Devoir type bac

Publié le 22 avr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 29 avr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

Questions:
1) Comparez la focalisation de chacun des textes

2) Relevez et commentez les différents types de discours rapportés présents dans le texte 3


Flaubert, Madame Bovary:

"Il arriva un jour vers trois heures ; tout le monde était aux champs ; il entra dans la cuisine, mais n’aperçut point d’abord Emma ; les auvents étaient fermés. Par les fentes du bois, le soleil allongeait sur les pavés de grandes raies minces, qui se brisaient à l’angle des meubles et tremblaient au plafond. Des mouches, sur la table, montaient le long des verres qui avaient servi, et bourdonnaient en se noyant au fond, dans le cidre resté. Le jour qui descendait par la cheminée, veloutant la suie de la plaque, bleuissait un peu les cendres froides. Entre la fenêtre et le foyer, Emma cousait ; elle n’avait point de fichu, on voyait sur ses épaules nues de petites gouttes de sueur.

Selon la mode de la campagne, elle lui proposa de boire quelque chose. Il refusa, elle insista, et enfin lui offrit, en riant, de prendre un verre de liqueur avec elle. Elle alla donc chercher dans l’armoire une bouteille de curaçao, atteignit deux petits verres, emplit l’un jusqu’au bord, versa à peine dans l’autre, et, après avoir trinqué, le [page]porta à sa bouche. Comme il était presque vide, elle se renversait pour boire ; et, la tête en arrière, les lèvres avancées, le cou tendu, elle riait de ne rien sentir, tandis que le bout de sa langue, passant entre ses dents fines, léchait à petits coups le fond du verre.Elle se rassit et elle reprit son ouvrage, qui était un bas de coton blanc où elle faisait des reprises ; elle travaillait le front baissé ; elle ne parlait pas, Charles non plus. L’air, passant par le dessous de la porte, poussait un peu de poussière sur les dalles ; il la regardait se traîner, et il entendait seulement le battement intérieur de sa tête, avec le cri d’une poule, au loin, qui pondait dans les cours. Emma, de temps à autre, se rafraîchissait les joues en y appliquant la paume de ses mains ; qu’elle refroidissait après cela sur la pomme de fer des grands chenets.

Elle se plaignit d’éprouver, depuis le commencement de la saison, des étourdissements ; elle demanda si les bains de mer lui seraient utiles ; elle se mit à causer du couvent, Charles de son collège, les phrases leur vinrent."



Abbé Prévost, Manon Lescaut:

J’avais dix-sept ans et j’achevais mes études de philosophie à Amiens où mes parents qui sont une des meilleures maison de P…, m’avaient envoyé. Je menais une vie si sage et si réglée que mes maîtres me proposaient pour l’exemple du collège.

J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens. Hélas ! Que ne le marquais-je pas un jour plus tôt !… J’aurais porté chez mon père toute mon innocence…

La veille même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon ami Tiberge, nous vîmes arriver le coche d’Arras et nous le suivîmes jusqu’à l’hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes qui se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour, pendant qu’un homme d’un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur, s’empressait pour lui faire tirer son équipage des paniers.

Elle me parut si charmante que moi, qui n’avais jamais pensé à la différence de sexes, ni regardé une fille avec un peu d’attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvais enflammé tout d’un coup jusqu’au transport. J’avais le défaut d’être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin d’être arrêté par cette faiblesse, je m’avançais vers la maîtresse de mon cœur.

Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans paraître embarrassée. Je lui demandais qui l’amenait à Amiens et si elle avait quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu’elle y était envoyée par ses parents pour être religieuse. L’amour me rendait si éclairé, depuis un moment qu’il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d’une manière qui lui fit comprendre mes sentiments car elle était bien plus expérimentée que moi.

C’était donc malgré elle qu’on l’envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir qui s’était déjà déclaré et qui a causé par la suite, tous ses malheurs et les miens. Je combattis la cruelle intention de ses parents par toutes les raisons que mon amour naissant et mon éloquence purent me suggérer. Elle n’affecta ni rigueur ni dédain. Elle me dit, après un moment de silence qu’elle ne prévoyait que trop qu’elle allait être malheureuse, mais que c’était apparemment la volonté du Ciel, puisqu’il ne lui laissait nul moyen de l’éviter. La douceur de ses regards, un air charmant de tristesse en prononçant ces paroles, ou plutôt, l’ascendant de ma destinée qui m’entraînait à ma perte, ne me permirent pas un moment de balancer sur ma réponse. Je l’assurai que, si elle voulait faire quelque fond sur mon honneur et sur la tendresse infinie qu’elle m’inspirait déjà, j’emploierais ma vie pour la délivrer de la tyrannie de ses parents et la rendre heureuse.

Je me suis étonné mille fois en y réfléchissant, d’où me venait alors tant de hardiesse et de facilité à m’exprimer ; mais on ne ferait pas une divinité de l’amour s’il n’opérait souvent des prodiges.



Le rouge et le noir de Stendhal:

Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rénal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette.

Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rénal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Mme de Rénal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien, tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer. Il tressaillit quand une voix douce lui dit tout près de l'oreille:

-- Que voulez-vous ici, mon enfant?

Julien se tourna vivement, et, frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu'il venait faire. Mme de Rénal avait répété sa question.

-- Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu'il essuyait de son mieux.

Mme de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l'un de l'autre à se regarder. Julien n'avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d'un air doux. Mme de Rênal regardait les grosses larmes qui s'étaient arrêtées sur les joues si pâles d'abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d'une jeune fille, elle se moquait d'elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c'était là ce précepteur qu'elle s'était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants!

-- Quoi, monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin?

Ce mot de monsieur étonna si fort Julien qu'il réfléchit un instant.

-- Oui, madame, dit-il timidement.

Mme de Rênal était si heureuse, qu'elle osa dire à Julien:

-- Vous ne gronderez pas trop ces pauvres enfants?

-- Moi, les gronder, dit Julien étonné, et pourquoi?

-- N'est-ce pas, monsieur, ajouta-t-elle après un petit silence et d'une voix dont chaque instant augmentait l'émotion, vous serez bon pour eux, vous me le promettez?

Où j'en suis dans mon devoir

1) texte 1= focalisation interne de charles, grâce aux verbes de perceptions 'regardait, entendait' etc
texte 2= focalisation interne du chevalier des grieux, grâce au fait qu'on connaisse ses sentiments mais pas ceux de la jeune femme
texte 3= omnisciente car on connait les sentiments de tous les personnages

2) je pense qu'il y a tout d'abord le discours rapporté direct avec '- que voulez vous ici mon enfant?'
le discours rapporté indirect avec 'Mme de Renal avait répété sa question'



Voilà je suis pas sure de mes réponses donc est ce que vous pourriez me confirmer ou me corriger mes réponses s'il vous plait?

Pour les focalisations, je crains de confondre avec le type de narration donc à l'occasion si vous pourriez me ré-expliquer la différence ce serait gentil.

Merci



3 commentaires pour ce devoir


Anonyme
Posté le 22 avr. 2011
FOCALISATION = POINT DE VUE.

Voilà, une définition d'Internet, bien expliqué.
*Focalisation : point de vue qui permet de préciser d’où et comment, dans une oeuvre littéraire, les faits, les personnages, les objets... sont perçus. Le narrateur peut être extérieur au récit et en même temps analyser le caractère des personnages comme un Dieu qui voit tout et sait tout ou il peut être intérieur au récit. Dans le premier cas il s'agit d'un narrateur témoin extérieur au récit qui se contente de décrire ce qu’il voit sans rien analyser; dans le deuxième cas il s'agit d'un narrateur omniscient ou d'une focalisation omnisciente ou zéro et dans le troisième cas d'un narrateur personnage. Le narrateur est lui-même un personnage qui découvre petit à petit les choses et les personnes qui l'entourent.

FOCALISATION ZERO = Point de vue omniscient
FOCALISATION INTERNE = Point de vue interne
FOCALISATION EXTERNE = Point de vue externe
Anonyme
Posté le 22 avr. 2011
Merci
Donc du coup, j'ai juste?
Anonyme
Posté le 23 avr. 2011
Yess!

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