QUESTION DE CORPUS

Publié le 11 juin 2011 il y a 12A par Anonyme - Fin › 18 juin 2011 dans 12A
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Sujet du devoir

Voila je suis passé à de nouvelles révisions, portant sur le roman et ses personnages. J'ai fait une question de corpus et je vous demande de bien me la corrigé. Merci et bonne soirée.

Où j'en suis dans mon devoir

Texte A : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1652.
[Mme de Clèves vient à peine d'épouser M, de Clèves qu'elle estime et respecte quand elle s'éprend de M. de Nemours, l'un des plus brillants gentilshommes de la cour d'Henri II. Déjà tourmentée par cette passion coupable, elle fait l'expérience de le jalousie en lisant une lettre d'amour qu'elle croit, à tort, destinée à M. de Nemours.]
Elle avait ignoré jusqu'alors les inquiétudes mortelles de la défiance1 et de la jalousie : elle n'avait pensé qu'à se défendre d'aimer monsieur de Nemours et elle n'avait point encore commencé à craindre qu'il en aimât une autre. Quoique les soupçons que lui avait donnés cette lettre fussent effacés, ils ne laissèrent2 pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée, et de lui donner des impressions de défiance et de jalousie qu'elfe n'avait jamais eues. Elfe fut étonnée de n'avoir point encore pensé combien il était peu vraisemblable qu'un homme comme monsieur de Nemours, qui avait toujours fait paraître tant de légèreté parmi les femmes fût capable d'un attachement sincère et durable. Elle trouva qu'il était presque impossible qu'elle pût être contente de sa passion : « Mais quand je le pourrais être, disait-elle, qu'en veux-je faire ? Veux-je la souffrir3 ? Veux-je y répondre ? Veux-je m'engager dans une galanterie ? Veux-je manquer à M. de Clèves4 ? Veux-je me manquer à moi-même et veux-je enfin m'exposer aux cruels repentirs et aux mortelles douleurs que donne l'amour ? Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m'entraîne malgré moi ; toutes mes résolutions sont inutiles ; je pensai hier tout ce que je pense aujourd'hui et je fais aujourd'hui tout le contraire de ce que je résolus hier. Il faut m'arracher de la présence de M. de Nemours ; il faut m'en aller à la campagne, quelque bizarre que puisse paraître mon voyage ; et si M. de Clèves s'opiniâtre5 à l'empêcher ou à vouloir en savoir les raisons, peut être lui ferai-je le mal, et à moi-même aussi, de les lui apprendre.» Elle demeura dans cette résolution, et passa tout le soir chez elle, sans aller savoir de madame la Dauphine ce qui était arrivé de la fausse lettre du vidame6.


1 - défiance : méfiance.
2 - ils ne laissèrent pas de lui ouvrir les yeux sur le hasard d'être trompée : ils lui ouvrirent les yeux sur la possibilité d'être trompée.
3 - souffrir : accepter (cette passion).
4 - manquer à : manquer à ses devoirs d'épouse.
5 - s'opiniâtre : s'entête.
6 - c'est cette lettre, qu'elle a crue destinée à monsieur de Nemours, qui a provoqué sa jalousie.

Texte B : Alfred de Musset, La Confession d'un enfant du siècle, 1836.
[Nous sommes au début du roman ; Octave, le héros, raconte ici un épisode fondateur de sa jeunesse.]
J'ai à raconter à quelle occasion je fus pris d'abord de la maladie du siècle. J'étais à table, à un grand souper, après une mascarade1. Autour de moi mes amis richement costumés, de tous côtés des jeunes gens et des femmes, tous étincelants de beauté et de joie ; à droite et à gauche des mets exquis, des flacons, des lustres, des fleurs ; au-dessus de ma tête un orchestre bruyant et en face de moi ma maîtresse, créature superbe que j'idolâtrais.
J'avais alors dix-neuf ans ; je n'avais éprouvé aucun malheur ni aucune maladie ; j'étais d'un caractère à la fois hautain et ouvert, avec toutes les espérances et un cœur débordant. Les vapeurs de vin fermentaient dans mes veines ; c'était un de ces moments d'ivresse où tout ce qu'on voit, tout ce qu'on entend vous parle de la bien-aimée. La nature entière paraît alors comme une pierre précieuse à mille facettes, sur laquelle est gravé le nom mystérieux. On embrasserait volontiers tous ceux qu'on voit sourire, et on se sent le frère de tout ce qui existe. Ma maîtresse m'avait donné rendez-vous pour la nuit, et je portais lentement mon verre à mes lèvres en la regardant.
Comme je me retournais pour prendre une assiette, ma fourchette tomba. Je me baissai pour la ramasser, et, ne la trouvant pas d'abord, je soulevai la nappe pour voir où elle avait roulé. J'aperçus alors sous la table le pied de ma maîtresse qui était posé sur celui d'un jeune homme assis à côté d'elle ; leurs jambes étaient croisées et entrelacées, et ils les resserraient doucement de temps en temps.
Je me relevai parfaitement calme, demandai une autre fourchette et continuai à souper. Ma maîtresse et son voisin étaient, de leur côté, très tranquilles aussi, se parlant à peine et ne se regardant pas. Le jeune homme avait les coudes sur la table et plaisantait avec une autre femme qui lui montrait son collier et ses bracelets. Ma maîtresse était immobile, les yeux fixes et noyés de langueur. Je les observai tous deux tant que dura le repas, et je ne vis ni dans leurs gestes, ni sur leurs visages rien qui pût les trahir. À la fin, lorsqu'on fut au dessert, je fis glisser ma serviette à terre, et, m'étant baissé de nouveau je les retrouvai dans la même position, étroitement liés l'un à l'autre. J'avais promis à ma maîtresse de la ramener ce soir-là chez elle. Elle était veuve, et par conséquent fort libre, au moyen d'un vieux parent qui l'accompagnait et lui servait de chaperon2. Comme je traversais le péristyle3, elle m'appela. - Allons, Octave, me dit-elle, partons, me voilà. Je me mis à rire et sortis sans répondre [...] regardant machinalement le ciel et voyant une étoile filer, je saluai cette apparence fugitive, où les poètes voient un monde détruit, et lui ôtai gravement mon chapeau.


1 - mascarade : bal masqué.
2 - chaperon : personne qui accompagne une jeune femmes par souci des convenances.
3 - péristyle : colonnade entourant la cour intérieure d'un édifice.

Texte C : Marcel Proust, Un Amour de Swan, 1913.
[L'intrigue se déroule à Paris à la fin du dix-neuvième siècle. Charles Swann, membre de la haute société, a entamé une liaison avec Odette de Crécy, une femme aux mœurs légères. Un soir, elle lui demande de la quitter plus tôt que d'habitude, prétextant qu'elle est souffrante et a besoin de dormir. Swann, la soupçonnant d'attendre un autre homme retourné un peu plus tard devant chez elle.]
Sur le point de frapper les volets, il eut un moment de honte en pensant qu'Odette allait savoir qu'il avait eu des soupçons, qu'il était revenu, qu'il s'était posté dans la rue. Elle lui avait dit souvent l'horreur qu'elle avait des jaloux, des amants qui espionnent. Ce qu'il allait faire était bien maladroit, et elle allait le détester désormais, tandis qu'en ce moment encore, tant qu'il n'avait pas frappé, peut-être, même en le trompant, l'aimait-elle. Que de bonheurs possibles dont on sacrifie ainsi la réalisation à l'impatience d'un plaisir immédiat ! Mais le désir de connaître la vérité était plus fort et lui sembla plus noble. Il savait que la réalité de circonstances, qu'il eût donné sa vie pour restituer exactement, était lisible derrière cette fenêtre1 striée de lumière comme sous la couverture enluminée d'or d'un de ces manuscrits précieux à la richesse artistique elle-même desquels le savant qui les consulte ne peut rester indifférent2. II éprouvait une volupté à connaître la vérité qui le passionnait dans cet exemplaire unique, éphémère et précieux, d'une matière translucide si chaude et si belle. Et puis l'avantage qu'il se sentait - qu'il avait tant besoin de se sentir - sur eux, était peut-être moins de savoir, que de pouvoir leur montrer qu'il savait. II se haussa sur la pointe des pieds. II frappa. On n'avait pas entendu, il refrappa plus fort, la conversation s'arrêta. Une voix d'homme dont il chercha à distinguer auquel de ceux des amis d'Odette qu'il connaissait elle pouvait appartenir, demanda :
« Qui est là ?»
Il n'était pas sûr de la reconnaître, il frappa encore une fois. On ouvrit la fenêtre, puis les volets. Maintenant, il n'y avait plus moyen de reculer et, puisqu'elle allait tout savoir, pour ne pas avoir l'air trop malheureux, trop jaloux et curieux, il se contenta de crier d'un air négligent et gai :
« Ne vous dérangez pas, je passais par là, j'ai vu de la lumière, j'ai voulu savoir si vous n'étiez plus souffrante. »
II regarda. Devant lui, deux vieux messieurs étaient à la fenêtre, l'un tenant une lampe, et alors, il vit la chambre, une chambre inconnue. Ayant l'habitude, quand il venait chez Odette très tard, de reconnaître sa fenêtre à ce que c'était la seule éclairée entre les fenêtres toutes pareilles, il s'était trompé et avait frappé à la fenêtre suivante qui appartenait à la maison voisine.
1 - La phrase peut se comprendre ainsi : Il savait que la réalité des faite [...] était visible derrière cette fenêtre.
2 - indifférent : le savant ne peut rester indifférent à la richesse artistique des manuscrits..


I. Vous répondrez d'abord à la question suivante (4 points) :
Quels moyens les auteurs ont-ils choisis pour faire percevoir aux lecteurs les sentiments et les pensées qui agitent les personnages principaux ? (Vous pourrez par exemple vous intéresser aux choix de narration, aux procédés stylistiques, syntaxiques...).

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Le corpus est constitué de trois textes portant sur le thème du sentiment et de la pensée envers un être. Nous avons, La princesse de Clèves, roman avec un contexte historique, écrit par Mme de la Fayette. Il y a Un amour de Swann de Marcel Proust et enfin La Confession d’un enfant du siècle, d’Alfred de Musset.
Il s’agit ici de montrer comment les lecteurs perçoivent les sentiments et les pensées des personnages principaux.

La première remarque importante que l’on peut faire est que tous les textes sont du point de vue interne. En effet, on remarque que dans les textes A et C, les narrateurs parlent à la troisième personne du singulier « elle avait ignoré » ; « il eut un moment de honte ». En revanche le texte B, est écrit à la première personne du singulier « j’ai raconter à quelle occasion ». Il va de soi que tous les textes expriment les sentiments et pensées du narrateur.
Après avoir souligné l’importance du point de vue adopté, on peut noter le sentiment commun et dominant à tous les textes, à savoir la jalousie. Tel est le cas de la princesse Clèves, avec « les inquiétudes mortelles de la défiance et de la jalousie » ou encore Octane, le héros de la Confection d’un enfant du siècle, lorsqu’il dit « je fus pris d’abord de la maladie du siècle ».
Passons à présent à la question de l’inquiétude des personnages, on remarque dans les textes A et C, que les personnages principaux ne sont pas en confiance. Considérons par exemple le cas de Swann « il avait eu des soupçons ». On relève aussi le champ lexical du doute exprimé, celui-ci, dans les trois textes. Un exemple nous est fournis dans le texte A par la Princesse « soupçon, impression, paraître ».

En somme, on peut considérer que les moyens qui ont agit à la perception des sentiments et pensées des personnages principaux pour les lecteurs sont l’utilisation du point de vue interne ainsi que les champs lexicaux employés par l’auteur.




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