ENONCIATEUR ET POINTS DEFENDUS ( 3 Textes )

Publié le 26 sept. 2011 il y a 12A par Anonyme - Fin › 3 oct. 2011 dans 12A
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Sujet du devoir

Texte A. Montaigne, Essais (1580-1588-1592)
Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette
nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas
de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire1 de la vérité et de
la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. Là est
toujours la parfaite religion, la parfaite police2, parfait et accompli usage de toutes choses.
Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de
son progrès ordinaire, a produits : là où à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par
notre artifice3 et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler sauvages. Là est
toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses.
Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de
son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par
notre artifice et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages.
En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés,
lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au
plaisir de notre goût corrompu4. Et si pourtant5, la saveur même et délicatesse se trouve à
notre goût excellente, à l’envi des nôtres6, en divers fruits de ces contrées-là sans culture.
Ce n’est pas raison7 que l’art gagne le point d’honneur sur notre grande et puissante mère
Nature. Nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions
que nous l’avons du tout étouffée. Si est-ce que8, partout où sa pureté reluit, elle fait une
merveilleuse honte à nos vaines et frivoles entreprises.
Livre I, chapitre 31, « Des Cannibales », orthographe modernisée.



Texte B : Fontenelle, Entretiens sur la pluralité des mondes (1686), Second soir.
Précurseur des Lumières, Fontenelle, met en scène, dans Les Entretiens sur la
pluralité des mondes, lors d’une promenade nocturne dans un parc, un philosophe qui fait
à une marquise un cours de vulgarisation scientifique sur le monde, son organisation, et sur
les habitants des autres planètes. Dans le passage suivant, la marquise se lamente de ce
que, si la lune a des habitants, « on ne les connaîtra jamais… ». L’objet du débat est donc la
possibilité de connaître un jour les séléniens (autrement dit, les habitants de la lune). C’est
l’occasion d’évoquer la situation des Américains au moment où débarquèrent les premiers
Européens.
« Ces gens de la lune, on ne les connaîtra jamais, cela est désespérant.
Si je vous répondais sérieusement, répliquai-je, qu’on ne sait ce qui arrivera, vous vous
moqueriez de moi, et je le mériterais sans doute. Cependant je me défendrais assez bien, si
je voulais. J’ai une pensée très ridicule, qui a un air de vraisemblance qui me surprend ; je
ne sais où elle peut l’avoir pris, étant aussi impertinente9 qu’elle est. Je gage 10 que je vais
vous réduire à avouer, contre toute raison, qu’il pourra y avoir un jour du commerce11 entre
la terre et la lune. Remettez-vous dans l’esprit l’état où était l’Amérique avant qu’elle eût
été découverte par Christophe Colomb. Ses habitants vivaient dans une ignorance extrême.
Loin de connaître les sciences, ils ne connaissaient pas les arts les plus simples et les plus
nécessaires. Ils allaient nus, ils n’avaient point d’autres armes que l’arc ; ils n’avaient jamais
conçu que des hommes pussent être portés par des animaux ; ils regardaient la mer comme un
grand espace défendu aux hommes, qui se joignait au ciel, et au-delà duquel il n’y avait rien.
Il est vrai qu’après avoir passé des années entières à creuser le tronc d’un gros arbre avec des
pierres tranchantes, ils se mettaient sur la mer dans ce tronc, et allaient terre à terre12, portés
par le vent et par les flots. Mais comme ce vaisseau était sujet à être souvent renversé, il fallait
qu’ils se missent aussitôt à la nage pour le rattraper, et à proprement parler, ils nageaient
toujours, hormis le temps qu’ils s’y délassaient. Qui leur eût dit qu’il y avait une sorte de
navigation incomparablement plus parfaite, qu’on pouvait traverser cette étendue infinie d’eau
de tel côté et de tel sens qu’on voulait, qu’on s’y pouvait arrêter sans mouvement au milieu des flots émus13, qu’on était maître de la vitesse avec laquelle on allait ; qu’enfin cette mer,
quelque vaste qu’elle fût, n’était point un obstacle à la communication des peuples, pourvu
seulement qu’il y eût des peuples au-delà ; vous pouvez compter qu’ils ne l’eussent jamais
cru. Cependant voilà un beau jour le spectacle du monde le plus étrange et le moins attendu
qui se présente à eux. De grands corps énormes qui paraissent avoir des ailes blanches, qui
volent sur la mer, qui vomissent du feu de toutes parts, et qui viennent jeter sur le rivage des
gens inconnus, tout écaillés de fer, disposant comme ils veulent de monstres qui courent sous
eux et tenant en leur main des foudres dont ils terrassent tout ce qui leur résiste D’où sont-ils
venus ? Qui a pu les amener par-dessus les mers ? Qui a mis le feu en leur disposition ? Sont-ce
les enfants du Soleil ? car assurément ce ne sont pas des hommes. Je ne sais, Madame, si
vous entrez comme moi dans la surprise des Américains ; mais jamais il ne peut y en avoir eu
une pareille dans le monde. Après cela, je ne veux plus jurer qu’il ne puisse y avoir commerce
quelque jour entre la lune et la terre. Les Américains eussent-ils cru qu’il eût dû y en avoir
entre l’Amérique et l’Europe qu’ils ne connaissaient seulement pas ? Il est vrai qu’il faudra
traverser ce grand espace d’air et de ciel qui est entre la terre et la lune. Mais ces grandes
mers paraissaient-elles aux Américains plus propres à être traversées ? »




Texte C : Hamidou Kane, L’Aventure ambiguë (1961)
Kane (Hamidou) Écrivain sénégalais d’expression française (né à Matam 1928).
Fonctionnaire international (il a dirigé les services de l’Unicef à Abidjan), Hamidou
Kane s’est attaché à décrire la condition africaine dans L’Aventure ambiguë (1961)
où le « métissage culturel » que connaît le jeune Noir, partagé entre les valeurs de
« l’islam noir » et celles de l’Occident, est vécu tragiquement. En des dialogues
volontiers métaphysiques, l’écrivain souligne qu’« il n’y a pas une tête lucide entre
deux termes d’un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n’être pas deux ».
Un Africain – nommé Le Fou dans le roman – raconte sa première arrivée dans une
grande ville européenne et l’angoisse qu’il éprouve devant un paysage inconnu. Il
s’est assis sur une de ses valises dans le renfoncement d’une porte.
Un homme, passant à côté de moi, voulut s’arrêter. Je tournai la tête. L’homme
hésita puis, hochant la tête, poursuivit son chemin. Je le suivis du regard. Son dos
carré se perdit parmi d’autres dos carrés. Sa gabardine grise, parmi les gabardines.
Le claquement sec de ses souliers se mêla au bruit de castagnettes qui courait à
ras d’asphalte. L’asphalte… Mon regard parcourait toute l’étendue et ne vit pas de
limite à la pierre. Là-bas, la glace du feldspath14, ici, le gris clair de la pierre, ce noir
mat de l’asphalte. Nulle part la tendre mollesse d’une terre nue. Sur l’asphalte dur,
mon oreille exacerbéex, mes yeux avides guettèrent, vainement, le tendre surgissement
d’un pied nu. Alentour, il n’y avait aucun pied. Sur la carapace dure, rien que
le claquement d’un millier de coques dures. L’homme n’avait-il plus de pieds de
chair ? Une femme passa dont la chair rose des mollets se durcissait monstrueusement
en deux noires conques15 terminales, à ras d’asphalte. Depuis que j’avais
débarqué, je n’avais pas vu un seul pied. La marée des conques sur l’étendue de
l’asphalte courait à ras. Tout autour, du sol au faîte des immeubles, la coquille nue




01 quel est l'énonciateur dans chacun des textes
02 Quel est le point défendu dans chacun des trois texte sur les européens , américain et ou africain , justifiez.

Où j'en suis dans mon devoir

01 - Texte A - l'énonciateur est directement l'auteur , donc montaigne
Texte B - La marquise
Texte C - L'africain ( personnage crée par l'auteur KANE hamidou )

pouvez vous me dire si la question 01 est juste ?

02 - Dans les textes je ne trouves pas les points défendus . Pouvez vous me mettre la puce a l'oreille .. Merci .




1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 27 sept. 2011
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