L’Europe en 1946, vue par W. Churchill

Publié le 13 févr. 2014 il y a 10A par Anonyme - Fin › 15 févr. 2014 dans 10A
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Sujet du devoir

Bonjour,

Etant plutôt bonne en Histoire, j’ai hésité avant de poster ici mais je suis maintenant désespérée. J’ai un devoir à rendre sur la Guerre Froide mais je bloque complètement malgré les conseils fournis. J’ai compris le document mais j’aurai besoin d’un peu d’aiguillage pour trouver comment débuter, ce qui est important à dire. En somme, j’ai besoin d’un peu d’aide.

Voici déjà le sujet :

 

SUJET : L’Europe en 1946, vue par W. Churchill.

Consignes : après avoir situé le document dans son contexte, montrez que l’auteur perçoit l’affrontement naissant entre les États-Unis et l’URSS comme un conflit idéologique et de puissance.

Le document : Le discours de Fulton du 5 mars 1946

« Une ombre est tombée sur les scènes qui avaient été si clairement illuminées récemment par la victoire des Alliés. Personne ne sait ce que la Russie soviétique et son organisation communiste internationale ont l’intention de faire dans l’avenir immédiat, ni où sont les limites, s’il en existe, de leurs tendances expansionnistes et de leur prosélytisme... Nous comprenons le besoin de la Russie de se sentir en sécurité le long de ses frontières occidentales en éliminant toute possibilité d’une agression allemande. Nous accueillons la Russie à sa place légitime au milieu des nations dirigeantes du monde... Il est toutefois de mon devoir, car je suis sûr que vous souhaitez que je vous expose les faits tels que je les vois, de rappeler devant vous certains faits concernant la situation présente en Europe.

De Stettin dans la Baltique jusqu’à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États de l’Europe centrale et orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia, toutes ces villes célèbres et les populations qui les entourent se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l’influence soviétique, mais aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. Seule Athènes - la Grèce et ses gloires immortelles - est libre de décider de son avenir dans des élections contrôlées par des observateurs britanniques, américains et français. Le gouvernement polonais dominé par la Russie a été encouragé à empiéter largement et de façon illégitime sur l’Allemagne, et nous assistons actuellement à des expulsions massives de millions d’Allemands dans une mesure atroce et inimaginable. Les partis communistes, qui étaient très faibles dans tous ces États de l’Est européen, se sont vu élevés à une prédominance et un pouvoir bien au-delà de leur importance numérique et cherchent partout à accéder à un contrôle totalitaire. Des gouvernements policiers dominent dans presque tous les cas et, jusqu’à présent, à l’exception de la Tchécoslovaquie, il n’y a pas de vraie démocratie.

Dans un grand nombre de pays, loin des frontières russes et partout à travers le monde, les cinquièmes colonnes communistes se sont installées et travaillent en parfaite unité et dans l’obéissance absolue aux directives qu’elles reçoivent du centre communiste... Ce sont là
des faits sombres que nous sommes obligés de mentionner au lendemain d’une victoire remportée par une si grande et belle camaraderie sous les armes et pour la cause de la liberté et de la démocratie ; mais il serait très imprudent de ne pas y faire face résolument alors qu’il en est encore temps.

Je ne crois pas que la Russie soviétique désire la guerre. Ce qu’elle désire, ce sont les fruits de la guerre et une expansion illimitée de sa puissance et de ses doctrines. Toutefois, ce que nous devons considérer ici aujourd’hui, pendant qu’il en est encore temps, c’est la prévention permanente de la guerre et la réalisation de conditions de la paix et de la démocratie aussi rapidement que possible dans tous les pays. Nous ne viendrons pas à bout des difficultés et des dangers en se voilant la face. Nous ne les ferons pas disparaître en attendant simplement de voir ce qui va se passer ; nous ne les écarterons pas non plus par une politique d’apaisement... Ce que j’ai pu voir chez nos amis et alliés russes pendant la guerre, m’a convaincu qu’il n’y a rien qu’ils admirent autant que la force et rien qu’ils respectent moins que la faiblesse, surtout la faiblesse militaire. C’est pourquoi la vieille doctrine d’un équilibre des forces est hasardeuse…Si les démocraties occidentales s’unissent dans le strict respect des principes de la Charte des Nations unies, leur influence dans la propagation de ces principes sera immense et personne ne sera capable de les molester. Mais si elles sont divisées, si elles manquent à leur devoir et qu’elles laissent échapper ces années ô combien importantes, alors une catastrophe risque effectivement de s’abattre sur nous tous ».

Extraits du discours prononcé à l’université de Fulton dans le Missouri, par Winston Churchill, ancien premier ministre britannique (1940-1945), le 5 mars 1946.

Conseils

Le texte proposé est aussi célèbre que son auteur. Winston Churchill, premier ministre britannique durant la guerre, de 1940 à 1945 (il ne l’est donc plus en 1946), est l’un des acteurs majeurs du conflit. Ce discours décrit la situation du monde, en particulier celle de l’Europe, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et désigne l’expansionnisme communiste comme une menace pour la paix. C’est la première expression publique, par un responsable politique de premier plan, d’une méfiance des Occidentaux vis à vis des soviétiques depuis la fin de la guerre. C’est aussi ce discours qui a popularisé l’expression « rideau de fer ». La consigne ne dit pas explicitement qu’il faut présenter le document mais il est recommandé de le faire dans une courte introduction qui précise la nature et l’auteur du texte, son intérêt historique et annonce le plan de l’analyse.

Le plan de l’analyse est fourni par la consigne qui invite d’abord à « situer le document dans son contexte » c’est-à-dire à rappeler la situation du monde en 1946 ou plus largement dans l’immédiate après-guerre puis à rechercher dans le texte les éléments – mots-clés, expressions, paragraphes – qui illustrent les enjeux idéologiques et de puissance de cette rivalité nouvelle entre les États-Unis et l’URSS que constate Churchill. L’analyse aura donc trois parties : une première consacrée au rappel du contexte et appuyée exclusivement sur les connaissances, une deuxième traitant des enjeux de puissance (c’est-à-dire le rapport de force militaire et les aires d’influence) et une troisième abordant le caractère idéologique de l’affrontement en gestation entre Américains et soviétiques (c’est-à-dire l’opposition de doctrine et de système). Dans ces deux dernières parties, contrairement à la première, il faudra sans cesse partir du document, en le citant ou en le résumant, pour en préciser le contenu, puis le compléter, l’interpréter à l’aide des connaissances issues du cours afin de répondre à la consigne. L’analyse de document n’est ni une simple paraphrase ou répétition du texte sans apport de connaissances, ni une récitation du cours ignorant le document mais la mise en relation constante du document avec les connaissances acquises.

Où j'en suis dans mon devoir

Ensuite, mon travail (merci aux visiteurs de ne pas se l’approprier) :

 

[Introduction]

Le document reprend le discours de Fulton du 5 Mars 1946 qui a été prononcé par Winston Churchill, l’ancien premier ministre britannique. L’intérêt historique de ce discours réside dans son message : pour prévenir l’expansion du communisme, Churchill cherchait à créer une alliance entre Britanniques et Américains. Nous montrerons que l’auteur perçoit l’affrontement naissant entre les Etats-Unis et l’URSS comme un conflit idéologique et de puissance. Dans un premier temps, nous rappellerons le contexte du discours puis nous traiterons des enjeux de puissance avant d’aborder le caractère idéologique de l’affrontement et de tirer une conclusion.

[Rappel du contexte]

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le monde « libre » et le bloc « communiste » sont séparés par le « rideau de fer ». Le monde se trouve alors dans un état de « guerre froide » entre l’Est et l’Ouest. La guerre froide oppose principalement les deux superpuissances qu’étaient les Etats-Unis et l’URSS. Plus largement, ce fut l’opposition de deux régimes : les régimes non-communistes face aux régimes communistes.

(C'est un peu léger... je ne vois pas quoi dire de plus ?)

[Les enjeux de puissance]

?

[Affrontement idéologique]

?




6 commentaires pour ce devoir


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Anonyme
Posté le 13 févr. 2014

Pour le contexte, il faut rappeler que le discours est prononcé peu après la fin de la guerre et après les accords de Yalta et de Postdam qui devaient régler en particulier les zones d'influence des vainqueurs. Tirant profit de ces accords, les soviétiques ont exercé leur emprise sur les territoires qu'ils devaient occuper, au mépris de ces accords. Churchill considère donc qu'il y a désormais deux blocs face à face : celui des pays démocratiques à l'ouest et celui des pays du bloc  de l'est dominés par un régime soviétique totalitaire. Les deux blocs sont dès lors séparés  par un rideau de fer infranchissable.

Les deux dernières parties pour l'étude du discours sont à développer comme il est indiqué dans les consignes. Il s'agit d'une analyse éclairée du texte en commentant les passages essentiels qui, hélas, se sont avérés prémonitoires pour la suite des événements.

Anonyme
Posté le 14 févr. 2014

Merci beaucoup pour votre réponse, ça m’a permis de mieux comprendre le contexte et donc d’aborder d’une meilleure manière le document. J’ai réussi à rédiger les deux autres paragraphes et à améliorer le premier. Si possible, j'aurai une autre question. Mon paragraphe sur les enjeux de puisssance est le plus long et je me demandais si je n'aurai pas fait de confusion au niveau des citations avec le dernier ? Où même si c'est insuffisant...

Je vous montre ce que ça donne :

 

 

[Introduction]

Le document reprend le discours de Fulton du 5 Mars 1946 qui a été prononcé par Winston Churchill, l’ancien premier ministre britannique. L’intérêt historique de ce discours réside dans son message : pour prévenir l’expansion du communisme, Churchill cherchait à créer une alliance entre Britanniques et Américains. Nous montrerons que l’auteur perçoit l’affrontement naissant entre les Etats-Unis et l’URSS comme un conflit idéologique et de puissance. Dans un premier temps, nous rappellerons le contexte du discours puis nous traiterons des enjeux de puissance avant d’aborder le caractère idéologique de l’affrontement et de tirer une conclusion.

[Rappel du contexte]

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le monde « libre » et le bloc « communiste » sont séparés par le « rideau de fer ». Le monde se trouve alors dans un état de « guerre froide » entre l’Est et l’Ouest. La guerre froide oppose principalement les deux superpuissances qu’étaient les Etats-Unis et l’URSS. Plus largement, ce fut l’opposition de deux régimes : les régimes non-communistes face aux régimes communistes. Ce discours de Winston Churchill fut prononcé peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale et à la suite des accords de Yalta et de Postdam, censés régler en particulier les zones d'influence des vainqueurs. Les soviétiques en tirèrent et tentèrent d’exercer leur emprise sur les territoires qu'ils devaient occuper, au mépris de ces accords. Churchill considéra alors que deux blocs étaient en face à face : celui des pays démocratiques à l'ouest et celui des pays du bloc de l'est dominés par un régime soviétique totalitaire. Les deux blocs furent dès lors séparés par un rideau de fer infranchissable.

[Les enjeux de puissance]

Churchill est conscient de la force de ses adversaires et tente donc par le biais de son discours de convaincre les américains de se rallier aux anglais. Il parle de force et faiblesse militaire : « Ce que j’ai pu voir chez nos amis et alliés russes pendant la guerre, m’a convaincu qu’il n’y a rien qu’ils admirent autant que la force et rien qu’ils respectent moins que la faiblesse, surtout la faiblesse militaire » puis en vient au fait qu’une alliance serait profitable aux démocratiques : « Si les démocraties occidentales s’unissent dans le strict respect des principes de la Charte des Nations unies, leur influence dans la propagation de ces principes sera immense et personne ne sera capable de les molester. » Néanmoins, Churchill ne manque pas de prédire les événements si celle alliance n’aboutit pas : « Mais si elles sont divisées, si elles manquent à leur devoir et qu’elles laissent échapper ces années ô combien importantes, alors une catastrophe risque effectivement de s’abattre sur nous tous ». Il rappelle aussi que derrière le rideau de fer, toutes les capitales des anciens États de l’Europe centrale et orientale, c’est-à-dire Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia et les populations qui les entourent « se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l’influence soviétique, mais aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. » Il dénonce ainsi la soumission de ses villes à l’influence des soviétiques et rajoute que seule « Athènes - la Grèce et ses gloires immortelles - est libre de décider de son avenir dans des élections contrôlées par des observateurs britanniques, américains et français. » Il signale aussi la domination du gouvernement polonais par la Russie qui a encouragé ce dernier à « empiéter largement et de façon illégitime sur l’Allemagne ». En ayant une telle domination sur de grandes puissances, la Russie s’assure une valeur militaire sure en cas de guerre. Autrefois, les partis communistes ne disposaient pas d’une si grande force, et surtout pas dans les Etats de l’Europe de l’Est où ils « se sont vu élevés à une prédominance et un pouvoir bien au-delà de leur importance numérique » de même que maintenant « des gouvernements policiers dominent ».

 
[Affrontement idéologique]

L’ex premier ministre britannique perçoit cet affrontement comme un affrontement idéologique. Il le mentionne d’ailleurs : « Je ne crois pas que la Russie soviétique désire la guerre. Ce qu’elle désire, ce sont les fruits de la guerre et une expansion illimitée de sa puissance et de ses doctrines. ». Pour lui, la Russie soviétique veut accroître son idéologie dans le monde. D’ailleurs : « Personne ne sait ce que la Russie soviétique et son organisation communiste internationale ont l’intention de faire dans l’avenir immédiat, ni où sont les limites, s’il en existe, de leurs tendances expansionnistes et de leur prosélytisme ». Il a donc déjà constaté que la Russie tente d’étendre ses idées en recrutant des adeptes et en essayant de corrompre les esprits. L’expansionnisme Russe est même déjà en marche : « Dans un grand nombre de pays, loin des frontières russes et partout à travers le monde, les cinquièmes colonnes communistes se sont installées et travaillent en parfaite unité et dans l’obéissance absolue aux directives qu’elles reçoivent du centre communiste... ». Il rappelle qu’on ne peut ignorer ses faits et en revient à la Seconde Guerre Mondiale en mentionnant la victoire des Alliés : « une victoire remportée par une si grande et belle camaraderie sous les armes et pour la cause de la liberté et de la démocratie ». En rappelant cette victoire par alliance, il incite les américains à s'allier une nouvelle fois. Churchill est clair, il faut se battre pour la démocratie car la Russie cherche à accéder à un « contrôle totalitaire et car « à l’exception de la Tchécoslovaquie, il n’y a pas de vraie démocratie. ».

 

Merci encore.

Anonyme
Posté le 14 févr. 2014

Oui cette nouvelle version est très acceptable. Encore quelques corrections à faire dans un relecture. Ne pas oublier que pendant la guerre l'URSS faisait partie des Alliés et qu' à l'époque du discours il n'y avait pas encore d'adversaires. Churchill souhaite attirer l'attention des Américains qui n'ont pas encore perçu clairement le danger que cet "allié" représente dorénavant pour le maintient de la paix dans le monde.

Anonyme
Posté le 14 févr. 2014

Je suis soulagée ! Merci beaucoup pour votre précision. J'ai rajouté cela dans mon premier paragraphe. Voici la version finale de mon devoir :

 

Le document reprend le discours de Fulton du 5 Mars 1946 qui a été prononcé par Winston Churchill, l’ancien premier ministre britannique. L’intérêt historique de ce discours réside dans son message : pour prévenir l’expansion du communisme, Churchill cherchait à créer une alliance entre Britanniques et Américains. Nous montrerons que l’auteur perçoit l’affrontement naissant entre les Etats-Unis et l’URSS comme un conflit idéologique et de puissance. Dans un premier temps, nous rappellerons le contexte du discours puis nous traiterons des enjeux de puissance avant d’aborder le caractère idéologique de l’affrontement et de tirer une conclusion.

Tout d’abord, rappelons le contexte.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le monde « libre » et le bloc « communiste » sont séparés par le « rideau de fer ». Le monde se trouve alors dans un état de « guerre froide » entre l’Est et l’Ouest. La guerre froide oppose principalement les deux superpuissances qu’étaient les Etats-Unis et l’URSS. Plus largement, ce fut l’opposition de deux régimes : les régimes non-communistes face aux régimes communistes. Mais il faut remonter un peu avant ces événements, au discours que certains jugeaient comme étant l’élément déclencheur de la Guerre Froide. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l'URSS faisait partie des Alliés. Or, à l'époque du discours il n'y avait pas encore d'adversaires. Churchill souhaitait justement attirer l'attention des Américains qui n’avaient d’ailleurs pas encore clairement perçu le danger que leur "allié" représenté dorénavant à l’encontre du maintient de la paix dans le monde. Ce fameux discours de Winston Churchill fut donc prononcé peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale et à la suite des accords de Yalta et de Postdam, censés régler en particulier les zones d'influence des vainqueurs. Les soviétiques en tirèrent profit et tentèrent d’exercer leur emprise sur les territoires qu'ils devaient occuper, au mépris de ces accords. C’est alors que Churchill considéra que deux blocs étaient en face à face : celui des pays démocratiques à l'ouest et celui des pays du bloc de l'est dominés par un régime soviétique totalitaire. Les deux blocs furent dès lors séparés par un rideau de fer infranchissable.

Ainsi naquit un contexte d’opposition. Attardons-nous à présent sur les enjeux de puissance.

Churchill est conscient de la force de ses adversaires et tente donc par le biais de son discours de convaincre les américains de se rallier aux anglais. Il parle de force et de faiblesse militaire : « Ce que j’ai pu voir chez nos amis et alliés russes pendant la guerre, m’a convaincu qu’il n’y a rien qu’ils admirent autant que la force et rien qu’ils respectent moins que la faiblesse, surtout la faiblesse militaire » puis en vient au fait qu’une alliance serait profitable aux démocratiques : « Si les démocraties occidentales s’unissent dans le strict respect des principes de la Charte des Nations unies, leur influence dans la propagation de ces principes sera immense et personne ne sera capable de les molester. » Néanmoins, Churchill ne manque pas de prédire les événements si celle alliance n’aboutit pas : « Mais si elles sont divisées, si elles manquent à leur devoir et qu’elles laissent échapper ces années ô combien importantes, alors une catastrophe risque effectivement de s’abattre sur nous tous ». Il rappelle aussi que derrière le rideau de fer, toutes les capitales des anciens États de l’Europe centrale et orientale, c’est-à-dire Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia et les populations qui les entourent « se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l’influence soviétique, mais aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. » Il dénonce ainsi la soumission de ses villes à l’influence des soviétiques et rajoute que seule « Athènes - la Grèce et ses gloires immortelles - est libre de décider de son avenir dans des élections contrôlées par des observateurs britanniques, américains et français. » Il signale aussi la domination du gouvernement polonais par la Russie qui a encouragé ce dernier à « empiéter largement et de façon illégitime sur l’Allemagne ». En ayant une telle domination sur de grandes puissances, la Russie s’assure une valeur militaire sure en cas de guerre. Autrefois, les partis communistes ne disposaient pas d’une si grande force, et surtout pas dans les États de l’Europe de l’Est où ils « se sont vu élevés à une prédominance et un pouvoir bien au-delà de leur importance numérique » de même que maintenant « des gouvernements policiers dominent ».

En définitive, la Russie qui ne disposait pas d’une si grande puissance autrefois a aujourd’hui cette puissance qui constitue une menace importante. Abordons désormais l’affrontement idéologique.

L’ex premier ministre britannique perçoit cet affrontement comme un affrontement idéologique. Il le mentionne d’ailleurs : « Je ne crois pas que la Russie soviétique désire la guerre. Ce qu’elle désire, ce sont les fruits de la guerre et une expansion illimitée de sa puissance et de ses doctrines. ». Pour lui, la Russie soviétique veut accroître son idéologie dans le monde. D’ailleurs : « Personne ne sait ce que la Russie soviétique et son organisation communiste internationale ont l’intention de faire dans l’avenir immédiat, ni où sont les limites, s’il en existe, de leurs tendances expansionnistes et de leur prosélytisme ». Il a donc déjà constaté que la Russie tente d’étendre ses idées en recrutant adeptes et en essayant de corrompre les esprits. L’expansionnisme Russe est même déjà en marche : « Dans un grand nombre de pays, loin des frontières russes et partout à travers le monde, les cinquièmes colonnes communistes se sont installées et travaillent en parfaite unité et dans l’obéissance absolue aux directives qu’elles reçoivent du centre communiste... ». Il rappelle qu’on ne peut ignorer ses faits et en revient à la Seconde Guerre Mondiale en rappelant « une victoire remportée par une si grande et belle camaraderie sous les armes et pour la cause de la liberté et de la démocratie ». Churchill est clair, il faut se battre pour la démocratie car la Russie cherche à accéder à un « contrôle totalitaire et « à l’exception de la Tchécoslovaquie, il n’y a pas de vraie démocratie. ».

En somme, cet affrontement idéologique opposait les démocraties aux doctrines communistes.

En conclusion, Winston Churchill a pleinement conscience du danger que représente l’idéologie des soviétiques et tente, tout au long de son discours, de convaincre les américains d’accepter une alliance avec les anglais car la menace grandissante de l’expansion du communisme dans le monde conduirait à une terrible catastrophe pour les pays démocratiques.

 

 

Anonyme
Posté le 15 févr. 2014

Bravo ! C'est un très bon travail.

Anonyme
Posté le 15 févr. 2014

Merci beaucoup !


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