Questions corpus + commentaire sur Aventure indienne de Voltaire

Publié le 25 oct. 2010 il y a 13A par Anonyme - Fin › 5 nov. 2010 dans 13A
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Sujet du devoir

Bonjour,

j'ai un petit problème, je bloque complètement sur une question de corpus, sur la problematique et le plan du commentaire, et j'aurais vraiment besoin de votre aide, ne serait-ce que pour me donner quelques pistes ..
voici le sujet :

Questions:

A quels genres appartiennent les différents textes du corpus ?
Pour celle-ci, le premier texte est un récit, un conte philosophique et le dernier un article de dictionnaire .. c'est tout le deuxieme je ne vois pas

Justifiez leur rapprochement ?
Pour cette question, je sais que ces trois textes parlent de voltaire et du même texte aventure indienne ..

Puis pour ça je dois rédiger une question sur corpus mais avec si peu d'idées je ne penses pas arrivé loin.

Donc merci beaucoup de votre aide.

Commentaire

Commentez le texte A .

Mon corpus :

DOCUMENT A
Voltaire, Aventure indienne, traduite par l'Ignorant, 1766.
Pythagore (1) dans son séjour aux Indes, apprit, comme tout le monde sait, à l'école des gymnosophistes, le langage des bêtes et celui des plantes. Se promenant un jour dans une prairie assez près du rivage de la mer, il entendit ces paroles: « Que je suis malheureuse d'être née herbe ! à peine suis-je parvenue à deux pouces de hauteur que voilà un monstre dévorant, un animal horrible, qui me foule sous ses larges pieds;sa gueule est armée d'une rangée de faux tranchantes, avec laquelle il me coupe, me déchire et m'engloutit. Les hommes nomment ce monstre un mouton. Je ne crois pas qu'il y ait au monde une plus abominable créature. »
Pythagore avança quelques pas; il trouve une huître qui bâillait sur un petit rocher; il n'avait point encore embrassé cette admirable loi par laquelle il est défendu, de manger les animaux nos semblables. Il allait avaler l'huître, lorsqu'elle prononça ces mots attendrissants: « O nature ! que l'herbe, qui est comme moi ton ouvrage, est heureuse ! Quand on l'a coupée, elle renaît, elle est immortelle; et nous, pauvres huîtres, en vain sommes-nous défendues par une double cuirasse; des scélérats nous mangent par douzaines à leur déjeuner, et c'en est fait pour jamais. Quelle épouvantable destinée que celle d'une huître, et que les hommes sont barbares ! ».
Pythagore tressaillit; il sentit l'énormité du crime qu'il allait commettre: il demanda pardon à l'huître en pleurant, et la remit bien proprement sur son rocher. Comme il rêvait profondément à cette aventure en retournant à la ville, il vit des araignées qui mangeaient des mouches, des hirondelles qui mangeaient des araignées, des éperviers qui mangeaient des hirondelles.
«Tous ces gens-là, dit-il, ne sont pas philosophes.»
Pythagore, en entrant, fut heurté, froissé, renversé par une multitude de gredins et de gredines qui couraient en criant: « C'est bien fait, c'est bien fait, ils l'ont bien mérité !- Qui? quoi?» dit Pythagore en se relevant; et les gens couraient toujours en disant: «Ah! que nous aurons de plaisir de les voir cuire ! »
Pythagore crut qu'on parlait de lentilles ou de quelques autres légumes; point du tout, c'était deux pauvres Indiens. «Ah! sans doute, dit Pythagore, ce sont deux grands philosophes qui sont las de la vie; ils sont bien aises de renaître sous une autre forme; il y a du plaisir à changer de maison, quoiqu'on soit toujours mal logé: il ne faut pas disputer des goûts. »

Il avança avec la foule jusqu'à la place publique, et ce fut là qu'il vit un grand bûcher allumé, et vis-à-vis de ce bûcher un banc qu'on appelait un tribunal, et sur ce banc des juges, et ces juges tenaient tous une queue de vache à la main, et ils avaient sur la tête un bonnet ressemblant parfaitement aux deux oreilles de l'animal qui porta Silène (2) quand il vint autrefois au pays avec Bacchus, après avoir traversé la mer Erythrée à pied sec, et avoir arrêté le soleil et la lune, comme on le raconte fidèlement dans les Orphiques (3).
Il y avait parmi ces juges un honnête homme fort connu de Pythagore. Le sage de l'Inde expliqua au sage de Samos de quoi il était question dans la fête qu'on allait donner au peuple indou. «Les deux Indiens, dit-il, n'ont nulle envie d'être brûlés; mes graves confrères les ont condamnés à ce supplice, l'un pour avoir dit que la substance de Xaca (4) n'est pas la substance de Brama (4); et l'autre, pour avoir soupçonné qu'on pouvait plaire à l'Être suprême par la vertu, sans tenir en mourant une vache par la queue; parce que, disait-il, on peut être vertueux en tout temps, et qu'on ne trouve pas toujours une vache à point nommé. Les bonnes femmes de la ville ont été si effrayées de ces deux propositions hérétiques (5) qu'elles n'ont point donné de repos aux juges jusqu'à ce qu'ils aient ordonné le supplice de ces deux infortunés. »
Pythagore jugea que depuis l'herbe jusqu'à l'homme il y avait bien des sujets de chagrin. Il fit pourtant entendre raison aux juges, et même aux dévotes: et c'est ce qui n'est arrivé que cette seule fois. Ensuite il alla prêcher la tolérance à Crotone (6) ; mais un intolérant mit le feu à sa maison: il fut brûlé, lui qui avait tiré deux Indous des flammes. Sauve qui peut!

1. Pythagore : mathématicien, astronome et philosophe grec, dans l'Antiquité grecque, né vers - 580 et mort vers 490 avant notre ère. Il enseignera pendant une vingtaine d'années dans la ville de Crotone, où il fonda une école philosophique.
2. Silène : dieu personnifiant l'ivresse et représenté sous la forme d'un vieillard ventripotent et jovial ou d'un satyre, père adoptif et précepteur de Dionysos (Bacchus, dieu romain du vin, de la danse et de l'inspiration poétique).
3. Les Orphiques : recueil de textes (VI° siècle avant notre ère)
4. Xaca, Brama: divinités indoues (on écrit aujourd'hui hindou, hindoue)
5. Hérétiques: non conformes aux dogmes religieux.
6. Crotone : ville du sud de l'Italie (Calabre), où les disciples pythagoriciens furent persécutés et brûlés vifs dans leur Ecole incendiée par des fanatiques.

DOCUMENT B

Note sur l'Aventure indienne par René Pommeau (Essai : Voltaire, Romans et Contes – publié aux Editions Gallimard - Collection Garnier Flammarion 1966)

Insérée de même que « Petite Digression » dans le volume du « Philosophe ignorant » (1766), Aventure indienne se rattache par un autre biais à la chronique de l'ignorance. La loi de tout ce qui vit est d'être dévoré, du brin d'herbe au philosophe. Les tribunaux du Saint-Office (1) vérifient à leur manière cette loi biologique. Ils brûlent les gens en vertu de rêveries aussi mal fondées que les décisions des aveugles sur les couleurs. Voltaire installe le Saint Office dans la religion indienne; le dogme dont il s'agit est que pour faire son salut il convient de tenir en mourant une vache par la queue. Au lecteur de chercher l'application ce qui n'était pas fort difficile l'année où le chevalier de La Barre fut décapité pour crime d'impiété.
René Pomeau, dans Voltaire, Romans et contes, 1966, Flammarion
1. Saint Office: tribunal religieux.

DOCUMENT C
« Torture »
En 1769, le jeune chevalier de La Barre fut accusé, sans preuves, d'avoir mutilé un crucifix. II fut torturé et condamné à mort. Voltaire, indigné, dénonce ces abus de son temps. Lorsque le chevalier de La Barre, petit fils d'un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d'esprit et d'une grande espérance, mais ayant toute l'étourderie d'une jeunesse effrénée, fut convaincu d'avoir chanté des chansons impies, et même d'avoir passé devant une procession de capucins (1) sans avoir ôté son chapeau (2), les juges d' Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent non seulement qu'on lui arrachât la langue, qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu; mais ils l'appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. Ce n'est pas dans le XIIIème ou dans le XIVème siècle que cette aventure est arrivée, c'est dans le XVIIIème.
Les nations étrangères jugent de la France par les spectacles, par les romans, par les jolis vers, par les filles d'Opéra, qui ont les moeurs fort douces, par nos danseurs d'Opéra, qui ont de la grâce, par Mlle Clairon (3), qui déclame des vers à ravir. Elles ne savent pas qu'il n'y a point au fond de nation plus cruelle que la française.
Voltaire, Dictionnaire philosophique portatif, 1769

Où j'en suis dans mon devoir

On m'a proposé un plan mais j'crois pas qu'il soit trop en rapport et je ne sais pas comment l'exploiter, et j'ai fait l'intro et la conclusion pour le commentaire mais je galère pour le plan, la problematique et surtout les questions corpus.

Mon plan

I/ un conte vivant et pittoresque :
1 un apologue
2 un récit vivant et pittoresque

II/ l’utilisation de l’arme du rire
1 la satire de la justice et du peuple
2 les marques d'ironie et de la fausse légèreté

III/ les cibles du conte et l’enseignement du texte
1 la condamnation de la justice et du fanatisme
2 le philosophe: une figure positive mais qui est punie

Intro :
Le XVIIIème siècle voit apparaître un mouvement philosophique : Les Lumières, mouvement qui essaye de propager le savoir à tous tout en développant son esprit critique et en luttant contre toutes formes de préjugés.
Ainsi, certains hommes de lettres cherchent à améliorer la condition humaine. Voltaire en est un exemple. En effet, il tente de faire réagir les lecteurs à travers ses textes en déjouant la censure et en critiquant la société française à travers une autre. Ici, la scène se situe dans une autre civilisation et à une autre époque, dans les indes dans l’antiquité grecque. Texte distrayant et vivant, Aventure Indienne tiré de Romans et Contes, 1966 est un texte appartenant au genre de l'apologue. Il se doit donc d'être plaisant. La personnification des animaux et de la nature le rend donc divertissant car l'imagination du lecteur est ainsi frappée. C’est donc une histoire distrayante et vivante que nous allons étudier.
Nous allons donc étudier tout d’abord …
Conclusion:
Pour conclure , ce conte de Voltaire reflète bien son époque et ses idées.
Le récit de l’aventure vécue par Pythagore avait un but précis : Sous cette apparente fiction, le but était d’amener à une réflexion morale et sociale tout en apportant une dimension critique. Ce qui nous permet de qualifier ce texte comme conte philosophique. On aboutit à une morale explicitée en une phrase : « sauve qui peut ! ». Cette expression finale permet de montrer la bêtise des hommes qui s’entretuent pour des raisons religieuses.



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