Commentaire de français "on purge bébé" de Georges Feydeau

Publié le 13 mai 2017 il y a 6A par Anonyme - Fin › 16 mai 2017 dans 6A
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Sujet du devoir

FOLLAVOINE,
son dictionnaire ouvert devant lui sur la table.
Voyons : « Iles Hébrides ?… Iles Hébrides ?… Iles Hébrides ?… » (On frappe à la porte.— Sans
relever la tête et avec humeur.) Zut ! entrez ! (À Rose. qui paraît.) Quoi ? Quʼest-ce que vous voulez ?
ROSE,
arrivant du pan coupé de gauche.
Cʼest Madame qui demande Monsieur.
FOLLAVOINE,
se replongeant dans son dictionnaire et avec brusquerie.
Eh ! bien, quʼelle vienne !… Si elle a à me parler, elle sait où je suis.
ROSE,
qui est descendue jusquʼau milieu de la Scène,
Madame est occupée dans son cabinet de toilette ; elle ne peut pas se déranger.
FOLLAVOINE.
Vraiment ? Eh bien, moi non plus ! Je regrette ! je travaille.
ROSE,
avec indifférence.
Bien, Monsieur.
Elle fait mine de remonter.
FOLLAVOINE,
relevant la tête, sans lâcher son dictionnaire.— Sur le même ton brusque.
Dʼabord, quoi ? Quʼest-ce quʼelle me veut ?
ROSE,
qui sʼest arrêtée à lʼinterpellation de Follavoine.
Je ne sais pas, Monsieur.
FOLLAVOINE.
Eh ! bien, allez lui demander !
ROSE.
Oui, Monsieur,
Elle remonte.
FOLLAVOINE.
Cʼest vrai ça !… (Rappelant Rose. au moment où elle va sortir.) Au fait, dites donc, vous…
ROSE,
redescendant.
Monsieur ?
FOLLAVOINE.
Par hasard, les… les Hébrides… ?
ROSE,
qui ne comprend pas.
Comment ?
FOLLAVOINE.
Les Hébrides ?… Vous ne savez pas où cʼest ?

ROSE,
ahurie.
Les Hébrides ?
FOLLAVOINE.
Oui.
ROSE.
Ah ! non !… non !… (Comme pour se justifier.) Cʼest pas moi qui range ici !… cʼest Madame.
FOLLAVOINE,
se redressant en refermant son dictionnaire sur son index de façon à ne pas perdre la page.
Quoi ! quoi, « qui range » ! les Hébrides !… des îles ! bougre dʼignare !… de la terre entourée dʼeau…
vous ne savez pas ce que cʼest ?
ROSE,
ouvrant de grands yeux.
De la terre entourée dʼeau ?
FOLLAVOINE.
Oui ! de la terre entourée dʼeau, comment ça sʼappelle ?
ROSE.
De la boue ?
FOLLAVOINE,
haussant les épaules.
Mais non, pas de la boue ? Cʼest de la boue quand il nʼy a pas beaucoup de terre et pas beaucoup
dʼeau ; mais, quand il y a beaucoup de terre et beaucoup dʼeau, ça sʼappelle des îles !
ROSE,
abrutie,
Ah ?
FOLLAVOINE.
Eh ! bien, les Hébrides, cʼest ça ! cʼest des îles ! par conséquent, cʼest pas dans lʼappartement.
ROSE,
voulant avoir compris.
Ah ! oui !… cʼest dehors !
FOLLAVOINE,
haussant les épaules.
Naturellement ! cʼest dehors.

ROSE.
Ah ! ben, non ! non je les ai pas vues.
FOLLAVOINE,
quittant son bureau et poussant familièrement Rose vers la porte pan coupé.
Oui, bon, merci, ça va bien !
ROSE,
comme pour se justifier.
Y a pas longtemps que je suis à Paris, nʼest-ce pas… ?
FOLLAVOINE.
Oui !… oui, oui !
ROSE.
Et je sors si peu !
FOLLAVOINE.
Oui ! ça va bien ! allez… Allez retrouver Madame.
ROSE.
Oui, Monsieur !
Elle sort.

FOLLAVOINE.
Elle ne sait rien cette fille ! Rien ! quʼest-ce quʼon lui a appris à lʼécole ? (Redescendant jusque devant
la table contre laquelle il sʼadosse.) « Cʼest pas elle qui a rangé les Hébrides » ! Je te crois, parbleu !
(Se replongeant dans son dictionnaire.) « ZʼHébrides… ZʼHébrides… » (Au public.) Cʼest
extraordinaire ! je trouve zèbre, zébré, zébrure, zébu !… Mais de Zhébrides, pas plus que dans mon
œil ! Si ça y était, ce serait entre zébré et zébrure. On ne trouve rien dans ce dictionnaire !
Par acquis de conscience, il reparcourt des yeux la colonne quʼil vient de lire.

JULIE,
surgissant en trombe par la porte, pan coupé. Tenue de souillon ; peignoir-éponge dont la cordelière non attachée
traîne par ; petit jupon de soie sur la chemise de nuit qui dépasse par en bas : bigoudis dans, les cheveux ; bas
tombant sur les savates.— Elle tient un seau de toilette plein dʼeau à la main.
Alors, quoi ? Tu ne peux pas te déranger ? Non ?
FOLLAVOINE,
sursautant.
Ah ! je tʼen prie, nʼentre donc pas toujours comme une bombe !… Ah !.
JULIE,
sʼexcusant ironiquement.
Oh ! pardon ! (La bouche pincée et sur un ton sucré.) Tu ne peux pas te déranger ? Non ?
FOLLAVOINE,
avec humeur.
Eh bien ! et toi ? Pourquoi faut-il que ce soit moi qui me dérange plutôt que toi ?
JULIE,
avec un sourire pointu.
Cʼest juste ! cʼest juste ! nous sommes mariés, alors !…
FOLLAVOINE.
Quoi ? Quoi ? Quel rapport ?…
JULIE, DE MEME.
Ah ! je serais seulement la femme dʼun autre, il est probable que !…
FOLLAVOINE.
Ah ! laisse-moi donc tranquille ! je suis occupé, vʼlà tout !
JULIE,
Posant le seau quʼelle tient à la main au milieu de la Scène, et gagnant la gauche.
Occupé ! Monsieur est occupé ! cʼest admirable !
FOLLAVOINE.
Oui, occupé ! (Apercevant le seau laissé par Julie.) Ah !
JULIE,
se retournant à lʼexclamation de Follavoine.
Quoi ?

FOLLAVOINE.
Ah çà ! tu es folle ? Tu mʼapportes ton seau de toilette ici, à présent ?
JULIE.
Quoi, « mon seau » ? Où ça, « mon seau » ?
FOLLAVOINE,
lʼindiquant.
Ca !
JULIE.
Ah ! là ! cʼest rien. (Le plus naturellement du monde.) Cʼest mes eaux sales.
FOLLAVOINE.
Quʼest-ce que tu veux que jʼen fasse ?

JULIE.
Mais cʼest pas pour toi ! Cʼest pour les vider.
FOLLAVOINE.
Ici ?
JULIE.
Mais non, pas ici ! Que cʼest bête ce que tu dis-là ! Je nʼai pas lʼhabitude de vider mes eaux dans ton
cabinet de travail ; jʼai du tact.
FOLLAVOINE.
Alors, pourquoi me les apportes-tu ?
JULIE.
Mais pour rien ! Parce que jʼavais le seau en main pour aller le vider quand Rose est venue me
rapporter ta charmante réponse : alors, pour ne pas te faire attendre…
FOLLAVOINE.
Tu ne pouvais pas le laisser à la porte ?
JULIE.
Ah ! et puis tu mʼembêtes ! Si ça te gêne tant, tu nʼavais quʼà te déranger quand je te demandais de
venir ; mais Monsieur était occupé ! à quoi ? Je te le demande.
Elle a arpenté jusquʼau fond.
FOLLAVOINE,
sur un ton bougon.
À des choses, probable !
JULIE.
Quelles ?
FOLLAVOINE,
de même.
Eh ! bien, des choses… Je cherchais « Iles Hébrides » dans le dictionnaire.
JULIE.
Iles Hébrides ! Tʼes pas fou ? Tu as lʼintention dʼy aller ?
FOLLAVOINE,
de même.
Non, je nʼai pas lʼintention !
JULIE,
dʼun ton dédaigneux, tout en sʼasseyant sur le canapé.
Alors, quʼest-ce que ça te fait ? En quoi ça peut-il intéresser un fabricant de porcelaine de savoir où
sont les Hébrides ?
FOLLAVOINE,
toujours sur le ton grognon.
Si tu crois que ça mʼintéresse ! Ah ! bien !… je te jure que si cʼétait pour moi !… Mais cʼest pour Bébé. Il
vous a de ces questions ! Les enfants sʼimaginent, ma parole ! que les parents savent tout !… (Imitant
son fils.) "Papa, où cʼest les Hébrides ? (Reprenant sur un ton bougon, pour sʼimiter lui-même.)
Quoi ? (Voix de son fils.) Où cʼest les Hébrides, papa ? « Oh ! jʼavais bien entendu ! jʼavais fait répéter à
tout hasard… (Maugréant.) » Où cʼest, les Hébrides" ? est-ce que je sais, moi ! Tu sais où cʼest, toi ?

JULIE.
Bien oui, cʼest… Jʼai vu ça quelque part, sur la carte ; je ne me rappelle pas où.
FOLLAVOINE,
remontant pour aller sʼasseoir à sa table sur laquelle il pose son dictionnaire ouvert à la page quʼil compulsait.
Ah ! comme ça, moi aussi ! Mais je ne pouvais pas lui répondre ça, à cet enfant ! Quʼest-ce quʼil aurait
pensé ! Jʼai essayé de mʼen tirer par la tangente:« Chut ! allez ! ça ne te regarde pas ! Les Hébrides,
cʼest pas pour les enfants ! »
JULIE.
En voilà une idée ! Cʼest idiot

FOLLAVOINE.
Oui ! Ah ! cʼétait, pas heureux ; cʼétait précisément dans les questions de géographie que lui avait
laissées Mademoiselle.
JULIE,
haussant les épaules,
Dame, évidemment !
FOLLAVOINE.
Eh ! aussi est-ce quʼon devrait encore apprendre la géographie aux enfants à notre époque ?… avec
les chemins de fer et les bateaux, qui vous mènent tout droit !… et les indicateurs où lʼon trouve tout !
JULIE.
Quoi ? Quoi ? Quel rapport ?
FOLLAVOINE.
Mais absolument ! Est-ce que, quand tu as besoin dʼune ville, tu vas la chercher dans la géographie ?
Non, tu cherches dans lʼindicateur ! Eh ! ben, alors !…
JULIE.
Mais alors, ce petit ? (Se levant et ramassant son seau au passage.) Tu ne lʼas pas aidé ? Tu lʼas laissé
dans le pétrin ?
FOLLAVOINE.
Bédame ! Comment veux-tu ? Cʼest-à-dire que, jʼai pris un air profond, renseigné ; celui du monsieur qui
pourrait répondre mais qui ne veut pas parler et je lui ai dit : « Mon enfant, si cʼest moi qui te montre, tu
nʼas pas le mérite de lʼeffort ; essaye de trouver, et si tu nʼy arrives pas, alors je tʼindiquerai ».
JULIE,
près de Follavoine, à gauche de la table.
Oui, vas-y voir !
FOLLAVOINE.
Je suis sorti de sa chambre avec un air détaché ; et, aussitôt la porte refermée, je me suis précipité sur
ce dictionnaire, persuadé que jʼallais trouver ! Ah ! bien, oui, je tʼen fiche ! Nibe.
JULIE,
qui ne comprend pas.
Nibe ?
FOLLAVOINE.
Enfin, rien !
JULIE,
incrédule.
Dans le dictionnaire ? (Elle pose son seau par terre à gauche de la table et, écartant son mari pour
examiner le dictionnaire à sa place.) Allons, voyons ! voyons !…

FOLLAVOINE, DESCENDANT DE LʼEXTREME DROITE.
Oh ! tu peux regarder !… Non ! Vraiment, tu devrais bien dire à mademoiselle de ne pas farcir la
cervelle de ce petit avec des choses que les grandes personnes elles-mêmes ignorent… et quʼon ne
trouve seulement pas dans le dictionnaire.
JULIE,
qui sʼest assise et depuis un instant a les yeux fixés sur la page ouverte du dictionnaire.
Ah çà ! mais !… mais !…
FOLLAVOINE.
Quoi ?
JULIE.
Cʼest dans les Z que tu as cherché ça ?
FOLLAVOINE,
un peu interloqué.
Hein ?… mais… oui…

JULIE,
haussant les épaules avec pitié.
Dans les Z, les Hébrides ? Ah ! bien, je te crois que tu nʼas pas pu trouver.
FOLLAVOINE.
Quoi ? Cʼest pas dans les Z ?
Il contourne la table et remonte (n° 1) près de Julie.
JULIE,
tout en feuilletant rapidement le dictionnaire.
Il demande si cʼest pas dans les Z !
FOLLAVOINE.
Cʼest dans quoi, alors ?
JULIE,
sʼarrêtant à une page du dictionnaire.
Ah ! porcelainier, va !… Tiens, tu vas voir comme cʼest dans les Z. (Parcourant la colonne des mots.)
Euh !… « Ebraser, Ebre, Ebrécher… » Cʼest dans les E, voyons ! «… Ebriété, ébroïcien, ébro. »
(Interloquée.) Tiens ! Comment ça se fait ?
FOLLAVOINE.
Quoi ?
JULIE.
Ça nʼy est pas !
FOLLAVOINE,
dégageant vers la gauche et sur un ton triomphant.
Ah ! ah ! Je ne suis pas fâché !… Toi qui veux toujours en savoir plus que les autres !…
JULIE,
décontenancée.
Je ne comprends pas : ça devrait être entre « ébrécher » et « ébriété ».
FOLLAVOINE,
sur un ton rageur.
Quand je te dis quʼon ne trouve rien dans ce dictionnaire ! Tu peux chercher les mots par une lettre ou
par une autre, cʼest le même prix ! On ne trouve que des mots dont on nʼa pas besoin !

Où j'en suis dans mon devoir

Pour mon commentaire j'ai d'abord fait

 

I- Une scène comique

a) comique de situation

b) comique de geste

c) comique de caractère

 

II- Une scène qui chercher à faire passer un message

a) rapport de force entre dominant et dominé

 

mais je n'est pas d'idée et il me faut encore un petit b et c si quelqu'un peut m'aider merci




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