Lecture méthodique "Les Faux Monnayeurs", Incipit.

Publié le 15 déc. 2013 il y a 10A par Anonyme - Fin › 22 déc. 2013 dans 10A
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Sujet du devoir

Bonjour, je dois réaliser pour le 17/12 une lecture méthodique sur l'incipit des Faux Monnayeurs, d'André Gide:

“C'est le moment de croire que j'entends des pas dans le corridor”, se dit Bernard. Il
releva la tête et prêta l'oreille. Mais non : son père et son frère aîné étaient retenus au Palais ; sa
mère en visite ; sa soeur à un concert ; et quant au puîné, le petit Caloub, une pension le bouclait
au sortir du lycée chaque jour. Bernard Profitendieu était resté à la maison pour potasser son
5 bachot ; il n'avait plus devant lui que trois semaines. La famille respectait sa solitude ; le démon
pas. Bien que Bernard eût mis bas sa veste, il étouffait. Par la fenêtre ouverte sur la rue n'entrait
que de la chaleur. Son front ruisselait. Une goutte de sueur coula le long de son nez, et s'en alla
tomber sur une lettre qu'il tenait en main :
“Ça joue la larme, pensa-t-il, mais mieux vaut suer que de pleurer.”
10 Oui, la date était péremptoire. Pas moyen de douter : c'est bien de lui, Bernard, qu'il
s'agissait. La lettre était adressée à sa mère ; une lettre d'amour vieille de dix-sept ans ; non
signée.
“Que signifie cette initiale ? Un V, qui peut aussi bien être un N...Sied-il d'interroger ma
mère ?...Faisons crédit à son bon goût. Libre à moi d'imaginer que c'est un prince. La belle
15 avance si j'apprends que je suis le fils d'un croquant ! Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui
guérit de la peur de lui ressembler. Toute recherche oblige. Ne retenons de ceci que la
délivrance. N'approfondissons pas. Aussi bien j'en ai mon suffisant pour aujourd'hui.”
Bernard replia la lettre. Elle était du même format que les douze autres du paquet. Une
faveur rose les attachait, qu'il n'avait pas eu à dénouer ; qu'il refit glisser pour ceinturer comme
20 auparavant la liasse. Il remit la liasse dans le coffret et le coffret dans le tiroir de la console. Le
tiroir n'était pas ouvert ; il avait livré son secret par en haut. Bernard rassujettit les lames
disjointes du plafond de bois, que devait recouvrir une lourde plaque d'onyx. Il fit doucement,
précautionneusement, retomber celle-ci, replaça par-dessus deux candélabres de cristal et
l'encombrante pendule qu'il venait de s'amuser à réparer.
25 La pendule sonna quatre coups. Il l'avait remise à l'heure.
“Monsieur le juge d'instruction et Monsieur l'avocat son fils ne seront pas de retour avant
six heures. J'ai le temps. Il faut que Monsieur le juge, en rentrant, trouve sur son bureau la belle
lettre où je m'en vais lui signifier mon départ. Mais avant de l'écrire, je sens un immense besoin
d'aérer mes pensées - et d'aller retrouver mon cher Olivier, pour m'assurer, provisoirement du
30 moins, d'un perchoir. Olivier, mon ami, le temps est venu pour moi de mettre ta complaisance à
l’épreuve et pour toi de me montrer ce que tu vaux. Ce qu’il y avait de beau dans notre amitié,
c’est que, jusqu’à présent, nous ne nous étions jamais servis l’un de l’autre. Bah ! un service
amusant à rendre ne saurait être ennuyeux à demander. Le gênant, c’est qu’Olivier ne sera pas
seul. Tant pis ! je saurai le prendre à part. Je veux l’épouvanter par mon calme. C’est dans
35 l’extraordinaire que je me sens le plus naturel. »

André GIDE, Les Faux-Monnayeurs, 1925, incipit

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai déjà trouvé une problématique : "Nous montrerons en quoi cet incipit est à la fois traditionnel et original" mais je bloque sur la construction de mon plan. J'avais dans l'idée de mettre comme premier axe: Un incipit traditionnel.
Merci d'avance pour votre aide.



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