Bonsoir, je n'arrive pas à 2 questions en sociologie. Merci d'avance

Publié le 13 nov. 2020 il y a 3A par juliendefenelon21 - Fin › 16 nov. 2020 dans 3A
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Sujet du devoir

Aujourd'hui, l'éventail des pratiques sportives s'élargit et s'ouvre sur des épreuves à 

codage souple qui manifestent une double tendance: elles permettent encore 

l'expression des valeurs uniformes de la concurrence mais en même temps sont 

propices à la transgression de l'individualisme bourgeois. Ces épreuves s'opposent 

dans leur fondement au sport fédéral structuré par des règles rigides et une finalité 

unique : celle de la victoire et du positionnement hiérarchique et sexué des 

concurrents. Leur forme englobante autorise divers modes de pratiques n'excluant 

pas les valeurs habituellement attribuées au sport moderne: la performance et la 

compétition. Les faibles contraintes réglementaires de ces événements sportifs 

permettent de coller aux attentes, jouer avec les désirs, satisfaire les aspirations les 

plus variées et autorisent le jaillissement d'une expérience émotionnelle. La 

signification de l'épreuve réside moins dans son codage que dans le sens que les 

pratiquants y mettent et y éprouvent Le Marathon des Sables fait partie de ces

activités qui engendrent de manière discrète la « rébellion contre la fonctionnalité » 1

et simultanément ouvrent des portes sur des mondes multiples. 

C'est dans cette dialectique des impressions attendues et réellement éprouvées 

dans l'action que nous situerons les forces de contestation de l'ordre établi et aussi 

tout simplement la puissance novatrice de l'expérience. 

Des indicateurs de transformation 

Depuis une dizaine d'années, on assiste à la montée en flèche des raids aventure, 

épreuves sportives d'endurance qui durent plusieurs jours et se déroulent dans un 

cadre naturel. D'une petite centaine d'épreuves en 1995, on est passé actuellement à 

plus de trois cent cinquante. Depuis 1997 existent des regroupements d'athlètes (Adventure Racing Association), d'organisateurs de ces épreuves sur le plan 

national (Union des Courses de Sport Nature) et international (International Nature 

and Adventure Races Federation). Des challenges inter-raids sont mis en place tels 

que le Salomon X-Mountain Adventure lancé en 1998

2. La presse et les sponsors 

s'intéressent de plus en plus à ce type d'événements sportifs. Des chaînes de télévision 

y consacrent parfois des émissions entières. 

L'augmentation des participants et l'essor de la presse spécialisée témoignent de cette 

évolution. Le nombre des concurrents du Marathon des Sables s'est accru 

considérablement au cours de ces dernières années. De vingt et un en 1986, on est 

passé à deux cents en 1990 pour arriver à six cent cinquante inscriptions pour la 

prochaine édition en Avril 99. L'intérêt porté aux différentes formes de course 

d'endurance se manifeste aussi à travers l'évolution des tirages de revues spécialisées 

dans ce domaine. Ces chiffres ne gagnent en signification que si on les juge à l'aune 

d'une théorie de la réception, initialement appliquée à l'histoire littéraire. Dans cette 

perspective, étendue aux productions journalistiques, les données statistiques 

concernant les revues diffusées sont révélatrices de l'ampleur des changements 

d'horizon d'attente des lecteurs

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. En septembre 1997, la rédaction de V02 Mag (journal 

des activités athlétiques créé en 1987) a séparé l'actualité des courses sur piste de celle 

sur route en donnant naissance à deux journaux distincts: V02 athlétisme et V02 

Marathon. Le premier s'intéresse à l'athlétisme sur piste. Il est tiré aujourd'hui à 

38.000 exemplaires (8 numéros par an). Le second est spécialisé dans le marathon et 

la course pour tous (10 numéros par an à 45.000 exemplaires). La même rédaction a 

créé en 19961e magazine endurance, spécialisé dans la course nature, se distinguant 

de l'athlétisme compétitif. Il dispense aux lecteurs des conseils d'entraînement, 

présente des portraits d'aventuriers, des reportages sur les raids sportifs, des 

programmes et résultats des grandes courses d'endurance agrémentés de photos de 

coureurs en plein effort. Le tirage de ce bimensuel est passé de 30.000 en 1996 à 

38.000 aujourd'hui. Cette diversité révèle un engouement pour une forme syncrétique 

de la course à pieds. Tout en se situant aux antipodes des courses d'endurance 

traditionnelles, le Marathon des Sables en assimile les formes. 

Les formes d’expérience de la course d’endurance 

Le Marathon des Sables

4 se singularise par le type d'effort produit, l'exotisme du 

cadre et la relation à l'autre qu'elle suscite. La participation à l'épreuve sur ces trois registres confère à l'expérience de la traversée du désert en courant un caractère 

largement ouvert, qui différencie ce genre de la forme fermée de l'athlétisme fédéral. 

Ainsi, le Marathon des Sables est l'occasion d'une diversité d'expériences que le 

processus d'institutionnalisation n'a pas encore vidé de leur puissance créatrice. En 

cela, il permet la réalisation de véritables trajets anthropologiques au sens où 

l'entend Gilbert Durand, c'est-à-dire l'échange véritable entre forces subjectives et « 

intimations objectives» du milieu

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Il s'agit d'une course à pied par étapes en autosuffisance alimentaire s'étendant 

sur une durée de six jours. Les étapes quotidiennes varient entre quinze et quatre-

vingts kilomètres. Si certains courent pour gagner, la plupart des concurrents 

viennent pour surmonter une épreuve et relever un défi. La distance à parcourir, 

contrairement au Marathon classique dont le parcours légendaire reste 

inexorablement fixé à 42,195 kilomètres, varie d'une année sur l'autre mais demeure 

toutefois proche de 200 kilomètres. Le temps réalisé par les coureurs pour relier 

deux étapes oscille entre une et trente cinq heures. Cette course sollicite de façon 

quasi extrême la capacité d'endurance du sujet, et sa durée, étalée sur plusieurs jours, 

en fait une épreuve particulièrement éprouvante. L'effort continu rend impossible la 

cicatrisation des plaies, et une blessure anodine peut rapidement s'aggraver. Les 

frottements répétés des différentes parties du corps favorisent la formation 

d'ampoules et d'érythèmes. La fatigue, amplifiée par les conditions précaires 

d'hygiène, s'accumule au fil des jours et les temps de repos sont trop brefs pour être 

réparateurs. La distance à parcourir et la configuration de l'épreuve nécessitent une 

préparation pointilleuse. Insuffisante ou inappropriée, les risques de blessure voire 

d'abandon augmentent. Mais cet aspect peut également présenter un intérêt 

heuristique pour le coureur qui découvre au fil de sa préparation et de sa course les 

astuces ou les stratégies qui vont l'aider à minimiser ses souffrances ou à améliorer 

ses performances. Pour constituer leur plan d'entraînement, certains se fient à la 

représentation qu'ils ont de la course, façonnée généralement par les reportages 

télévisés. D'autres vont glaner des informations auprès de coureurs expérimentés ou 

de professionnels (médecin, diététiciens) pour étayer leurs connaissances. À partir de 

ces données empiriques, ils adaptent leur préparation à leurs capacités initiales, leurs 

contraintes familiales et professionnelles. La régularité de l'entraînement permet 

d'estimer progressivement les besoins caloriques quotidiens et de tester différents 

aliments. En fonction de leur apport énergétique, le coureur averti compose ses 

menus à l'avance et prépare ses rations journalières bien avant la date du départ vers 

le désert. Pour éviter les ampoules, certains coureurs durcissent l'épiderme de leurs pieds en les baignant quotidiennement dans des solutions 

formolées, ou en les badigeonnant de « Tannopat », produit destiné à raffermir les 

coussinets des pattes de chiens. 

L'exotisme caractérise également cette épreuve qui se déroule chaque année 

dans le sud marocain. Oueds, jebels, pistes sablonneuses ou caillouteuses, dunes et 

palmeraies composent les paysages que traversent les concurrents. Cet 

environnement souvent vierge de toute trace de domestication, lieu d'explorations 

légendaires et de pèlerinages historiques peut devenir exécrable pour le coureur. La 

difficulté du terrain impose une lecture corporelle du paysage. On se souvient des 

dunes de sables où l'on s'est « enfoncé », des cailloux qui « réveillent » les ampoules 

et torturent les pieds, les immenses espaces vides et plats, « interminables » faute de 

repères qui procurent une sensation de fatigue et de lassitude, la chaleur qui « écrase» 

et assoiffe, le soleil qui brûle et provoque des allergies cutanées. Le coureur ne 

vagabonde pas. Il n'explore pas le cadre exceptionnel dans lequel il se trouve. Il 

court sur fond exotique. Il n'est pas là pour visiter les sites, ni pour s'imprégner des 

coutumes autochtones et se fondre dans la culture aborigène. Il ne voit que ce que 

l'itinéraire lui offre à voir. Sa prise sur l'espace est fortement limitée par l'intention 

de la traversée. Le champ perceptif du coureur est largement déterminé par la 

sollicitation totale d'un corps tendu vers la réalisation de cette tâche. Les arrêts 

prolongés sont rares et plus souvent occasionnés par la fatigue que par le besoin de 

contempler le paysage et de communiquer avec les populations indigènes

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L'exotisme des marathons sur route, par contre, est beaucoup plus urbain et de 

nombreux coureurs invétérés n'hésitent pas à s'envoler pour New York, Paris ou 

Berlin pour participer à ces grands rassemblements d'athlètes, décrits comme des 

spectacles de fin du monde par Baudrillard

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, qui dénonce l'absurdité et la dérision de 

l'effort inutile. On retrouve une partie de ces coureurs-là au Marathon des Sables. 

La singularité de l'épreuve réside également dans le partage. Le Marathon des 

Sables étant une course par étapes, les concurrents se retrouvent tous les soirs au 

bivouac. Regroupés par dix sous des tentes berbères, ils échangent alors leurs 

impressions, racontent leurs déboires de la journée, et évoquent les sensations 

éprouvées au fil de la course. L'un se souvient des enfants qu'il a croisés et avec qui 

il a échangé un sourire. Un autre se rappelle de la difficulté qu'il a eu à franchir les 

dunes de sable, ces obstacles magnifiques. Une troisième voix raconte qu'au vingt-

cinquième kilomètre, il a doublé un concurrent en détresse et l'a encouragé à 

poursuivre sa route en lui tenant compagnie jusqu'au point de contrôle suivant. Les 

discussions débordent parfois le cadre de l'épreuve. On parle alors de sa famille, de 

gastronomie, de sa vie. Le bivouac est un moment où s'exprime la socialité. Eprouver le sentiment de vivre ensemble une expérience hors 

du commun renforce les liens entre les membres de cette petite communauté 

d'adeptes de l'effort extrême

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. Si cet aspect convivial apparaît fréquemment dans les 

courses sur route, comme l'a montré M. Ségalen

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, il est largement accentué au 

Marathon des Sables. Au bivouac, les professionnels côtoient les néophytes. Sur un 

marathon « ordinaire", les premiers ont empoché leur récompense, pris leur douche, 

et se préparent à rentrer chez eux lorsque les derniers arrivent. Rares sont ceux qui 

restent sous la banderole pour applaudir les plus lents. Le microcosme du Marathon 

des Sable est un monde à part, dans lequel les relations sociales sont quelque peu 

idéalisées, les meilleurs côtoient les moins rapides, les origines sociales se 

confondent, les ségrégations sexuelles disparaissent, l'autre est accessible quel que 

soit son niveau de pratique et son statut professionnel. Tous les coureurs sont logés 

à la même enseigne, personne ne voyage en première classe au Marathon des 

Sables. Le rationnement de l'eau limite les ablutions et les plats lyophilisés, les 

poudres et les barres énergétiques constituent la base alimentaire de chacun. La 

promiscuité caractérise ce campement constitué d'une centaine de tentes, démontées 

et remontées chaque jour. Outre les coureurs, le bivouac abrite les journalistes, les 

organisateurs (contrôleurs, pisteurs, chronométreurs, commissaires de course et de 

bivouac), les médecins, les personnes chargées de l'intendance et de la logistique. Ce 

village itinérant regroupe près de huit cents personnes et chemine lentement vers 

l'arrivée finale, avec des motifs d'agir différents. 

Les formes de participation 

Le touriste de l'effort s'engage sans trop se rendre compte de ce qui l'attend, sans 

avoir une idée réelle de la difficulté de l'épreuve. II achète sa participation comme il 

le ferait d'un séjour d'une semaine aux Antilles. Il n'estime pas la distance qui le 

sépare de l'épreuve, et n'a pas d'attente précise par rapport à cette expérience. Pas ou 

très peu préparé, il est rare qu'il franchisse la ligne d'arrivée et sa participation se 

termine généralement sur un abandon. II n'est pas particulièrement affecté par son 

échec dans la mesure où il s'engage sans avoir d'ambition ni de but précis. L'épreuve 

est une expérience comme une autre, un des nombreux éléments qui constituent la 

mosaïque d'une existence qui semble d'abord unifiée par la curiosité. Son inscription 

au Marathon des Sables transforme peu ses habitudes de vie. 

Le pèlerin attend de cette expérience un enrichissement psychique. Pour lui, 

l'aventure est extraordinaire et exceptionnelle et il se donne les moyens de réussir. II 

s'investit dans sa préparation, au point de transformer considérablement sa vie 

quotidienne, notamment dans les six derniers mois qui précèdent l'épreuve. Son existence s'organise pour un temps autour de cet événement. II n'a pas au départ, 

une grande expérience de la course à pied ni du désert. Néanmoins, il sait 

approximativement ce qui l'attend et se fixe pour objectif d'arriver au bout, de franchir 

la ligne d'arrivée quel que soit son classement. II réalise le parcours en marchant ou en 

alternant marche et course. Persuadé que cette traversée exotique et expiatoire sera 

source d'enrichissement, il pense qu'il sortira aguerri de cette expérience, mieux armé 

pour affronter les vicissitudes de la vie quotidienne. II vit une aventure intérieure dont 

le couronnement est le franchissement de la ligne d'arrivée. 

Le sportif en quête d'exotisme. L'effort physique fait partie du quotidien pour lui. 

Ce qui change, en participant au Marathon des Sables, c'est l'environnement dans 

lequel il exerce cette activité régulière. L'expérience est, comme pour le pèlerin, une 

finalité. Pour se préparer à courir dans un cadre extraordinaire, il teste ses capacités 

dans des conditions proches de celles qu'il va vivre: durée de l'effort, conditions 

climatiques, reliefs. Bien que le cadre exotique le tente et l'enchante au départ, le 

coureur ne verra en fait au fil de la course, que ce que le tracé lui donne à voir, 

soucieux certes de terminer, mais surtout de figurer dans le peloton. II est curieux de 

connaître son classement quotidien et vient tous les soirs jeter un coup d'œil sur le 

tableau d'affichage pour se renseigner sur sa position. Son épreuve l'enrichit 

moralement, mais aussi physiquement. L'épreuve lui fournira une expérience 

d'endurance en condition extrême. Il apprend à gérer les paramètres en se confrontant 

aux réalités de cette course originale et en écoutant les conseils des plus 

expérimentés. 

Le compétiteur: c'est le spécialiste pour qui importe de gagner ou de faire un 

podium. Les meilleurs participants font du Marathon des Sables une course de haut 

niveau. Leur allure moyenne atteint 14km/h, performance exceptionnelle étant donnée 

la difficulté des conditions de course. Ces coureurs sont généralement habitués aux 

conditions extrêmes et sont des professionnels de la course à pied. Tous les moyens 

sont bons pour gagner, et certains jouent avec les limites du règlement et tentent 

même de le détourner pour en tirer un avantage. Il est très difficile pour les 

organisateurs, étant donnée la distance sur laquelle se déroule l'épreuve, de prendre les 

tricheurs en flagrant délit. Ces athlètes se chronomètrent, connaissent parfaitement 

leur position par rapport à leurs adversaires directs, sont les premiers à vérifier les 

résultats et à repérer les erreurs éventuelles de l'organisation au niveau du temps et du 

classement. Ils se préoccupent assez peu du paysage et de la rencontre avec les autres, 

si ce n'est peut-être au bivouac. À l'arrivée, ils pensent surtout à récupérer de leurs 

efforts pour être performants le lendemain. Boucler l'épreuve ne les satisfait pas. Ils 

veulent finir devant et sont prêts à abandonner s'ils voient leur chance de gagner 

diminuer au fil des étapes. L'expérience du désert n'est ici pas une fin, mais un moyen 

pour parvenir à une fin. Les meilleurs trouvent facilement des sponsors qui prennent 

en charge leurs frais d'inscription, car pour une entreprise, aider financièrement un 

athlète qui gagne, c'est se parer des qualités de robustesse et de ténacité dont il a fait preuve sur la course. Pour ceux-là, les primes perçues à l'issue de chaque 

étape lO et de la course ll ne sont pas négligeables et permettent d'améliorer

l'ordinaire. 

Cette variété des façons d'aborder l'épreuve est une conséquence de la souplesse 

du règlement instauré. En effet, un écart de plusieurs heures est toléré entre les 

concurrents. L'organisation impose une durée maximale pour parcourir chaque étape 

afin de faciliter la gestion matérielle de la course mais celle-ci est assez large pour 

permettre à tous les coureurs d'arriver à bon port dans les temps définis. Par exemple 

en 1998, un temps maximum de 40 heures était autorisé pour parcourir 80 

kilomètres. Le premier concurrent a franchi la ligne d'arrivée en moins de 7 heures. 

La limitation des contraintes permet d'ouvrir ce type d'épreuves à un public de tous 

niveaux, ou presque. Le Marathon des Sables, comme l'ensemble des raids aventure, 

propose un cadre que les concurrents peuvent remplir à leur convenance. Jeu, 

compétition, partage et exotisme représentent autant d'objets du désir que les 

réponses adaptatives à un environnement naturel et social ensauvagé.

 

Où j'en suis dans mon devoir

Il me reste la question 3 et la 4 à faire svpp, je n'arrive pas. Merci
 
1) les objectifs du documents : ce que veut démontrer l'article
2) Le contexte: dans quel cadre cet article a été rédigé
3) Le cadre théorique: sur quelles théories, principes s'appuie-t-il
4) Les hypothèses dégagées: ce que l'auteur projette de valider
5) La méthode utilisée: population, équipement, processus, durée, ....
6) Les résultats: ce que l'auteur a trouvé.



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