Parler de la mort, du corps et de l'éthique à inclure dans le sujet

Publié le 22 juil. 2010 il y a 13A par Anonyme - Fin › 25 juil. 2010 dans 13A
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Sujet du devoir

Qu’est-ce que la mort, et comment est-elle appréhendée par l’individu, qu’il soit patient, proche ou soignant ?

Où j'en suis dans mon devoir

Dans le milieu médical, la mort est un phénomène omniprésent à fortiori dans certaines unités comme les services de soins palliatifs, de cancérologie ou d’urgences. Infirmiers, aide- soignants, médecins seront par conséquent obligatoirement confrontés de manière plus ou moins récurrente à la mort.
Dans un premier temps, nous allons définir les différents aspects de la mort sur le plan médical, et aborder ses répercussions sur le patient, les proches et le personnel soignant. Enfin, nous parlerons de la réaction du soignant sur un plan plus personnel.

Tout d’abord nous allons définir ce qu’est la mort. Sur le plan médical et biologique, la mort se définit comme étant l’arrêt complet et définitif des fonctions respiratoires, circulatoires, neurologiques, c'est-à-dire des fonctions vitales de l’être humain.
Tout individu est destiné à mourir. La mort est un phénomène naturel certes, mais peut avoir lieu à n’importe quel moment de notre existence. Survenant à l’improviste, elle n’en est que plus violente au niveau du ressenti:
Prenons le cas d’accidents tragiques. Le soignant du service des urgences, tout comme les proches, n’ont pas le temps de faire face. Il s’agit le plus souvent de patients victimes de poly trauma, d’accidents cardiaques... Dans ces conditions, la mort arrive de façon brutale sans que le personnel soignant ait pu l’éviter et la famille s’y préparer. Les événements prennent alors une tournure inattendue mais cependant inévitable au regard du corps médical et le patient décède sans que les soignants ou l’entourage aient pu intervenir pour remplir leur rôle d’accompagnants.
En revanche, la mort peut être annoncée comme probable ou certaine à plus ou moins longue échéance suite à un diagnostic, à une maladie déclarée, ce qui a souvent lieu dans les unités de cancérologie, de soins palliatifs. Ceci laisse le temps au patient, à sa famille ainsi qu’au soignant d’appréhender la mort et de s’y préparer.
Le soignant pourra adopter une conduite adéquate à l’égard du mourant et de son entourage. Il pourra entrer dans une attitude de compassion, d’écoute, d’empathie envers la personne en fin de vie car il aura pris soin de la connaître ; il aura établi une forme de dialogue que ce soit au niveau des soins prodigués, des échanges verbaux, des gestes, du regard, ou de sa simple présence. Il lui revient aussi d’apporter une information authentique, avec tact et en temps opportun, qui aide à amorcer l’adaptation nécessaire et faciliter l’ultime séparation.
Le soignant confronté à la mort, sera par conséquent amené à accompagner le patient dans ses derniers moments de vie si celui-ci le souhaite. Il participera à la prise en charge globale de ses besoins physiques, psychologiques, spirituels, sociaux. Son but sera de réduire au maximum sa souffrance physique et psychologique afin de faciliter une progression vers un lâcher-prise et conserver un contact que l’angoisse rend fragile. Il est normal que la conscience de sa propre mort touche et questionne le malade : comment accepter l’inacceptable, que tout finira un jour ?
Le malade en fin de vie peut vouloir aborder avec le soignant des thèmes comme les soins palliatifs, l’acharnement thérapeutique qu’il peut refuser ou celui de l’euthanasie.
Rappelons que l'euthanasie active est légale en Belgique et que si un patient a exprimé clairement par écrit le refus d'être soigné ou maintenu en vie, et qu'il n'a pas révoqué cette volonté, ce refus doit être respecté et la décision prise par un patient s'applique à tous les types de traitements.
Le soignant pourra également être amené à rassurer la personne en fin de vie, même si le thème peut paraître délicat à aborder, sur le passage de son état de vivant à celui de corps décédé. Il est important de lui laisser entendre que son corps ne sera pas malmené, tant au niveau du respect de l’individu que de son intégrité physique ou morale. Cette confrontation entre le corps mort sujet/objet trouve toute sa dimension dans l’évolution de la médecine.

Quel rôle doit jouer le personnel soignant envers la famille ?
Annonce à la famille (accompagnement dans le deuil) – démarches à suivre - existence de cellule psychologique.
Comme nous venons de le signifier, le personnel soignant joue un rôle primordial auprès du mourant, mais son rôle doit englober l’entourage de ce dernier. Il doit être à l’écoute de la famille du défunt et être capable de l’accompagner dans le douloureux travail de deuil qui va consister en un rééquilibrage progressif permettant à chacun de réinvestir la vie sans la personne décédée. C’est très souvent un processus lent qui nécessite parfois une structure spécialisée (groupes de parole pour un soutien psychologique).
Le deuil se déroule en trois étapes :
- Installation : véritable choc, perturbations physiques et affectives.
- Vécu douloureux qui s’installe après.
- Retour à la vie.
Le soignant doit être capable de prendre en compte, s’ils existent, les besoins spirituels de la famille, c’est à dire, respecter sa culture religieuse. La religion, ses expressions symboliques ou rituelles sont aussi pour l’entourage, une possible médiation à l’expression de son désarroi.
La mort est, pour les croyants, une étape dans la destinée spirituelle de l’âme. Il ne faut pas oublier que chaque religion a ses rites funéraires. Le soignant se devra donc de les respecter en fonction des exigences de la famille.
Pour les pratiquants catholiques : il lui faut prévenir l’aumônier. La toilette mortuaire est faite par le personnel soignant. A l’issue de celle-ci, il croisera les mains du défunt et placera un chapelet, une petite croix ou du buis entre ses doigts.
Pour les musulmans : la toilette est faite par la famille. Le corps est mis dans un linceul, les bras le long du corps, le visage est apparent et tourné vers la Mecque (EST).Des prières sont récitées.
Pour les judaïques : Il faut fermer les yeux et la bouche du défunt, ôter les appareils, bijoux et prothèses. Enfin, il faut appeler le Consistoire Israélite.
Pour les protestants : le rituel est le même que pour les catholiques. Le défunt ne doit pas porter d’ornement.

Le travail d’accompagnement et de soutien après le décès peut également, de façon plus prosaïque, consister à prendre contact avec les Pompes Funèbres pour alléger les démarches des familles endeuillées.


Les soignants et la fin de vie d’un patient :

Ayant précédemment abordé le rôle du soignant envers la personne en fin de vie et sa famille, tournons nous vers ce qui peut en découler à son niveau.
Les soignants peuvent être confrontés au cours de leur expérience au syndrome d’épuisement professionnel : « burnt out »
Celui-ci se caractérise par l’épuisement des ressources physiques, mentales et émotionnelles : il s’installe progressivement, même s’il donne l’impression de survenir brutalement.

La personne qui en souffre peut présenter plusieurs symptômes :
Fatigue physique : diminution de l’énergie, fatigabilité chronique, affaiblissement et ennui.
Fatigue émotionnelle : elle est accompagnée de sentiments de dépression, d’impuissance et d’une sensation d’être pris au piège. La personne épuisée se sent vidée émotionnellement; elle s’irrite, s’énerve facilement.
Fatigue mentale : elle se caractérise par le développement d’attitudes négatives vis-à-vis de soi-même, de son travail et de sa vie, mais également par des attitudes négatives à l’égard des autres.

Parfois, le travail de prise en charge de la personne en fin de vie, de l’entourage impuissant qui souffre, est si pénible pour le soignant, qu’il en arrive à ne plus faire face. Il devra alors être entouré, soutenu à son tour afin de comprendre que les besoins de ce type de patient sont tellement perturbés, qu’il est normal qu’il ne puisse les combler tous.
Ce recours à l’aide psychologique lui permettra de pallier son sentiment d’isolement, et d’éviter l’impression de mal faire, le repli, l’absentéisme, voire la dépression. Le soutien psychologique aux soignants en contact avec des patients en fin de vie est primordial et se fera par la mise en place de réunions, de groupes de parole.
Le soutien des soignants entre eux et les échanges avec d’autres acteurs de santé sont indispensables car l’accompagnement en fin de vie est avant tout un travail d’équipe, une réflexion commune avec tous les membres du service si possible.


CONCLUSION
Le soignant sera continuellement confronté à l’idée de vie, de vieillissement et de mort tout au long de sa carrière professionnelle. Il lui arrivera d’assister aux derniers instants de vie d’un patient dans des conditions parfois difficiles et toujours douloureuses autant pour le malade que pour l’entourage de ce dernier et parfois pour lui-même. Il connaîtra la peur de la mort inéluctable, la perte de l’image de soi de la personne en fin de vie, la souffrance de la famille. Ces instants lui feront forcément prendre conscience de sa propre finitude. Mais il ne peut en être autrement car la mort est un événement situé dans le réel, au même titre que la vie ; de ce fait, il est incontournable et doit être surmonté comme une étape naturelle de l’existence.



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