Plan pour un commentaire Littéraire Jean-Paul Sartre "Kean"

Publié le 2 janv. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 4 janv. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

J'ai un commentaire littéraire à faire sur un extrait de Jean-Paul Sartre "Kean", et je ne suis vraiment pas douée pour les commentaire, je préfère encore une dissertation ou l'écriture d'invention. Pouvez-vous m'aidez ? Voici l'extrait :

(A Londres, Kean, acteur célèbre, joue Othelllo, de Shakespeare. 0thello, jaloux, tue se femme; Desdémone, en l'étouffant avec un oreiller. Or, dans la salle, se trouve Eléna, la femme du comte, ambassadeur du Danemark, et Kean en est amoureux, Maisil la croit convoitée par le prince de Glles, assis à côté d'elle. Soudain Kean, depuis la scène, s'adresse à eux.]

KEAN. Qui m'appelle Othello ? Qui est-ce qui croit que je joue Othello ? (Se désignant). ça, Othello ? Allons : c'était un tueur; moi, je...je...je, suis un bègue (Un tempsà. Mon Dieu, faites que je sois Othello, donnez-moi sa force et sa rage. Une minute, une seule minute : je l'ai joué si souvent que ça devrait être possible. Une minute : le temps de secouer les piliers du théâtre et de faire tomber le lustre sur ces têtes. (Il fait un violent effort sur lui-même comme s'il voulait se transformer en Othello de l'intérieur) Qu'est-ce qui me manque ? J'ai pourtant les vêtements de ce moricaud et je suis dans ses chaussures. Ah ! prince de Galles, prince de Galles, tu as de la chance : si j'étais vrai tu n'en mènerais pas large. (Cris et sifflets) Mesdames, Messieurs, il n'y aura pas de mise à mort, ce soir. Nous faisons grâce aux coupables. (Anna s'approche, l'oreiller à la man) Toi, fous-moi le camp, tu ne sais pas ton rôle. (Il lui prend l'oreiller) Donne-moi ça (Tourné vers Eléna). Vous, Madame, pourquoi ne joueriez-vous pas Desdémone ? Je vous étranglerais si gentiment ? (Élevant l'oreiller au-dessus de sa tête.) Mesdames, Messieurs, l'arme du crime. Regardez ce que j'en fais. (Il le jette devant l'avant-scène, juste aux pieds d'Eléna.) A la plus belle. Cet oreiller, c'est mon coeur ; mon cœur de lâche tout blanc : pour qu'elle pose dessus ses petits pieds. (A Anna.) Va chercher Cassio, ton amant : il pourra désormais te cajoler sous mes yeux (1). (Se frappant la poitrine.) Cet homme n'est pas dangereux. C'est à tort qu'on prenait Othello pour un grand cocu royal. Je suis un co ... co... un... co ... co ... mique. (Rires. Au prince de Galles.) Eh bien, Monseigneur, je vous l'avais prédit : pour une fois qu'il me prend une vraie colère, c'est l'emboîtage (2).


(Les sifflets redoublent : « A bas Kean ! A bas l'acteur ! » Il fait un pas vers le public et le regarde. Les sifflets cessent.) Tous, alors ? Tous contre moi ? Quel honneur ! Mais pourquoi ? Mesdames, Messieurs, si vous me permettez une question. Qu'est-ce que je vous ai fait ? Je vous connais tous mais c'est la première fois que je vous vois ces gueules d'assassins. Est-ce que ce sont vos vrais visages ? Vous veniez ici chaque soir et vous jetiez des bouquets sur la scène en criant bravo. J'avais fini par croire que vous m'aimiez... Mais dites donc, mais dites donc : qui applaudissiez-vous ? Hein ? Othello ? Impossible : c'est un fou sanguinaire. Il faut donc que ce soit Kean. « Notre grand Kean, notre cher Kean, notre Kean national ». Eh bien le voilà, votre Kean ! (Il tire un mouchoir de sa poche et se frotte le visage. Des traces livides apparaissent.) Oui, voilà l'homme. Regardez-le. Vous n'applaudissez pas ? (Sifflets.) C'est curieux, tout de même : vous n'aimez que ce qui est faux.


LORD MEWILL, de sa loge. - Cabotin !


KEAN . - Qui parle ? Eh ! Mais c'est Mewill (3) ! (Il s'approche de la loge.) J'ai flanché tout à l'heure parce que les princes m'intimident, mais je te préviens que les punaises ne m'intimident pas. Si tu ne fermes pas ta grande gueule, je te prends entre deux ongles et je te fais craquer. Comme ça. (Il fait le geste. Le public se tait.) Messieurs dames, bonsoir. Roméo, Lear et Macbeth (4) se rappellent à votre bon souvenir : moi je vais les rejoindre et je leur dirai bien des choses de votre part. Je retourne dans l'imaginaire où m'attendent mes superbes colères. Cette nuit, Mesdames, Messieurs, je serai Othello, chez moi, à bureaux fermés (5), et je tuerai pour de bon. Evidemment, si vous m'aviez aimé... Mais il ne faut pas trop demander, n'est-ce pas ? A propos, j'ai eu tort, tout à l'heure, de vous parler de Kean. Kean est mort en bas âge. (Rires.) Taisez-vous donc, assassins, c'est vous qui l'avez tué ! C'est vous qui avez pris un enfant pour en faire un monstres ! (Silence effrayé du public.) Voilà ! C'est parfait : du calme, un silence de mort. Pourquoi siffleriez-vous . il n'y a personne en scène. Personne. Ou peut-être un acteur en train de jouer Kean dans le rôle d'Othello. Tenez, je vais vous faire un aveu : je n'existe pas vraiment, je fais semblant. Pour vous plaire, Messieurs, Mesdames, pour vous plaire. Et je... (Il hésite et puis, avec un geste « A quoi bon ! ».)... c'est tout.


Il s'en va, à pas lents, dans le silence ; sur scène tous les personnages sont figés de stupeur. Salomon (7) sort de son trou, fait un geste désolé au public et crie en coulisse :


SALOMON. - Rideau ! voyons ! Rideau !

Où j'en suis dans mon devoir

Voici ce que j'ai fait (ceci n'est encore qu'un brouillon) :
Introduction :
Le texte de Jean-Paul Sartre, est une reprise de la pièce d'Alexandre Dumas intitulée Kean. Sartre a repris l'intrigue de son prédécesseur en la modernisant. L'extrait que nous allons commenté appartient à la fin de l'œuvre, lors du coup de folie d'un grand comédien Shakespearien, Kean. Cet extrait appartient au genre théâtral et repose sur la mise en abyme. Il manifeste le plus haut degré d'une douleur, d'un sentiment, donc le paroxysme de l'action et il annonce le dénouement.
Que nous apprend le texte de Sartre sur le jeu du comédien ? Comment nous l'apprend t-il et dans quel intérêt ? Comment Sartre met-il en scène la folie de Kean?
Axes : I – Une scène qui relève du registre pathétique
II – Un discours théâtral
III – Une réflexion de l'auteur

I- Une scène pathétique

1.)Une crise de folie
Kean semble s'en prendre au public mais il semble aussi que c'ést une révolte contre lui même et contre son statut d'acteur, qui a totalement effacé sa personnalité. Kean sort de ses gongs, il s'énerve de plus en plus au fil du texte (diminution des phrases interrogatives et exclamatives), il réussi à faire taire le public à la fin et à les effrayer → victoire de Kean, puis lorsqu'il n'a plus rien à dire il se retire « Et je... c'est tout ». Kean essaie de faire advenir sa personnalité par le biais de phrases courtes, affirmatives, avec des " : " pour démontrer qu'il est plus qu'un acteur

2.)Un acteur attaqué
Le public le siffle le hue, ce qui énerve d'autant plus Kean qui essait simplement de se mettre " à nu " devant la société, et celle ci le rejette. Fait qu'il ponctue avec un " C'est curieux tout de même : vous n'aimez que ce qui est faux ". L'énervement de Kean se traduit par le langage grossier
Gradation colérique : L 21 « « Notre grand Kean, notre cher Kean, notre Kean national. » Et bien le voilà, votre Kean ! »

3.)Un héros romantique
Scène de mise en abyme → le héros est sifflé par le public car il n'arrive pas à jouer son rôle, il sort de celui-ci et s'adresse au public.
Solitude de Kean face au public : « Tous, alors? Tous contre moi? Quel honneur ! »
questions oratoires , répétitions de "mesdames et messieurs"
Kean est surpris et blessé par le public qu'il appelle ses assassins.

II – Un discours théâtral

1.)Une révolte inattendue
Alors que la pièce se déroulait normalement, Kean se révolte subitement, on l'apprend grâce au paratexte « Soudain Kean, depuis la scène, s'adresse aux spectateurs ». L'acteur sort de son personnage et interroge le public sur son interprétation.

2.)La réaction du public
Le public est désemparé et ébahit de cette révolte inattendue de la part de l'acteur Kean, il se révolte donc contre ce dernier. On le voit grâce aux didascalies, indications scéniques typique dans une pièce théâtrale, ligne 7 par exemple : « Cris et sifflets » ou encore à la ligne 15 où l'on a une indication scénique ainsi que des phrases exclamatives courtes : « Les sifflets redoublent : « A bas Kean ! A bas l'acteur ! » ».
1.)L'effondrement du valet



III – Une réflexion sur l'acteur et le personnage

1.)La confusion
Il y a dans cette scène une très nette confusion. Le public ne sait pas si la subite révolte de Kean est intentionnelle et préparée où si l'acteur se remet vraiment en question subitement, sans préparation. De plus la scène prête encore plus à la confusion à cause du dernier paratexte : « Salomon […] fait un geste désolé au public (...) ». La réaction de Salomon est-elle préparée ou cet acteur est réellement choqué du comportement de Kean ? Le public ne sait pas comment réagir, il passe des sifflements, aux rires, puis au silence effrayé. Le doute s'empare des spectateurs, Kean est-il fou ? Ou bien joue t-il ?

2.)L'égarement de l'acteur, sa remise en question
ne sait pas qui le public applaudit : Othello le tueur ? Kean l'acteur ? Ou lui-même ?
Il affirme ensuite au public que Kean est mort, Kean devient un personnage, il joue sa propre personnalité et dit qu'il n'existe pas vraiment

3.)Le mélange de la réalité et du théâtre
présence de Sartre dans le texte car beaucoup de tirade, de didascalies internes, fonctionnelles et expressives.

Conclusion : ouverture sur La Grotte de Jean Anouilh qui montre très bien la reprise de la présence de la machine théâtrale

Merci de votre aide et de votre patience.



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