L’inégalité devant les soins

Sujet du devoir

Document: extrait d’un article de Sandrine Blanchard (Dossiers et documents du Monde, septembre 2006, n° 356)

« Une étude, publiée en juillet par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), vient une nouvelle fois
confirmer le poids du gradient social dans les statistiques de santé. Ainsi, ce sont les ménages d’ouvriers et d’employés qui se déclarent le plus souvent en mauvais état de santé, qui bénéficient le moins d’une couverture complémentaire maladie et qui renoncent le plus à des soins pour des raisons financières.

Dans un pays où l’égalité d’accès aux soins est théoriquement respectée grâce à un système d’assurance-maladie basé sur la solidarité nationale, force est de constater que les plus riches se portent mieux et vivent plus longtemps que les plus pauvres. « Le droit à la santé en France n’est pas un droit reconnu à tous » constate la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans un rapport remis en janvier au premier ministre. La France est le pays de l’Europe de l’Ouest où la différence de mortalité prématurée (avant 65 ans) entre les hommes exerçant une activité manuelle et ceux exerçant un métier non manuel est la plus forte.

MIEUX VAUT ÊTRE INGENIEUR QUE MANUTENTIONNAIRE

Pour résumer à gros traits, mieux vaut être un ingénieur résidant dans le Sud-Ouest qu’un manutentionnaire dans le Nord. Un cadre supérieur de 35 ans peut espérer vivre 7,5 années de plus qu’un ouvrier non qualifié du même âge et, entre les deux, le niveau d’espérance de vie suit la hiérarchie professionnelle. Ces inégalités sociales apparaissent dès la naissance. Se penchant sur la politique gouvernementale en faveur de la périnatalité, la Cour des comptes a regretté en février, que « la surveillance de la grossesse reste fortement corrélée au niveau d’emploi de la femme enceinte ».

Tout au long de la vie, état de santé et niveau social vont de pair. Ainsi, la proportion de jeunes de moins de 20 ans présentant au moins
une déficience est deux fois plus élevée dans les familles ouvrières que dans celles où le chef de famille est cadre supérieur. Et, lorsque le père est ouvrier non qualifié, le problème du surpoids et de l’obésité est deux fois plus fréquent chez les enfants. Plus tard, les risques de mourir prématurément d’un cancer du poumon, d’un cancer des voies aéro-digestives supérieures (larynx, pharynx, bouche), d’une cirrhose, d’un accident de la route ou par suicide sont beaucoup plus importants chez les ouvriers et employés que chez les cadres.

Sandrine Blanchard
Le Monde

Thème : L’inégalité devant les soins

En utilisant précisément le document page suivante et vos connaissances personnelles, vous répondrez aux questions suivantes:

1) Que montre le document sur l’égalité d’accès aux soins?
2) Quelles sont les disparités décrites dans le document?
3) Quelle signification doit-on donner à la phrase soulignée?
4) Pourquoi les dépenses de santé sont-elles de plus en plus élevées?

ps: pour la 3) la phrase souligner est: "Ainsi, ce sont les ménages d’ouvriers et d’employés qui se déclarent le plus souvent en mauvais état de santé, qui bénéficient le moins d’une couverture complémentaire maladie et qui renoncent le plus à des soins pour des raisons financières."

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