Lecture analytique sur l'acte II, scène 6 de Britannicus

Publié le 17 avr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 24 avr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

BRITANNICUS
Madame, quel bonheur me rapproche de vous ?
Quoi ! je puis donc jouir d'un entretien si doux ?
Mais, parmi ce plaisir, quel chagrin me dévore !
Hélas ! puis-je espérer de vous revoir encore ?
Faut-il que je dérobe avec mille détours,
Un bonheur que vos yeux m'accordaient tous les jours.
Quelle nuit ! quel réveil ! Vos pleurs, votre présence
N'ont point de ces cruels désarmé l'insolence !
Que faisait votre amant ? Quel démon envieux
M'a refusé l'honneur de mourir à vos yeux ?
Hélas ! dans la frayeur dont vous étiez atteinte,
M'avez-vous en secret adressé quelque plainte ?
Ma princesse, avez-vous daigné me souhaiter ?
Songiez-vous aux douleurs que vous m'alliez coûter ?
Vous ne me dites rien ! Quel accueil ! Quelle glace !
Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ?
Parlez : nous sommes seuls. Notre ennemi, trompé,
Tandis que je vous parle, est ailleurs occupé.
Ménageons les moments de cette heureuse absence.
JUNIE
Vous êtes en des lieux tout pleins de sa puissance :
Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux ;
Et jamais l'empereur n'est absent de ces lieux.
BRITANNICUS
Et depuis quand, madame, êtes-vous si craintive ?
Quoi ! déjà votre amour souffre qu'on le captive ?
Qu'est devenu ce coeur qui me jurait toujours
De faire à Néron même envier nos amours ?
Mais bannissez, madame, une inutile crainte :
La foi dans tous les coeurs n'est pas encore éteinte ;
Chacun semble des yeux approuver mon courroux ;
La mère de Néron se déclare pour nous.
Rome, de sa conduite elle-même offensée...
JUNIE
Ah ! Seigneur ! vous parlez contre votre pensée.
Vous-même, vous m'avez avoué mille fois
Que Rome le louait d'une commune voix ;
Toujours à sa vertu vous rendiez quelque hommage.
Sans doute la douleur vous dicte ce langage.
BRITANNICUS
Ce discours me surprend, il le faut avouer :
Je ne vous cherchais pas pour l'entendre louer.
Quoi ! pour vous confier la douleur qui m'accable,
A peine je dérobe un moment favorable ;
Et ce moment si chère, madame, est consumé
A louer l'ennemi dont je suis opprimé !
Qui vous rend à vous-même, en un jour, si contraire ?
Quoi ! même vos regards ont appris à se taire ?
Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux !
Néron vous plairait-il ? Vous serais-je odieux ?
Ah ! si je le croyais !... Au nom des dieux, madame,
Eclaircissez le trouble où vous jetez mon âme.
Parlez. Ne suis-je plus dans votre souvenir ?
JUNIE
Retirez-vous, Seigneur ; l'empereur va venir.
BRITANNICUS
Après ce coup, Narcisse, à qui dois-je m'attendre ?

1. En prenant appui sur le lexique et sur la ponctuation, dites quels est le thème de la tirade de Britannicus et quel en est le registre. A quel moment le lecteur perçoit-il un changement? A quel moment le spectateur a t il pu le percevoir?
2. Etudiez de la maniere dont se met en place le malentendu qui sépare progressivement les jeunes gens: quelle réplique de Junie en est la cause? Sur quoi porte le malentendu? Comment s'aggrave-t-il?
3. Qu'y a-t-il de tragique dans ce malentendu? Qu'est-ce qui rend impossible, durant la scène, toute élucidation de la situation?

Où j'en suis dans mon devoir

1. Le thème porte sur l'amour (Est-ce trop vague ?) et le registre me semble lyrique. Le changement est perçu dès le départ par le spectateur mais seulement lorsque B. dit "Vous ne me dites rien ?" par le lecteur.



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