Commentaire composé . Le dormeur de Val

Publié le 7 avr. 2010 il y a 14A par Anonyme - Fin › 9 avr. 2010 dans 14A
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Sujet du devoir

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aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Où j'en suis dans mon devoir

Travail d'ores et déjà terminé, mais je voudrais connaître les remarques que vous pourriez faire et ainsi porter des modifications.


Commentaire du poème « Le dormeur du val »



Ce texte est un poème qui a été écrit par le célèbre poète Arthur Rimbaud, dont les poèmes ont marqué le 19ème siècle. Le dormeur du val a été rédigé en Octobre 1870 et figure dans le recueil intitulé « Poésies ». Ce poème, que l'on peut sans aucune hésitation rattacher au symbolisme, est un poème très original, construit autour de l'association subtile de symboles. C'est un sonnet et il se plie strictement aux règles de la versification. Ce poème est aisément divisible en trois parties. La première, une nature qui déborde de lumière, de calme, nous est décrite et l'on retrouve un aspect descriptif. Cette atmosphère joyeuse va rapidement laisser place à l'irruption d'un soldat, qui semble à première vue tout à fait ordinaire, mais qui, au fil des vers, prend un côté de plus en plus maladif, de plus en plus étrange, et l'arrivée d'indices de plus en plus fréquents et alarmants ne font qu'augmenter nos doutes pour finalement aboutir à la « chute » brutale, totalement inopinée de la fin du poème, qui fait toute l'originalité de celui-ci et qui rend compte du décès du soldat sûrement tué lors d'une guerre, à travers une intelligente construction du poème. C'est pourquoi, dans un premier lieu, nous nous intéresserons à la première strophe du poème où la nature et la lumière sont reines et où le poème prend une tournure descriptive, puis nous nous pencherons du côté de l'apparition du soldat dans ce cadre si paradisiaque, et nous terminerons par nous intéresser à la « chute » totalement inattendue de la fin du poème, accentuée par le contraste de la lumière avec l'obscurité de la mort. Avec une telle analogie, nous rechercherons le but de l'auteur dans le contexte de 1870.



Tout d'abord, nous pouvons remarquer que la première strophe est entièrement basée sur un cadre agréable, reposant, fortement caractérisé par la présence de la nature qui semble en l'occurrence au paroxysme de sa beauté. En effet, nous pouvons noter la présence du champ lexical de la lumière « d'argent », « soleil », « luit », « rayons » qui contribue incontestablement à la description du cadre spatial. Ensuite, pour accentuer l'impression de calme, le côté imaginaire et joyeux du lieu décrit, Rimbaud a joué sur les couleurs de la nature que nous remarquons grâce à l'emploi de « montagne », « soleil », « rivière », « val ». Le cadre choisi semble à l'abri de tout malheur, et le soleil, les éléments qui composent la nature, regorgent de vie, de lumière. Nous pouvons également distinguer plusieurs figures de style qui renforcent le sens de la première strophe, qui est celui d'établir le lieu le plus apaisant possible. Nous remarquons une métaphore au vers n°1 « un trou de verdure » qui marque d'emblée la dominance du vert, des couleurs, et de la végétation et qui nous plonge dans l'atmosphère générale palpable de la première strophe. Ensuite, nous notons une personnification au vers n°1 «chante une rivière » qui témoigne incontestablement de l'ambiance festive et joyeuse de cet endroit, et fait allusion aux bruits engendrés par l'écoulement de l'eau sur le lit de la rivière, dans un cadre propice à l'épanouissement de la nature. En outre, nous notons la présence au vers n°3 d'une métaphore « c'est un petit val qui mousse de rayons » et qui renforce l'idée que la lumière occupe une place très importante. La personnification « de la montagne fière », suggère que la nature est belle, la végétation luxuriante, et que le val est joli. Dans cette première partie construite sur la 1ère strophe, tout nous paraît calme, et Rimbaud nous embarque dans un val lumineux, ébloui par la lumière du soleil, et débordant de végétation et d'eau, en mettant en exergue l'effet des couleurs, la luisance, notamment grâce aux enjambements des vers 4 et 5, qui renforcent la place des couleurs et de la lumière. D'ailleurs, les rimes croisées entraînent une fluidité de lecture parfaitement en accord avec l'ambiance qui règne. L'analogie constatée est celle de la nature avec la lumière, qui ont toutes deux servi de pièces motrices à Rimbaud dans sa description originale. Mais, cette vue d'ensemble d'un lieu nous mène à l'apparition d'un soldat, qui nous mène doucement mais sûrement vers le sens premier du poème...
Nous remarquons qu'à partir de la deuxième strophe intervient un « zoom » qui nous plonge quelque part dans l'endroit paradisiaque et qui va nous conduire vers l'irruption d'un soldat, qui joue un rôle très stratégique dans le poème. Comme le titre du sonnet l'indique, ce personnage dort au beau milieu des plantes que l'on trouve dans le cadre décrit dans la première strophe. Il semble se reposer après de rudes efforts, et son corps tout entier est en contact avec la nature « la nuque baignant dans le frais cresson bleu », « les pieds dans la glaïeuls ». Il semble profiter du calme du val pour faire un somme et semble profondément endormi « bouche ouverte ».Il est décrit comme « jeune », et sa bonne santé ne fait pour l'instant aucun doute mis à part, en fin de strophe, le mot « pâle »qui peut nous faire penser à quelque maladie et qui est le premier indice nous menant vers la chute, mais qui ne nous fait en aucun cas croire qu'il est sujet à quelque chose de grave. Par ailleurs, comme dans la première strophe, nous remarquons la présence des couleurs, de la nature « cresson », « vert », et la lumière qui « pleut » nous donne une idée de l'immense quantité de rayons qui composent le lieu de la sieste du soldat. En l'occurrence, l'utilisation de l'enjambement au vers n°7 met en valeur le fait que le soldat n'est pas en situation d'éveil. D'autre part, à la troisième strophe, les indices témoignant de la mauvaise santé du soldat se font de plus en plus nombreux, et le contraste entre la nature épanouie et le soldat se voit creuser un fossé de plus en plus large. Nous retrouvons une nouvelle fois la présence du terme « dort » et l'évocation du somme, qui ont déjà été employés un nombre étrange de fois. De plus, son sourire n'est pas naturel, et il est comparé à celui d'un enfant malade « comme sourirait un enfant malade ». La nature prend ici toute sa puissance et le berce, lui fait conserver de la chaleur, et un indice cette fois très douteux finalise cette strophe « il a froid ». Nous remarquons que la nature est personnifiée « Nature, berce-le chaudement » et nous remarquons la présence d'une antithèse « chaudement: il a froid » qui oppose les deux termes « chaudement » et « froid » pour élargir le creux qui sépare le soldat de la nature et qui s'étend inexorablement au fil des vers. La nature est implorée de le réconforter. Ainsi, dans les deuxième et troisième strophes, nous est présenté un soldat à la base ordinaire dans le cadre qui nous a été si bien décrit, mais qui prend une tournure étrange, et de plus en plus d'éléments incongrus nous interrogent sur sa bonne santé, sans pour autant gâcher la brutalité de la chute que nous allons maintenant décrypter, et qui elle apporte la mort, qui jusque là fait défaut mais où de plus en plus d'indices nous mènent dans son champ d'action.
Dans un troisième lieu, nous allons étudier la « chute » qui marque la dernière strophe et qui pose le côté original du poème et de l'écriture de Rimbaud. Dans cette dernière strophe, le contraste qui s'était déjà amplifié entre la nature, le cadre plein de vie, et le soldat, va marquer définitivement une rupture. Nous apprenons brusquement que le soldat est en réalité décédé, et qu'il a reçu deux balles dans la poitrine. Rimbaud insiste sur son attitude tranquille au vers n°12 par une mise en rejet, comme s'il avait voulu évoquer la tranquilité qu'il ressent dans l'au-delà, où toutes ses souffrances dus guerre, à la misérable vie sur Terre, se sont évanouies. Nous remarquons que le soldat n'est plus du tout sensible à la nature, à l'éveil des sens qu'elle entraîne, « les parfums ne font pas frissonner sa narine » au vers n°12. La dernière phrase du poème est posée solenellement, et donne toute l'idée de la brutalité de la mort, en faisant comprendre au lecteur que le soldat est réellement mort, s'il n'avait pas réussi à interpréter toute la succession des indices précédents et à comprendre la construction du poème, et le chemin créé par Rimbaud. Nous pouvons remarquer la présence de plusieurs figures de style « il dort dans le soleil » qui renforce selon moi l'idée que le soldat n'est plus sur Terre, qui'il a définitvement quitté celle-ci et qu'il est ébloui par les lumières de l'endroit où il se trouve. Le poème s'achève donc sur une information quelque peu inattendue, et Rimbaud a sur parfaitement trouver la juste façon de bâtir son poème pour arriver finalement à la mort, qui semblait si lointaine au début du poème...

Ainsi, ce poème est certes, symboliste, puisque qu'il associe divers symboles comme nous l'avons vu dans le développement. Il débute dans la joie, la verdure, le calme, par une atmosphère paisible, mais prend une allure de plus en plus intrigante et inquiétante au fil des vers. Le cadre décrit dans la première partie cède à l'apparition d'un homme, situé au beau milieu des montagnes et d'une végétation pleine de vie, et qui devient de plus en plus malade, frileux, plus l'on avance dans les vers. Comme nous l'avons vu, la dernière strophe apporte une fin brutale, et qui nous avoue la vérité du soldat qui est en fait mort lors d'un combat au cours de son service. Rimbaud a donc joué sur les oppositions, les contrastes pour construire son poème. Cependant, tout ce travail avait incontestablement un but dans l'esprit de Baudelaire: celui d'évoquer les rêveries, les angoisses des adolescents de son époque qui redoutent terriblement la mort. En effet, les rêveries se retrouvent surtout dans la première strophe lors de la description tandis que la mort se profile à partir de la deuxième strophe à travers un réseau d'images et un vocabulaire recherchés et suscite de l'angoisse, très brutale lors de la chute. Les idées de la mort, de l'angoisse, associées avec la rêverie se retrouvent d'ailleurs dans beaucoup de textes de Baudelaire, qui a beaucoup appris à Baudelaire et dont les sujets sont souvent identiques. Ce poème n'est donc pas unique en son genre, puisqu'il se retrouve dans toute la lignée symboliste de la fin du 19ème siècle...



1 commentaire pour ce devoir


Anonyme
Posté le 8 avr. 2010

Bonjour mikael

Pour ma part je n'ai rien à redire !!
C'est vrai que la chute est rude et nous fait revenir à une dure réalité!!C'est un poême magnifique...

Très beau commentaire !

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