Redaction sur alphonse allais "une mort bizarre"

Publié le 14 oct. 2010 il y a 13A par Anonyme - Fin › 16 oct. 2010 dans 13A
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Sujet du devoir

La plus forte marée du siècle (c’est la quinzième que je vois et j’espère bien que cette jolie série ne se clora
pas de sitôt) s’est accomplie mardi dernier, 6 novembre.
Joli spectacle, que je n’aurais pas donné pour un boulet de canon, ni même deux boulets de canon, ni
trois.
Favorisée par une forte brise S.-O., la mer clapotante affleurait les quais du Havre, et s’engouffrait dans
les égouts de ladite ville, se mélangeant avec les eaux ménagères, qu’elle rejetait dans les caves des habitants.
Les médecins se frottaient les mains : « Bon, cela ! se disaient-ils, à nous les petites typhoïdes1 ! »
Car - le croirait-on ? - Le Havre-de-Grâce est bâti de telle façon que ses égouts sont au-dessus du niveau de
la mer. Aussi, à la moindre petite marée, malgré l’énergique résistance de M. Rispal, les ordures des Havrais
s’épanouissent, cyniques, dans les plus luxueuses artères de la cité.
Ne vous semble-t-il pas, par parenthèse, que ce saligaud de François Ier * au lieu de traîner une existence
oisive dans les brasseries à femmes du carrefour Buci, n’aurait pas mieux fait de surveiller un peu les ponts
et chaussées de son royaume ?
N’importe ! c’était un beau spectacle.
1. Fièvre typhoïde : maladie contagieuse, infectieuse due à un microbe que l’on trouve dans les eaux insalubres.
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Je passai la plus importante partie de ma journée sur la jetée, à voir entrer des bateaux et à en voir sortir
d’autres.
Comme la brise fraîchissait, je relevai le collet de mon pardessus. Je m’apprêtais à en faire autant pour le
bas de mon pantalon (je suis extrêmement soigneux de mes effets2), quand apparut mon ami Axelsen.
Mon ami Axelsen est un jeune peintre norvégien, plein de talent et de sentimentalité.
Il a du talent à jeun et de la sentimentalité le reste du temps.
À ce moment, la sentimentalité dominait.
Était-ce la brise un peu vive ? Était-ce le trop-plein de son coeur ?... Ses yeux se remplissaient de larmes.
- Eh bien ! fis-je, cordial, ça ne va donc pas, Axelsen ?
- Si, ça va. Spectacle superbe, mais douloureux souvenir. Toutes les plus fortes marées du siècle brisent mon
pauvre coeur.
- Contez-moi ça.
- Volontiers, mais pas là.
Et il m’entraîna dans la petite arrière-boutique d’un bureau de tabac où une jeune femme anglaise, plutôt
jolie, nous servit un swenskapunch3 de derrière les fagots.
Axelsen étancha ses larmes, et voici la navrante histoire qu’il me narra :
- Il y a cinq ans de cela. J’habitais Bergen (Norvège) et je débutais dans les arts. Un jour, un soir plutôt, à
un bal chez M. Isdahl, le grand marchand de rogues4, je tombai amoureux d’une jeune fille charmante à
laquelle, du premier coup, je ne fus pas complètement indifférent. Je me fis présenter à son père et devins
familier de la maison. C’était bientôt sa fête. J’eus l’idée de lui faire un cadeau, mais quel cadeau ?... Tu ne
connais pas la baie de Vaagen ?
- Pas encore.
- Eh bien, c’est une fort jolie baie dont mon amie raffolait, surtout en un petit coin. Je me dis : « Je vais lui
faire une jolie aquarelle5 de ce petit coin, elle sera bien contente. » Et un beau matin me voilà parti avec
mon attirail d’aquarelliste. Je n’avais oublié qu’une chose, mon pauvre ami : de l’eau. Or tu sais que si le
mouillage est interdit aux marchands de vins, il est presque indispensable aux aquarellistes. Pas d’eau ! Ma
foi, me dis-je, je vais faire mon aquarelle à l’eau de mer, je verrai ce que ça donnera.
« Ça donna une fort jolie aquarelle que j’offris à mon amie et qu’elle accrocha tout de suite dans sa chambre.
Seulement... tu ne sais pas ce qui arriva ?
- Je le saurai quand tu me l’auras dit.
- Eh bien, il arriva que la mer de mon aquarelle, peinte avec de l’eau de mer, fut sensible aux attractions
lunaires, et sujette aux marées. Rien n’était plus bizarre, mon pauvre ami, que de voir, dans mon tableau,
cette petite mer monter, monter, monter, couvrant les rochers, puis baisser, baisser, baisser, les laissant à
nu, graduellement.
- Ah !
- Oui... Une nuit, c’était comme aujourd’hui la plus forte marée du siècle, il y eut sur la côte une tempête
épouvantable. Orage, tonnerre, ouragan !
Dès le matin, je montai à la villa où demeurait mon amante. Je trouvai tout le monde dans le désespoir le
plus fou. Mon aquarelle avait débordé : la jeune fille était noyée dans son lit.
- Pauvre ami ! Axelsen pleurait comme un veau marin6. Je lui serrai la main.
- Et, tu sais, ajouta-t-il, c’est absolument vrai ce que je viens de te raconter là. Demande plutôt à
Johanson.
Le soir même, je vis Johanson qui me dit que c’était de la blague.
* Si, par hasard, un descendant de ce monarque se trouvait offusqué de cette appréciation, il n’a qu’à venir
me trouver. Je n’ai jamais reculé devant un Valois.
2. Effets : vêtements.
3. Swenskapunch : punch suédois (eau de vie épicée et flambée).
4. Rogues : oeufs de morue ou de hareng salés, utilisés comme appât.
5. Aquarelle : peinture exécutée avec des couleurs délayées à l’eau.
6. Veau marin : phoque
Questions (6 points)
1. Dégagez la structure de cette nouvelle à partir du schéma narratif. (3 points)
2. Identifiez deux registres dominants en vous appuyant sur le texte de la nouvelle. (3 points)
Conseils
Pour identitfier un registre, vous devez vous demander quelle est la visée de l’auteur quand il écrit un texte (exemple : informer,
divertir, convaincre, etc.)
Travail d’écriture
(Barème : 14 points)
Écriture d’invention
Le récit se termine sur : « Le soir même, je vis Johanson qui me dit que c’était de la blague. »
Écrivez un texte où vous mettrez Johanson en situation de dialogue avec le narrateur qu’il cherche à convaincre que « c’était de la blague ».
Longueur attendue : une page, une page et demie.10 27

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai réussi à faire les questions mais je trouve aucune idée pour faire ma rédaction si vous pouvez m'aider

Merci cordialement ,
Hervé



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