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Publié le 22 mai 2012 il y a 11A par Anonyme - Fin › 29 mai 2012 dans 11A
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Sujet du devoir

La tragédie et la comédie au XVIIe siècle :le classicisme

Corpus:Texte A. Molière, L’Avare (acte V, scène 3)
Texte B. Molière, Tartuffe (acte V, scène 7)
Texte C. Molière, Monsieur de Pourceaugnac (Acte III, scène 3)

Texte A.Molière, L’Avare (acte V, Scène 3)
Harpagon est un avare qui a promis sa fille Élise à un vieil homme riche.
Mais celle-ci aime Valère et ils se sont engagés secrètement. Or on vient de
dérober à Harpagon sa chère cassette remplie de louis d’or. Une enquête
est menée…

Scène 3 – Harpagon, un commissaire, Valère, Maître Jacques.
HARPAGON. Approche, viens confesser l’action la plus noire, l’attentat le plus
horrible qui jamais ait été commis.
VALÈRE. Que voulez-vous, monsieur ?
HARPAGON. Comment, traître, tu ne rougis pas de ton crime ?
VALÈRE. De quel crime voulez-vous donc parler ?
HARPAGON. De quel crime je veux parler, infâme ? comme si tu ne savais pas
ce que je veux dire ! C’est en vain que tu prétendrais de le déguiser : l’affaire
est découverte, et l’on vient de m’apprendre tout. Comment abuser
ainsi de ma bonté, et s’introduire exprès chez moi pour me trahir, pour
me jouer un tour de cette nature ?
VALÈRE. Monsieur, puisqu’on vous a découvert tout, je ne veux point chercher
de détours et vous nier la chose.
MAÎTRE JACQUES à part. Oh ! oh ! Aurais-je deviné sans y penser ?
VALÈRE. C’était mon dessein de vous en parler, et je voulais attendre, pour
cela, des conjonctures favorables ; mais puisqu’il est ainsi, je vous conjure
de ne vous point fâcher, et de vouloir entendre mes raisons.
HARPAGON. Et quelles belles raisons peux-tu me donner, voleur infâme ?
VALÈRE. Ah ! Monsieur, je n’ai pas mérité ces noms. Il est vrai que j’ai commis
une offense envers vous ; mais, après tout, ma faute est pardonnable.
HARPAGOn. Comment ! pardonnable ? Un guet-apens, un assassinat de la
sorte ?
VALÈRE. De grâce, ne vous mettez point en colère. Quand vous m’aurez ouï,
vous verrez que le mal n’est pas si grand que vous le faites.
HARPAGON. Le mal n’est pas si grand que je le fais ! Quoi ! mon sang, mes
entrailles, pendard !
VALÈRE. Votre sang, Monsieur, n’est pas tombé dans de mauvaises mains.
Je suis d’une condition à ne lui point faire de tort ; et il n’y a rien, en tout
ceci, que je ne puisse bien réparer.
HARPAGON. C’est bien mon intention, et que tu me restitues ce que tu m’as ravi.
VALÈRE. Votre honneur, Monsieur, sera pleinement satisfait.
HARPAGON. Il n’est pas question d’honneur là-dedans. Mais, dis-moi, qui
t’a porté à cette action ?
VALÈRE. Hélas ! me le demandez-vous ?
HARPAGON. Oui, vraiment, je te le demande.
VALÈRE. Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait faire, l’Amour.
HARPAGON. L’Amour ?
VALÈRE. Oui.
HARPAGON. Bel amour, bel amour, ma foi ! l’amour de mes louis d’or !
VALÈRE. Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui m’ont tenté, ce
n’est pas cela qui m’a ébloui ; et je proteste de ne prétendre rien à tous
vos biens, pourvu que vous me laissiez celui que j’ai.
HARPAGON. Non ferai, de par tous les diables ! je ne te le laisserai pas. Mais
voyez quelle insolence, de vouloir retenir le vol qu’il m’a fait !
VALÈRE. Appelez-vous cela un vol ?
HARPAGON. Si je l’appelle un vol ? un trésor comme celui-là !
VALÈRE. C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous ayez, sans
doute ; mais ce ne sera pas le perdre que de me le laisser. Je vous le
demande à genoux, ce trésor plein de charmes ; et, pour bien faire, il faut
que vous me l’accordiez.
HARPAGON. Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?
VALÈRE. Nous nous sommes promis une foi mutuelle, et avons fait serment
de ne nous point abandonner.

Texte B.Molière, Tartuffe (acte V, scène 7 – v.1861-1908)

Au dénouement de la pièce, Orgon comprend qu’il a été la dupe de Tartuffe,
un faux dévot qui n’en voulait qu’à son bien et qu’à sa femme, Elmire. Bien
que son entourage l’ait prévenu des manigances de Tartuffe, Orgon s’est
obstiné dans son amitié pour lui. C’est donc une cruelle désillusion pour lui.
Dans la dernière scène, un nouvel événement se produit. Tartuffe, absent
depuis la fin de l’acte IV, revient pour prendre possession de la maison d’Orgon,
léguée par un acte notarié qu’il lui a extorqué malhonnêtement…

Scène dernière
L’exempt1, TARTUFFE, ORGON, VALÈRE, ELMIRE, MARIANE, etc.
TARTUFFE
Tout beau, Monsieur, tout beau, ne courez point si vite ;
Vous n’irez pas fort loin pour trouver votre gîte,
Et de la part du Prince2 on vous fait prisonnier.
ORGON
Traître, tu me gardais ce trait pour le dernier !
C’est le coup, scélérat, par où tu m’expédies3,
Et voilà couronner toutes tes perfidies.
TARTUFFE
Vos injures n’ont rien à4 me pouvoir aigrir,
Et je suis pour le Ciel appris5 à tout souffrir.
CLÉANTE
La modération est grande, je l’avoue !
DAMIS6
Comme du Ciel l’infâme impudemment se joue !
TARTUFFE
Tous vos emportements ne sauraient m’émouvoir,
Et je ne songe à rien qu’à faire mon devoir.
MARIANE
Vous avez de ceci grande gloire à prétendre,
Et cet emploi pour vous est fort honnête à prendre.
Tartuffe
Un emploi ne saurait être que glorieux
Quand il part du pouvoir qui m’envoie en ces lieux.
ORGON
Mais t’es-tu souvenu que ma main charitable,
Ingrat, t’a retiré d’un état misérable ?
TARTUFFE
Oui, je sais quels secours j’en ai pu recevoir ;
Mais l’intérêt du Prince est mon premier devoir ;
De ce devoir sacré la juste violence
Étouffe dans mon coeur toute reconnaissance,
Et je sacrifierais à de si puissants noeuds
Ami, femme, parents, et moi-même avec eux.
ELMIRE
L’imposteur !
DORINE
Comme il sait de traîtresse manière
Se faire un beau manteau de tout ce qu’on révère !
CLÉANTE
Mais, s’il est si parfait que vous le déclarez,
Ce zèle qui vous pousse et dont vous vous parez,
D’où vient que pour paraître il s’avise d’attendre
Qu’à poursuivre sa femme il ait su vous surprendre,
Et que vous ne songez à l’aller dénoncer
Que lorsque son honneur l’oblige à vous chasser ?
Je ne vous parle point, pour devoir en distraire7,
Du don de tout son bien qu’il venait de vous faire ;
Mais le voulant traiter en coupable aujourd’hui,
Pourquoi consentiez-vous à rien8 prendre de lui ?
TARTUFFE, à l’Exempt9.
Délivrez-moi, Monsieur, de la criaillerie,
Et daignez accomplir votre ordre, je vous prie.
L’EXEMPT
Oui, c’est trop demeurer sans doute à l’accomplir.
Votre bouche à propos m’invite à le remplir ;
Et, pour l’exécuter, suivez-moi tout à l’heure10
Dans la prison qu’on doit vous donner pour demeure.
TARTUFFE
Qui ? moi, Monsieur ?
L’EXEMPT
Oui, vous.
TARTUFFE
Pourquoi donc la prison ?
L’EXEMPT
Ce n’est pas vous à qui j’en veux rendre raison.
(À Orgon)
Remettez-vous, Monsieur, d’une alarme si chaude.
Nous vivons sous un prince ennemi de la fraude,
Un prince dont les yeux se font jour dans les coeurs,
Et que ne peut tromper tout l’art des imposteurs.
(...)

1. L’officier royal chargé des arrestations.
2. Le prince = le roi Louis XIV.
3. Achever, porter le dernier coup. Tu m’expédies = tu m’achèves.
4. À = pour.
5. « Être appris » = être instruit.
6. C’est le fils d’Orgon. Damis est revenu (V, 3) pour sauver son père du danger qu’il encourt suite à la disparition
de la cassette de son ami Argas, un frondeur, qu’il tenait cachée chez lui pour le protéger, et que Tartuffe a remis
à la justice royale (V,6).
7. « pour devoir en distraire » = alors que ce don aurait dû vous détourner de dénoncer Orgon.
8. Rien = quelque chose (étymologiquement « rien » vient de res en latin qui signifie « chose »). Rien a pris progressivement
un sens négatif en français parce qu’employé avec la négation « ne ».
9. Officier de la garde personnelle du roi.

Texte C.Molière, Monsieur de Pourceaugnac (Acte III, sc.3)

Pour fuir un jugement injuste, monsieur de Pourceaugnac, un petit gentilhomme
de province ridicule, a dû se déguiser en femme. Il est la dupe
d’intrigants qui en veulent à son argent. Au cours de ses mésaventures,
il croise des médecins qui lui imposent des lavements, et deux gardes
Suisses qui en veulent à sa vertu…
SECOND SUISSE. Ah ! pon chour, Mameselle.
PREMIER SUISSE. Que faire fous là tout seul ?
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. J’attends mes gens, Messieurs.
SECOND SUISSE. Ly est belle, par mon foy !
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Doucement, Messieurs.
PREMIER SUISSE. Fous, Mameselle, fouloir finir réchouir fous à la Crève ?
Nous faire foir à fous un petit pendement pien choly.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Je vous rends grâce.
SECOND SUISSE. L’est un gentilhomme Limosin, qui sera pendu chantiment
à un grand potence.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Je n’ai pas de curiosité.
PREMIER SUISSE. Ly est là un petit teton qui l’est drole.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Tout beau.
PREMIER SUISSE. Mon foy ! moy couchair pien avec fous.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Ah ! c’en est trop, et ces sortes d’ordures-là ne
se disent point à une femme de ma condition.
SECOND SUISSE. Laisse, toy ; l’est moy qui le veut couchair avec elle.
PREMIER SUISSE. Moy ne vouloir pas laisser.
SECOND SUISSE. Moy ly vouloir, moy.
Ils le tirent avec violence.
PREMIER SUISSE. Moy ne faire rien.
SECOND SUISSE. Toy l’avoir menty.
PREMIER SUISSE. Toy l’avoir menty toy-mesme.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC. Au secours ! À la force !

10. « Tout à l’heure » = sur-le-champ.

Questions sur le corpus:

1) Identifiez les procédés dramaturgiques utilisés dans les trois pièces.
Quel est l’effet produit ? (3 points)
2) À quel type de comédie chaque extrait de pièce nous renvoie-t-il ?
Justifiez votre réponse en vous appuyant sur une analyse de chaque
scène proposée. (3 points)

Travail d’écriture:
Vous traiterez au choix l’un des deux sujets suivants.
 1)Écriture de commentaire
Vous ferez le commentaire de l’extrait de Tartuffe (texte B).
 2)Dissertation
Pensez-vous que la comédie a pour fonction première de divertir le public ?
Vous examinerez la problématique suivante en vous fondant sur les
extraits du corpus, de la séquence étudiée ainsi que sur vos connaissances
personnelles.

Où j'en suis dans mon devoir

Bonjour,
J'ai fais les questions,et j'ai pris la dissertation:j'ai fais l'introduction,le plan:I)Non,II)Oui,Conclusion

Mais pour trouver des arguments pour mon développement je n'arrives pas à en trouver si quelqu'un peut m'aider merci d'avance:D



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