Jean Giono

Publié le 27 oct. 2011 il y a 12A par Anonyme - Fin › 3 nov. 2011 dans 12A
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Sujet du devoir

Le narrateur, en se rendant dans la vieille épicerie de son enfance, voit ses souvenirs resurgir et son imagination vagabonder.


Il n'y avait qu'une lampe à pétrole pendue dans un cardan(1) de cuivre. On semblait être dans la poitrine d'un oiseau : le plafond montait en voûte aiguë dans l'ombre. La poitrine d'un oiseau ? Non, la cale d'un navire. Des sacs de riz, des paquets de sucre, le pot de la moutarde, des marmites à trois pieds, la jarre aux olives, les fromages blancs sur des éclisses(2), le tonneau aux harengs. Des morues sèches pendues à une solive(3) jetaient de grandes ombres sur les vitrines à cartonnages où dormait la paisible mercerie, et, en me haussant sur la pointe des pieds, je regardais la belle étiquette du fil au Chinois(4). Alors, je m'avançais doucement, doucement ; le plancher en latte souple ondulait sous mon pied. La mer, déjà, portait le navire. Je relevais le couvercle de la boîte au poivre. L'odeur. Ah, cette plage aux palmiers avec le Chinois et ses moustaches. J'éternuais. "Ne t'enrhume pas, Janot. - Non, mademoiselle." Je tirais le tiroir au café. L'odeur. Sous le plancher l'eau molle ondulait : on la sentait profonde, émue de vents magnifiques. On n'entend plus les cris du port.
Dehors, le vent tirait sur les pavés un long câble de feuilles sèches. J'allais à la cachette de la cassonade(5). Je choisissais une petite bille de sucre roux. Pendant que ça fondait sur ma langue, je m'accroupissais dans la logette entre le sac des poids chiches et la corbeille des oignons : l'ombre m'engloutissait : j'étais parti.

Jean GIONO, "Le voyageur immobile", L'eau vive, 1943.
(1) Cardan : système de suspension.
(2) Eclisse : fond en osier destiné à faire égoutter les fromages.
(3) Solive : poutre qui soutient le plafond.
(4) Fil au chinois : "le chinois" est le nom d'une marque commerciale de fil. L'étiquette représente un chinois à longues moustaches.
(5) Cassonade : sucre roux.

Questions :
6. a. A quoi l'épicerie est-elle comparée ?
b. Quels élements du texte prolongent-ils cette comparaison ?

7. a. Quel effet la phrase " La mer déjà portait le navire " produit-elle dans le contexte ?
b. Comment expliquez-vous cette phrase ?

8. a. Relevez les occurences appartenant au champ lexical de la mer.
b. Quel récit ces mots et expressions construisent-ils à l'intérieur du texte lui-même ?

9. Relevez, dans la dernière phrase du texte, les mots qui suggèrent l'idée d'un espace resserre.

10. a. A quel temps est conjigué le verbe " j'étais partis" ?
b. Que nous apprend l'emplois de ce temp sur létat d'esprit d narrateur ?

11. a. Quelle fonction logique faut-il donner aux deux points dans : " l'ombre m'engloutissait : j'étais parti " ?
b. Que nous apprend cette phrase sur le voyage de l'enfant ?

Où j'en suis dans mon devoir

6. a. L'épicerie est comparé à une poitrine d'oiseau
9. Logette, l'ombre m'engloutissait.
10. a. Au plus-que-parfait.



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 28 oct. 2011
Pour la 8. a. J'ai trouver navire, plage de palmier,port.
Pour la 10. b. Comme quoi il est nostalgique.

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