Dissertation : Quelles régions de l'Europe ont joué un rôle moteur dans l'humanisme et la réforme ?

Sujet du devoir

Bonjour à tous !

J'ai eu une dissertation à faire pour lundi sur la problématique suivante "Quelles régions de l'Europe ont joué un rôle moteur dans l'humanisme et la Réforme ?"

D'après un plan bien précis et quelques dates. Voici le plan :

I) L'humanisme

a) L'Italie, berceau de la renaissance.

b) Erasme de Rotterdam à Bâle.

c) La renaissance en France.

II) L'imprimerie : de l'Allemagne à L'Italie

a) Gutenberg à Mayence.

b) Succès en Italie.

c) Rapide développement européen.

III) La Réforme : De l'Allemagne à L'Angleterre

a) Luthéranisme en Allemagne.

b) Calvinisme à Genève et en France.

c) Anglicanisme outre-Manche.

Je l'ai fini mais j'ai besoin d'aide pour l'intro, le III et la conclusion. (Si vous avez quelques conseils ou remarques, je ne suis pas contre). Merci d'avance. C'est ma première dissert.

Où j'en suis dans mon devoir

I) Le mot Renaissance est venu d'Italie où, dès la fin du XIV ème siècle, on a célébré un renouveau des lettres et des arts. On employa alors l'expression péjorative de Moyen-Age pour désigner la période écoulée depuis la fin de l'Antiquité. Les historiens ont repris le nom de renaissance pour désigner la période qui s'étend de 1400 à 1600, pendant laquelle se produisit en Europe une immense révolution culturelle, prélude à une nouvelle vision du monde et de l'homme. Au XV ème siècle, l'Italie connaît un renouveau socio-économique et culturel sans égal. Florence, berceau de la Renaissance italienne est aujourd’hui encore la mémoire vivante de ces splendeurs passées. Au sortir d’un Moyen Âge rigide, régi par la pensée chrétienne, un homme apparaît : le banquier. En contradiction avec les principes de l’Église, il prête de l’argent avec intérêt, développe les coupures de papier et la lettre de change. Aussi, pour se « racheter », il finance à la fois la construction d’églises et d’oeuvres profanes. C’est ainsi que le Duomo de Florence se couvrira d’une coupole qu’il attendait depuis plus de cent ans. On construit des palais, on ouvre de grandes perspectives et de nouveaux espaces. La Renaissance souhaite redonner à l’homme plus de liberté et Florence incarne cet esprit. Nous pouvons citer Léonard de Vinci, célèbre peintre, architecte, ingénieur et savant italien, formé à Florence. Il a travaillé durant 17 ans pour le Duc de Milan, puis à Rome. Invité par François Ier, il s'installe en 1516 au Clos-Lucé près d'Ambroise. En peinture, il a inventé le procédé du sfumato et est l'auteur de la célèbre toile La Joconde.

Erasme est né vers 1469 à Rotterdam. Fils illégitime d'un prêtre, il devient rapidement orphelin. Il a étudié dans une école tenue par Les Frères de la Vie commune à Deventer puis à Bois-le-Duc. Sa carrière est très étoffée puisqu'en 1488 il devient chanoine augustin puis prêtre. En 1493 il est nommé secrétaire de l'évêque de Cambrai, il est autorisé à quitter le couvent. Pour lui c'est le début de sa carrière littéraire, il fait de nombreux voyages en France, en Angleterre et en Italie. C'est d'ailleurs à Bologne qu'il devient docteur en théologie à l'université. Erasme a donc voyagé dans toute l'Europe, nouant de solides amitiés avec les intellectuels de son époque. A Paris, il apprécie Lefèvre d'Etaples qui a traduit la Bible en Français et auteur de l'ouvrage "Le Psautier Quintuple". A Londres, il est reçu à plusieurs reprises par Tomas More (1478-1535), chancelier d'Angleterre connu pour son ouvrage "Utopie". Reconnu à son époque comme "le prince des humanistes", sa correspondance comprend des milliers de lettres. De nombreux universitaires, princes, lettrés lui demandent conseil et lui témoignent leur admiration. En 1524 il controverse avec Luther sur la liberté humaine. En 1536 la faculté de théologie de Paris l'accuse d'hérésie, c'est-à-dire d'une déviance de foi. Il refuse de devenir cardinal en 1535 et meurt à Bâle où il s'était installé depuis 1514. Erasme a écrit beaucoup d'ouvrages mais les principaux sont le Manuel du soldat chrétien, l'Eloge de la folie, du Libre arbitre et enfin Petit traité de la civilité puérile et honnête. Erasme est l'une des figures majeures de la Renaissance et de l'humanisme.

La Renaissance en France a été un mouvement décisif qui bouleversa les arts, la littérature et la culture française du Moyen-Age. Intellectuels et artistes eurent l'impression de renaître après des "siècles de barbarie" pendant lesquels on avait oublié l'héritage de l'Antiquité. Le goût du capitalisme naissant, les français veulent suivre l'exemple des principautés italiennes riches (banques de Florence, industries de Milan, commerce de Venise) qui sont en pleine activité artistique depuis le début du XV siècle (le Quattrocento). De 1490 à 1525 les français essaient vainement de s'y installer. Ils ne réussissent pas à faire la conquête de ces riches principautés (les guerres d'Italie) mais ils en ramènent de nouvelles idées et de nouveaux artistes (Léonard de Vinci, Le Primatice). La découverte de l'imprimerie par Gutenberg permet de multiplier les livres et l'instruction d'où une meilleure diffusion des publications, de la littérature et des idées. La découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, amène d'extraordinaires richesses en Europe et en particulier en France, ce qui entraine un enrichissement général mais très profitable surtout à l'Eglise, à la noblesse et à la bourgeoisie (et par eux à la royauté). Les riches peuvent encore plus qu'auparavant consacrer une partie de leur fortune au luxe, à l'art et au mécénat. L'argent circulant plus facilement, l'ère du capitalisme commence. Dans la vie courante se développe le goût du confort, des plaisirs, du luxe. On aime encore plus qu'auparavant la musique, la danse, les jardins, la lumière et l'amour. Il ya les poésies amoureuses des poètes de la pléiade (Ronsard, Du Bellay, De baïf, Rémy Belleau, Etienne Jodelle, Pelletier du Mans, Pontus de Tyard) de Clément Marot, de Maurice Scève et de Louise Labé. Le plus célèbre écrivain français de la Renaissance est sans nul doute François Rabelais (vers 1494-1553) qui a été étudiant en médecin puis curé à Meudon. Il a dressé une satire des moeurs de son temps et en dénonce les abus dans une série d'ouvrages burlesques où il met en scène des géants, Garganta et son fils Pantagruel. Il s'est illustré dans le roman comique. La science s'émancipe progressivement de la magie et du secret et l'on est persuadé que le progrès du savoir entraîne une grande sagesse. En art, on redécouvre les principes et les éléments de l'art antique et de l'Italie. En peinture et en sculpture on fait une grande place aux figures mythologiques, à la nudité et au réalisme (goût des portraits). L'architecture réutilise les pilastres, les chapiteaux antiques, les terrasses, les frontons, les arcs de triomphe. On garde un souci de simplicité, d'équilibre et de symétrie qui limite les excès de décoration et de composition de l'art italien. En littérature, on remet à la mode les formes antiques (odes, élégies, tragédies) mais aussi italiennes (sonnets, théâtre) et nait une nouvelle école de littérature : la Pléiade. La langue française s'impose et le latin est laissé aux prêtres, juristes et médecins. L'édit de Villers-Cotterets de 1539 rend le français obligatoire dans l'administration et en 1549 Du Bellay écrit " La défense et illustration de la Langue Francaise". Cependant la Renaissance en France entraîne aussi des conséquences puisque le christianisme perd sa position prééminante du Moyen-Age pour être remplacé par un goût pour la vie, la nature, l'amour et le plaisir, ainsi que le goût de la critique. Les rois encouragent ces transformations et s'appuient sur la bourgeoisie qui leur prêtent de l'argent et à qui il vendent des charges et des titres de noblesse .

II) Jean Gutenberg (vers 1397-1468) était un imprimeur allemand qui travaillait à Strasbourg puis à Mayence, sa ville natale. Il a inventé la presse à imprimer, une encre qui permet l'impression des deux faces du papier et les caractères mobiles métalliques, biens supérieurs aux caractères en bois. De retour dans sa ville natale, Mayence, il ouvre un atelier d’où sort, en 1455, le premier livre imprimé moderne : la Bible « à quarante-deux lignes ». Alors que la production se monte à quelques milliers d’ouvrages durant le Moyen Âge, on en imprime 20 millions de 1450 à 1500 et 200 millions durant le XVIe siècle. On installe des presses dans toutes les grandes villes européennes. Très rapidement, les autorités ecclésiastiques se rendent compte de l’enjeu que constitue ce nouveau média et tentent de le contrôler.

L'imprimerie connaît un succès immédiat en Italie. En effet avec plus de 150 presses en activité dès la fin du XV ème siècle, Venise est l'un des grands centres de production de livres en Europe. C'est là que le célèbre humaniste et éditeur Alde Manuce (1450-151) a installé son atelier, où il fait travailler une trentaine de personnes. Il publie des volumes inoctavo, au format de poche, et il invente le caractère italique. Les centres d'impression se concentraient sur le Nord de l'Italie. Entre 1471 et 100, la multiplication de l'imprimerie est décuplée.

Désormais, la diffusion culturelle connaît un essor considérable et prend une autre dimension. On assiste ainsi au développement du nouveau moyen de communication grâce auquel la vulgarisation culturelle et scientifique se met en marche. Des livres religieux, de littératures grecque et latine, des ouvrages de médecine, des textes juridiques sont diffusés, ce qui contribue à mettre un terme rapide à l'obscurantisme médiéval. A partir de ce moment, tout va se savoir plus vite et en plus grand nombre, l'information va donc se répandre du Nord de l'Europe jusqu'au Nord de l'Italie en passant par les espaces maritimes. L'imprimerie connaît un essor considérable et fulgurant et est à l'origine d'une révolution culturelle.

III) Il faut savoir que l'idée que l'Eglise doit se réformer pour rester fidèle à sa vocation est ancienne. Mais la réforme protestante, marquée par le retour à la Bible, divise le christianisme occidental. L'Eglise doit se réformer car au sein de l'Eglise, des abus sont dénoncés : richesse excessive des papes et des évêques, curés absents de leur paroisse, vente des indulgences par la papauté afin de financer les guerres et l’embellissement de Rome, vie dissolue du clergé... Les chrétiens sont inquiets pour leur salut. De nombreux malheurs se sont abattus sur eux depuis le milieu du XIVe siècle : pestes fréquentes, disettes et révoltes, guerres, autant d’événements vécus comme des châtiments envoyés par Dieu. Les humanistes souhaiteraient que l’Église se réforme et aimeraient des pratiques religieuses plus personnelles. Érasme est ainsi particulièrement sévère envers le pape Jules II qu’il considère comme un chef de guerre avide de pouvoir. La rupture s'est opérée lorsque le moine Martin Luther lança le mouvement de la Réforme. Inquiet pour son salut, il découvre dans l'épître de saint Paul aux romains l'idée que c'est la foi seule qui sauve le croyant et non les pratiques imposées par l'Eglise. Cette doctrine rassurante est appelée la « justification par la foi ». En 1517, il intervient publiquement contre la vente des indulgences dans ses Quatre-vingt-quinze thèses, dont le succès est retentissant. Il rejette le pouvoir du pape et la hiérarchie de l’Église. Il ne reconnaît que l’autorité de la Bible et ne conserve que deux sacrements (le baptême et la Cène). S’opposant à l’Église, les partisans de Luther prennent le nom de protestants.

Jean Calvin (1509-1564) était un réformateur et écrivain français, initié au luthéranisme, il publie, à Bâle, l'Institution de la religion chrétienne, qui fonde le calvinisme. Puis, il s'est installé à Genève qu'il a gouverné ave autorité. C'est le fondateur des Eglises réformées de France et de Suisse. Vers 1530, cet étudiant en droit, participe à la diffusion des idées de Luther en France. Il doit s'exiler et devient, à partir de 1541, le réformateur de Genève dont il fait la citadelle du protestantisme. Il influence le protestantisme français.

En Angleterre, le roi Henri VIII (1509-1547), qui n'a pu obtenir l'annulation de son mariage par le pape, se fait nommer par le Parlement chef suprême de l'Eglise anglicane, dont les rites sont proches de ceux des catholiques et de la doctrine calviniste. Luther est déclaré hérétique et excommunié par le pape, puis mis hors-la-loi en Allemagne par l'empereur Charles Quint. Mais il bénéficie de la protection du Prince de Saxe et sa doctrine se diffuse. La paix d'Ausbourg en 1555 instaure une coexistence en Allemagne entre Etats catholiques et protestants. Elle reconnaît donc le protestantisme. En France, l'affaire des Placards, en 1534, contraint Francois Ier à s'engager dans une politique de répression contre les protestants. La violence se déchaîne dans la seconde moitié du XVIème siècle : une série de guerres de Religion opposent catholiques et protestants de 1562 à 1598, date de la signature de l'Edit de Nantes par Henri IV qui met un terme au conflits religieux. La réforme catholique est réalisée par le Concile de Trente (de 1545 à 1563) qui clarifie la doctrine et fixe des règles strictes en matière de discipline ecclésiastique. La rupture est devenue irréversible.