aider moi sil vou plai

Publié le 11 mars 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 18 mars 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

CRÉON
Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. Et Dieu sait si j’aimais autre chose
dans la vie que d’être puissant…
ANTIGONE
Il fallait dire non, alors !
CRÉON
Je le pouvais. Seulement, je me suis senti tout d’un coup comme un ouvrier qui
refusait un ouvrage. Cela ne m’a pas paru honnête. J’ai dit oui.
ANTIGONE
Eh bien, tant pis pour vous. Moi, je n’ai pas dit « oui » ! Qu’est-ce que vous
voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres
histoires? Moi, je peux dire «non» encore à tout ce que je n’aime pas et je suis
seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous
pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit « oui ».
CRÉON
Écoute-moi.
ANTIGONE
Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. Vous avez dit « oui ». Je n’ai plus
rien à apprendre de vous. Pas vous. Vous êtes là à boire mes paroles. Et si vous
n’appelez pas vos gardes, c’est pour m’écouter jusqu’au bout.
CRÉON
Tu m’amuses !
ANTIGONE
Non. Je vous fais peur. C’est pour cela que vous essayez de me sauver. Ce serait
tout de même plus commode de garder une petite Antigone vivante et muette
dans ce palais. Vous êtes trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout. Mais
vous allez tout de même me faire mourir tout à l’heure, vous le savez, et c’est
pour cela que vous avez peur. C’est laid un homme qui a peur.
CRÉON, sourdement.
Eh bien, oui, j’ai peur d’être obligé de te tuer si tu t’obstines. Et je ne le
voudrais pas.
ANTIGONE
Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! Vous n’auriez pas
voulu non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l’auriez pas voulu ?
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30
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35
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40
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45
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CRÉON
Je te l’ai dit.
ANTIGONE
Et vous l’avez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans
le vouloir. Et c’est cela, être roi !
CRÉON
Oui, c’est cela !
ANTIGONE
Pauvre Créon! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes
m’ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.
CRÉON
Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres,
c’est assez payé pour que l’ordre règne dans Thèbes. Mon fils t’aime. Ne m’oblige
pas à payer avec toi encore. J’ai assez payé.
ANTIGONE
Non. Vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant !
CRÉON, la secoue soudain, hors de lui.
Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote !
J’ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu’il y en ait qui disent
oui. Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de
toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là
qui ballotte. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et
les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien
que pour eux, avec toute la provision d’eau douce pour tirer au moins leurs os
de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer, et toutes
ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau,
à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu, alors, qu’on a le temps
de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire « oui » ou «non», de se demander s’il ne
faudra pas payer trop cher un jour et si
on pourra encore être un homme après ?
On prend le bout de bois, on redresse
devant la montagne d’eau, on gueule un
ordre et on tire dans le tas, sur le premier
qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de
nom. C’est comme la vague qui vient de
s’abattre sur le pont devant vous ; le vent
qui vous gifle, et la chose qui tombe
dans le groupe n’a pas de nom. C’était
peut-être celui qui t’avait donné du feu
en souriant la veille. Il n’a plus de nom.
Et toi non plus, tu1 n’as plus de nom,
cramponné à la barre. Il
n’y a plus que
le bateau qui ait un nom et la tempête.
Est-ce que tu le comprends, cela ?
ANTIGONE, secoue la tête.
Je ne veux pas comprendre. C’est bon
pour vous. Moi je suis là pour autre chose
que pour comprendre. Je suis là pour vous
dire non et pour mourir.

Où j'en suis dans mon devoir

3. a. Quelle expression, dans la 2e réplique de Créon, fait écho
à la 1re réplique d’Antigone ?
b. Relevez d’autres passages du texte qui fonctionnent de
manière identique.
c. Sur quelle figure de style ces passages reposent-ils ?
Qu’expriment-ils dans le rapport des deux protagonistes ?
4. Relisez les didascalies : que mettent-elles en lumière ?
5. Lequel des deux personnages refuse la discussion ? Justifiez



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 11 mars 2011
4- Les didascalies: Créon (sourdement) (la secoue, soudain hors de lui); Antigone (secoue la tête) mettent en lumière l'état d'esprit des personnages......à toi de trouver!

5- C'est bien sûr Antigone qui refuse la discussion: "Je n'ai rien à apprendre de vous " "je ne veux pas comprendre....je suis là pour vous dire non et pour mourir."

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