau coûteux. Y
a-t-il une différence, à votre avis, entre ceux qui dans la caverne de Platon admirent les ombres et les simulacres des différentes
réalités, pourvu qu’ils ne désirent rien d’autre et ne soient pas mécontents d’eux-mêmes, et d’autre part le sage sorti de la
caverne et contemplant la vraie réalité ? Si le Mycille de Lucien8 avait pu continuer sans fin son opulent rêve doré, il n’avait pas
de raison de souhaiter un autre bonheur. Donc ou bien il n’y a pas de différence ou bien, s’il y en a une, la condition des fous
est préférable, d’abord parce que leur bonheur leur coûte très peu, juste un peu de croyance, ensuite parce qu’ils en partagent
la jouissance avec un très grand nombre.


Texte B : Pierre sansot,Du bon usage de la lenteur

J’ai choisi mon camp, celui de la lenteur. J’éprouvais trop d’affection pour les méandres du Lot, un petit paresseux,et pour cette lumière qui en septembre s’attarde sur les derniers fruits de l’été et décline insensiblement.J’admirais ces gens, hommes ou femmes qui, peu à peu, le temps d’une vie, avaient donné forme à un visage de noblesse et de bonté. À la campagne, après une journée de travail, les hommes levaient leur verre de vin à hauteur de leur visage, ils le considéraient, ils l’éclairaient avant de le boire avec précaution. Des arbres
centenaires accomplissaient leur destinée siècle après siècle et une telle lenteur avoisinait l’éternité.La lenteur, c’était, à mes yeux, la tendresse, le respect, la grâce dont les hommes et les éléments sont
parfois capables.À l’inverse m’irritaient ceux de mes camarades qui se précipitaient à la cantine et qui à l’école couraient après
les premières places, pourquoi pas, le prix d’excellence. Ils désiraient devenir très vite des adultes, emprunter les habits et l’autorité des adultes - après avoir bâclé une enfance à jamais abolie. Je me méfiais tout autant des visiteurs (nous les appelions les «Parisiens») qui, après avoir fait le tour de nos fermes et avoir compris «nos mentalités», s’en retournaient à la ville pour se moquer des ploucs1 qu’ils avaient rencontrés.Pour ma part, je me suis promis de vivre lentement, religieusement, attentivement, toutes les saisons et les âges de mon existence.Le monde est allé de plus en plus vite : les panzerdivisions2 n’ont pas mis plus de quarante jours pour parcourir
et occuper la France. Aujourd’hui, les hommes qui ne sont pas aptes à soutenir ce train d’enfer demeurent au bord de la route et souvent attendent en vain qui les dépannera et leur permettra de recoller au convoi.
La raison veut-elle que nous nous inclinions devant un processus que l’on dit irréversible ou bien ne nous
invite-t-elle pas plutôt à nous soustraire à une telle galopade quand rien ne la justifie ? Une simple remarque
m’inciterait à emprunter la seconde voie. Les personnes si rapides devraient, en principe, accumuler une
petite pelote honorable de temps libre où enfin elles vivraient pour elles-mêmes sans se soucier d’une tâche imposée. Or à l’évidence elles me semblent vivre misérablement dans une sorte de pénurie, étant toujours à la recherche quelques instants où elles seraient délivrées d’un forcing épuisant.On aura compris que la lenteur dont je traiterai dans ce texte n’est pas un trait de caractère mais un choix
de vie : il conviendrait de ne pas brusquer la durée et de ne pas nous laisser bousculer par elle - une tâche salubre, urgente, dans une société où l’on nous presse et où souvent nous nous soumettons de bon coeur à un tel harcèlement.

J’ai voulu décrire quelques attitudes qui laissent place à cette lenteur et nous assurent une âme égale.

Flâner : prendre son temps, se laisser guider par nos pas, par un paysage. Écouter : se mettre à la disposition
d’une autre parole à laquelle nous accordons crédit. L’ennui : non point l’amour de rien mais l’acceptation
et le goût de ce qui se répète jusqu’à l’insignifiance. Rêver : installer en nous une conscience crépusculaire
mais alerte, sensible. Attendre : afin d’ouvrir l’horizon le plus vaste, le plus dégagé possible. La Province
intérieure : la part fanée de notre être, une figuration de l’anachronique. Écrire : pour qu’advienne peu à peu en nous notre vérité. Le vin : école de sagesse. Moderato cantabile : la mesure plus que la modération.

1) Sur quel paradoxe repose chacun de ces textes ? Vous expliquerez votre réponse en vous appuyant sur les textes.

Où j'en suis dans mon devoir

Après avoir lu plusieurs fois les texte et essayé de comprendre la question je me suis donc décider a aller sur devoirs.fr!!

Si quelqu'un pourrais m'aider a comprendre la question au moins sa serais déjà beaucoup car je ne comprend pas le sens de la question .



3 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 2 févr. 2010
Il faut trouver le paradoxe dont l'auteur fait l'eloge, et comprendre ce qu'il veux dire :

Par exemple La folie dans le texte d'erasme.

Je sais pas si c'est permis, mais ajoute moi msn : petitdragon13014@hotmail.fr

Je t'expliquerais plus en détail :).

Anonyme
Posté le 3 févr. 2010
Merci de votre aide je vais faire comme tu m'a dit et je vais voir si sa marche !!

en faite le truc c'est que je suis pas sur sur ce que je doit dire, par exemple est ce que je doit dire que la paradose du texte B c'est la lenteur ? et celui du A la folie ???

pas sur =s
Anonyme
Posté le 3 févr. 2010
Je n'ai pas msn dsl :s

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