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Sujet du devoir
Le commerce des œillets vient de rapporter quatre-vingt-quatre louis d'or à Ugolin. L'action se déroule dans une ferme de Provence, au début du siècle)Avec mille précautions, il descella la pierre de l'âtre, souleva le couvercle de la marmite, y versa les quatre-vingt-quatre pièces sur les autres, remit tout en ordre, aussi pressé qu'un voleur. Quand il eut replacé la large pierre plate, il gâcha à la main dans une assiette une poignée de plâtre, et luta (1) soigneusement la rainure.
Puis, pendant que le plâtre était encore frais, il prit un petit balai de genêts et il fit passer cinq ou six fois sur la pierre une vague de cendres mêlées de suie.
«Et voilà ! dit-il. Même Délie, en faisant le ménage, elle n'y verra rien du tout... Et les voleurs, je ne les crains pas...»
Toutefois, pour se rassurer, il joua sa scène favorite, celle du cambrioleur déçu.
Il sortit, referma la porte, puis la rouvrit sans bruit, avec une prudente lenteur, et il entra dans la vaste cuisine sur la pointe des pieds, en prêtant l'oreille, comme pour s'assurer que la maison était vide.
Il murmura :
«Personne. Tout va bien !»
Il s'approcha du lit, souleva l'oreiller, puis tâta longuement la paillasse.
«Bon, dit-il. Il n'y a rien.»
Il ouvrit la grande armoire, souleva les draps, les torchons, les chaussettes, en exprimant par quelques grimaces la déception du voleur. Puis il se dirigea vers le buffet, ouvrit les deux portes, inspecta les deux étagères, ôta le couvercle de la soupière, secoua une vieille cafetière et murmura, sur un ton irrité : «Mais où est-il, le magot, où c'est qu'il l'a caché son argent ?»
Il ouvrit brutalement les deux tiroirs du buffet, en grommelant des injures : et tout à coup, en levant la tête, il découvrit avec surprise l'écriteau.
Il le lut à haute voix, lentement, comme s'il le déchiffrait avec peine.
«Cabrioleur, Antention !» parut exciter sa curiosité, et il fronça le sourcil. «Vous fatigez pas à sercher l'arjent. Elle est pas ici.»
Il fit un sourire ironique, et dit :
«Menteur !»
Il continua :
«Elle est à la banque»...
Il joua d'abord l'inquiétude, et s'écria :
«Mais c'est vrai qu'il va trois fois par semaine à Aubagne ! Il est bien capable d'avoir fait ça, ce cochon-là ! Et puis, c'est un paysan moderne puisqu'il a eu l'idée de faire des œillets ! Il n'est pas bête, celui-là ! Et à laquelle, de banque ?»
Il lut :
«Au milieu d'Aubagne, à côté de la jeandarmerie.»
Alors, terrorisé par cette évocation des gendarmes, le «cabrioleur» fit un pas en arrière, la bouche ouverte, et bondit vers la porte pour une fuite éperdue. Mais il s'arrêta sur le seuil, éclata de rire, se frotta les mains joyeusement, et s'écria :
«C'est pas tout d'être voleur ; il faut aussi être malin ! Et malin, ça veut dire Ugolin !»
Marcel PAGNOL, Manon des sources.
(1) verbe luter : enduire avec du lut, sorte de boue très résistante utilisée par les potiers, les maçons.
REDACTION :
Imaginez qu'un jour un vrai voleur s'introduit chez Ugolin... Sera-t-il ou non plus «malin» ? Lui laissera-t-il, à son tour, un message ?
En tenant compte des indices du texte, vous veillerez à la cohérence et à la vraisemblance de votre rédaction.
Vous ferez aussi apparaître les sentiments et les pensées du voleur.
Où j'en suis dans mon devoir
je n'ai pas trouvee d'idee , alors esque vous aurez quelque idee a me transmette , sa serait tres gentil de votre part .2 commentaires pour ce devoir
Il était maladroit de revenir, a fortiori longuement, sur la scène jouée par Ugolin.
Très rapidement, votre introduction devait mettre en place le rebondissement (l'arrivée d'un vrai cambrioleur) et son enjeu : la mise à l'épreuve de la stratégie d'Ugolin.
Dans votre développement, il convenait d'alterner la narration (l'arrivée, les recherches, la découverte de l'écriteau...) et les sentiments et pensées du voleur.
Il était judicieux d'exprimer ceux-ci en style direct, comme dans le texte de Pagnol.
Cependant, reprendre mot pour mot, ou à peu près, les propos qu'imaginait Ugolin était maladroit et "facile".
Libre à vous de faire du cambrioleur un naïf qui se laisse duper par la stratégie d'Ugolin ou un "professionnel" qui décèle facilement une ruse de propriétaire.
III - LES FAUSSES PISTES
Le vrai risque de hors sujet était de traiter d'un cambriolage sans lien, même allusif, avec le texte de Pagnol :
- Oublier le lieu de la cachette, l'écriteau...
- Passer très rapidement de ce cambriolage à ce qui pouvait suivre (une confrontation avec Ugolin ; l'arrivée de gendarmes...)
pouvaient conduire aussi à un rapide hors sujet.
Par ailleurs, changer de temps verbaux, introduire une première personne, commettre des anachronismes, ne pas se soucier du tout du contexte provençal, pouvait être plus ou moins sanctionné.
Très rapidement, votre introduction devait mettre en place le rebondissement (l'arrivée d'un vrai cambrioleur) et son enjeu : la mise à l'épreuve de la stratégie d'Ugolin.
Dans votre développement, il convenait d'alterner la narration (l'arrivée, les recherches, la découverte de l'écriteau...) et les sentiments et pensées du voleur.
Il était judicieux d'exprimer ceux-ci en style direct, comme dans le texte de Pagnol.
Cependant, reprendre mot pour mot, ou à peu près, les propos qu'imaginait Ugolin était maladroit et "facile".
Libre à vous de faire du cambrioleur un naïf qui se laisse duper par la stratégie d'Ugolin ou un "professionnel" qui décèle facilement une ruse de propriétaire.
III - LES FAUSSES PISTES
Le vrai risque de hors sujet était de traiter d'un cambriolage sans lien, même allusif, avec le texte de Pagnol :
- Oublier le lieu de la cachette, l'écriteau...
- Passer très rapidement de ce cambriolage à ce qui pouvait suivre (une confrontation avec Ugolin ; l'arrivée de gendarmes...)
pouvaient conduire aussi à un rapide hors sujet.
Par ailleurs, changer de temps verbaux, introduire une première personne, commettre des anachronismes, ne pas se soucier du tout du contexte provençal, pouvait être plus ou moins sanctionné.
Ils ont besoin d'aide !
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Il s'agit d'un sujet d'imagination.
On ne peut parler d'une suite de texte dans la mesure où votre récit ne devait pas se situer juste après la scène jouée par Ugolin, mais "un jour".
Cependant, l'intitulé précisait bien qu'il fallait tenir compte d'un certain nombre d'indices contenus dans le texte de départ :
- Les temps verbaux : le texte de Marcel Pagnol est au système du passé.
Il fallait donc que vous utilisiez passé simple et imparfait dans les parties narratives.
- La narration à la troisième personne devait être respectée.
Aucun "je" ne devait donc apparaître dans le récit : que vous soyez le cambrioleur n'avait pas grand sens !
- Les circonstances spatio-temporelles données par l'introduction et décelables tout au long du texte devaient être respectées.
Vous ne deviez donc pas oublier que votre récit se situait en Provence, au début du siècle.
- Les personnages : l'intitulé n'appelait qu'un personnage (le "vrai cambrioleur").
Toute intervention d'un autre personnage (y compris Ugolin) pouvait conduire à un hors sujet, et devait en tout état de cause être justifiée.
Les questions que contenait le sujet (Sera-t-il ou non plus "malin" ? Lui laissera-t-il, à son tour, un message ?) n'étaient qu'indicatives et n'appelaient évidemment pas une réponse directe.
Elles suggéraient simplement que votre texte "réponde" à celui de Pagnol en s'inspirant d'éléments du récit : la cachette, l'écriteau, la conviction d'Ugolin d'être à l'abri de tout vol, sa malice toute relative...