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Publié le 30 oct. 2014 il y a 9A par Anonyme - Fin › 2 nov. 2014 dans 9A
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Sujet du devoir

je dois faire un commentaire sur un extrait du texte de Martin du Guard, il doit faire une double page complète minimum 

merci d'avance de votre aide !!!

Où j'en suis dans mon devoir

je n'arrive pas à commencer, je ne trouve pas les parties et les sous-parties que je pourrais en tirer 

voici le texte 

Roger Martin du Gard, Les Thibault, L’Été 14, 1936

Nous sommes au mois de juillet 1914, entre le moment de l’assassinat de l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie à Sarajevo et la déclaration de la guerre. Beaucoup de choses séparent les deux frères, Jacques et Antoine Thibault. Jacques est un pacifiste convaincu et refuse de rester inactif devant la montée des périls. Antoine, médecin réputé, est un personnage installé, qui jouit d'une bonne réputation. Les deux frères viennent de se parler et Jacques a rappelé à son frère l’urgence qu’il y avait à « agir ». La scène se passe dans le bureau d’Antoine.0

Antoine, revenu dans le bureau, avait tiré de sa poche le billet d’Anne. Il le relut, et le déchira : il ne gardait jamais aucune lettre de femme. Il souriait intérieurement, mais à peine si ses traits reflétaient quelque chose de ce sourire. Il s’allongea de nouveau, alluma une cigarette, et s’immobilisa parmi les coussins.

Il réfléchissait. Non pas à la guerre, ni à Jacques, ni même à Anne : à lui-même.

« Je suis terriblement esclave de ma profession, voilà la vérité », songeait-il.
« Je n’ai plus jamais le temps de réfléchir… Réfléchir, ça n’est pas penser à mes malades, ni même à la médecine ; réfléchir, ce devait être : méditer sur le monde… Je n’en ai pas le loisir… Je croirais voler du temps à mon travail… Ai-je raison ? Est-ce que mon existence professionnelle est vraiment toute ma vie ? Est-ce même toute ma vie ? pas sûr… Sous le docteur Thibault, je sens bien qu’il y a quelqu’un d’autre : moi… Et ce quelqu’un-là, il est étouffé… Depuis longtemps… Depuis que j’ai passé mon premier examen, peut-être…
Ce jour-là, crac ! la ratière s’est refermée… L’homme que j’étais, l’homme qui préexistait au médecin – l’homme que je suis encore après tout – c’est comme un germe enseveli, qui ne se développe plus, depuis longtemps… Oui, depuis le premier examen… Et tous les confrères sont comme moi… Tous les hommes occupés, peut-être, sont comme moi… Les meilleurs, justement… Car ce sont toujours les meilleurs qui font le sacrifice d’eux-mêmes, qui acceptent l’existence dévorante du travail professionnel… Nous sommes un peu comme des hommes libres qui se seraient vendus… »

Sa main, au fond de la poche, jouait avec le petit agenda qu’il portait toujours sur lui.
Machinalement, il le sortit et parcourut d’un regard distrait la page du lendemain 20 juillet, qui était chargée de noms et de signes.
« Pas de blague », se dit-il brusquement, « c’est demain que j’ai promis à Thérivier d’aller voir sa gosse, à Sceaux… Et j’ai ma consultation à deux heures… »

Il écrasa sa cigarette dans le cendrier, et s’étira.
« Voilà le docteur Thibault qui reparaît », fit-il en souriant. « Eh bien ! Vivre, c’est agir, après tout ! Ça n’est pas philosopher… Méditer sur la vie ? À quoi bon ? La vie, on sait bien ce que c’est : un amalgame saugrenu de moments merveilleux et d’emmerdements ! La cause est entendue, une fois pour toutes… Vivre, ça n’est pas remettre toujours tout en question… »
Il se souleva d’un énergique coup de reins, sauta sur ses pieds, et fit quelques pas qui le conduisirent à la fenêtre.
« Vivre, c’est agir… » répéta-t-il, en promenant un regard distrait sur la rue déserte, les façades mortes, la pente des toits où le soleil couchait l’ombre des cheminées. Il continuait à tripoter l’agenda au fond de sa poche.




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