Explication cadre théorique : Théorie de l'agence vs Sociologie des marchés

Publié le 2 nov. 2016 il y a 7A par Anonyme - Fin › 5 nov. 2016 dans 7A
4

Sujet du devoir

Bonjour, voici le texte que je dois analyser :


CADRE THÉORIQUE : THÉORIE DE L’AGENCE VS. SOCIOLOGIE DES MARCHÉS


La théorie économique mainstream considère efficace la division du travail financier au nom des vertus de la spécialisation, de la professionnalisation, de la concurrence, en supposant que les prestataires vont répondre « rationnellement » aux besoins « fonctionnels » émis par les investisseurs. Le modèle principal-agent, outil de cette
théorie pour rendre compte des relations de délégation (Lakonishok et al.,1992), réduit en effet les interactions sociales à des relations bilatérales entre individus rationnels aux préférences définies ex ante.
Certes, ceux-ci peuvent avoir des intérêts non alignés et l’expertise
dont dispose l’agent lui permet alors de dominer le principal. Mais les
structures institutionnelles (règles de bonnes pratiques, déontologie des
professions, concurrence...) sont censées réguler l’excès de pouvoir
intrinsèque à la situation. Tout dysfonctionnement (la prestation ne
répond pas fonctionnellement à la demande) est pensé en termes
d’opportunisme individuel et de conflits d’intérêts qui peuvent être
endigués par les « bonnes » règles de gouvernance.
En l’espèce, les investisseurs seraient capables d’énoncer leurs
besoins d’investissement à long terme et les prestataires seraient alors en
mesure de répondre par une offre adaptée. Des marchés de prestations
apparaîtraient sur chaque segment d’investissement.
Or, l’évolution récente des pratiques de délégation montre qu’il n’y a
plus de cloisonnement de ces marchés mais, au contraire, une grande
porosité. Bénéficiant d’abondantes liquidités au niveau mondial et de
diverses opportunités institutionnelles, tant la clientèle spéculative des
fonds fermés que la clientèle de détail des ménages nord-américains ontfourni le carburant pour alimenter la fabrication de produits qui
leur étaient d’abord destinés mais qui ont finalement contaminé la
clientèle institutionnelle dite de long terme. Les frontières entre les
différents besoins se sont brouillées au point de considérer, au nom
de la diversification, n’importe quel type de produit éligible à n’importe
quel portefeuille.
Ces marchés se sont construits grâce à une série d’ajustements
successifs entre les acteurs financiers. Au cours de ce processus, il n’y a
pas eu d’opposition entre principal et agent, mais une lente dérive de
leur référentiel commun d’investissement. Les prestataires n’ont pas eu
à combattre des philosophies d’investissement antagonistes qu’auraient
pu formuler les investisseurs. Une telle conception, qui oppose deux
camps distincts capables de définir chacun leurs normes d’inves-
tissement en amont à l’interaction, oublie que ces normes se forment
non pas dans la « confrontation » bilatérale principal-agent mais via la « médiation » d’une institution : le marché.
Cet angle d’analyse, en adoptant le cadre de la sociologie des marchés (Powell et DiMaggio, 1991 ; Fligstein, 2001 ; Lordon, 2002; Abolafia,
2005), permet d’étudier comment ces marchés de prestataires ont « institutionnalisé » la norme de court terme.
Il déplace la problématique de l’agence, centrée sur la question de la
coordination, à celle de la valeur. Alors que la théorie de l’agence
privilégie l’analyse des dispositifs institutionnels qui vont permettre aux
agents de se contrôler les uns les autres et d’aligner leurs intérêts,
l’approche proposée ici privilégiera, par contraste, la diversité des
acteurs et leur capacité à en tirer profit. Les agents économiques entrent
dans ce jeu de la délégation pour « y faire affaire », pas pour aligner
leurs intérêts : cette relation de délégation doit leur permettre de faire
un profit, ce qui suppose avant tout que les agents soient capables
de définir la valeur des produits échangés, d’encaisser un revenu et de
calculer un profit qui puisse être exhibé à des actionnaires, le cas échéant.
La délégation suppose donc un travail institutionnel de définition de
ce qui vaut et de combien ça vaut.
Ce qui est en jeu, au-delà de l’évaluation locale, par le principal, de
l’acquittement, par l’agent, de sa mission conformément aux règles de
l’art, c’est « l’affichage public de la valeur » de l’agent au sein d’un espace
de firmes et d’individus en concurrence. Cette posture de recherche
de valorisation, aisément compréhensible au niveau individuel
(l’agent cherche à être valorisé pour pouvoir circuler sur son marché du
travail), est plus générale et s’impose aux modèles d’affaire des firmes
concernées.

 

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai su expliquer :

La théorie de l'agence avec le modèle principal-agent.

Je ne comprends pas :

Pourquoi les prestataires ne sont pas en mesure de répondre sur du long terme mais seulement sur du court terme.

En quoi l'approche sociologique des marchés est nécessaire.

(Toute la partie en Gras)




0 commentaire pour ce devoir



Ils ont besoin d'aide !

Il faut être inscrit pour aider

Crée un compte gratuit pour aider

Je m'inscrisOU

J'ai déjà un compte

Je me connecte