Emile Zola, Pot-bouille(1882)

Publié le 18 mars 2019 il y a 5A par Anonyme - Fin › 21 mars 2019 dans 5A
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Sujet du devoir

Bonjours, j'ai besoin d'aide pour 3 questions en Français car je n'y comprend rien.

La malheureuse, du reste, se serrait à étouffer. Elle trouvait son ventre raisonnablemen, il lui semblait bien lourd tout de même, quand elle devait laver sa cuisine. Les deux derniersmois furent affreux de douleurs endurées,avec une obstination de silence héroïque .

Ce soir-là,Adèle monta se coucher evrs onze heures. La pensées de la soirée du lendemain la térrifait:encre trimer, encore être bousculée par Julie! et elle ne pouvait plus aller, elle avait tout le bas en compote.(...)

Les premières contractions la prennent dans la nuit.

Même lorsque son ventre la laissait un peu respirer, elle souffrait là, sans arrêt, d’une souffrance fixe et têtue. Et, pour se soulager, elle s’était empoigné les fesses à pleines mains, elle se les soutenait, pendant qu’elle continuait à marcher en se dandinant, les jambes nues, couvertes jusqu’aux genoux de ses gros bas. Non, il n’y avait pas de bon Dieu ! Sa dévotion se révoltait, sa résignation de bête de somme qui lui avait fait accepter sa grossesse comme une corvée de plus, finissait par lui échapper. Ce n’était donc pas assez de ne jamais manger à sa faim, d’être le souillon sale et gauche, sur lequel la maison entière tapait : il fallait que les maîtres lui fissent un enfant ! Ah ! les salauds ! Elle n’aurait pu dire seulement si c’était du jeune ou du vieux, car le vieux l’avait encore assommée, après le mardi gras. L’un et l’autre, d’ailleurs, s’en fichaient pas mal, maintenant qu’ils avaient eu le plaisir et qu’elle avait la peine ! Elle devrait aller accoucher sur leur paillasson, pour voir leur tête. Mais sa terreur la reprenait : on la jetterait en prison, il valait mieux tout avaler.(...)

Adèle perd les eaux.

Et elle était à peine recouchée, que le travail d’expulsion commença.

Alors, pendant près d’une heure et demie, se déclarèrent des douleurs dont la violence augmentait sans cesse.(...) et des crampes atroces l’étreignaient à chaque reprise du travail, les grandes douleurs la bouclaient d’une ceinture de fer. Enfin, les os crièrent, tout lui parut se casser, elle eut la sensation épouvantée que son derrière et son devant éclataient, n’étaient plus qu’un trou par lequel coulait sa vie ; et l’enfant roula sur le lit, entre ses cuisses, au milieu d’une mare d’excréments et de glaires sanguinolentes.

Elle avait poussé un grand cri, le cri furieux et triomphant des mères. Aussitôt, on remua dans les chambres voisines, des voix empâtées de sommeil disaient : « Eh bien ! quoi donc ? on assassine !… Y en a une qu’on prend de force !… Rêvez donc pas tout haut ! » Inquiète, elle avait repris le drap entre les dents, elle serrait les jambes et ramenait la couverture en tas sur l’enfant, qui lâchait des miaulements de petit chat. Mais elle entendit Julie ronfler de nouveau, après s’être retournée ; pendant que Lisa, rendormie, ne sifflait même plus.(...)

La bonne réussit à couper elle-même le cordon et à expulser le placenta.

Après s’être habillée, elle enveloppa l’enfant de vieux linge, puis le plia dans deux journaux. Il ne disait rien, son petit cœur battait pourtant. Comme elle avait oublié de regarder si c’était un garçon ou une fille, elle déplia les papiers. C’était une fille. Encore une malheureuse ! de la viande à cocher ou à valet de chambre, comme cette Louise, trouvée sous une porte ! Pas une bonne ne remuait encore, et elle put sortir, se faire tirer en bas le cordon par M. Gourd endormi, aller poser son paquet dans le passage Choiseul dont on ouvrait les grilles, puis remonter tranquillement. Elle n’avait rencontré personne. Enfin, une fois dans sa vie, la chance était pour elle !

Tout de suite, elle arrangea la chambre. Elle roula la toile cirée sous le lit, alla vider le pot, revint donner un coup d’éponge par terre. Et, exténuée, d’une blancheur de cire, le sang coulant toujours entre ses cuisses, elle se recoucha, après s’être tamponnée avec une serviette. Ce fut ainsi que madame Josserand la trouva, lorsqu’elle se décida à monter vers neuf heures, très surprise de ne pas la voir descendre. La bonne s’étant plainte d’une diarrhée affreuse qui l’avait épuisée toute la nuit, madame s’écria :

— Pardi ! vous aurez encore trop mangé ! Vous ne songez qu’à vous emplir.

EMILE ZOLA, Pot-Bouille(1882)

 

Questions:

1° Commen les pensées et paroles de la bonne sont-elle raportées? Quel niveau de langue est emplyé? Indiquer l'intérêt de ces choix?

2° A partir de la structure narrative du texte, pouvez-vous indiquer les différentes étapes d'un accouchement?

3° Montrer que Zola ne dissimule pas certains détails réels et crus de l'accouchement. Pourquoi, selon vous, les détracteurs de Zola ont-ils pu qualifier ses romans de littérature "obscène", "ordurière"?

Merci beaucoup de votre aide 




3 commentaires pour ce devoir


Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 18 mars 2019

1: deux exemples:

- style indirect libre (c'est en fait la servante qui pense): "Non, il n’y avait pas de bon Dieu !"

- et aussi, narrateur omniscient (il connaît tout de la servante et commente ses pensées): "Sa dévotion se révoltait,..."

Les réponses aux questions 2 et 3 me paraîssent assez faciles à trouver.  Pour t'aider, deux définitions:

obscène: http://www.cnrtl.fr/definition/obsc%C3%A8ne

ordurier: http://www.cnrtl.fr/definition/ordurier

 

Anonyme
Anonyme
Posté le 19 mars 2019

Merci beaucoup 

Entrechat#5522
Entrechat#5522
Posté le 19 mars 2019

Bon travail à toi.


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