Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIXe siècle

Publié le 20 nov. 2015 il y a 8A par Anonyme - Fin › 30 nov. 2015 dans 8A
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Sujet du devoir

Fille de Gervaise et de Coupeau, Nana a connu une brève carrière de comédienne et de prostituée de luxe.

Elle ruine et humilie de nombreux amants. Puis, elle les quitte peu à peu et disparaît. Elle part sans doute en

Russie d’où elle revient pour voir son fi ls. Atteinte par la syphilis, elle meurt, dans d’atroces souffrances, dans

un hôtel situé dans le quartier des grands boulevards. Elle a été veillée par quelques amies, à la fois fi dèles et

curieuses de voir à quoi ressemble le cadavre de celle qui fut l’une des plus jolies femmes de Paris. Au même

moment, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.

Le cadavre commençait à empoisonner la chambre. Ce fut une panique, après une longue insouciance.

— Filons, fi lons, mes petites chattes, répétait Gaga. Ce n’est pas sain.

Elles sortaient vivement, en jetant un regard sur le lit. Mais, comme Lucy, Blanche et Caroline étaient

encore là, Rose donna un dernier coup d’oeil pour laisser la pièce en ordre. Elle tira un rideau devant

la fenêtre ; puis, elle songea que cette lampe n’était pas convenable, il fallait un cierge ; et, après avoir

allumé l’un des fl ambeaux de cuivre de la cheminée, elle le posa sur la table de nuit, à côté du corps.

Une lumière vive éclaira brusquement le visage de la morte. Ce fut une horreur. Toutes frémirent et se

sauvèrent.

— Ah ! elle est changée, elle est changée, murmurait Rose Mignon, demeurée la dernière.

Elle partit, elle ferma la porte. Nana restait seule, la face en l’air, dans la clarté de la bougie. C’était un

charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin. Les

pustules avaient envahi la fi gure entière, un bouton touchant l’autre ; et, fl étries, affaissées, d’un aspect

grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne

retrouvait plus les traits. Un oeil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de

la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait, comme un trou noir et gâté. Le nez suppurait encore.

Toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans un rire abominable.

Et, sur ce masque horrible et grotesque du néant, les cheveux, les beaux cheveux, gardant leur

fl ambée de soleil, coulaient en un ruissellement d’or. Vénus1 se décomposait. Il semblait que le virus

pris par elle dans les ruisseaux, sur les charognes tolérées2, ce ferment dont elle avait empoisonné un

peuple, venait de lui remonter au visage et l’avait pourri.

La chambre était vide. Un grand souffl e désespéré monta du boulevard3 et gonfl a le rideau.

— À Berlin ! à Berlin ! à Berlin !

Consignes

Vous allez réaliser une lecture analytique partielle de ce texte en suivant point par point « la méthode

à suivre » ci-dessous.

Cette lecture répondra à la question suivante :

En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Vous développerez cette lecture en deux axes :

1. Un portrait naturaliste

a. Un ancrage spatio-temporel réaliste

b. Des personnages réalistes

c. Une évocation presque médicale du corps de Nana

2. Un portrait qui dépasse la dimension naturaliste

a. Un portrait hyperbolique : entre horreur et fascination

1. Nana débute sa carrière de comédienne en interprétant la Blonde Vénus au Théâtre des variétés, où son succès tient moins à

son bien médiocre talent d’actrice qu’à son audace et à la séduction de son corps nu, voilé d’une simple gaze.

2. On peut voir dans cette expression une allusion aux maisons de tolérance, établissements offrant les services de prostituées.

3. L’un des boulevards dessinés par Haussmann, préfet de Paris, sous Napoléon III. Haussmann a, en effet, présidé aux

énormes changements qu’a connu la capitale sous le Second Empire. Il est ainsi responsable du percement des grands boulevards

Sébastopol, Magenta, Arago, Voltaire, Diderot, Cours de Vincennes, Malesherbes, Saint-Germain, puis de celui des

avenues Kléber, Foch, Victor Hugo, Niel, Friedland, Iéna, etc

b. Un travail de mise en scène

c. Un portrait à la portée symbolique et politique

Méthode à suivre

Voici une lecture analytique répondant à cette question.

Vous allez la compléter en rédigeant :

1. Une introduction :

- où vous débuterez par une brève présentation de l’auteur, de l’oeuvre, du type de texte et de son thème ;

- où vous vous présenterez la question posée et ferez l’annonce du plan ;

2. Les paragraphes a et c de l’axe 1 et les paragraphes a et b de l’axe 2 :

- une phrase d’introduction présentera chaque axe étudié ;

- chaque paragraphe comportera une idée générale, son explication et sa justification par l’analyse

du texte ;

3. Une conclusion.

Lecture analytique à compléter

[Introduction à rédiger]

▶ [Axe 1 : phrase d’introduction et paragraphe a à rédiger]

[Paragraphe b] Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère

réaliste. Elles sont identifi ables socialement : il s’agit de cinq courtisanes, représentatives de leur

époque. En effet, il n’est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n’entretienne une

courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy,

Caroline, Blanche et Rose Mignon. L’utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre »

de façon immédiate les personnages par le lecteur et d’imiter les tournures familières de leur milieu :

« Filons, fi lons, mes petites chattes ». Enfi n, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement

d’une « longue insouciance » à la « panique » en apercevant le corps de leur amie en train de

se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste. Les mots « panique » et « insouciance »,

utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent

soudain conscience de la situation.

[Paragraphe c à rédiger]

▶ [Axe 2 : phrase d’introduction et paragraphe a à rédiger]

[Paragraphe b à rédiger]

[Paragraphe c] Enfi n, la scène décrite comporte une visée symbolique et politique. En effet, Zola ne se

contente pas de décrire les effets de la maladie et de la mort mais il ajoute des termes à connotations

morales très négatives : « corrompue », « horrible et grotesque », « dont elle avait empoisonné venait

de lui remonter au visage et l’avait pourrie », « dans un rire abominable ». De fait, la décomposition du

corps de Nana, symbolise la décomposition du régime. La référence à la pourriture rappelle un thème

développé tout au long du roman : celui de la contamination de la société par la vénalité. Tout s’achète

et tout se vend, y compris l’amour, comme en témoigne la présence de ces prostituées dans la chambre.

Zola développe ainsi toute une thématique de la corruption, qui est aussi celle de ce régime : « charognes

tolérées » (allusion aux maisons de tolérance), « ferment », avec des références à la boue, à la pourriture

et à la moisissure. Nana a « empoisonné un peuple » et sa mort, sa décomposition coïncident avec

la décomposition et l’effondrement du Second Empire. Métonymiquement, Nana est le régime entier,

travaillé par la prostitution et la corruption et il y a bien, chez Zola, une visée politique évidente qui va audelà

de l’objectivité naturaliste.

conclusion a rediger

 

Où j'en suis dans mon devoir

 J'ai fais l'intro mais après je comprend rien il y a un cnedien ou autre pour de l'aide =)




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