Commentaire composé : le forgeron

Publié le 21 mars 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 30 avr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

Bonjour, je dois faire un commentaire composé sur un extrait du poème de Rimbaud Le forgeron :
« Non. Ces saletés-là datent de nos papas !
Oh ! Le Peuple n'est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
Cette bête suait du sang à chaque pierre
Et c'était dégoûtant, la Bastille debout
Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout
Et, toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre !
- Citoyen ! citoyen ! c'était le passé sombre
Qui croulait, qui râlait, quand nous prîmes la tour !
Nous avions quelque chose au coeur comme l'amour.
Nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines.
Et, comme des chevaux, en soufflant des narines
Nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là...
Nous marchions au soleil, front haut, - comme cela, -
Dans Paris ! On venait devant nos vestes sales.
Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
Sire, nous étions soûls de terribles espoirs :
Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs,
Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne,
Les piques à la main ; nous n'eûmes pas de haine,
- Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux !

« Et depuis ce jour-là, nous sommes comme fous !
Le tas des ouvriers a monté dans la rue,
Et ces maudits s'en vont, foule toujours accrue
De sombres revenants, aux portes des richards.
Moi, je cours avec eux assommer les mouchards :
Et je vais dans Paris, noir, marteau sur l'épaule,
Farouche, à chaque coin balayant quelque drôle,
Et, si tu me riais au nez, je te tuerais !


Où j'en suis dans mon devoir

Voilà ce que j'ai fais :

Jean-Nicolas Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville-Mézières dans les Ardennes. Son enfance est marquée par la présence autoritaire de sa mère, qui dut élever seule ses quatre enfants. Elève talentueux, il est remarqué par Georges Izambar, son professeur de rhétorique qui va l’initier à la poésie moderne. C’est alors à cette époque qu’il va écrire ses premiers vers. C’est le début de l’envol de Rimbaud qui mène une vie de débauche et de dépravé. En 1870, la guerre éclate entre la France et la Prusse, ce conflit mène à la proclamation de la république le 4 septembre 1870. Pendant cette période, Rimbaud écrit Le forgeron : inspiré de faits réels, ce poème retrace la Révolution Française en résonance avec le siège de Paris de 1870.
Nous allons étudier un extrait de ce dernier.
« Non. Ces saletés-là datent de nos papas !
Oh ! Le Peuple n'est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
Cette bête suait du sang à chaque pierre
Et c'était dégoûtant, la Bastille debout
Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout
Et, toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre !
- Citoyen ! Citoyen ! C’était le passé sombre
Qui croulait, qui râlait, quand nous prîmes la tour !
Nous avions quelque chose au cœur comme l'amour.
Nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines.
Et, comme des chevaux, en soufflant des narines
Nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là...
Nous marchions au soleil, front haut, - comme cela, -
Dans Paris ! On venait devant nos vestes sales.
Enfin ! Nous nous sentions Hommes ! Nous étions pâles,
Sire, nous étions soûls de terribles espoirs :
Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs,
Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne,
Les piques à la main ; nous n'eûmes pas de haine,
- Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux !

« Et depuis ce jour-là, nous sommes comme fous !
Le tas des ouvriers a monté dans la rue,
Et ces maudits s'en vont, foule toujours accrue
De sombres revenants, aux portes des richards.
Moi, je cours avec eux assommer les mouchards :
Et je vais dans Paris, noir, marteau sur l'épaule,
Farouche, à chaque coin balayant quelque drôle,
Et, si tu me riais au nez, je te tuerais !"

PB : Que dénonce Rimbaud ou le Forgeron à travers ce poème ?
Après avoir expliqué que ce poème est marqué par un esprit révolutionnaire, nous montrerons en quoi ce dernier est une aventure poétique

I) Un esprit révolutionnaire
a)La bastille personnalisée
b) Le flot des gens
1) Une envie de révolte
2) La désorganisation du peuple
3) Une aspiration à un renouveau
c) Une révolte sourde

II) Aventure poétique
a)Construction du poème
b) Musicalité

I) Rimbaud s’inspire de fait réels, à travers le personnage du Forgeron, il met en place un esprit Révolutionnaire en s’adressant au Rois Louis 16.
a)La bastille personnalisée :
On constate tout d’abord que dans la première partie du poème Rimbaud ou le Forgeron personnalise la Bastille. Au vers 59 par exemple, Rimbaud utilise l’hyperbole « Et tous nous avons mis ta Bastille en poussière »afin d’insister sur la destruction de la Bastille ; il fait de même au vers suivant en utilisant la personnification « cette bête suait du sang à chaque pierre » afin de montrer que la Bastille apparait comme un animal qui est blessé et donc qui se détruit petit à petit. On retrouve d’autres personnifications, aux vers 62 notamment « Avec ses murs lépreux qui nous racontaient tout », un lépreux est une personne atteinte de la lèpre soit une maladie de la peau, ici la métaphore insiste davantage sur le fait que la Bastille tombe en ruine ; c’est par ailleurs le cas au vers suivant « et toujours, nous tenaient enfermés dans leur ombre ! » où la personnification accentue le fait que la Bastille est une prison, donc un endroit sombre où l’on ne peut pas sortir.
Si Rimbaud personnalise dans un premier temps la Bastille, il décrit par la suite un peuple inorganisé.
b) Le flot des gens :
1) Le peuple caractérisé par un « nous » fédérateur (union) a une volonté de révolte ; c’est le cas par exemple au vers 68 où la comparaison « et comme des chevaux en soufflant des narines » souligne la colère du peuple puisque l’énervement d’un cheval se caractérise par un souffle nasal particulièrement fort. Par ailleurs, au vers suivant, la métaphore « nous allions, fiers et forts, et ça nous battait là » traduit l’agitation du peuple qui a une forte envie de révolte. De même, au vers 70, la comparaison « nous marchions au soleil, front haut, comme cela » exprime elle aussi l’envie de révolte du peuple qui marche la tête haute, soit fièrement. D’autre part, au vers suivant, « on venait devant nos vestes sales » manifeste les efforts du peuple qui suent et donc se salie. De plus, au vers 72, « nous étions pales » traduit malgré son indignation la peur de la nation. Cette manifestation se retrouve aux vers 75 « agitant nos clairons et nos feuilles de chênes ».
2) Malgré leurs actions de révolte, le peuple apparait comme désorganisé. Rimbaud les décrit, comme des « tas » avec l’hyperbole« le tas d’ouvriers a monté dans les rues » (v.79) mais aussi comme des « maudits » « et ces maudits s’en vont, foule toujours accrue » (v.80), ainsi que des revenants « de sombres revenants aux ports des richards » (v.81)
3) Même si le peuple est énervé et inorganisé, ce dernier aspire à une volonté de renouveau. Au vers 64 par exemple, la métaphore « Citoyen ! Citoyen ! C’était le passé sombre » exprime le fait que le peuple souhaite changer les choses et abandonner ce passé sombre soit tragique. Au vers suivant, la personnification du passé « qui croulait, qui râlait » montre là encore cette envie de ‘’renaissance’’. Au vers 73, l’hyperbole « sire, nous étions soûls de terribles espoirs » insiste sur les espérances du peuple qui souhaite que cette révolution aspire à des changements. Au vers 76 « les piques à la main ; nous n’eûmes pas de haine » et au vers 77 « nous voulions être doux » souligne la volonté du peuple qui souhaite des changements sans pour autant être violents.

Si Rimbaud décrit dans ce poème un esprit révolutionnaire, c’est parce que lui-même clame sa révolte.
C) Une révolte sourde.
Suite aux évènements de 1870, Rimbaud fut profondément touché. A travers le personnage du Forgeron, il montre sa foi dans l’élan du peuple. Au vers 82 par exemple, l’hyperbole « moi je cours avec eux assommer les mouchards » montre que Rimbaud soutien le peuple et mène le même combat qu’eux même si celui-ci a lieu plus de 80 années plus tard. Les vers 83 « Et je vais dans Paris, noir, marteau sur l’épaule » et 84 « farouche à chaque coin balayant quelques drôles » traduise la colère de Rimbaud qui dénonce ici les injustices et les privilèges. Par ailleurs, Rimbaud montre que ces inégalités ne datent pas d’hier avec l’hyperbole « Ces saletés-là datent de nos papas ! » (v.57).
II)
Nous avons précédemment étudié l’esprit révolutionnaire de cet extrait, nous allons désormais analyser son aventure poétique.
A) Construction du poème
Ce poème est construit sous la forme d’un alexandrin (12 syllabes). Par ailleurs, ces rimes sont plates soit de la forme AABB : « papas » (v.57) par exemple rime avec « pas » au vers suivant.
b) Aspect musical
On retrouve par ailleurs dans ce poème un aspect musical ; les allitérations en T par exemple des vers 59 à 61 imite les coups de boutoirs, il s’agit d’une harmonie initiative qui donne du mouvement à la révolte populaire. Par ailleurs, on retrouve dans cet extrait l’anaphore « nous avions quelque chose au cœur comme l’amour » (v.66) et « nous avions embrassé nos fils sur nos poitrines » (v.67). On retrouve donc de toute manière de nombreuses répétitions du « nous » en début de vers qui donne un aspect musical comme un refrain « nous nous sentions hommes ! Nous étions pales » (v.72)

A travers ce poème, qui est une transposition entre la Prise de Bastille de 1789 et le siège de Paris de 1870, Rimbaud dénonce les injustices et les privilèges de l’époque et calme sa révolte. Il s’inspire fortement des poèmes satiriques de Victor Hugo publié en 1853 dans les Châtiments.



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