Question de Corpus

Publié le 9 mai 2018 il y a 5A par Anonyme - Fin › 15 mai 2018 dans 5A
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Sujet du devoir

TEXTE 1 : Jean de la Fontaine, Fables, 1668

Une Grenouille vit un Bœuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,

Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,

Pour égaler l'animal en grosseur,

Disant : « Regardez bien, ma sœur ;

Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ?

- Nenni. - M'y voici donc ?

- Point du tout. - M'y voilà ? - Vous n'en approchez point. » La chétive pécore

S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout petit prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veux avoir des pages.

 

TEXTE 2 : LA BRUYERE (1645-1696) :Extrait de « Des Jugements » (Les Caractères XII – 1688)

Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme géants ; et comme des pièces rares dont il faut acheter la vue, dès que vous allez jusques à huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l'éminence, qui est tout ce que l'on pourrait accorder à ces montagnes voisines du ciel, et qui voient les nuages se former audessous d'elles ; espèce d'animaux glorieux et superbes, qui méprisez toute autre espèce, qui ne faites pas même comparaison avec l'éléphant et la baleine ; approchez, hommes, répondez un peu à Démocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe : des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres ; qui êtes-vous ? J'entends corner sans cesse à mes oreilles : L 'homme est un animal raisonnable ; qui vous a passé cette définition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l'êtes accordée à vous-mêmes ? C'est déjà une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrères, ce qu'il y a de pire, pour
prendre pour vous ce qu'il y a de meilleur, laissez-les un peu se définir eux-mêmes, et vous verrez comme ils s'oublieront, et comme vous serez traités. Je ne parle point, ô hommes, de vos légèretés, de vos folies et de vos caprices qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent, sans varier, l'instinct de la nature ; mais écoutez-moi un moment. Vous dites d'un tiercelet de faucon qui est fort léger, et qui fait une belle descente sur la perdrix : «Voilà un bon oiseau» ; et d'un lévrier qui prend un lièvre corps à corps : «C'est un bon lévrier». Je consens aussi que vous disiez d'un homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui l'atteint et qui le perce: «Voilà un brave homme.» Mais si vous voyez deux chiens qui s'aboient, qui s'affrontent, qui se mordent et se déchirent, vous dites «Voilà de sots animaux», et vous prenez un bâton pour les séparer. Que si l'on vous disait que tous les chats d'un grand pays se sont assemblés par milliers dans une plaine, et qu'après avoir miaulé tout leur soûl, ils se sont jetés avec fureur les uns sur les autres, et ont joué ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mêlée il est demeuré de part et d'autre neuf à dix mille chats sur la place, qui ont infecté l'air à dix lieues de là par leur puanteur, ne diriezvous pas : "Voilà le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouï parler ?» Et si les loups en faisaient de même : « Quels hurlements, quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient qu'ils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours qu'ils la mettent à se trouver à ce beau rendez-vous à détruire ainsi, et à anéantir leur propre espèce ; ou près l'avoir conclu ne ririez-vous pas de tout votre coeur de l'ingénuité de ces pauvres bêtes ? Vous avez déjà, en animaux raisonnables, et pour vous distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles ; imaginé les lances ; les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et à mon gré fort judicieusement ; car avec vos seules mains que pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous égratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tête ? au lieu que vous voilà munis d'instruments commodes, qui vous servent à vous faire réciproquement de larges plaies, d'où peut couler votre sang jusqu'à la dernière goutte, sans que vous puissiez craindre d'en échapper. Mais, comme vous devenez d'année à autre plus raisonnables, vous avez bien enchéri sur cette vieille manière de vous exterminer : vous avez de petits globes qui vous tuent tout d'un coup, s'ils peuvent seulement vous atteindre à la tête ou à la poitrine ; vous en avez d’autres plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous éventrent, sans compter ceux qui, tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier à la cave, en enlevant les voutes, et font sauter en l'air avec vos femmes, l'enfant et la nourrice; et c'est là encore ou git la gloire; elle aime le remue-ménage, et elle est personne d'un grand fracas.

TEXTE 3 : MONTAIGNE, Essais, Apologie de R. Sebond, 1595

Dans le chapitre 12 du livre Il des Essais, Montaigne analyse sans indulgence les faiblesses et les imperfections des hommes.

Considérons donc pour le moment l’homme seul, sans secours étranger, armé seulement de ses armes et dépourvu de la grâce(1 )et de la connaissance divine qui sont tout son honneur, sa force et le fondement de son être. Voyons combien il a de solidité dans ce bel équipage(2).
Qu’il me fasse comprendre en employant la force de sa raison sur quels fondements il a bâti ces grandes supériorités qu’il pense avoir sur les autres créatures. Qu’est-ce qui lui a persuadé que ce cours admirable de la voûte céleste, la lumière éternelle de ces flambeaux roulant si fièrement sur sa tête, les mouvements effrayants de cette mer infinie, aient été établis et se continuent pendant tant de siècles pour son avantage et pour son service ? Est-il possible d’imaginer chose aussi ridicule que le fait que cette misérable et chétive créature, qui n’est pas seulement maîtresse d’elle-même, qui est exposée aux atteintes de toutes choses, se dise maîtresse et impératrice de l’univers dont elle n’a pas le pouvoir de connaître la moindre partie, tant s’en faut de la commander ? Et ce privilège qu’il s’attribue d’être le seul dans ce grand édifice qui ait la capacité d’en reconnaître la beauté et les parties, le seul qui puisse rendre grâces de cela à l’architecte(3 )et tenir le compte de ce qui se crée et de ce qui se perd dans le monde, ce privilège, qui le lui a scellé (4 )? Qu’il nous montre des lettres patentes(5) qui lui confient cette belle et grande charge. Ont-elles été octroyées en faveur des sages seulement ? Elles concernent en ce cas peu de gens. Les sots et les méchants sont-ils dignes d’une faveur aussi extraordinaire et, étant la pire partie du monde, méritent-ils d’être préférés à tout le reste ? Michel de Montaigne, « Apologie de Raymond Sebond », Essais, livre II, chap. 12, 1595. 

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai essayer de faire ce travail pendant des heures et des heures, est ce que quelqu'un pouurait m'inspirer ou m'aider à avancer svp




5 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Anonyme
Posté le 9 mai 2018

L'homme se prétend supérieur aux autres espèces mais c'est une prétention pas une réalité c'est ce que montre les trois textes ensuite tu dois trouver à l'intérieur des textes des éléments qui montrent que c'est ce défaut dont on parle (tu dois citer les textes ) puis tu dois montrer que les auteurs sont critiques vis à vis de se défaut

Anonyme
Posté le 10 mai 2018

Merci bcp

willffy
willffy
Posté le 9 mai 2018

La chétive pécore

S'enfla si bien qu'elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,

Tout petit prince a des ambassadeurs,

Tout marquis veux avoir des pages.

 

 

espèce d'animaux glorieux et superbes, qui méprisez toute autre espèce,

 

Est-il possible d’imaginer chose aussi ridicule que le fait que cette misérable et chétive créature, qui n’est pas seulement maîtresse d’elle-même, qui est exposée aux atteintes de toutes choses, se dise maîtresse et impératrice de l’univers dont elle n’a pas le pouvoir de connaître la moindre partie, tant s’en faut de la commander ?

 

Arrogance, complexe de supériorité, orgueil , vanité ..

Anonyme
Posté le 10 mai 2018
Merci bcp
willffy
willffy
Posté le 10 mai 2018

Bonne suite!


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