le réalisme evaluation de fin de séquence

Publié le 20 avr. 2015 il y a 9A par Anonyme - Fin › 23 avr. 2015 dans 9A
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Sujet du devoir

Texte
:
Guy
de Maupassant, «
L’Aveugle
»
, version intégrale (le t
exte
a été
publié
pour la première fois
dans
le
journal
Le Gaulois
du 31 mars 1882
,puis dans le recueil
Contes cruels
la même année)
Qu'est
-
ce donc que cette joie du premier soleil ? Pourquoi cette
lumière tombée sur la terre nous emplit
-
elle
ainsi du bonheur de vivre ? Le ciel est tout bleu, la campagne toute verte, les maisons toutes blanches ; et nos yeux
ravis boivent ces couleurs vives dont ils font de l'allégresse pour nos âmes. Et il nous vien
t des envies de danser, des
envies de courir, des envies de chanter, une légèreté heureuse de la pensée, une sorte de tendresse élargie, on
voudrait embrasser le soleil.
Les aveugles sous les portes, impassibles
1
en leur éternelle obscurité, restent calme
s comme toujours au
milieu de cette gaieté nouvelle, et, sans comprendre, ils apaisent à toute minute leur chien qui voudrait gambader.
Quand ils rentrent, le jour fini, au bras d'un jeune frère ou d'une petite sœur, si l'enfant dit : "Il a fait bien beau
tantôt !", l'autre répond : "Je m'en suis bien aperçu, qu'il faisait beau, Loulou ne tenait pas en place."
J'ai connu un de ces hommes dont la vie fut un des plus cruels martyres qu'on puisse rêver.
C'était un paysan, le fils d'un fermier normand. Tant qu
e le père et la mère vécurent, on eut à peu près soin
de lui ; il ne souffrit guère que de son horrible infirmité ; mais dès que les vieux furent partis, l'existence atroce
commença. Recueilli par une sœur, tout le monde dans la ferme le traitait comme un
gueux
2
qui mange le pain des
autres. A chaque repas, on lui reprochait la nourriture ; on l'appelait fainéant, manant
3
; et bien que son beau
-
frère
se fût emparé de sa part d'héritage, on lui donnait à regret la soupe, juste assez pour qu'il ne mourût poin
t.
Il avait une figure toute pâle, et deux grands yeux blancs comme des pains à cacheter
4
; et il demeurait
impassible sous l'injure, tellement enfermé en lui
-
même qu'on ignorait s'il la sentait. Jamais d'ailleurs il n'avait connu
aucune tendresse, sa mèr
e l'ayant toujours un peu rudoyé, ne l'aimant guère ; car aux champs les inutiles sont des
nuisibles, et les paysans feraient volontiers comme les poules qui tuent les infirmes d'entre elles.
Sitôt la soupe avalée, il allait s'asseoir devant la porte en é
té, contre la cheminée en hiver, et il ne remuait
plus jusqu'au soir. Il ne faisait pas un geste, pas un mouvement ; seules ses paupières, qu'agitait une sorte de
souffrance nerveuse, retombaient parfois sur la tache blanche de ses yeux. Avait
-
il un esprit
, une pensée, une
conscience nette de sa vie ? Personne ne se le demandait.
Pendant quelques années les choses allèrent ainsi. Mais son impuissance à rien faire autant que son
impassibilité finirent par exaspérer ses parents, et il devint un souffre
-
doule
ur, une sorte de bouffon
-
martyr, de
proie donnée à la férocité native, à la gaieté sauvage des brutes qui l'entouraient.
On imagina toutes les farces cruelles que sa cécité put inspirer. Et, pour se payer de ce qu'il mangeait, on fit
de ses repas des heur
es de plaisir pour les voisins et de supplice pour l'impotent
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.
Les paysans des maisons prochaines s'en venaient à ce divertissement ; on se le disait de porte en porte, et
la cuisine de la ferme se trouvait pleine chaque jour. Tantôt on posait sur la tab
le, devant son assiette où il
commençait à puiser le bouillon, quelque chat ou quelque chien. La bête avec son instinct flairait l'infirmité de
l'homme et, tout doucement, s'approchait, mangeait sans bruit, lapant avec délicatesse ; et quand un clapotis de
langue un peu bruyant avait éveillé l'attention du pauvre diable, elle s'écartait prudemment pour éviter le coup de
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imperturbables
2
mendiant, miséreux
3
Mot péjoratif pour désigner un paysan
4
Pain à cacheter
: petit morceau de pâte sèche qui remplace la cire
5
Invalide, infirme
cuiller qu'il envoyait au hasard devant lui.Alors c'étaient des rires, des poussées, des trépignements des spectateurs
tassés le long des m
urs. Et lui, sans jamais dire un mot, se remettait à manger de la main droite, tandis que, de la
gauche avancée, il protégeait et défendait son assiette.Tantôt on lui faisait mâcher des bouchons, du bois, des
feuilles ou même des ordures, qu'il ne pouvait
distinguer.
Puis on se lassa même des plaisanteries ; et le beau
-
frère enrageant de le toujours nourrir, le frappa, le gifla
sans cesse, riant des efforts inutiles de l'autre pour parer les coups ou les rendre. Ce fut alors un jeu nouveau : le jeu
des cla
ques. Et les valets de charrue, le goujat
6
, les servantes, lui lançaient à tout moment leur main par la figure, ce
qui imprimait à ses paupières un mouvement précipité. Il ne savait où se cacher et demeurait sans cesse les bras
étendus pour éviter les appr
oches.
Enfin, on le contraignit à mendier. On le portait sur les routes les jours de marché, et dès qu'il entendait un
bruit de pas ou le roulement d'une voiture, il tendait son chapeau en balbutiant : "La charité, s'il vous plaît."
Mais le paysan n'est
pas prodigue
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, et, pendant des semaines entières, il ne rapportait pas un sou.
Ce fut alors contre lui une haine déchaînée, impitoyable. Et voici comment il mourut.
Un hiver, la terre était couverte de neige, et il gelait horriblement. Or son beau
-
frère,
un matin, le conduisit
fort loin sur une grande route pour lui faire demander l'aumône. Il l'y laissa tout le jour, et quand la nuit fut venue, il
affirma devant ses gens qu'il ne l'avait plus retrouvé. Puis il ajouta : "Bast ! faut pas s'en occuper, quel
qu'un l'aura
emmené parce qu'il avait froid. Pardié ! i n'est pas perdu. I reviendra ben d'main manger la soupe."
Le lendemain, il ne revint pas.
Après de longues heures d'attente, saisi par le froid, se sentant mourir, l'aveugle s'était mis à marcher. N
e
pouvant reconnaître la route ensevelie sous cette écume de glace, il avait erré au hasard, tombant dans les fossés, se
relevant, toujours muet, cherchant une maison.
Mais l'engourdissement des neiges l'avait peu à peu envahi, et ses jambes faibles ne le
pouvant plus porter, il
s'était assis au milieu d'une plaine. Il ne se releva point.
Les blancs flocons qui tombaient toujours l'ensevelirent. Son corps raidi disparut sous l'incessante
accumulation de leur foule infinie ; et rien n'indiquait plus la pla
ce où le cadavre était couché.
Ses parents firent mine de s'enquérir et de le chercher pendant huit jours. Ils pleurèrent même.
L'hiver était rude et le dégel n'arrivait pas vite. Or, un dimanche, en allant à la messe, les fermiers
remarquèrent un grand
vol de corbeaux qui tournoyaient sans fin au
-
dessus de la plaine, puis s'abattaient comme
une pluie noire en tas à la même place, repartaient et revenaient toujours.
La semaine suivante, ils étaient encore là, les oiseaux sombres. Le ciel en portait un nu
age comme s'ils se
fussent réunis de tous les coins de l'horizon ; et ils se laissaient tomber avec de grands cris da
ns la neige éclatante,
qu'ils tâ
chaient étrangement et fouillaient avec obstination.
Un gars alla voir ce qu'ils faisaient, et découvrit l
e corps de l'aveugle, à moitié dévoré déjà, déchiqueté. Ses
yeux pâles avaient disparu, piqués par les longs becs voraces.
Et je ne puis jamais ressentir la vive gaieté des jours de soleil, sans un souvenir triste et une pensée
mélancolique vers le gueux,
si déshérité dans la vie que son horrible mort fut un soulagement pour tous ceux qui
l'avaient connu.
Questions
(conseil
: accordez 15 à 20 minutes à chaque grande question)
1.
Prouvez de la manière la plus complète possible que cette nouvelle de Maupassant
est réaliste.
(Vous répondrez en plusieurs paragraphes développant chacun une idée)
4 points
2.
a. Quel est le type de narrateur
? Quel est l’intérêt de ce choix
?
2
points
b. Quel est le type de focalisation
?
Quel est l’intérêt de ce choix
?
2 points
3.
a. Quel est le point commun entre l’élément perturbateur et l’élément de résolution
du récit allant
de la ligne 11 à 67?
Quel est le message de l’auteur à travers cela
?
2
points
b. Quelle est la progression choisie par l’auteur entre la situation initial
e et la situation finale dans
ces mêmes lignes
?
Quel est l’objectif
?
2 points
4.
Lignes 60 à 65
: Analysez les fonctions de cette description.
3
poin

Où j'en suis dans mon devoir

a l'aide je n'y comprend rien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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2 commentaires pour ce devoir


willffy
willffy
Posté le 20 avr. 2015

Tu aurais pu remettre le texte correctement, ce n'est pas facile à lire.

Anonyme
Posté le 20 avr. 2015

Dans la nouvelle  "L’Aveugle", Guy de Maupassant traite  de la persécution d’un être fragile et infirme par son entourage, qui lui reproche son inutilité, son manque de rentabilité.

Extrait de Contes et nouvelles = Texte publié dans Le Gaulois du 31 mars 1882.

 

http://athena.unige.ch/athena/selva/maupassant/textes/aveugle.html

 

 

 


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