correction anales bac

Publié le 11 juin 2016 il y a 7A par Anonyme - Fin › 14 juin 2016 dans 7A
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Sujet du devoir

Bonjour, j'ai fini ce matin une épreuve de français de Polynésie en 2015. Malheureusement je n'ai pas réussi à trouver les corrections sur Internet. Je poste donc le sujet et ce que j'ai fait ici, dans l'espoir d'obtenir un peu d'aide généreuse. 

J'ai complétement rédigé la question sur le corpus, mais j'ai seulement fait un plan détaillé du commentaire de texte.

J'ai mis le sujet ci-dessous

Si vous acceptez de m'aider, pouvez vous me donner des conseils sur ce que je dois améliorer, tout ce qui ne vas pas. Merci d'avance!  

Texte A : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678.

[Amoureuse de Monsieur de Nemours, la princesse de Clèves, par fidélité envers son mari, lutte contre ses sentiments et se retire dans une maison de campagne. Monsieur de Nemours, ignorant cet amour, cherche à la voir.]

  [...] Il vit beaucoup de lumières dans le cabinet1, toutes les fenêtres en étaient ouvertes et, en se glissant le long des palissades, il s'en approcha avec un trouble et une émotion qu'il est aisé de se représenter. Il se rangea derrière une des fenêtres, qui servaient de porte, pour voir ce que faisait Mme de Clèves. Il vit qu'elle était seule, mais il la vit d'une si admirable beauté, qu'à peine fut-il maître du transport2 que lui donna cette vue. Il faisait chaud, et elle n'avait rien sur sa tête et sur sa gorge que ses cheveux confusément rattachés. Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans, elle en choisit quelques-uns, et M. de Nemours remarqua que c'étaient des mêmes couleurs qu'il avait portées au tournoi. Il vit qu'elle en faisait des nœuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, qu'il avait portée quelque temps et qu'il avait donnée à sa sœur, à qui Mme de Clèves l'avait prise sans faire semblant de la reconnaître pour avoir été à M. de Nemours. Après qu'elle eut achevé son ouvrage avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu'elle avait dans le cœur, elle prit un flambeau et s'en alla, proche d'une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, où était le portrait de M. de Nemours, elle s'assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner.
  On ne peut exprimer ce que sentit M. de Nemours dans ce moment. Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu'il adorait, la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu'elle lui cachait, c'est ce qui n'a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant.
  Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu'il demeurait immobile à regarder Mme de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux. Quand il fut un peu remis, il pensa qu'il devait attendre à lui parler qu'elle allât dans le jardin, il crut qu'il pourrait le faire avec plus de sûreté, parce qu'elle serait plus éloignée de ses femmes3, mais, voyant qu'elle demeurait dans le cabinet, il prit la résolution d'y entrer. Quand il voulut l'exécuter, quel trouble n'eut-il point ! Quelle crainte de lui déplaire ! Quelle peur de faire changer ce visage où il y avait tant de douceur et de le voir devenir plein de sévérité et de colère !
  Il trouva qu'il y avait eu de la folie, non pas à venir voir Mme de Clèves sans en être vu, mais à penser de s'en faire voir, il vit tout ce qu'il n'avait point encore envisagé. Il lui parut de l'extravagance dans sa hardiesse de venir surprendre, au milieu de la nuit, une personne à qui il n'avait encore jamais parlé de son amour. Il pensa qu'il ne devait pas prétendre qu'elle le voulût écouter, et qu'elle aurait une juste colère du péril où il l'exposait par les accidents qui pouvaient arriver. Tout son courage l'abandonna, et il fut prêt plusieurs fois à prendre la résolution de s'en retourner sans se faire voir. Poussé néanmoins par le désir de lui parler, et rassuré par les espérances que lui donnait tout ce qu'il avait vu, il avança quelques pas, mais avec tant de trouble, qu'une écharpe qu'il avait, s'embarrassa dans la fenêtre, en sorte qu'il fit du bruit. Mme de Clèves tourna la tête, et, soit qu'elle eût l'esprit rempli de ce prince, ou qu'il fût dans un lieu où la lumière donnait assez pour qu'elle le pût distinguer, elle crut le reconnaître et sans balancer4 ni se retourner du côté où il était, elle entra dans le lieu où étaient ses femmes. [...]

1. Cabinet : petit salon.
2. Transport : vive émotion.
3. Femmes : dames de compagnie de la princesse de Clèves.
4. Sans balancer : sans hésiter.

 

Texte B : Honoré de Balzac, La Maison du chat-qui-pelote, 1842 corrigé par l'auteur.

[À Paris, devant une maison dont le rez-de-chaussée est occupé par le magasin La Maison du chat-qui-pelote, tenu par le drapier Guillaume, un jeune homme est arrêté sur le trottoir d'en face depuis un long moment, observant attentivement la façade.]

 [...] En ce moment, une main blanche et délicate fit remonter vers l'imposte1 la partie inférieure d'une des grossières croisées du troisième étage, au moyen de ces coulisses dont le tourniquet laisse souvent tomber à l'improviste le lourd vitrage qu'il doit retenir. Le passant fut alors récompensé de sa longue attente. La figure d'une jeune fille, fraîche comme un de ces blancs calices qui fleurissent au sein des eaux, se montra couronnée d'une ruche en mousseline froissée2 qui donnait à sa tête un air d'innocence admirable. Quoique couverts d'une étoffe brune, son cou, ses épaules s'apercevaient, grâce à de légers interstices ménagés par les mouvements du sommeil. Aucune expression de contrainte n'altérait ni l'ingénuité de ce visage, ni le calme de ces yeux immortalisés par avance dans les sublimes compositions de Raphaël3 : c'était la même grâce, la même tranquillité de ces vierges devenues proverbiales. Il existait un charmant contraste produit par la jeunesse des joues de cette figure, sur laquelle le sommeil avait comme mis en relief une surabondance de vie, et par la vieillesse de cette fenêtre massive aux contours grossiers, dont l'appui était noir. Semblable à ces fleurs de jour qui n'ont pas encore au matin déplié leur tunique roulée par le froid des nuits, la jeune fille, à peine éveillée, laissa errer ses yeux bleus sur les toits voisins et regarda le ciel; puis, par une sorte d'habitude, elle les baissa sur les sombres régions de la rue, où ils rencontrèrent aussitôt ceux de son adorateur : la coquetterie la fit sans doute souffrir d'être vue en déshabillé, elle se retira vivement en arrière, le tourniquet tout usé tourna, la croisée redescendit avec cette rapidité qui, de nos jours, a valu un nom odieux à cette naïve invention de nos ancêtres, et la vision disparut. Pour ce jeune homme, la plus brillante des étoiles du matin semblait avoir été soudain cachée par un nuage. [...]
  Mais, en ce moment, le vieux drapier ne fit aucune attention à ses apprentis, il était occupé à chercher le motif de la sollicitude avec laquelle le jeune homme en bas de soie et en manteau portait alternativement les yeux sur son enseigne et sur les profondeurs de son magasin. Le jour, devenu plus éclatant, permettait d'y apercevoir le bureau grillagé, entouré de rideaux en vieille soie verte, où se tenaient les livres immenses, oracles muets de la maison. Le trop curieux étranger semblait convoiter ce petit local, y prendre le plan d'une salle à manger latérale, éclairée par un vitrage pratiqué dans le plafond, et d'où la famille réunie devait facilement voir, pendant ses repas, les plus légers accidents qui pouvaient arriver sur le seuil de la boutique. Un si grand amour pour son logis paraissait suspect à un négociant qui avait subi le régime du Maximum4. Monsieur Guillaume pensait donc assez naturellement que cette figure sinistre en voulait à la caisse du Chat-qui-pelote. Après avoir discrètement joui du duel muet qui avait lieu entre son patron et l'inconnu, le plus âgé des commis hasarda de se placer sur la dalle où était monsieur Guillaume, en voyant le jeune homme contempler à la dérobée les croisées du troisième. Il fit deux pas dans la rue, leva la tête, et crut avoir aperçu mademoiselle Augustine Guillaume qui se retirait avec précipitation.

1. Imposte : partie supérieure d'une fenêtre ici appelée « croisée ».
2. Ruche en mousseline froissée : coiffe de nuit en étoffe légère et plissée.
3. Raphaël : peintre de la Renaissance.
4. Régime du Maximum : régime voté en 1793 par la Convention, fixant le prix maximum des produits de première nécessité et prévoyant jusqu'à la mort pour les contrevenants.

 

Texte C : Stendhal, La Chartreuse de Parme, 1839.

[Fabrice del Dongo, prisonnier pour des raisons politiques, est enfermé dans une tour qui surplombe une volière; il y a aperçu Clélia, la fille du geôlier, et attend son retour.]

  Mais enfin, à son inexprimable joie, après une si longue attente et tant de regards, vers midi Clélia vint soigner ses oiseaux. Fabrice resta immobile et sans respiration, il était debout contre les énormes barreaux de sa fenêtre et fort près. Il remarqua qu'elle ne levait pas les yeux sur lui, mais ses mouvements avaient l'air gêné, comme ceux de quelqu'un qui se sent regardé. Quand elle l'aurait voulu, la pauvre fille n'aurait pas pu oublier le sourire si fin qu'elle avait vu errer sur les lèvres du prisonnier, la veille, au moment où les gendarmes l'emmenaient du corps de garde.
  Quoique, suivant toute apparence, elle veillât sur ses actions avec le plus grand soin, au moment où elle s'approcha de la fenêtre de la volière, elle rougit fort sensiblement. La première pensée de Fabrice, collé contre les barreaux de fer de sa fenêtre, fut de se livrer à l'enfantillage de frapper un peu avec la main sur ces barreaux, ce qui produirait un petit bruit; puis la seule idée de ce manque de délicatesse lui fit horreur. Je mériterais que pendant huit jours elle envoyât soigner ses oiseaux par sa femme de chambre. Cette idée délicate ne lui fût point venue à Naples ou à Novare.
  Il la suivait ardemment des yeux : Certainement, se disait-il, elle va s'en aller sans daigner jeter un regard sur cette pauvre fenêtre, et pourtant elle est bien en face. Mais, en revenant du fond de la chambre que Fabrice, grâce à sa position plus élevée apercevait fort bien, Clélia ne put s'empêcher de le regarder du haut de l'œil, tout en marchant, et c'en fut assez pour que Fabrice se crût autorisé à la saluer. Ne sommes-nous pas seuls au monde ici ? se dit-il pour s'en donner le courage. Sur ce salut, la jeune fille resta immobile et baissa les yeux; puis Fabrice les lui vit relever fort lentement; et évidemment, en faisant effort sur elle-même, elle salua le prisonnier avec le mouvement le plus grave et le plus distant, mais elle ne put imposer silence à ses yeux; sans qu'elle le sût probablement, ils exprimèrent un instant la pitié la plus vive. Fabrice remarqua qu'elle rougissait tellement que la teinte rose s'étendait rapidement jusque sur le haut des épaules, dont la chaleur venait d'éloigner, en arrivant à la volière, un châle de dentelle noire. Le regard involontaire par lequel Fabrice répondit à son salut redoubla le trouble de la jeune fille. Que cette pauvre femme serait heureuse, se disait-elle en pensant à la duchesse1, si un instant seulement elle pouvait le voir comme je le vois !
  Fabrice avait eu quelque léger espoir de la saluer de nouveau à son départ; mais, pour éviter cette nouvelle politesse, Clélia fit une savante retraite par échelons, de cage en cage, comme si, en finissant, elle eût dû soigner les oiseaux placés le plus près de la porte. Elle sortit enfin; Fabrice restait immobile à regarder la porte par laquelle elle venait de disparaître; il était un autre homme.

1. La duchesse désigne ici la tante de Fabrice.

 

Texte D : André Gide, Isabelle, 1911.

[Séjournant dans le château d'une famille noble ruinée, le narrateur découvre l'existence d'Isabelle, qui s'est déshonorée aux yeux de ses parents qui l'ont reniée. Une nuit, elle vient demander de l'argent à sa tante Mme Floche et sa mère Mme de Saint-Auréol les surprend. Le narrateur caché est le témoin de cette scène.]

  J'étais comme au spectacle. Mais puisqu'elles ne se savaient pas observées, pour qui ces deux marionnettes jouaient-elles la tragédie ? Les attitudes et les gestes de la fille me paraissaient aussi exagérés, aussi faux que ceux de la mère... Celle-ci me faisait face, de sorte que je voyais de dos Isabelle qui, prosternée, gardait sa pose d'Esther1 suppliante; tout à coup je remarquai ses pieds : ils étaient chaussés en pou-de-soie2 couleur prune, autant qu'il me sembla et que l'on en pouvait juger encore sous la couche de boue qui recouvrait les bottines; au-dessus, un bas blanc, où le volant de la jupe, en se relevant, mouillé, fangeux, avait fait une traînée sale... Et soudain, plus haut que la déclamation de la vieille, retentit en moi tout ce que ces pauvres objets racontaient d'aventureux, de misérable. Un sanglot m'étreignit la gorge; et je me promis, quand Isa quitterait la maison, de la suivre à travers le jardin.
  Mme de Saint-Auréol cependant avait fait trois pas vers le fauteuil de Mme Floche :
  « — Allons! donnez-moi ces billets ! Pensez-vous que, sous votre mitaine3, je ne voie pas se froisser le papier ? Me croyez-vous aveugle, ou folle ? Donnez-moi cet argent, vous dis-je ! » Et, mélodramatiquement, approchant les billets, dont elle s'était emparée, de la flamme d'une des bougies du candélabre :
  « — Je préfèrerais brûler le tout (faut-il dire qu'elle n'en faisait rien) plutôt que de lui donner un liard4. »
  Elle glissa les billets dans sa poche et reprit son geste déclamatoire :
  « — Fille ingrate ! Fille dénaturée ! Le chemin qu'ont pris mes bracelets et mes colliers, vous saurez l'apprendre à mes bagues ! » Ce disant, d'un geste habile de sa main étendue, elle en fit tomber deux ou trois sur le tapis. Comme un chien affamé se jette sur un os, Isabelle s'en saisit.
  « — Partez, à présent: nous n'avons plus rien à nous dire, et je ne vous reconnais plus. »
  Puis ayant été prendre un éteignoir sur la table de nuit, elle en coiffa successivement chaque bougie du candélabre, et partit.

1. Esther : princesse biblique, héroïne d'une tragédie de Racine.
2. Pou-de-soie : étoffe grossière.
3. Mitaine : gant laissant à découvert l'extrémité des doigts.
4. Liard: monnaie de très faible valeur.

 

I - Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante (4 points) :

Observer et être observé : selon vous quel est l'intérêt du jeu des regards dans les quatre textes du corpus ?

II - Travail d'écriture (16 points) :

·         Commentaire
Vous commenterez le texte d'André Gide (texte D).

·         Dissertation
Quand on lit un roman, voit-on à travers les yeux du personnage ?
Vous répondrez à la question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur les textes que vous avez étudiés et lus.

·         Invention
A partir des éléments du texte de Stendhal (texte C), écrivez le monologue intérieur de Clélia depuis son entrée jusqu'à la sortie de la volière.
Votre texte comportera une soixantaine de lignes environ.

Où j'en suis dans mon devoir

Question sur le corpus.

                Les quatre textes du corpus sont des extraits de romans écrits du 17ème au 20ème siècle. Le texte A est La Princesse de Clèves, écrit par Madame de la Fayette en 1678. Le texte B, écrit par Honoré de Balzac en 1842, est La Maison du Chat-Qui-Parle. Le nom du texte C est La Chartreuse de Parme. Il a été écrit en 1839 par Stendhal. Le dernier texte est Isabelle, écrit par André Gide en 1911. Tous ces textes mettent en scène un homme qui observe une femme à la dérobée. Nous pouvons donc nous demander quel est l’intérêt du jeu de regards.

                Premièrement, le jeu des regards permet une description physique du personnage féminin. Ainsi, dans La Princesse de Clèves nous apprenons que la Princesse est d’une « admirable beauté », que ses cheveux sont « confusément attachés » et tombent sur « sa gorge et ses cheveux ». Nous apprenons aussi qu’à cause de la chaleur, Mme de Clèves porte une tenue décontractée : « elle n’[a] rien sur sa tête et sur sa gorge ». Dans le texte de Balzac, nous savons que la « jeune fille » que regarde l’observateur est « fraîche » et « innocen[te] ». Ses yeux sont « bleus ». Avec Stendhal, nous apprenons que les « yeux » de Clélia sont expressifs car elle ne peut leur « imposer le silence ». Enfin, dans Isabelle, l’observateur remarque les « chausses en pou-de-soie » du personnage éponyme ainsi que le volant de sa jupe, « mouillé, fangeux ».

                Le jeu des regards permet également au lecteur de découvrir le caractère du personnage féminin. En effet, dans le texte de Madame de La Fayette, le lecteur découvre en Madame de Clèves un personnage observateur et créatif. Elle a remarqué quelles étaient les « couleurs » que portait Monsieur Nemours au « tournoi » et entreprend de « faire des nœuds » autours d’une « canne des Indes » que Monsieur de Nemours a donné à sa sœur. Dans La Maison du Chat qui Parle, le lecteur peut déduire de la description faite de la jeune fille qu’elle est « ingénue » et « innocente ». Le fait qu’elle se « retire vivement » lorsqu’elle aperçoit qu’elle est observée montre une certaine pudeur, voire de la timidité. Avec Stendhal, nous apprenons que Clélia « s’occupe des oiseaux ». Le lecteur peut en déduire que c’est une personne altruiste, ce que confirme « l’expression de pitiée » que passe par ses yeux lorsqu’elle regarde le prisonnier. Pour finir, dans Isabelle, l’observateur remarque l’hypocrisie des deux personnages féminins qui ont des gestes « exagérés » et « faux ». De plus l’observateur les qualifie de « marionnettes » et utilise le mot « tragédie » pour parler de leur discussion. De plus il rapporte qu’Isabelle se « jette » sur les bagues de sa mère tel « un chien affamé » sur « un os ».

                Pour finir, le jeu des regards permets un contact entre les différents protagonistes de l’histoire. Dans La Princesse de Clèves, les personnages se connaissent déjà. Ainsi Madame de Clèves « cru reconnaitre », la silhouette de Monsieur de Nemours grâce à « la lumière ». Dans le texte de Balzac, le regard de Augustine Guillaume et « l’inconnu » se « rencontrèrent ». Mais le patron du Chat-qui-parle regarde également l’inconnu pour « chercher le motif de la sollicitude » avec laquelle le jeune homme regarde « son enseigne et les profondeurs de son magasin ». Chez Stendhal, les jeux de regards entre Clélia et Fabrice leur permettent de se « saluer » d’un signe de la main, d’un mouvement « grave et distant » pour Clélia et « courage[ux] » pour Fabrice.

                Pour conclure, le jeu des regards dans ces quatre textes permet au lecteur d’obtenir des informations sur le physique du personnage féminin de l’extrait, mais également de révéler son caractère. Enfin, le jeu des regards permet un contact entre les différents personnages de l’histoire. Ce jeu des regards rempli donc le rôle de l’élément perturbateur de l’histoire.

 

Commentaire de texte

Le texte que nous allons étudier est un extrait du roman Isabelle, écrit par André Gide en 1911. Ce roman raconte l’histoire d’un narrateur qui habite dans le château d’une famille ruinée. Il y découvre que les parents d’Isabelle l’ont reniée car elle s’est déshonoré à leurs yeux. Une nuit elle vient demande de l’argent à sa tante, Madame Floche, et à sa tante, Madame de Saint-Auréol alors que le narrateur est le témoin caché de la scène. Nous pouvons nous demander quelles sont les caractéristiques de cette scène. Nous verrons dans une première partie des caractéristiques des personnages et dans une deuxième les caractéristiques théâtrales de la scène.

I.                     L’attitude des personnages

1.       Madame de Saint Auréol

-          Colère contre sa fille : « Fille ingrate ! Fille dénaturée ! » (anaphore)

                                        « Je ne vous reconnais plus »

                                        Bcp de points d’exclamation

-          Mais également contre sa sœur qui veux aider Isabelle : « Me croyez-vous aveugle ou folle ? »                                                                                       « Donnez-moi cet argent vous dis-je ! »                                                                                             Egalement points d’exclamations et verbes à l’impératif.

-          Manipulatrice : récupère l’argent de sa sœur en feignant de ne pas vouloir le donner à sa fille.

 

2.        Isabelle

-          Aspect dégoutant : « chaussée de pou-de-soie » « sous la couche de boue » « volant mouillé, fangeux, … sale ». Comparaison avec un chien

-          Pitié du narrateur : « un sanglot »

       « Pauvres objets », « aventureux, misérables »

        Volonté protectrice « je me promis de la suivre à travers le jardin »

 

II.                   L’aspect théâtral

1.       Théâtre

-          Champs lexical du théâtre : « spectacle » « tragédie » mélodramatique » « déclamatoire » « main étendue ».

-          Isabelle = Ester ( comparaison) pers de tragédie

Reniée par ses parents -> tragédie

 

2.       Comique

-          Jeu de scènes avec l’argent : « Je préfèrerais brûler le tout (faut-il dire qu'elle n'en faisait rien) plutôt que de lui donner un liard. »  

-          Aspect tragique appliqué a quelque chose de futile -> comique

-          Hypocrisie de Mme de St-Auréol est également comique : elle reproche a sa fille de demander de l’argent , mais fait la même chose avec les billets de sa sœur.

Conclusion : Cet extrait permet donc au lecteur de découvrir les principaux protagonistes, au niveau de caractère mais également au niveau de leur façon se prendre soin d’eux. De plus l’aspect théâtral de cet extrait permet de dynamiser le scène et de la rendre comique. Cet aspect rappelle l’incipit de l’Equipage, de Joseph Kessel, ou le lecteur peut également apprécier l’aspect théâtral du départ de Jean Herbillon.




10 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 11 juin 2016

Alors, en fait pour ton intro de corpus ça ne va pas trop. Dans ton intro tu ne dois jamais énoncé les textes un par un, le but c'est de les mettre en relation tu peux par exemple dire nous sommes face à quatre textes d'époques différents avec ... du 17ème, celui-là et celui-ci du 18ème.... Et aussi chose à pas trop faire désigner les textes par leur lettre ou leur numéro ; )

Anonyme
Posté le 11 juin 2016

Merci de votre aide

il ne faut pas donner l'auteur et le titre du coup ?

Anonyme
Posté le 11 juin 2016

Pour ton deuxième axe j'aurais plus mis mise en scène théâtrale que "aspect théâtral" il faut essayer le plus possible de jouer sur ton voc ; )

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Anonyme
Posté le 11 juin 2016

Si tu peux donner l'auteur et le titre mais faut le faire délicatement soit en les associant par rapport aux époques ou à leur genre soit en les opposant (époques différents, genres différents, photos ou textes...) 

Parfois on ne cite même pas les oeuvres dans ton intro car les examinateurs partent du fait qu'ils connaissent déjà les oeuvres. Mia sbon cette technique est un tout petit peu plus risquée

Anonyme
Posté le 12 juin 2016
Donc il vaudrait mieux quelque chose comme: Le corpus est composé de quatre textes écrits entre ... et .... Il s'agit d'extraits de romans mettant en scène différents personnages échangeant des regards. Nous pouvons donc nous demander quel est l'intérêt de ce jeu de regard.
Anonyme
Posté le 11 juin 2016

Pour ton corpus il faudrait que t'essayes de trouver des synonymes de "jeu de regard" pour éviter de le répéter même si je te l'avoue c'est chaud ici ; )

Par contre je pense que tu as une bonne notion de l'argumentation et tu sais trouver les axes, les exemples et les arguments, ça c'est un très bon point 

Anonyme
Posté le 12 juin 2016

Merci beaucoup de votre réponse. J'ai aussi oublié de m'excuser pour mon orthographe qui n'est pas brillant, désolée.

Donc a votre avis si je sors quelque chose comme ça au bac ça devrais passer ?

Anonyme
Posté le 12 juin 2016
Merci beaucoup, je n'avais pas réussi a trouver :/ Je me sens comme ma mamie devant un ordinateur actuellement, je suis désolée de vous avoir fait perdre votre temps
willffy
willffy
Posté le 12 juin 2016

Pas de problème, bonne suite!


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