Tocqueville, De la démocratie en Amérique !

Publié le 29 janv. 2015 il y a 9A par Anonyme - Fin › 1 févr. 2015 dans 9A
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Sujet du devoir

Bonjour, voici le sujet : 

Explication + commentaire 

Lorsque les conditions sont inégales et les hommes dissemblables, il y a quelques individus très éclairés, très savants, très puissants par leur intelligence, et une multitude très ignorante et fort bornée. Les gens qui vivent dans les temps d'aristocratie sont donc naturellement portés à prendre pour guide de leurs opinions la raison supérieure d'un homme ou d'une classe, tandis qu'ils sont peu disposés à reconnaître l'infaillibilité de la masse.

Le contraire arrive dans les siècles d'égalité. A mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe, diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c'est de plus en plus l'opinion qui mène le monde.

Non seulement l'opinion commune est le seul guide qui reste à la raison individuelle chez les peuples démocratiques ; mais elle a chez ces peuples une puissance infiniment plus grande que chez nul autre. Dans les temps d'égalité, les hommes n'ont aucune foi les uns dans les autres, à cause de leur similitude ; mais cette même similitude leur donne une confiance presque illimitée dans le jugement du public ; car il ne leur parait pas vraisemblable qu'ayant tous des lumières pareilles, la vérité ne se rencontre pas du côté du plus grand nombre.

Quand l'homme qui vit dans les pays démocratiques se compare individuellement à tous ceux qui l'environnent, il sent avec orgueil qu'il est égal à chacun d'eux ; mais, lorsqu'il vient à envisager l'ensemble de ses semblables et à se placer lui-même à côté de ce grand corps, il est aussitôt accablé de sa propre insignifiance et de sa faiblesse.

Cette même égalité qui le rend indépendant de chacun de ses concitoyens en particulier, le livre isolé et sans défense à l'action du plus grand nombre.

Le public a donc chez les peuples démocratiques une puissance singulière dont les nations aristocratiques ne pouvaient pas même concevoir l'idée. Il ne persuade pas ses croyances, il les impose et les fait pénétrer dans les âmes par une sorte de pression immense de l'esprit de tous sur l'intelligence de chacun.

 

 

Où j'en suis dans mon devoir

Alors j'ai établis un plan : 

 I.Intro 

1) Amener l'accroche ( le thème et la question )

Je n'ai pas trouvée d'accroche par contre pour le thème et la question c'est bon : 

Thème : La société, au sens d'un groupements d'individus

Question : La démocratie est elle le meilleur régime ?

 

2) Donner la thèse : Tocqueville répond que non, il affirme dans ce texte que la démocratie est un état diriger par un groupe qui exerce un pouvoir arbitraire et absolu.

 

3)Donner la structure du texte : On peut divier son argumentation en 3 parties : il fait un constat dans la société aristocrate puis il l'oppose à la société démocrate puis il analyse ce constat dans la société démocratique

 

4)Donner le problème que la question traitée par le texte ouvre : La j'ai pas encore trouvé

 

5) Annoncer le commentaire : Nous commenterons la thèse de Tocqueville 

 

II. Explications

Alors la franchement je sais pas

 


III.

 

Le commentaire je pense pouvoir me débrouillez mais je le ferais après l'explications ;)

 

 




1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 31 janv. 2015

bonjour,

je vais t'aider à faire ce devoir!! j'ai pu constaté que ton plan est faux!!! j'aurais fait comme ça!!

 

Introduction


Dans ce texte, Tocqueville entend montrer le problème propre aux sociétés démocratiques et y apporter une solution. Les démocraties en effet sont traversées par un paradoxe qui vient toujours les menacer de l'intérieur : il suffit de donner au peuple la souveraineté pour que celui-ci se désintéresse toujours davantage des affaires publiques. De plus en plus individualiste, se sentant de moins en moins concerné par le bien public, le citoyen d'une société démocratique a toujours tendance à laisser ses représentants (les députés, le gouvernement) se préoccuper des « affaires générales » de l'État. Or ces représentants viennent par définition des quatre coins du pays ; ils ne se réunissent que ponctuellement en un lieu précis (par exemple une Assemblée nationale) et n'ont aucun rapport personnel entre eux. Les décisions qu'ils prennent n'intéressent que peu le citoyen, parce qu'elles lui semblent éloignées des conditions concrètes de son existence.
En revanche, lorsqu'on passe du pays tout entier au canton, les hommes ont entre eux des rapports quotidiens et incessants : ils ont besoin les uns des autres, ils fréquentent sans cesse les mêmes lieux, ils se connaissent, leurs différentes familles ont contracté une multitude d'alliances et de contrats (par exemple par le biais du mariage). Ils sont aussi continuellement confrontés à des problèmes locaux : querelle sur la propriété de telle terre, difficulté liée à tel droit de passage, au coût d'entretien de tel fossé, etc. Alors que le citoyen d'un État démocratique ne fait pas le rapport entre son existence quotidienne et les discussions des « principaux citoyens » que sont les représentants nationaux, il voit immédiatement le lien qui peut unir sa vie et ces problèmes locaux ; il comprend sans même qu'on ait besoin de les lui expliquer les attaches inextricables qui relient son intérêt particulier et la loi comme expression de l'intérêt général.
Le citoyen d'un État démocratique a donc toujours tendance à se refermer sur ses simples intérêts privés, et à se désintéresser de la politique ; mais alors, la solution à un tel repli sur soi ne serait-elle pas d'opérer une décentralisation du pouvoir, en chargeant les citoyens (par exemple par l'intermédiaire d'associations) de régler eux-mêmes les problèmes qui les concernent directement ?
C'est donc en s'appuyant sur leur intérêt pour les affaires locales qui les touchent qu'on évitera aux citoyens d'un État démocratique de ne plus se préoccuper des questions politiques, qu'on les obligera à s'intéresser au bien public autant qu'aux autres hommes. Un gouvernant peut certes gagner la ferveur populaire par une action d'éclat, comme une victoire militaire, mais cette renommée ne durera guère. Il vaut mieux, pour obtenir la bienveillance du peuple, défendre les libertés locales, c'est-à-dire laisser aux citoyens le gouvernement des « petites affaires ». C'est la seule solution pour éviter que le peuple tout entier ne consente que du bout des lèvres à aller élire ses représentants, avant de retourner aussitôt à ses affaires privées, en laissant les « principaux citoyens » prendre seuls en charge toutes les affaires de l'État.

I. Analyse détaillée du texte
1. Démocratie à l'échelle de l'État et à l'échelle du canton
a) Conduite des « affaires générales » de l'État
Dans une société démocratique, le peuple élit des représentants chargés de régler les « affaires générales » de la nation : ces « principaux citoyens » du pays que sont les députés, et qui parlent au nom de leur circonscription, se réunissent en assemblée dans un lieu précis, généralement situé dans la capitale de l'État. Les affaires débattues, chacun rentre chez soi : il n'y a pas entre ces professionnels de la politique de « lien durable » ou affectif, pas plus qu'il n'y a entre eux et la plupart de leurs électeurs d'attachement personnel : un député ne connaît pas personnellement ceux au nom de la majorité desquels il parle ; encore moins connaît-il les gens qu'un autre député représente.
b) Conduite des « affaires particulières » d'un canton
Les « principaux citoyens » du pays, c'est-à-dire les représentants du peuple (de quelque manière qu'ils soient désignés) gèrent les grandes affaires nationales. Au nom de tous les citoyens, ils discutent des lois générales de l'État. Mais précisément parce qu'ils représentent la nation tout entière, ils ne sauraient disputer de problèmes locaux, trop insignifiants à l'échelle de leur assemblée. Même s'ils en avaient la possibilité, il n'est pas dit au reste qu'ils soient les mieux placés pour en discuter, précisément parce que ces affaires locales sont aussi particulières, et qu'il faut bien connaître une situation à chaque fois singulière pour en parler de façon adéquate. Confier aux représentants de la nation le soin de régler les affaires particulières d'un canton, c'est donc à coup sûr leur demander plus qu'ils ne peuvent faire et n'obtenir que des décisions inadaptées à la particularité de chaque cas. En revanche, les citoyens du canton lui-même savent très bien de quoi il retourne : ils connaissent mieux que personne les difficultés qu'ils rencontrent et se connaissent entre eux suffisamment pour savoir que chacun dépend du reste ; un seul ne peut imposer son opinion à tous les autres si cette dernière sert ses intérêts à lui et dessert ceux de la majorité. Les simples citoyens sont donc les plus à même de discuter des affaires locales : mieux vaut alors leur en laisser la charge, plutôt que de leur imposer une décision inadaptée et prise par une assemblée lointaine.
2. Paradoxe des sociétés démocratiques
a) L'individualisme démocratique
Non seulement les citoyens sont capables de régler les affaires locales qui les touchent directement, mais il y a en fait tout intérêt à leur en laisser la charge. Le paradoxe des sociétés démocratiques en effet, c'est qu'il suffit de confier le pouvoir au peuple pour qu'il s'en désintéresse. Il consent au mieux à sortir de son indifférence le temps des élections, puis a tendance à laisser ses représentants régler la totalité des affaires publiques à sa place. Si le citoyen s'intéresse peu « à la destinée de tout l'État », c'est que ce dernier lui semble une entité abstraite et lointaine avec laquelle il n'a aucun contact et qui n'a aucune « influence » sur son sort : préoccupé seulement de ses problèmes personnels, ceux qui le touchent lui ou sa famille, les questions de grande politique lui semblent dénuées d'intérêt et n'avoir sur sa vie aucune conséquence. Nous avons affaire ici à un cercle vicieux : plus l'individu se referme sur lui-même et sur ses affaires particulières, moins il comprend le rôle et la fonction de l'État ; et moins il les comprend, plus il a tendance à être d'un individualisme borné. En revanche, il comprend très bien ce qu'est l'État quand ce dernier intervient dans ses affaires privées : si la puissance publique décide de « faire passer un chemin au bout de son domaine », l'individu concerné s'intéressera à cette « petite affaire publique » en proportion exactement inverse qu'il se désintéresse des grandes : il aura toujours moins d'attention pour des questions importantes, mais générales et pour lui abstraites, que pour une petite affaire publique qui le concerne et peut avoir des conséquences pour sa vie en valorisant son bien ou au contraire en en diminuant la valeur. Voyant tout à partir de lui-même, ne jugeant de tout qu'à partir de son propre intérêt, l'individu démocratique estimera « grande » toute affaire qui engage sa personne ou ses biens, bref, toute affaire privée.
b) Comment éviter le repli sur soi du citoyen ?
Mais justement, si ses affaires privées sont les seules qui puissent éveiller en lui quelque intérêt, et s'il est mieux à même de résoudre les problèmes locaux qu'un pouvoir central et distant, pourquoi ne pas charger « les citoyens de l'administration des petites affaires » ? L'avantage est double, en effet : d'une part, ces affaires locales seront mieux gérées que si elles l'étaient depuis le centre du pouvoir national ; d'autre part, en en rendant responsables les citoyens concernés, on finira par les intéresser à la politique et par pallier le grand risque des sociétés démocratiques, à savoir le repli sur soi d'individus incapables de penser au bien commun. En leur déléguant la gestion des affaires locales, en organisant ce qu'on appellerait de nos jours une démocratie de proximité, l'État fait donc d'une pierre deux coups : il assurera une bonne gestion de problèmes peu importants mais nombreux et il évitera le désintérêt massif de la population à l'égard de la politique. Si des assemblées cantonales, si des associations sont chargées de la politique locale, les citoyens comprendront immédiatement le rapport qu'il y a entre les décisions qui y seront prises et leurs conditions d'existence, parce que les points sur lesquels il sera statué les toucheront immédiatement. Cela leur permettra aussi de garder à l'esprit que la défense de leur intérêt particulier dépend des décisions prises au nom de l'intérêt général. Il ne suffit pas de donner le droit de vote au peuple pour l'intéresser à la politique ; il ne sert à rien de lui donner le « gouvernement » des grandes affaires si c'est pour lui donner ensuite l'impression que des décisions prises d'en haut s'appliquent à lui sans qu'il n'y comprenne rien.
3. Solution du paradoxe
a) Première solution insuffisante
La question de tout État démocratique est donc la suivante : comment éviter que le citoyen, obnubilé par ses intérêts privés, se désintéresse des affaires publiques ? Il existe une première solution pour un gouvernement : s'attirer la faveur du peuple par une « action d'éclat », par exemple une succession de triomphes militaires (c'est exactement ce qu'a fait Napoléon). Malgré un pouvoir extrêmement centralisé, le Premier Empire était populaire jusque dans les campagnes les plus éloignées et le sentiment d'appartenance à une nation demeurait vif. Mais cet engouement n'a duré que le temps des victoires et la France s'est à nouveau déchirée avec les premiers échecs.
b) Seconde solution : la défense des « libertés locales »
Si un gouvernement veut s'attirer de vraies faveurs populaires, s'il veut rendre au citoyen l'amour de son pays et de son État de façon durable, les « actions d'éclat » ne sont donc que des pis-aller transitoires. Mieux vaut à coup sûr aider le citoyen à s'intéresser à la chose publique par « de petits services rendus », une constante « bienveillance » et une « réputation bien établie de désintéressement ». En d'autres termes, il faut garantir à la population le droit de régler elle-même les problèmes locaux au lieu de décider de tout dans une Assemblée nationale inaccessible et lointaine, qui rendrait autant de verdicts définitifs et sans appel : ces lois fussent-elles bien faites, elles seraient vécues par la population comme la preuve d'un autoritarisme insupportable, et ceux qui en débattent comme autant de privilégiés sans rapport avec le monde réel, profitant du pouvoir pour servir leurs seuls intérêts. En garantissant les libertés locales (c'est-à-dire une décentralisation réelle du pouvoir concernant la gestion des petites affaires), l'État permettra au citoyen de voir un peu plus loin que sa famille ou son domaine. Il brisera la tendance au repli sur soi et à l'individualisme, qui caractérise les hommes des sociétés démocratiques. Il mettra un frein à ces « instincts qui les séparent », instincts qui n'ont rien de naturel et qui ne sont finalement que la conséquence de l'égalité croissante des conditions.

II. Intérêt philosophique

1. Position du problème : la démocratie est elle le meilleur régime ?
La thèse de Tocqueville est difficilement compréhensible si on fait simplement de la démocratie un régime politique parmi d'autres. Selon notre auteur en effet, la démocratie n'est pas qu'un mode de gouvernement : c'est un nouveau type social qui modifie aussi profondément l'homme que sa vision du monde. Dans les sociétés d'ancien régime (l'expression est de Tocqueville lui-même), on a sans cesse affaire à des hiérarchies, qui sont vécues comme parfaitement naturelles et le pouvoir y est concentré dans les mains de quelques-uns, qui ne sont pensés par personne comme les égaux des autres. La conséquence de cette omniprésence des hiérarchies, c'est une multitude de relais du pouvoir (les corporations, les guildes, etc.), qui se diffusent de haut en bas selon un modèle pyramidal. Au fur et à mesure que les conditions sociales sont devenues plus égales, ces hiérarchies ont été vécues comme de moins en moins naturelles. Avec la Révolution, ce long processus d'égalisation des conditions est parvenu à son terme et a totalement renversé l'ordre social. Il n'y a plus de hiérarchies, plus de castes : il n'y a plus que des individus égaux entre eux qui élisent leurs représentants.

2. L'individualisme comme danger de la démocratie
Le problème, c'est qu'avec cette égalité croissante des conditions, l'homme va peu à peu se replier sur sa seule sphère privée : si tous sont égaux, nul n'a plus de droit qu'un autre, et surtout pas celui de se mêler des affaires des autres. Grand est le risque alors de voir le peuple tout entier se désintéresser des affaires publiques : il ne sort de sa léthargie que le temps des élections puis laisse les « principaux citoyens » régler la totalité des affaires publiques en leur demandant seulement de garantir son bien-être et ses menus plaisirs. Tel est alors le portait saisissant que Tocqueville dresse de cet individu démocratique : « Je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie. »

Conclusion
Le problème que pose notre texte semble alors étrangement d'actualité : si les citoyens ne sont plus capables de s'intéresser aux grandes affaires publiques, si la recherche de leur confort personnel leur sert de seule idéologie, autant faire de leur vice une vertu.
En déléguant le pouvoir local à des associations de citoyens, affirme Tocqueville, on évitera le délitement complet du tissu social, on obligera les hommes à sortir de leurs seuls intérêts privés. La solution est-elle efficace ? Cela reste à voir, mais la difficulté qu'elle tente de résoudre, quant à elle, est bien réelle.


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