dissertation

Publié le 14 févr. 2015 il y a 9A par Anonyme - Fin › 24 févr. 2015 dans 9A
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Sujet du devoir

Peut-on ne croire en rien ?


Remarques concernant l’analyse du sujet de dissertation :
• Lorsque qu’il écrit Dom Juan, Molière met en scène un séducteur qui prétend être affranchi de toute croyance. Cet homme «
ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou ». La foi religieuse et la superstition lui sont étrangères. Il fustige la crédulité. Une telle
disposition d’esprit est-elle souhaitable ? Est-elle au moins possible ? On peut toujours ne pas croire en telle ou telle chose.
Toutefois, peut-on ne croire en rien ?
Qu’elle soit religieuse ou non, une croyance est toujours une adhésion. Croire, c’est tenir pour vrai. Est-il requis que l’on puisse
en rendre raison ? Au premier abord, la croyance est une créance donnée sans preuve et, par suite, sans nécessité. Il lui manque
ce que seule la démonstration peut apporter : un enchaînement nécessaire de propositions conduisant à une conclusion elle même
nécessaire. Ne croire en rien, serait-ce donc être capable de tout démontrer ? En ce cas, il s’agirait de substituer le savoir
à la croyance. Mais est-ce réalisable ? Et puis la science elle-même n’est-elle pas un degré de la croyance ? Ne croire en rien,
n’est-ce pas alors ne faire crédit à rien ni à personne ? N’est-ce pas douter de toute chose en toute occasion ? Cependant,
peut-on toujours suspendre ses jugements ?
• Avant d’élaborer le plan que vous allez suivre, il convient de formuler la dimension problématique, souvent paradoxale, de la question.
Pour ce faire, il est conseillé d’adopter une position de départ, un angle d’attaque du sujet assez simple qui radicalise les positions,
et qui permet le dévoilement de cette dimension paradoxale.
• Pour savoir si l’on peut ne croire en rien, il faut se demander si la science peut se substituer à toutes les croyances, ou si l’on
peut tout mettre en doute. On trouvera ici quelques éléments permettant d’approfondir l’instruction de ce problème.
 Opinion et science
L’opinion est une croyance qui porte sur le sensible. Si elle était obligatoirement fausse, il serait tellement aisé d’être philosophe !
Il suffirait de collectionner les jugements hâtifs, et puis de les contredire systématiquement, pour établir des positions recevables.
Mais cela ne se passe pas comme cela. Une opinion peut être vraie. Elle peut s’accorder par hasard avec la réalité. En ce cas, elle
n’est pas ignorance. Pourtant, elle reste étrangère au savoir.
« – Crois-tu aussi que qui n’est pas savant soit ignorant, et ne sais-tu pas qu’il y a un milieu entre la science et l’ignorance
? – Quel est-il ? – Ne sais-tu pas que c’est l’opinion vraie, mais dont on ne peut rendre raison, et qu’elle n’est
ni science – car comment une chose dont on ne peut rendre raison serait-elle science ? – ni ignorance, car ce qui par
hasard possède le vrai ne saurait être ignorance ; l’opinion vraie est quelque chose comme un milieu entre la science
et l’ignorance. »
Platon, Le banquet, 202a.
 Le besoin de foi
La croyance religieuse n’est-elle pas une forme de satisfaction de nos désirs les plus profonds ? N’apporte-t-elle pas des réponses
aux questions angoissantes auxquelles nous ne pouvons pas répondre ?
54 Devoir 04-PH50-14
« L’angoisse humaine en face des dangers de la vie s’apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine,
l’institution d’un ordre moral de l’univers assure la réalisation des exigences de la justice, si souvent demeurées irréalisées
dans les civilisations humaines, et la prolongation de l’existence terrestre par une vie future fournit les cadres de temps et
de lieux où ces désirs se réaliseront. Des réponses aux questions que se pose la curiosité humaine touchant ces énigmes :
la genèse de l’univers, le rapport entre le corporel et le spirituel, s’élaborent suivant les prémisses du système religieux. »
Freud, L’avenir d’une illusion.
 Croyance religieuse et illusion
La croyance religieuse n’est-elle pas causée par la souffrance humaine ? L’homme pieux n’espère-t-il pas trouver dans l’au-delà un
bonheur qui lui est refusé ici-bas ? Condamner la religion, n’est-ce pas alors rejeter une illusion qui rend supportable l’insupportable ?
« La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre
la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit
de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur
illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est
exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de
cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »
Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel.
 Les degrés de la croyance
Il faut distinguer les croyances en fonction de leur caractère plus ou moins objectif. L’opinion est incertaine et non « universalisation
». La foi s’impose avec force à la personne qui croit. Néanmoins, elle n’est pas communicable en droit. Le savoir, quant à
lui, possède une objectivité : il vaut pour tout être de raison.
« L’opinion est une croyance qui a conscience d’être insuffisante subjectivement aussi bien qu’objectivement. Quand la
croyance n’est suffisante que subjectivement, et qu’en même temps elle est tenue pour objectivement insuffisante, elle
s’appelle foi. Enfin celle qui est suffisante subjectivement aussi bien qu’objectivement s’appelle savoir. »
Kant, Critique de la raison pure, Méthodologie transcendantale, I, 3.
 Le doute méthodique
Avec le scepticisme, le doute s’empare de l’esprit. À l’inverse, douter méthodiquement, c’est faire en sorte que l’esprit s’empare
du doute. Une telle suspension du jugement consiste à mettre en question ce que l’on tient pour vrai afin de mettre au jour au
moins une chose qui soit certaine et indubitable. Il s’agit de rechercher une première vérité pouvant servir de socle à l’édifice du
savoir. Or comment pourrais-je ne pas croire en ma propre existence ?
« Je me suis persuadé qu’il n’y avait rien du tout dans le monde, qu’il n’y avait aucun ciel, aucune terre, aucun esprit, ni
aucun corps ; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n’étais point ? Non certes, j’étais sans doute, si je me suis
persuadé ou seulement si j’ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé,
qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n’y a donc point de doute que je suis, s’il me trompe ; et qu’il
me trompe tant qu’il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De
sorte qu’après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour
constant que cette proposition : Je suis, j’existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je
la conçois en mon esprit. »
Descartes, Méditations métaphysiques, II.
 Le doute est le sel qui conserve les connaissances
Douter méthodiquement, ce n’est pas ne croire en rien à cause d’une triste déception. Le doute méthodique est un effet de la
volonté. Il met en garde contre les croyances trompeuses. Il est à la fois une condition du savoir et un exercice libre de la pensée.
Parce qu’il permet une paisible communication entre les esprits, il touche à la justice et à la paix.
« Le doute est le sel de l’esprit ; sans la pointe du doute, toutes les connaissances sont bientôt pourries. J’entends aussi
bien les connaissances les mieux fondées et les plus raisonnables. Douter quand on s’aperçoit qu’on s’est trompé ou que
l’on a été trompé, ce n’est pas difficile ; je voudrais même dire que cela n’avance guère ; ce doute forcé est comme une
violence qui nous est faite ; aussi c’est un doute triste ; c’est un doute de faiblesse ; c’est un regret d’avoir cru, et une
confiance trompée. Le vrai c’est qu’il ne faut jamais croire, et qu’il faut examiner toujours. L’incrédulité n’a pas encore donné
sa mesure. Croire est agréable. C’est une ivresse dont il faut se priver. Ou alors dites adieu à liberté, à justice, à paix. »
Alain, Les ânes rouges

 

Où j'en suis dans mon devoir

bonjour,

je suis une élève de terminale st2s au cned et j'ai un problème sur ce devoir de philosophique donc j'aimerai avec gentillesse que quelqu’un m'aide.

pour l’introduction je bloque car je ne suis pas sure de moi c'est réellement le contexte qui me demande de faire ensuite pour le plan je suis réellement déroutée et puis la conclusion je suis arrivée mais je voudrais comme même que vous me corriger!!!

conclusion

je tiens à souligner l'opposition fondamentale entre l'esprit religieux et l'esprit philosophique : ce sont véritablement des attitudes intellectuelles opposées. D'une part le doute absolu et rigoureux, d'autre part l'acte de foi. Aussi, même si philosophes et religieux se rejoignent parfois, c'est par des chemins sensiblement différents.La seule manière de nuancer ce point de vue serait de montrer qu'il y a aussi, dans la philosophie et la science, une part de croyance, la croyance paradoxale en la raison, l'idée que le monde est compréhensible et explicable. Voilà la foi du philosophe : il a la foi en la raison. On peut parler d'idéal régulateur, selon la formule de Kant, pour désigner ces présupposés qui sont comme à l'horizon de certains types de discours. Ainsi le philosophe doit supposer que la vérité existe (quelque part, à l'horizon) et qu'elle est accessible, même si nous ne l'avons pas encore atteinte, et même si nous ne l'atteindrons jamais. Sans cela la réflexion et la discussion philosophiques sont impossibles et n'ont pas de sens.

merci!!!! bonne journée et à bientôt!!

 

 

 




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