Barbara, Il était un piano noir (mémoires interrompus)

Publié le 8 févr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 15 févr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

Je dois faire le commentaire du texte suivant:


Plus jamais je ne rentrerai sur scène.

Je ne chanterai jamais plus.

Plus jamais ces heures passées dans la loge à souligner l'œil et à dessiner les lèvres avec toute cette scintillance de poudre et de lumière, en s'obligeant avec le pinceau à la lenteur, la lenteur de se faire belle pour vous.

Plus jamais revêtir le strass, le pailleté de velours noir.

Plus jamais cette attente dans les coulisses, le coeur à se rompre.

Plus jamais le rideau qui s'ouvre, plus jamais le pied posé dans la lumière sur la note de cymbale éclatée.

Plus jamais descendre vers vous, venir à vous pour enfin nous retrouver.

Un soir de 1993, au Châtelet, mon cœur, trop lourd de tant d'émotion, a brusquement battu trop vite et trop fort, et, durant l'interminable espace de quelques secondes où personne, j'en suis sûre, ne s'est aperçu de rien, mon corps a refusé d'obéir à un cerveau qui, d'ailleurs, ne commandait plus rien.

J'ai gardé, rivée en moi, cette panique fulgurante pendant laquelle je suis restée figée, affolée, perdue.

J'ai dû interrompre le spectacle pendant quelque temps, puis définitivement.

Je suis quand même partie en tournée, deux mois après ; je raconterai ce que fut cette tournée, du premier jour au dernier soir.

En suite j'ai regagné Précy avec un manque immense, et, durant deux ans, j'ai fait le deuil d'une partie de ma vie qui venait brusquement de se terminer.

Ecrire, aujourd'hui, est un moyen de continuer le dialogue.

Pourquoi ai-je accepté, pour la première fois, de parler d'un avant ? Parce que je suis le seule à pouvoir le faire ! Je vais donc essayer, même si le temps déforme les images qui deviennent floues ou, au contraire, trop précises, trop joyeusement ou douloureusement exactes.

J'ai beaucoup de travail qui m'attend, mais c'est un travail que j'aime, je ne vais pas m'en plaindre.

Il est six heures du matin, j'ai soixante-sept ans, j'adore ma maison, je vais bien. De la pièce où j'écris, je vois le jardin : les premières roses sont apparues et la glycine blanche dégouline dans le patio.

Toute une vie souterraine prend ses racines, là-bas, dans les eaux dormantes qui exhalent d'âcres senteurs de soufre.

J'ai appris à connaître tous les menus bruits, les différentes senteurs de la terre à chaque heure du jour. Seule une lumière féline, mouvante, me surprend parfois. Tout mon sang bat au rythme profond qui monte du sol. Une si grande paix se dégage de cet endroit qu'il me paraît souvent injuste et douloureux que l'univers entier ne la partage pas. Une paix intérieure que me procure le fait d'avoir pu m'octroyer pour le reste de mes jours ce "tout petit morceau de France", comme on dit.

Précy, 27 avril 1997

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai trouvé le plan suivant mais je ne sais pas si c'est bon:

I) Une évocation douloureuse
a)un adieu (double négation =>"plus jamais" répété 7 fois. "je ne rentrerai", "je ne chanterai". )
b)elle compara sa douleur à une histoire amoureuse et même un deuil (elle décrit comment elle se prépare pour la scène comme si elle se préparait à un rendez-vous amoureux. "puis définitivement" "j'ai fait le deuil d'une partie de ma vie")
c)…

II) Le projet autobiographique
a)une présentation "classique" (ce texte est l'introduction, il est donc placé au début du roman pour prévenir le lecteur du projet qu'elle entreprend. Ca ressemble à une lettre adressée directement au lecteur. Puis elle annonce pourquoi elle le fait: Ecrire, aujourd'hui, est un moyen de continuer le dialogue.)
b)pacte de sincérité (opposition entre la première partie où elle est présentée comme une artiste et la seconde partie où elle se dévoile. "Pourquoi ai-je accepté […]? Parce qu'il n'y a que moi qui peut le faire!" => elle affirme qu'elle est la seule à pouvoir dire la vérité.
c) autoportrait physique et psychologique (première partie => physique et deuxième partie => psychologique)



4 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 8 févr. 2011
Premièrement tu n'es pas obligé de faire 3 paragraphe dans ton plan. Si tu en fais deux dans chaque partie qui tienne la route et qui sont vraiment bien garde-les. ne tente pas le diable lol.
Sinon pour moi tes deux axes me semble bien. De plus tu as beaucoup de procédé d'écriture et c'est une très bonne chose.
Anonyme
Posté le 8 févr. 2011
bonjour,

Ton plan est correct et tes idées pas mal du tout.Tu es sûre la bonne voie

Je t'apporte quelques idées :

Dès les premières lignes,B.crée une certaine proximité et se livre dans des confidences : "à souligner l'oeil...belle pour vous".

Comme tu l'indiques "avec le plus jamais" Barbara nous annonce son adieu.La construction énumérative et annonce les intentions de la chanteuse. On trouve des substantifs comme : "le rideau" "le pied"
des verbes à l'infinitif comme descendre, venir, retrouver, revêtir.
C'est vrai que nous avons l'impression que B. se met en scène comme si elle attendait son bien-aimé. Beaucoup d'images sensuelles sont réunies.Dans ce texte, il y a beaucoup de retours à la lignes qui ralentissent le rythme du texte. Il y a aussi des gestes très soignés ligne 3 à 5 qui peuvent être comparés à des préliminaires de l'amour.Au paragraphe 7, elle emploie le pronom personne NOUS comme si le coupe était uni alors que tout le long du texte il écrit avec JE et VOUS.
Dans le texte, à la ligne 11, nous avons une date précise 1993 et cette date crée la rupture.Avant cette date, le texte est écrit au présent et ensuite pour bien marquer la rupture Barbara emploie le passé composé.
Anonyme
Posté le 8 févr. 2011
quand elle écrit "panique fulgurante" l'adjectif "fulgurante" évoque le souvenir douleureux.
Quant à la ligne 12 B. écrit "l'interminable espace de quelques secondes" l'oxymore marque un arrêt du temps. La douleur est aussi marquée par des adverbes "brusquement" "définitivement". A la ligne 2&, B. ressent un sentiment de deuil "le deuil d'une partie de ma vie". Ce deuil dont elle parle correspond à la dépression nerveuse qui l'a obligée a cessée sont activité pendant une période de deux ans.
Ce texte est nourrit de nostalgie. Dès le début, Barbara dit "revêtir le strass, le pailleté..". Elle est déterminé et ne veut pas abandonner si son public ni la scène donc elle nous dit "je suis quand même partie en tournée". Quand elle rentre à Précy, elle a l'impression d'abandonner son public alors écrire est le moyen de dialoguer avec lui. Elle va découvrir la vie et la nature.

J'espère t'avoir apporté un complément au travail que tu as déjà effectué. Tu es sur la bonne voie
bon courage pour ton devoir
Anonyme
Posté le 8 févr. 2011
Oui j'y ai pensé aussi, mais comme elle commence directement par exprimé cet adieu... je ne sais pas.
Merci à tous en tous cas.

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