Leon Gambetta dicours du 21 juin 1880

Publié le 26 juin 2020 il y a 3A par drinkin42 - Fin › 29 juin 2020 dans 3A
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Sujet du devoir

Bonjour j'aimerais de l'aide pour faire l'intro et le plan surtout pour l'accroche et la problematique  

 

Merci cordialement 

Où j'en suis dans mon devoir

 Voici le discours 

« Ne pensez jamais qu’il y ait un autre moyen de supprimer les récriminations éhontées sur la guerre civile autrement que par une mesure d’achèvement complète. […] Pourquoi ? Parce que vous ne referez pas l'histoire ; parce que vous ne pourrez pas aller de quartier en quartier dans tout ce Paris qui a cette vie tragique et épouvantable qui va du 4 septembre au 26 mai ; parce que vous ne pourrez pas refaire la vérité dans ces cerveaux obscurcis et dans ces âmes troublées ; et entendez-le bien ! Tant que restera une question d'amnistie, vraie ou fausse, posée sur une tête indigne ou sur une tête obscure, vous pouvez être convaincus que, toujours et nécessairement, vous verrez une grande masse s'égarer qu'il eût fallu recueillir, vous verrez des esprits s'enflammer et s'exaspérer qu'il eût été fort simple de maintenir dans la ligne droite.

Et alors vous voulez que je me taise, que je ne dise pas à mes amis, qui sont au pouvoir, sans empiéter  sur leur indépendance qui est entière, car si elle n'était pas entière, c'est ma conscience qui ne le serait pas !... (Bravos. Applaudissements prolongés à gauche et au centre), vous voulez que je ne leur dise pas : Oui, il y a un intérêt supérieur qui s’impose, oui, il y a une raison d’État qui ouvre et dessille les yeux les plus obstinément fermés ! C’est que, dans un pays de démocratie, dans un pays de suffrage universel, de disputes ardentes dans les comices électoraux, il y a un moment où, coûte que coûte, il faut jeter le  voile sur les crimes, les défaillances, les lâchetés et les excès commis. […] Dans quinze mois, quand nous reviendrons devant nos électeurs, devant le suffrage universel, nous pourrons le prendre à témoin que, depuis le jour où vous avez voté l’amnistie, l’oubli, le pardon, le silence se sont faits sur la guerre civile. Voilà pourquoi je trouve l’amnistie opportune : voilà pourquoi je l’ai conseillée. […]

II faut donc faire l'amnistie et par conséquent, la seule question politique qui se pose et qui s'impose à  l'attention du Parlement est celle-ci : existe-t-il un moment, plus favorable pour la faire ? (Applaudissements prolongés à gauche et au centre) Je dis qu'il n'en existe pas ! Pourquoi ? Parce que si le pays - et je pense avoir étudié avec soin la marche des esprits - est résolu à ne pas se payer d'apparences, à ne jamais céder aux impatiences, aux ardeurs, même légitimes, des uns, il est résolu aussi à ne pas laisser passer les heures propices aux grandes mesures. J'ai écouté le pays, je l'ai suivi, je l'ai lu dans ses diverses manifestations écrites ; je l'ai étudié dans ses diverses manifestations électorales. (…) Après avoir écouté, interrogé le pays, je suis arrivé à cette solution : non, la France n'est pas passionnée pour l'amnistie, elle n'y apporte ni ardeur ni enthousiasme, elle sait ce que lui a coûté cette série de crimes (…) Mais, messieurs, si la France ne subit pas d'entraînement vers l'amnistie, elle éprouve un sentiment que les hommes politiques doivent enregistrer : c'est celui de la lassitude. (« Très  bien ! » Applaudissements à gauche.) Elle est fatiguée, exaspérée d'entendre constamment se reproduire ces débats sur l'amnistie, dans toutes les questions, à propos de toutes les élections, de toutes les contentions électorales, et elle dit à ses gouvernants et à vous-mêmes : « Quand me débarrasserez-vous de ce haillon de guerre civile ? » (…

Vous allez peut-être m'accuser d'opportunisme ! Je sais que le mot est odieux... (Sourires.) Pourtant, je pousse encore l'audace jusqu'à affirmer que ce barbarisme cache une vraie politique...(…) je dis : « Le moment est venu de se résoudre ; ne voyez-vous pas entre nous et ceux qui ne sont que des anarchistes de profession, qui ne sont que de purs démagogues, que des fauteurs de désordre ; ne voyez-vous pas entre eux et nous une armée compacte de braves gens, d'électeurs honnêtes et sincères qui, troublés et égarés, considèrent l'amnistie comme le retour aux plus détestables doctrines ? Ne sentez-vous pas qu'il est nécessaire d'aller à eux, de les rassurer et de leur dire : " La République, c’est un gouvernement de démocratie ; c’est le gouvernement qui est le plus fort de tous les gouvernements connus contre la démagogie. Pourquoi ? Parce qu’il ne gouverne et ne réprime ni au nom d’une famille ni au nom d’une maison, mais au nom de la loi et de la France. (Bravos et applaudissements répétés à gauche et au centre) » […]  On a dit avec raison – cela saute aux yeux – que le 14 juillet étant une fête nationale, un rendez- vous où, pour la première fois, l’armée, organe légitime de la nation, se trouvera face à face avec le pouvoir, où elle reprendra ces drapeaux, ces drapeaux hélas, si odieusement abandonnés… (Bravos et applaudissements prolongés) Oh ! Oui, il faut que ce jour-là, devant la patrie… (Nouveaux applaudissements), il faut qu’en face du pouvoir, en face de la nation représentée par ses mandataires fidèles, en face de cette armée, “suprême espoir et suprême pensée” comme disait un grand poète qui, lui aussi, dans une autre enceinte, devançant tout le monde, avait plaidé la cause des vaincus… (Applaudissements) il faut que vous fermiez le livre de ces dix années ; que vous mettiez la pierre tumulaire de l’oubli sur tous les crimes et tous les vestiges de la Commune et que vous disiez à tous, à ceux-ci dont on déplore l’absence, et à ceux-là dont on regrette quelquefois les contradictions et les  désaccords, qu’il n’y a qu’une France et qu’une République… (Acclamations et applaudissements prolongés) »

 

 

 

 




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