Question de synthèse (ou de corpus) sur la représentation théâtrale

Publié le 20 févr. 2011 il y a 13A par Anonyme - Fin › 22 févr. 2011 dans 13A
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Sujet du devoir

Le corpus :

Texte A: Marivaux, Les Acteurs de bonne foi, 1757.
Texte B: Eugéne Labiche, La Dame aux jambes d'azur, 1857
Texte C: Stendhal, Racine et Shakespeare, 1823

Quelle est la particularité du texte théâtral, d’après les trois textes du corpus ? Vous répondrez en vous appuyant sur des références brèves et précises aux textes concernés.




TEXTE A Marivaux Les Acteurs de bonne foi, 1757
Le valet Merlin a été chargé par son maître de représenter une petite comédie improvisée. Merlin, la suivante de Lisette, sa maîtresse, et deux jeunes paysans qui s’aiment, Blaise et Colette, vont interpréter leur propre rôle
Scène II. Lisette, Colette, Blaise, Merlin
Merlin. - Allons, mes enfants, je vous attendais; montrez-moi un petit échantillon de votre savoir-faire, et tâchons de gagner notre argent le mieux que nous pourrons; répétons.
Lisette. - Ce que j'aime de ta comédie, c'est que nous nous la donnerons à nous-mêmes; car je pense que nous allons tenir de jolis propos.
Merlin. - De très jolis propos; car, dans le plan de ma pièce, vous ne sortez point de votre caractère, vous autres: toi, tu joues une maligne soubrette à qui l'on n'en fait point accroire, et te voilà; Blaise a l'air d'un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle; une petite coquette de village et Colette, c'est la même chose; un joli homme et moi, c'est tout un. Un joli homme est inconstant, une coquette n'est pas fidèle: Colette trahit Blaise, je néglige ta flamme. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t'en mets en fureur; et voilà ma pièce. Oh! je défie qu'on arrange mieux les choses.
Blaise. - Oui, mais si ce que j'allons jouer allait être vrai, prenez garde, au moins, il ne faut pas du tout de bon; car j'aime Colette, dame!
Merlin. - A merveille! Blaise, je te demande ce ton de nigaud-là dans la pièce.
Lisette. - Ecoutez, Monsieur le joli homme, il a raison; que ceci ne passe point la raillerie; car je ne suis pas endurante, je vous en avertis.
Merlin. - Fort bien, Lisette! Il y a un aigre-doux dans ce ton-là qu'il faut conserver.

Texte B Labiche, La Dame aux jambes d’azur, scène 5, 1857
Arnal, acteur et auteur, met en scène une pièce de son cru, La Dame aux jambes d’azur. L’héroïne Catharina, fille du doge de Venise, vient d’épouser le duc de Ferrare qui déteste le bleu. Or, étant tombée dans un baquet de teinture indélébile, la jeune fille a les jambes bleues. Le rôle et interprété par l’actrice Aline. L’acteur, Ravel (qui ne joue pas dans la pièce et ignore tout de l’intrigue) assiste à la répétition.
ALINE, entrant avec une saucisse sur un morceau de pain. – Dis donc mon petit…je crève de soif…
ARNAL. – Hein ?
ALINE : - Je crève de soif !
RAVEL, à part. – Une princesse qui crève de soif !
ALINE . – Le temps de boire une chope et je reviens. ( elle disparaît )
ARNAL, accablé. – C’est incroyable ! …Qu’est-ce que tu dis de ça ?
RAVEL. – Mais, dame ! …certainement, c’est joli…comme style ! mais je trouve la scène un peu écourtée…et puis… « Je crève de soif »…est bien réaliste !
ARNAL.- Mais ce n’est pas de la pièce ! …ce n’est pas de la pièce !(…)
[Arnal fait entrer Aline qui dit son texte trop vite et tricote tout en jouant. Arnal l’oblige à reprendre plus lentement]
ALINE. –« Où suis-je … »
ARNAL, comptant – Une ! …
ALINE. – « Où vais-je ?... »
ARNAL, comptant- Deux ! …
ALINE. –« Où trouver un tronc d’arbre pour reposer ma tête ? »
ARNAL. – Et trois !...Voilà tes trois temps !...Tu bredouillais…maintenant, tu joues la comédie…ça n’est pas plus difficile que ça…Continue…
ALINE. – « Voilà trois jours que j’erre dans ces sombres forêts. »
ARNAL, à Aline. – Pardon… ( Au souffleur.) Baissez un peu la rampe… « Ces sombres forêts !... »Il faut baisser la rampe. ( La rampe se baisse)
ALINE, continuant. – « J’ai fui le domicile de mon noble époux, le duc de Ferrare !... »
RAVEL. – Elle a découché !
ALINE. -« Hélas ! voici l’aurore… »
ARNALL, à Aline. – Pardon…(Au souffleur.) Levez un peu la rampe… « Voici l’aurore… »Il faut lever la rampe ! ( A part) Si on n’était pas là, quelle collection d’huîtres ! ( La rampe se lève )
RAVEL, applaudissant. – Bravo ! bravo ! …ces effets de rampe sont parfaitement intrigués !
ARNAL, modestement. – Ménage-moi, Ravel, ménage-moi !... ( A Aline ) Veuille continuer…
ALINE, continuant. – « C’est à peine si je puis me traîner sur mes jambes d’azur…c’est à peine… »
RAVEL. – Pardon…je ne comprends pas bien…Pourquoi a-t-elle des jambes d’azur ?...
ALINE. – Oui, pourquoi ?
ARNAL. – Est-ce que le public s’inquiétera de ça ? Pourvu qu’on le touche, qu’on l’intéresse, qu’on l’instruise.

Texte C Stendhal, Racine et Shakespeare, chapitre I, 1823.
Un romantique et un académicien confrontent leur définition du théâtre
LE ROMANTIQUE. – […] L’illusion théâtrale, ce sera l’action d’un homme qui croit véritablement existantes les choses qui se passent sur la scène. L'année dernière (août 1822), le soldat qui était en faction dans l'intérieur du théâtre de Baltimore, voyant Othello qui, au cinquième acte de la tragédie de ce nom, allait tuer Desdemona, s'écria « Il ne sera jamais dit qu'en ma présence un maudit nègre aura tué une femme blanche. » Au même moment le soldat tire son coup de fusil, et casse un bras à l'acteur qui faisait Othello. Il ne se passe pas d'années sans que les journaux ne rapportent des faits semblables. Eh bien ! ce soldat avait de l'illusion, croyait vraie l'action qui se passait sur la scène. Mais un spectateur ordinaire, dans l'instant le plus vif de son plaisir, au moment où il applaudit avec transport Talma-Manlius (…), n'a pas l'illusion complète, car il applaudit Talma, et non pas le Romain Manlius (…). Il est impossible que vous ne conveniez pas que l’illusion que l’on va chercher au théâtre n’est pas une illusion parfaite. L’illusion parfaite était celle du soldat en faction du théâtre de Baltimore. Il est impossible que vous ne conveniez pas que les spectateurs savent bien qu’ils sont au théâtre, et qu’ils assistent à la représentation d’un ouvrage d’art, et non pas à un fait réel.
L’ACADEMICIEN. – Qui songe à nier cela ?
LE ROMANTIQUE. – Vous m’accordez donc l’illusion imparfaite ? Prenez garde à vous. Croyez-vous que, de temps en temps, par exemple, deux ou trois fois dans un acte, et à chaque fois durant une seconde ou deux, l’illusion soit complète ?(…) Ces instants charmants ne se rencontrent pas au moment d’un changement de scène, ni au moment précis où le poète est obligé de placer un long récit dans la bouche d’un de ses personnages, uniquement pour informer le spectateur d’un fait antérieur, et dont la connaissance lui est nécessaire, ni au moment où arrivent trois ou quatre vers admirables, et remarquables comme vers. Ces instants délicieux et si rares d’illusion parfaite ne peuvent se rencontrer que dans la chaleur d’une scène animée, lorsque les répliques des acteurs se pressent …

Où j'en suis dans mon devoir

J'ai rédigé l'introduction, et trouvé une piste qui est la suivante : J'ai trouvé un point commun aux trois textes. Les trois parlent à un moment donné d'improvisation (texte 1: "comédie improvisée" texte 2: Lorsque les personnages parlent au souffleur, ou qu'ils disent qu'il faut relever la rampe, texte 3: Stendhal parle d' "illusion théâtrale")

J'aimerais savoir si ma piste est correcte, et s'il y a d'autres choses a trouver ou pas car dans la question le professeur demande "LA particularité du spectacle théâtral", donc en faut-il réellement une ou y en a t'il plusieurs?



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